Ainsi donc, perdue dans les profondeurs, si l'on cherche bien, elle existe donc cette bande-annonce du meilleur film de La Mostra de Venise avec
Voyage of Time,dans une version à destination d'export.
(Ce ne sera donc peut-être pas la même que la bande-annonce française)
Mon
Lion d'Or ex-aequo.
Et peut-être bien sans doute le meilleur film français depuis (bien) longtemps.
Une vie de Stéphane Brizé.
Un chef d'oeuvre.
Son chef d'oeuvre. Le film immense qu'il laissait entrevoir.
Dont il semblait capable. Qu'il ferait un jour qui sait , ou peut-être jamais.
À en avoir les larmes aux yeux, non tant pour le récit tragique, ou pour sa douce et amère mélancolie, mais de se retrouver face à une film d'une telle épaisseur, si plein de Beauté, non aux yeux mais à l'âme.
Et cet émoi, ce bouleversement, trouble de traverser un instant rare, celui de la naissance d'un moment d'éternité, intervient très tôt dans le film, après quelques courtes minutes, et ne va qu'en grandissant.
Qui aurait cru après de récentes disparitions, que la France avait un si grand cinéaste vivant.
Bande-annonce internationale
Video PlayerAu soir d'une vie d'épreuves, qu'en reste-t-il?
La caresse de la caméra distante et sensible de Stéphane Brizé au service d'un souvenir, de souvenirs, un flux de conscience et du visage et des gestes de Judith Chemla, présente en presque chaque plan.
A la deuxième vision le film est plus grand encore. Et pourtant il perd quelquechose. Sa fragmentation au premier regard se mue en linéarité, des scenes qui semblaient detachées de tout rapport chronologique en prennent un, et annoncent en fait des scènes à venir. Plus surprenant tant de gestes et de confidences passées inaperçus au premier regard.
C'est déjà un autre film. Et c'est la marque des grands films.
Quelle photographie aussi, habitée de tant d'humilité.
Et quelle lumière est Judith Chemla pour le film.
Bon la bande-annonce en montre et fait entendre beaucoup trop déjà. La narration étant singulière, pour qu'elle fasse effet, c'est presque mieux de le découvrir vierge de toute idée du récit (même si la nouvelle est connue, on ne l'a plus forcément en tête, alors que avec la bande-annonce on l'a hélas maintenant en tête)..
Mais enfin, il faut bien un peu partager un bout d'un si grand film. Tant pis si ça l'évente!
Avec Judith Chemla, Jean-Pierre Darroussin, Yolande Moreau, Swann Arlaud, Clotilde Hesme et Nina Meurisse.
Hugues
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Quelques mots pour finir:
Il y a quelque chose de Malickien dans le montage de Stéphane Brizé. Non son rythme, les plan séquences sont longs comme souvent chez le cinéaste français, mais dans sa manière de mettre en relation deux instants distants dans le temps par leur juxtaposition parfois brève.