B.Verkiler a écrit:Ca fait pas si longtemps que ça qu'on aprlait du trophée Jules Verne, faire le tour en moins de 80 jours...
C'est quoi qui a le plus permis de progresser selon vous ? Les vitesses croissantes des bateaux ou des lectures météo de plus en plus précises ?
Il y a une interview de Bruno Peyron dans l'Equipe de ce matin sur le sujet. Lui, il avait fait 79 jours en 1993.
Il expliquait que quand il avait établi ce record, il n'avait pas d'équipe météo à terre (plus par choix philosophique qu'autre chose selon lui) et que du coup, il avait commis pas mal d'erreurs de navigation, ce qui lui avait couté beaucoup de temps.
Il explique aussi quelque chose de très intéressant au-delà des progrès techniques des bateaux : le monde de la voile fonctionne avec des budgets assez réduits et les connaissances sur la résistance des bateaux sont très empiriques, il n'y a pas la possibilité de faire des tests à terre pour simuler les contraintes que rencontreront les bateaux en mer. Cela signifie que les équipages qui font le Jules Verne le font toujours sans exploiter tout le potentiel de leur bateau : ils peuvent aller plus vite, mais ne savent pas si le bateau va tenir (en plus, dans la voile, on parle d'une fiabilité sur le long terme, les bateaux ont de la mémoire, et un effort trop violent dans la descente de l'Atlantique peut se payer 3 semaines plus tard dans le Pacifique) donc ils se gardent de la marge. Et c'est seulement tentatives après tentatives que les marins se disent qu'en fait, si, il y avait moyen d'aller un peu plus vite, et qu'ils règlent le curseur différemment, de manière un peu plus agressive. La tentative de Loik Peyron n'échappe pas à la règle puisque d'après Bruno, ça fait un moment qu'il a levé le pied.