de Shoemaker le 31 Juil 2016, 09:28
Je continue à suivre de près la situation en Turquie.
Erdogan se croyant très malin (principale caractéristique des Frères Musulmans) a cru pouvoir manipuler l'Empire.
Défaite sur toute la ligne. Il s'est retrouvé dans le rôle du dindon de la farce :
Pendant qu'il aidait Daech et AlQaida à fracasser les anciennes frontières héritées de la colonisation Franco-Anglaise, pour éventuellement gagner un misérable bout de terre au dépens de la pauvre Syrie, ou pour amorcer son positionnement sur le starting block de "qui sera le futur Calife Sunnite", etc, il s'est retrouvé :
- avec la quasi création d'un Kurdistan absolument haï tout le long de sa frontière sud (Merci les amis USA et Israel : Israel est le parrain déclaré du Kurdistan Irakien squatté en ce moment par le clan Barzani...).
- il s'est aussi retrouvé dans le collimateur de la CIA (il est de plus en plus évident que ce sont les USA qui ont fomenté le coup d'Etat récent). Certainement, l'Empire ayant soutiré tout ce qu'il pouvait du satrape FM, et connaissant la duplicité de la secte FM, se disent qu'il est temps de lui botter le derrière, pour le remplacer par l'autre secte concurrente, celle du gourou planqué chez les Clinton). Il n'est pas dit du tout que l'Empire en restera là.
D'autant qu'Erdogan, affolé, découvrant l'horrible réalité de sa situation, toute honte bue, va aller à Canossa, rendre visite à un Calife autrement plus sérieux, le Caesar Poutine, Tsar de toutes les Russies. Erdogan a brutalement compris que c'est là la dernière carte à jouer pour son salut, regagner la bienveillance Russe à son égard. Seul Poutine pourra le sauver de l'Empire, si cela est encore possible.
- L'hostilité déclarée entre Erdogan et les alliés (je reste poli) Européens des USA est devenue un fait. Erdogan, soucieux désormais de juste sauver sa peau, déclare à qui veut l'entendre qu'il s'en fout comme de sa première pomme de ce que peut penser de lui l'UE en matière de Droits de l'Homme (condition sine qua non pour entre dans l'UE). Le problème, c'est qu'il possède cette hideuse bombe dévastatrice entre ses mains : des centaines de milliers de réfugies, qui ne demandent qu'à aller foutre encore plus la zone en Europe.
- Bombe à double tranchant : Ces centaines de milliers de réfugiés en Turquie sont truffés comme il se doit, de combattants fanatiques de Daech. Erdogan risque douloureusement (bien plus encore que maintenant) de bien comprendre ce que c'est que de jouer avec l'agrégé en diablerie qu'est Daech (avec bien entendu les lâches et torves saoudiens en embuscade, en mode "hyènes")
- Daech qui a bien compris que le tonton Iznogood d'Istanbul risque incessamment sous peu de le lâcher. Car bien entendu, Poutine ne pardonnera pas ses folies à Erdogan (et ne le protègera pas des USA), sans recevoir en retour quelques beaux cadeaux. Comme par exemple, au moins une neutralité en Syrie entre Assad et le reste. D'autant plus que Poutine non seulement peut aider Erdogan contre l'Empire, mais peut aussi ré-ouvrir le tourisme des Russes vers la Turquie, le marché agricole, etc. Poutine peut aller loin, mais ça aura un prix. C'est la moindre des choses.
Erdogan n'a plus le choix : ou bien s'allier avec les Russes pour sauver l'essentiel (sa peau peut-être même), ou bien se retrouver avec les deux plus grandes puissances du monde acharnées studieusement à le bouffer tout cru.
Donc suivre avec attention le tout prochain voyage d'Erdogan à Moscou. Et ne jamais oublier que la Turquie est un élément clef de la stratégie OTANesque des USA.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker