Alzam a écrit:J'ai eu mon bac il y a trente ans... Quand je vois ce qu'on demande à mes enfants en terminale, je n'ai pas l'impression que ce soit très différent hein. Sans doute un peu moins "littéraire"... sans doute un peu moins scientifique, mais il y a toute une série de savoirs faire que l'on exige d'eux et nous étions foutrement incapables... d'ailleurs c'est pareil en primaire, on peut regretter certaines régressions en orthographe et en maths, mais à côté de cela on a multiplié (à l'infini) la palette des savoirs mis en oeuvre (ou parcourus).
Tu me pardonneras un désaccord poli. L'école ça sert d'abord à apprendre à penser par soi-même, et de ce point de vue, la régression du niveau en français, en histoire-géo comme en mathématiques témoigne d'un recul de l'instruction publique.
ben t'as des mecs qui font bac+5/bac+7 et qui au bout de 3/4 mois balancent leur démission... et encore, le choix est salutaire, parce que certains vont s'entêter 40 ans durant à planter les élèves du haut de leur suffisance dogmatique.
En primaire en tous cas... la perfection de l'enseignant ne dépend pas de son savoir encyclopédique. Même s'il est évident que l'enseignant doit quand même maîtriser un niveau de connaissance largement supérieur à celui de ses élèves... ce qui est parfois pas aussi évident qu'il y paraît quand on voit à quel point ceux-ci sont capables de bosser les notions qui les bottent.
Un bon enseignant, c'est celui qui articule les connaissances, l'amour de sa matière et la passion de son métier. Selon le niveau des élèves, il n'y a pas nécessairement besoin d'être un savant (c'est aussi ce que montre Pagnol à travers la figure de son père). Mais le problème de l'instruction publique, ce n'est pas tant le niveau des profs que celui de la place de l'école, de la place du savoir, de la connaissance dans notre société, que du rôle social des professeurs. Quand on méprise l'intelligence, la culture et la connaissance, on détruit l'école.
Je ne suis donc pas en désaccord avec ton paragraphe, pourvu qu'on en reste à une certaine simplicité. La pédagogie, c'est bien, mais c'est avant tout l'art d'expliquer clairement et de faire de son mieux pour se mettre à la portée des élèves, pour essayer de les intéresser, de les élever vers la connaissance. Ce n'est pas une discipline à part, ce n'est pas une science, et ce n'est certainement le jargon dont abusent les cuistres.