La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Modérateurs: Garion, Silverwitch

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 10 Mar 2016, 14:41

Cortese a écrit:Certes mais rompre avec la tradition millénaire du récit autour d'un feu de bois ou sur une place publique (où le récit se fait en collaboration avec le public) ne risque pas de mener à une impasse ? Où a mené l'"art libéré de toute contrainte narrative" depuis un siècle ?


L'exemple du conteur est excellent pour comprendre les limites de ton argument. L'histoire racontée par le conteur est destinée à un public... qui connaît cette histoire ! L'art du conteur n'est pas l'art de l'histoire, mais l'art du récit, de la narration, c'est-à-dire un art de la forme.

Pour écrire autrement et compléter les mots de Hugues, je dirais volontiers qu'un film raconte toujours quelque chose, il raconte toujours autre chose que son histoire. Chaque spectateur le sait, plus ou moins consciemment, que Indiana Jones cherche l'Arche, Luke Skywalker la Force, où que John Wayne cherche sa nièce dans La Prisonnière du désert, il y a quelque chose d'autre derrière l'histoire. Des schémas, des structures invisibles qui visent à répondre, de manière singulière, souvent contradictoire ou au moins problématique, à des questions essentielles: cette quête entreprise par un personnage, n'est-ce pas d'abord et avant tout une quête de l'identité ? Un peu comme Oedipe, précurseur du roman policier, la quête ou l'enquête à la recherche de son identité, "Qui suis-je" ?

Le point de vue, c'est la manière singulière, originale, de transformer une structure abstraite en arrachement concret du spectateur. Au cinéma, cela passe uniquement par l'art de la mise en scène. Ce qui se passe, c'est n'est pas une histoire, pas même un récit, mais un point de vue.

Cortese a écrit: Quand on voit ce que sont devenus le théâtre, l'architecture, les arts plastiques, le roman, la poésie, la musique ? Ça a mené où, sinon à des expérimentations formelles arrogantes à la limite de la farce et dont le peuple s'est radicalement détourné ? Que devient l'art sans le peuple ?


Si je remplace "peuple", par "public", je partage ton point de vue. L'art ne peut se passer du public. Cela pose en fait une question un peu différente, en prolongement: pourquoi les arts se séparent-ils du public. Il y a différentes réponses, mais la question de l'actualité sociale (j'emploie ce terme rapidement, faute de mieux) est prégnante: la peinture plonge vers l'avant gardisme quand elle perd son usage social à l'arrivée de la photographie, de même pour le théâtre qui fait l'épreuve de la radicalité géniale et sans issue au moment de la peine expression du cinéma, avec Samuel Beckett ou dans un tout autre genre, Paul Claudel ? Mais d'un autre côté, n'est-ce pas aussi lié à l'histoire des arts d'un côté, et à l'épuisement de la transmission artistique de l'autre ?

Le cinéma et la littérature à l'estomac, les sentimentaleries, les romances à l'eau de rose, voilà les usages populaires de la littérature, de la musique ou du cinéma. L'usage social des oeuvres détruit la création artistique à laquelle elle est pourtant indispensable. Pour apprécier les oeuvres d'art, il faut les séparer de leur usage, de leur utilité comme disait Nietzsche. Si l'art veut retrouver un sens, il doit à la fois renouer avec un rapport social au monde et préserver sa relation à l'individu. Même au milieu d'une salle de cinéma, l'art s'adresse à l'individu en ce qu'il a d'unique. L'art est une célébration de l'esprit et de l'unique. Croire que ce qui est unique peut être sauvé, c'est peut-être la seule morale de l'Art. Il faut prendre le problème en miroir: peu importe qu'un film soit vu par mille ou un milliard de spectateurs, peu importe qu'il soit potentiellement difficile d'accès ou non, ce qui importe c'est la singularité de son point de vue. En mathématiques comme en philosophie, ce qui est dit d'une manière pourrait l'être d'une autre. Pas avec la création artistique qui découvre et révèle un mystère singulier, inséparable de sa mise en forme, de l'oeuvre, miroir sensible. Il n'y aura jamais d'autre John Ford, d'autre Kubrick, d'autre Mozart, Beethoven, Vermeer, ou Stendhal.

Un regard qui en rencontre un autre par le miroir d'une oeuvre permet de voir l'invisible, l'esprit, l'âme, appelons-ça comme on veut. C'est ça qu'il faut sauver, chercher, découvrir, révéler. Tout le reste est accessoire.
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Messagede Cortese le 10 Mar 2016, 15:06

J'ai volontairement simplifié mon exposition de départ justement pour ne pas tomber dans le piège de la maitrise du sens technique des mots. J'ai donc dit synopsis et scénario préalables, j'aurais pas du. J'allais plutôt dire l'intention de départ ou quelque chose comme ça mais je ne savais pas comment l'exprimer. Le réalisateur donc (à supposer qu'il ait les moyens d'imposer ses vues à la production) a l'intention de proposer à quelques milliers, millions, de spectateurs un discours (enfin quelque chose comme ça). Il y a forcément un sujet, un cadre, des croyances, des positions politiques, si un peintre représente la Vierge Marie, il ne propose pas une représentation d'une boîte de soupe Campbell. Est-ce que ce discours peut être interrogé, critiqué, en dehors de la technique (de l'art) de mise en image ? A croire que non. A ce compte là, si le sens, les intentions, ne comptent pas pourquoi interdire la projection du "Juif Süss" ou du "Triomphe de la Volonté" ? Le point de vue du réalisateur c'est d'abord le point de vue d'un citoyen (d'élite), donc d'une entité diverse certes mais d'abord politique dans un cadre politique qui limite fortement sa liberté (ne serait ce que pour des raisons commerciales).
J'ajouterais qu'en tant que dessinateur de BD j'ai à peu près les mêmes contraintes de création qu'un réalisateur. Par contre comme je ne suis pas l'équivalent de John Ford, je n'ai aucune possibilité comme lui d'imposer une influence sur le discours que me soumet un scénariste, mon apport au discours est beaucoup plus restreint (et mes amis me disent que mon histoire est nulle).
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 10 Mar 2016, 17:11

Cortese a écrit:Le réalisateur donc (à supposer qu'il ait les moyens d'imposer ses vues à la production) a l'intention de proposer à quelques milliers, millions, de spectateurs un discours (enfin quelque chose comme ça).


Je ne doute pas des intentions du scénariste et du réalisateur, seulement ces intentions n'existent pas concrètement, elles sont de l'ordre de l'idée. Si tu écris "voilà ce que j'ai voulu faire", ça ne changera rien à ce qui aura été effectivement fait.

Cortese a écrit:Il y a forcément un sujet, un cadre, des croyances, des positions politiques, si un peintre représente la Vierge Marie, il ne propose pas une représentation d'une boîte de soupe Campbell. Est-ce que ce discours peut être interrogé, critiqué, en dehors de la technique (de l'art) de mise en image ? A croire que non. A ce compte là, si le sens, les intentions, ne comptent pas pourquoi interdire la projection du "Juif Süss" ou du "Triomphe de la Volonté" ?


Les intentions existent, elles sont extrinsèques, elles constituent un discours sur l'oeuvre et non l'oeuvre elle-même. Je sais qu'avec l'art contemporain, le commentaire a pris la place de l'oeuvre sensible, mais quand même !

Pour en revenir au coeur de ton argument, à savoir la critique du discours, je suis obligée de me répéter: le "discours" (le mot est malheureux) d'une oeuvre artistique n'existe pas dans le vide, ce n'est pas un concept. Le fond et la forme ne sont pas seulement liés, le fond c'est la forme même. Je sais, ça heurte encore le sens commun, et pourtant... J'ai l'impression, tu me détromperas, que tu confonds dans ta critique la forme d'une oeuvre avec une manière ou une technique, comme si l'on pouvait faire un film "beau" et "nul" à la fois. Or ça ne marche pas comme ça, la forme ce n'est pas une technique comme le clair-obscur. La forme, c'est le point de vue, la narration c'est la mise en scène.

Ce qui se passe, ce qui est dit ne l'est que d'une manière et d'une seule. Si tu changes un plan, une valeur de plan, un raccord, le film dit autre chose. On peut le résumer d'une manière très simple: le discours est un acte de communication, et dans tout acte de communication, la forme et le fond sont indissociables, au sens où toute modification, un mot, une expression du visage modifie le sens de cet acte communicatif. La propriété du langage est l'ambiguïté. Or ton argument repose au fond sur un pari pour le moins périlleux, le sens n'existant pas hors du langage, c'est-à-dire de la forme.

Le jugement critique est indispensable pour achever l'expérience esthétique, et cette expérience est une opération d'abstraction: d'une oeuvre singulière tu passes à une généralité à l'aide de concepts. Constater que le fond et la forme sont indissociables et que l'art crée une relation esthétique n'oblige pas à limiter le discours à des commentaires formels, bien au contraire. Seulement c'est par une forme singulière que l'on peut retrouver une généralité ou interroger cette oeuvre sous l'angle de l'idéologie, sous l'angle moral. Ce n'est pas ce que tu fais. Tu disqualifies un certain nombre de films ou d'oeuvres, au prétexte que leur sujet ne te conviendrait pas, et ce de manière abstraite et purement théorique. C'est le contraire de l'expérience esthétique, inséparable de la relation sensible et singulière du spectateur avec l'oeuvre. Tu pourrais très bien écrire que tu n'aimes pas les comédies ou les films en noir et blanc, comme un spectateur peut déclarer n'aimer que le nu en peinture et abhorrer les natures mortes. Mais ça ne serait pas très intéressant, et ne vaudrait que pour toi. Si, en revanche, et c'est normalement bien ce que tu veux faire, tu établis une distinction formelle, par exemple en prenant pour modèle la distinction opérée par le regretté Umberto Eco entre une oeuvre problématique (ou ambigüe) et une oeuvre consolatoire, il s'agit d'une distinction esthétique qui n'existe pas dans le vide. Le sentimentalisme est une catégorie esthétique, pas un sujet comme le nu ou la nature morte. Tous les sujets peuvent être gangrénés par cette "pornographie sentimentale" qui dissout les sentiments comme la conscience critique.

Donc si tu critiques le sentimentalisme esthétique, je n'ai rien à y redire, bien au contraire. En revanche, si tu disqualifies un film parce que le sujet te déplaît, que tu identifies ce sujet à ce que le film raconte, et que tu confonds la forme avec l'emploi d'un certain nombre de techniques, je suis bien obligée de te faire remarquer le caractère pour le moins exagéré de ton propos. Tu identifies désormais le film non à ce qu'il raconte, contrairement à ton affirmation mais à son sujet, c'est-à-dire tout autre chose. Si je trouve que Jaws de Steven Spielberg est un film contestable, ce n'est pas à cause de son sujet, ni à cause de son genre, mais bien à cause du sens du film. Et ce sens, il n'existe pas en dehors du film singulier, pas dans les intentions éventuelles du réalisateur, mais bien dans sa réalisation, dans son point de vue. Le point de vue, c'est le fond, le point de vue c'est la forme.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 11 Mar 2016, 11:29

Rainier a écrit:J'ai retrouvé une interview de Mathieu Kassovitz datant de novembre 2014, ça vaut son pesant de cacahuètes !

Morceaux choisis :

Après avoir été ignoré par les César pour son film "L'ordre et la morale" (consacré aux événements d'Ouvéa), il leur lance "Allez vous faire baiser avec vos films de merde".

"Si vous avez une gueule, si vous savez votre texte et ne vous prenez pas au sérieux, vous êtes un bon comédien"

"Quand vous êtes acteur, vous êtes hyper bien payé, super entouré. On vous supplie de bien vouloir faire ce pour quoi on vous a engagé, on vous célèbre, on vous interviewe. vous finissez par croire que vous avez vous même exécuté les cascades du cascadeur. Et le public parfois le croit aussi. Alors que quand vous êtes réalisateur, vous préparez votre film pendant deux ans, 24h sur 24, vous devez convaincre des financiers crétins, vous ne voyez plus votre famille. Vous dépensez toute votre énergie à mettre en valeur un acteur, un mec payé 10 fois plus que vous et qui travaille 10 fois moins. Et qui en plus va emballer les meufs !"

"En France, bordel de merde, si je mets un drapeau français à ma fenêtre, je suis sûr qu'il y en aura pour me jeter des pierres et me traiter de néo-nazi. je suis patriote ! mais d'un pays qui puisse me rendre fier. Si le patriotisme aujourd'hui se résume à être pour le PSG ou pour l'OM, c'est navrant."

"Tarantino est un excellent scénariste mais il n'a pas de cerveau. J'adore les séries Z que des fous furieux réalisent avec passion pour 5 dollars. Tarantino, lui, fait des séries Z avec des budgets de séries A : je trouve ça dégueulasse. Depuis Reservoir Dogs, qu'il a totalement pompé d'ailleurs sur un film japonais, il n'a fait qu'exalter les chose les plus viles en l'homme. Lui et Carax sont des gens que je déteste"

Pourquoi Carax ? "Un type qui prend 50 millions, avec l'accord de Jack Lang, pour reconstruire le Pont Neuf, je trouve ça scandaleux. Les 10 premières minutes de son navet, il les tourne dans un centre avec des vrais clodos ...qu'il ne paie pas, bien entendu. Ce mec montre avec complaisance des corps décharnés et s'en va ensuite, tourner son histoire passionnelle de merde, sur son foutu pont, avec un feu d'artifice qui éclate dans le ciel de Paris. Je trouve ça ignoble"

"Je me dis que je devrais arrêter et tourner des comédies sophistiquées ou des polars. Rouler en Ferrari. les mecs qui roulent en Ferrari, on les aime. On voudrait être à leur place. Personne ne veut être à la place de Mathieu Kassovitz. Personne."


:o Ne change surtout pas, Mathieu !


Waouh, en effet ça vaut le détour!
Et c'est très intéressant.
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 11 Mar 2016, 11:36

Waddle a écrit:
Rainier a écrit:"Je me dis que je devrais arrêter et tourner des comédies sophistiquées ou des polars. Rouler en Ferrari. les mecs qui roulent en Ferrari, on les aime. On voudrait être à leur place. Personne ne veut être à la place de Mathieu Kassovitz. Personne."


:o Ne change surtout pas, Mathieu !


Waouh, en effet ça vaut le détour!
Et c'est très intéressant.


Ce doit être un autre Mathieu Kassovitz qui a réalisé un polar aussi inoubliable que Les Rivières pourpres, ou des productions américaines à gros budget comme les géniaux Babylon A.D., avec le bien nommé Vin Diesel, ou le si oublié Gothika...
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 11 Mar 2016, 11:51

:D

C'est vrai que les rivières pourpres... Je me suis toujours demandé si au montage, ils ne s'étaient pas crêpé les chignon entre eux, la prod et la réalisation ! :lol: :lol: :lol: :lol:

Pour Babylon, soyons justes. Il parait que ça s'est très mal fini...
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 11 Mar 2016, 11:57

Silverwitch a écrit:
Waddle a écrit:
Rainier a écrit:"Je me dis que je devrais arrêter et tourner des comédies sophistiquées ou des polars. Rouler en Ferrari. les mecs qui roulent en Ferrari, on les aime. On voudrait être à leur place. Personne ne veut être à la place de Mathieu Kassovitz. Personne."


:o Ne change surtout pas, Mathieu !


Waouh, en effet ça vaut le détour!
Et c'est très intéressant.


Ce doit être un autre Mathieu Kassovitz qui a réalisé un polar aussi inoubliable que Les Rivières pourpres, ou des productions américaines à gros budget comme les géniaux Babylon A.D., avec le bien nommé Vin Diesel, ou le si oublié Gothika...

Tu as quelque chose contre Vin Diesel? :evil:

Je ne connais pas bien les films de Kassovitz (il en a fait de bons quand même?) mais même s'ils sont tous mauvais, ce qu'il dit est loin d'être faux et inintéressant.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 15 Mar 2016, 19:06

Du 13 mars au 30 mai 2016, rétrospective Jean Gabin à la Cinémathèque Française (à côté de Paris Bercy). 50 films sont projetés pour l'occasion. Programme ici. Une bonne occasion de (re)voir de grands classiques ainsi que des films un peu plus rares.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 20 Mar 2016, 11:26

Silverwitch a écrit:
Waddle a écrit:
Rainier a écrit:"Je me dis que je devrais arrêter et tourner des comédies sophistiquées ou des polars. Rouler en Ferrari. les mecs qui roulent en Ferrari, on les aime. On voudrait être à leur place. Personne ne veut être à la place de Mathieu Kassovitz. Personne."


:o Ne change surtout pas, Mathieu !


Waouh, en effet ça vaut le détour!
Et c'est très intéressant.


Ce doit être un autre Mathieu Kassovitz qui a réalisé un polar aussi inoubliable que Les Rivières pourpres, ou des productions américaines à gros budget comme les géniaux Babylon A.D., avec le bien nommé Vin Diesel, ou le si oublié Gothika...


Ah ouais, c'est lui qui a réalisé les rivieres pourpres, j'avais oublié ce détail... et le film aussi ! MK y exaltait un peu "les choses les plus viles en l'homme", non ?
Bon, j'ai bien aimé son interview.
Je l'ai bien aimé comme acteur dans "Amen" de Costa-Gavras. Pour le reste, je ne le connais et je ne m'y intéresse pas plus que ça.
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 20 Mar 2016, 22:16

4 euros la place jusqu'à mardi soir au cinéma (ou un peu plus si vous gagnez des contremarques pour l'étendre jusqu' à la fin du mois)

Et tout ça au frais de qui ? Au frais de la banque partenaire... Donc on les dévalise !

Que voir de bon en ce moment ?

Eh bien...

Sans aucun doute et absolument,
The Assassin de Hou Hsiao Hsien (qui n'est pas un film d'amour, Cortese !)
c'est donné 4 euros, un film comme ça il mérite qu'on se mette à genoux et payer un demi-mois de salaire pour le voir ! (bon ok j'exagère un peu)

et éventuellement ...
- le un peu raté (par rapport à ce qu'on pouvait espérer de son réalisateur), mais honorable film de SF Midnight Special de Jeff Nichols
- Avé César de Joel et Ethan Cohen

A la rigueur, mais vraiment à la rigueur:
- Spotlight de Thomas McCarthy

Et si vraiment vous voulez vous torturer avec un film sans intérêt (on m'aurait rouspété si je l'avais oublié) :
- The Revenant de Alejandro González Iñárritu

Et éventuellement si vous avez un bon cinéma pas loin de chez vous, quelques belles reprises

Hugues (j'oublie certainement quelque chose)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Aym le 20 Mar 2016, 23:08

Hugues a écrit:Hugues (j'oublie certainement quelque chose)

Je crois qu'ils passent encore "les Tuches 2"
L'informatique n'est pas une science exacte, on n'est jamais à l'abri d'un succès
Aym
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 21 Mar 2016, 01:32

Hugues a écrit:Hugues (j'oublie certainement quelque chose)


J'oublie Fatima de Philippe Faucon, ressorti dans certaines salles à l'occasion de son César du meilleur film.
Un des meilleurs films de 2015 (ou encore ici), et pourtant pas le meilleur de son discret et longtemps oublié/ignoré auteur.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 21 Mar 2016, 09:11

J'ai vu zootopie. :D

Un hymne au multiculturalisme tout ça.
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Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede meg le 21 Mar 2016, 19:23

Merci patron !

J'ai aimé...
mais c'est sans doute mal. :oops:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 21 Mar 2016, 20:13

Hugues a écrit:
Hugues a écrit:Hugues (j'oublie certainement quelque chose)


J'oublie Fatima de Philippe Faucon, ressorti dans certaines salles à l'occasion de son César du meilleur film.
Un des meilleurs films de 2015 (ou encore ici), et pourtant pas le meilleur de son discret et longtemps oublié/ignoré auteur.

Hugues

Je n'ai vu que de cours extraits de Fatima, mmf, j'ai eu du mal. On dirait un mauvais téléfilm algérien (pléonasme). Les dialogues en arabe sont faibles, c'est du français de feuilleton vaguement traduit. C'est pas du tout comme ça qu'on s'exprime. Il y a un vrai génie du parler populaire (surtout à Alger) truffé de fausses exagérations et d'ironie cinglante ou tendre et surtout extrêmement pudique, on parle par allusions, les chose sont dites à demi-mot. Ou alors c'est la grosse colère qui dit tout sur le ton de la tragédie, en prenant Dieu et les voisins pour temoins. Bref c'est du théâtre, ce que manifestement le cinéma ne veut plus être.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Nuvo le 22 Mar 2016, 09:31

Vu Midnight Special hier soir. Ma belle-soeur s'est proposée de garder notre fille, alors on est allé au ciné. Et le seul film qui semblait correct...

Bon bah je ne vais plus aller voir grand chose. Soit c'est le manque de sommeil, soit mon faible niveau intellectuel, mais je ne comprends plus rien.

Une bonne BO et des plans sympas au petit jour, c'est bien. Mais pour le reste...
Je trouvais habile de nous donner des éléments de compréhension au compte goutte.
Mais finalement, rien. J'aurais pu faire la liste des questions sans réponse.
Bref encore un film dont je n'ai pas compris le message du réalisateur.
J'avais vu Sam Shepard dans la bande annonce. Mais il a un tout petit rôle.

Je retourne à mes identifications généalogiques et au maquettisme, c'est à ma portée.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mar 2016, 12:09

Cortese a écrit:Je n'ai vu que de cours extraits de Fatima, mmf, j'ai eu du mal. On dirait un mauvais téléfilm algérien (pléonasme). Les dialogues en arabe sont faibles, c'est du français de feuilleton vaguement traduit. C'est pas du tout comme ça qu'on s'exprime. Il y a un vrai génie du parler populaire (surtout à Alger) truffé de fausses exagérations et d'ironie cinglante ou tendre et surtout extrêmement pudique, on parle par allusions, les chose sont dites à demi-mot. Ou alors c'est la grosse colère qui dit tout sur le ton de la tragédie, en prenant Dieu et les voisins pour temoins. Bref c'est du théâtre, ce que manifestement le cinéma ne veut plus être.


Cortese, va le voir et ensuite, dis ton avis... !

Et ce n'est pas un film d'amour (enfin il y a bien un truc qui se passe dans un transport en commun qui y ressemble mais ça dure une minute .. tu pourras survivre)

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mar 2016, 12:29

Nuvo, une entrevue qui peut t'intéresser:

Jeff Nichols : “‘Midnight Special’ risque de déconcerter les gens, mais je n'ai pas envie de leur mâcher le travail”

C'est un peu pour cela, que quand il a été voir Warner pour obtenir un peu plus facilement (finançant ses films habituellement de façon indépendante) que d'habitude le tout tout petit budget (pour Warner, mais un plus gros que d'habitude pour lui) dont il avait besoin, il a monté parallèlement un projet de financement indépendant, pour mettre Warner sous pression (le projet pouvait se faire sans eux), et leur imposer une condition: d'avoir le final cut. Sans doute que le film aurait été différent, si Warner avait eu la liberté de le remonter. C'est donc un film de caractère indépendant financé par un grand studio..

Bon c'est loin d'être son meilleur film... (comme j'avais prévenu)

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 22 Mar 2016, 12:52

Hugues a écrit:
Cortese a écrit:Je n'ai vu que de cours extraits de Fatima, mmf, j'ai eu du mal. On dirait un mauvais téléfilm algérien (pléonasme). Les dialogues en arabe sont faibles, c'est du français de feuilleton vaguement traduit. C'est pas du tout comme ça qu'on s'exprime. Il y a un vrai génie du parler populaire (surtout à Alger) truffé de fausses exagérations et d'ironie cinglante ou tendre et surtout extrêmement pudique, on parle par allusions, les chose sont dites à demi-mot. Ou alors c'est la grosse colère qui dit tout sur le ton de la tragédie, en prenant Dieu et les voisins pour temoins. Bref c'est du théâtre, ce que manifestement le cinéma ne veut plus être.


Cortese, va le voir et ensuite, dis ton avis... !

Et ce n'est pas un film d'amour (enfin il y a bien un truc qui se passe dans un transport en commun qui y ressemble mais ça dure une minute .. tu pourras survivre)

Hugues


Je n'ai pas porté de jugement sur le film lui-même, bien sur. Je disais juste qu'il y a un problème (aussi bien dans le cinéma algérien que dans le cinéma français qui fait parler des algériens) pour donner un ton juste aux dialogues (et aux situations). Manifestement ils sont pensés et écrits en français puis transcrits (mot à mot je suppose). Ça ne dérange pas le spectateurs français ignorant l'arabe algérien, mais nous on s'en est tartiné des km de ce genre de mauvais dialogues. Je dirais que c'est d'abord notre faute. On a pas été capable de produire de l'art dramatique de bonne qualité. En fait il n'y a que dans les comédies ("Hassan Terro", la série télé et long métrage de "L'inspecteur Tahar") où les dialogues et le jeu sont justes (mais là ça devient d'une drôlerie irrésistible). Par contre les films sont réalisés à la va-comme-je-te-pousse. Il y a du travail. C'est frustrant.

Sinon une scène sentimentale à l'algérienne ça donne ça :



L'inspecteur est amoureux de Leila, il essaye de lui écrire une lettre d'amour. Etant analphabète, il finit par dicter sa déclaration (en arabe dialectal algérien avec un effroyable accent jijelien) au garçon de la voisine, qui la retranscrit en arabe littéraire correct (absolument pas utilisé dans la vie courante) ce qui met l'inspecteur en colère, vexé par un gamin de dix ans en difficulté scolaire. Il se résout alors à téléphoner à sa belle qui se paye sa tête et lui raccroche au nez, nouvelle humiliation. Son subordonné entrant à ce moment précis, pour faire bonne contenance, Tahar fait semblant d'inverser les rôles et prétend qu'il est assailli par les avances de Leila, ce dont l'"apprenti" ne croit pas un mot, re-re-colère. Au final les tourments amoureux de l'inspecteur Tahar et sa difficulté à maintenir sa position de mâle dominant dans cette situation sont parfaitement rendus. C'est vrai, touchant et hilarant, même si caricatural.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 22 Mar 2016, 13:37

Pour fréquenter un peu sur FB des Algérois d'Algérie, via Cortie et Shoe, et les apprécier beaucoup, en tout cas cette génération à laquelle appartient Cortie (une génération magnifiquement instruite, et très rigolarde pince sans rire), j'ai peur qu'il a raison. Et qu'on se retrouve en face de guimauve insupportable quand la réalité est à la fois beaucoup plus tendrement pudique et violente, avec un parler typique, à la fois très étranger à nous et très compréhensible pourtant.
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mar 2016, 23:07

Nuvo a écrit:Vu Midnight Special hier soir. Ma belle-soeur s'est proposée de garder notre fille, alors on est allé au ciné. Et le seul film qui semblait correct...

Bon bah je ne vais plus aller voir grand chose. Soit c'est le manque de sommeil, soit mon faible niveau intellectuel, mais je ne comprends plus rien.

Une bonne BO et des plans sympas au petit jour, c'est bien. Mais pour le reste...
Je trouvais habile de nous donner des éléments de compréhension au compte goutte.
Mais finalement, rien. J'aurais pu faire la liste des questions sans réponse.
Bref encore un film dont je n'ai pas compris le message du réalisateur.
J'avais vu Sam Shepard dans la bande annonce. Mais il a un tout petit rôle.

Je retourne à mes identifications généalogiques et au maquettisme, c'est à ma portée.


Pour te répondre plus amplement...

Pourquoi chercher des réponses? (sur ce sur quoi tu as assisté car c'est ça que tu veux dire n'est-ce pas ?)
Tu sais tout et a compris tout ce qui méritait d'être su et compris, non ?

L'intérêt du film, c'est avant tout le chemin plus que la destination...
C'est un film à la fois sur la peur, comme chaque fois chez Nichols, et sur la p(m)aternité, l'amour des parents pour leurs enfant et en même temps l'angoisse qui y est lié ...
Ou comment accueillir (toi qui a vécu l'expérience récente) et aimer un fils, c'est en accepter aussi sa propre individualité, sa propre indépendance, son caractère d'être à part entière.. d'en être dépossédé déjà un peu, de l'être attendu, à la première seconde où on fait sa rencontre...
Tu observeras d'ailleurs, que les choses ne vont jamais aussi bien se dérouler dans cette aventure, que quand le père qui montrait jusque là une véritable obsession du contrôle, pour le bien estimait-il de son enfant, va se soumettre à l'initiative de son fils...

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 26 Mar 2016, 17:53



:D

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 05 Avr 2016, 18:16

Nuvo a écrit:Vu Midnight Special hier soir. Ma belle-soeur s'est proposée de garder notre fille, alors on est allé au ciné. Et le seul film qui semblait correct...

Bon bah je ne vais plus aller voir grand chose. Soit c'est le manque de sommeil, soit mon faible niveau intellectuel, mais je ne comprends plus rien.

Une bonne BO et des plans sympas au petit jour, c'est bien. Mais pour le reste...
Je trouvais habile de nous donner des éléments de compréhension au compte goutte.
Mais finalement, rien. J'aurais pu faire la liste des questions sans réponse.
Bref encore un film dont je n'ai pas compris le message du réalisateur.
J'avais vu Sam Shepard dans la bande annonce. Mais il a un tout petit rôle.

Je retourne à mes identifications généalogiques et au maquettisme, c'est à ma portée.

Effectivement, film sympa mais qui ne va nulle part. Un peu dommage pour la conclusion, mais le reste tient sacrément bien la route (ahah, route, voiture, road-movie, drôle... Hem... Pardon).

Bon et sinon, j'avais une place gratuite donc je suis allé voir Batman v Superman. C'est une longue bande-annonce de 2h30. Sans intérêt. :|
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 05 Avr 2016, 18:24

sheon a écrit:Effectivement, film sympa mais qui ne va nulle part.


Je ne suis pas d'accord.. C'est raté en regard du talent de Nichols.

Mais, le film ne va pas nulle part, au contraire, et pour un film raté, il est bien meilleur que beaucoup de films.
(Mais je ne vais pas me répéter)

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 09 Avr 2016, 00:36

Cet automne au cinéma... (et au mois de mai au Japon)

Après le typhon (海よりもまだ深く / Umi yori mo mada fukaku / Encore plus profondément que la mer )

de Hirokazu Kore-eda. Avec quelques uns de ses acteurs fétiches.

(ou peut-être Après la tempête... voire Après l'orage, ou toute autre adaptation du titre international After the storm )

Qui sera sans doute présenté dans Un Certain Regard (et non en Compétition [hélas]) à Cannes en mai.

La phrase maitresse du film, répétée (dans des variantes raccourcies) sur certaines des affiches et qui parait-il apparait en liminaire du scénario est:
" Tout le monde ne s'habitue pas à n'être pas devenu l'adulte que l'on désirait être "


Bande annonce internationale (sous titrée en anglais)


Bande annonce japonaise


(qui en plus que de fournir quelques subtilités supplémentaires, évoque aussi la multitude d'honneurs reçus par le précédent film au début de l'année lors des Prix de l'Académie Japonaise)


Il existe aussi un spot tv et une bande annonce cinéma courte qui sont pour l'essentiel les mêmes:
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Image
Image
Image
Image

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 13 Avr 2016, 21:34

C'est plutôt très bien...

C'est en salles le 27 avril,

et en plus maintenant il y a une bande-annonce française assez différente de l'américaine:

Maggie a un plan
de Rebecca Miller



Bon, c'est du sous-Woody Allen, un Woody Allen du pauvre...

Mais.. vraiment ici, l'expression est presque plus juste que d'ordinaire (si tant est qu'il y ait un ordinaire à cette expression) car en termes de mise en scène, et de cadrage, il y a vraiment une parenté parfois troublante..
Quelques scènes où l'on se dit (par exemple): cette scène dans les bois dans la neige Woody Allen l'aurait tourné de la même façon
Parenté qui n'était pourtant pas l'apanage de la cinéaste jusque là (mais il faut dire que c'est sa première comédie)

Bon aussi il y a Ethan Hawke, mais à part ça, ça va ..

Hugues


Hugues a écrit:
Hugues a écrit:Comment mieux commencer l'année qu'avec Mistress America ?
Comment mieux oublier les éventuels contrariétés de fin d'année Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher



Et comment ne pas mieux continuer l'année et traverser le printemps qu'avec Maggie...

Surtout que...

Maggie a un plan

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Maggie est une fille absolument normale:
- elle veut un enfant... (ok... ça arrive)
- elle tombe amoureuse d'un homme marié... (pourquoi pas..)
- elle se met en couple.. (logique..)
- elle se lasse de son fil à la patte... (ça peut arriver..)
- elle rompt

Euh pardon, non désolé, non... En fait, non, mea culpa sur le diagnostic..
Pasque, en fait, Maggie est en fait un peu givrée, psychopathe, ce que vous voulez...
Donc Maggie ne rompt pas mais échafaude un plan (bancal bien évidemment) pour que son compagnon la quitte pour son ex-femme...
Et pendant tout le film, le spectateur va lui crier, tout comme ses amis "m'enfin, romps simplement comme une personne normale!" :D

Bande-annonce (VO non sous-titrée)   Compatible plein écran


Maggie, trentenaire, éternelle célibataire et new-yorkaise, a bien l’intention de faire un bébé toute seule, mais elle rencontre John, professeur anthropologie et écrivain en devenir, dont elle tombe immédiatement amoureuse.
John, lui, n’est pas très heureux en mariage avec la tumultueuse Georgette qui ne vit que pour sa carrière. Il la quitte pour Maggie, mais après quelques années de vie commune, Maggie a un autre plan en tête et aimerait jeter à nouveau John dans les bras de Georgette…


Avec Greta Gerwig, Ethan Hawke, et Julianne Moore.
Un film de Rebecca Miller.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 13 Avr 2016, 21:47

Et ça aussi, ça peut être peut-être ( :D ) très bien
(ou peut-être pas... c'est que je ne peux rien garantir pour celui-là, contrairement au précédent je ne l'ai pas vu)

Everybody wants some !!
de Richard Linklater

et c'est en salle le 20 avril



Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 13 Avr 2016, 23:57

Tu n'aimes pas Ethan Hawke ?

Il était pas mauvais dans Boyhood, je trouve.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 20 Avr 2016, 19:45

Attention, le prochain chef d’œuvre en approche.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 20 Avr 2016, 21:11

Des dialogues sur un ton monocorde, du scandale sexuel, de la musique baroque, un puceau révolté, un libertin d'âge mûr, une ou deux salopes, aucun doute, je confirme le diagnostic.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 20 Avr 2016, 21:19

Cortese a écrit:Des dialogues sur un ton monocorde, du scandale sexuel, de la musique baroque, un puceau révolté, un libertin d'âge mûr, une ou deux salopes, aucun doute, je confirme le diagnostic.

:mouarf:

Killer! :D

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 21 Avr 2016, 17:59

:10:
"Aimes-tu les gens qu'on appelle des bobos ?"
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 23 Avr 2016, 10:00

Vu récemment :

Queen & Country, de John Boorman : très bien. Un monde s'effondre, un autre naît, j'ai trouvé ce film tragi-comique, à la fin j'étais incapable de dire si j'étais triste ou réjoui. Les deux, en fait.

La 5ème Vague, de Jonathan Blakeson: fauché, pas inspiré, nul.

Boyhood, de Richard Linklater: j'ai adoré voir défiler toutes les facettes de chaque personnage, tous ces gens qui sont tellement de personnes différentes successivement ou en même temps qu'ils sont finalement uniques, avec ce môme en point d'encrage, je me suis régalé.

PS: je crois que la scène du garage où le personnage de Patricia Arquette vient de recevoir un coup est le truc le plus dérangeant et abominable que j'ai vu cette année.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 23 Avr 2016, 11:03

Première images animées pour le nouveau film de Woody Allen

Café Society
avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively, Anna Camp et Parker Posey.

Et pour une fois, la première bande-annonce vient de France...
(Il faut dire que ce n'est pas un film Sony aux Etats-Unis, les habitudes changent donc)

Les habitudes changent tellement que....

Le film sort dès le 11 mai au cinéma en même temps qu'à Cannes ! :metal

Café Society - Bande-annonce   Compatible plein écran


Synopsis (temporaire?): C'est l'histoire d'un jeune homme qui se rend à Hollywood dans les années 1930 dans l'espoir de travailler dans l'industrie du cinéma, tombe amoureux et se retrouve plongé dans l'effervescence de la Café Society qui a marqué cette époque.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 23 Avr 2016, 11:53

Hugues a écrit:Première images animées pour le nouveau film de Woody Allen

Café Society
avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively, Anna Camp et Parker Posey.



:good

Ça promet ! Deux remarques:

- le pauvre Jesse Eisenberg n'a vraiment aucun intérêt, dire que Woody Allen pourrait le remplacer avantageusement par Michael Cera...
- Les focales ont été raccourcies ! Par extension, cela pose un problème: le cinéma américain a tendance à fermer un peu plus le diaph que d'autres cinématographies. Résultat avec des focales courtes, ça donne une image un peu dure, à la netteté malheureuse.

Une troisième remarque: Steve Carell est grand.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 23 Avr 2016, 13:18

Silverwitch a écrit:Une troisième remarque: Steve Carell est grand.


Bof, il ne mesure qu' 1m75..

Hugues :oops:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 23 Avr 2016, 14:47

Y'a du woody allen dans Eisenberg ! :eek:
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 23 Avr 2016, 14:48

Silverwitch a écrit:/.../
- Les focales ont été raccourcies ! Par extension, cela pose un problème: le cinéma américain a tendance à fermer un peu plus le diaph que d'autres cinématographies. Résultat avec des focales courtes, ça donne une image un peu dure, à la netteté malheureuse.

/.../

Très bien vu.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 23 Avr 2016, 14:55

von Rauffenstein a écrit:Y'a du woody allen dans Eisenberg ! :eek:


:o

Carrément. Le plus troublant était Kenneth Branagh dans Celebrity, aucune ressemblance physique avec Woody Allen, et pourtant il jouait exactement comme Woody Allen. Ça rendait son personnage particulièrement veule.


"Celebrity", Woody Allen

On appréciera le noir et blanc magnifique de Sven Nykvist.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 23 Avr 2016, 15:27

Silverwitch a écrit:Les focales ont été raccourcies ! Par extension, cela pose un problème: le cinéma américain a tendance à fermer un peu plus le diaph que d'autres cinématographies. Résultat avec des focales courtes, ça donne une image un peu dure, à la netteté malheureuse.


On dirait que c'est lié à l’exiguïté des décors... Plutôt une contrainte qu'un choix artistique non ? (Même si je sais bien que ça (peut) se confond(re) )


D'un côté, ça ressemble parfois (à moins que mes souvenirs me trompent) à certains plans d'Avé César ... La question demeure, même choix technique (je crois) de focale courte (je crois j'ai dit), pour une question de décor [lieux exigus Hollywoodiens] ou de style (la même ambiance à rendre) ?

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 23 Avr 2016, 15:56

Hugues a écrit:
Silverwitch a écrit:Les focales ont été raccourcies ! Par extension, cela pose un problème: le cinéma américain a tendance à fermer un peu plus le diaph que d'autres cinématographies. Résultat avec des focales courtes, ça donne une image un peu dure, à la netteté malheureuse.


On dirait que c'est lié à l’exiguïté des décors... Plutôt une contrainte qu'un choix artistique non ? (Même si je sais bien que ça (peut) se confond(re) )


C'est clairement un choix artistique. Il suffit de regarder une bonne partie des plans en extérieur dans la bande annonce, notamment un plan très surprenant avec Stewart et Eisenberg à 78s ou les premiers plans avec Steve Carell, comme la présence de plusieurs plans filmés en contre-plongée pour renforcer l'effet.

Hugues a écrit:D'un côté, ça ressemble parfois (à moins que mes souvenirs me trompent) à certains plans d'Avé César ... La question demeure, même choix technique (je crois) de focale courte (je crois j'ai dit), pour une question de décor [lieux exigus Hollywoodiens] ou de style (la même ambiance à rendre) ?


Oui, ça ne m'étonne pas. Le plus remarquable reste la photographie du film, même si je n'aime pas certains mouvements de caméra et l'aspect parfois hyper net (transition entre le premier plan et l'arrière plan comme une découpe au laser), la variété et la richesse des couleurs, le travail dans les basses lumières, les ambiances très différentes tout en préservant une unité, l'équilibre entre le premier plan et le décor. Tout ça force l'admiration. Un peu trop éclairé à ton goût ?
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