How have we lost the eternal?

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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 10:08

Shoemaker a écrit:De toutes façons, tu n'es jamais d'accord avec Silver sur le cinéma. Elle aime Charlot, tu préfères Steam Boat Bill Junior, tu aimes Avatar, elle déteste, elle dit que Le Nouveau monde est un chef d'oeuvre absolu, tu dis que c'est de la propagande néocolonialiste ! lol...


C'est vrai. Malick déclenche chez moi un mélange bizarre d'enthousiasme et de déception. Mais comme l'enthousiasme est une petite fleur fragile, c'est la déception qui l'emporte à la longue.
Sinon, on est d'accord sur John Ford, c'est le principal.
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Messagede Xave le 02 Aoû 2011, 11:40

J'ai programmé l'enregistreur, j'ai un pote qui doit passer avant prendre l'apéro et des pièces de vélo, des fois qu'on papote... :D
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Messagede Shoemaker le 02 Aoû 2011, 11:52

Xave a écrit:J'ai programmé l'enregistreur, j'ai un pote qui doit passer avant prendre l'apéro et des pièces de vélo, des fois qu'on papote... :D

Houla ! Tu joues avec le feu ! Vérifie bien que ton magnéto enregistre ! Une petite révision s'impose !
Moi j'ai annulé tous mes RDV, je vais écourter la répèt de ce soir, et rentrer à la maison dès 20 h ! On ne sait jamais, un pneu crevé en route, une attaque de Martiens, c'est vite arrivé, hein... :lol:
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
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Messagede Waddle le 02 Aoû 2011, 11:56

Vous êtes fous :D
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Messagede Xave le 02 Aoû 2011, 11:58

Shoemaker a écrit:
Xave a écrit:J'ai programmé l'enregistreur, j'ai un pote qui doit passer avant prendre l'apéro et des pièces de vélo, des fois qu'on papote... :D

Houla ! Tu joues avec le feu ! Vérifie bien que ton magnéto enregistre ! Une petite révision s'impose !
Moi j'ai annulé tous mes RDV, je vais écourter la répèt de ce soir, et rentrer à la maison dès 20 h ! On ne sait jamais, un pneu crevé en route, une attaque de Martiens, c'est vite arrivé, hein... :lol:


'Vais p'tête aller acheter le DVD, ça sera plus sûr, non ? :D ça serait la classe : se passer le DVD en même temps qu'il passe à la télé... :lol:

Mais bon, 'faut que je fasse gaffe à pas ma faire refiler l'intégrale des Merveilleuses Cités d'Or... :P
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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 12:46

Et puis sur le DVD on a la VO et la VF, le making of, les différentes bandes annonces, le bonux caché (j'espère que c'est une petite voiture, j'ai pas encore regardé), bref c'est les annales du BEPC, quoi.
Mais je me demande toujours pourquoi Malick a choisi ce noiraud de Colin Farrell pour jouer le rôle de l'Anglais John Smith. Même moi j'aurais eu l'air plus british que lui.
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Messagede Rainier le 02 Aoû 2011, 12:54

Cortese a écrit:Et puis sur le DVD on a la VO et la VF, le making of, les différentes bandes annonces, le bonux caché (j'espère que c'est une petite voiture, j'ai pas encore regardé), bref c'est les annales du BEPC, quoi.
Mais je me demande toujours pourquoi Malick a choisi ce noiraud de Colin Farrell pour jouer le rôle de l'Anglais John Smith. Même moi j'aurais eu l'air plus british que lui.


Il a bien pris une allemande (helveto-péruvienne) pour jouer le rôle de Pocahontas !
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Messagede Ambrose le 02 Aoû 2011, 12:57

Il est irlandais Colin Farrell, ça va, c'est pas trop loin de l'Angleterre.
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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 12:58

Rainier a écrit:
Cortese a écrit:Et puis sur le DVD on a la VO et la VF, le making of, les différentes bandes annonces, le bonux caché (j'espère que c'est une petite voiture, j'ai pas encore regardé), bref c'est les annales du BEPC, quoi.
Mais je me demande toujours pourquoi Malick a choisi ce noiraud de Colin Farrell pour jouer le rôle de l'Anglais John Smith. Même moi j'aurais eu l'air plus british que lui.


Il a bien pris une allemande (helveto-péruvienne) pour jouer le rôle de Pocahontas !


Si elle a la tête de l'emploi ça va.
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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 13:01

Ambrose a écrit:Il est irlandais Colin Farrell, ça va, c'est pas trop loin de l'Angleterre.


Lewis Hamilton lui il est carrément anglais, il pourrait avoir le rôle aussi.
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Messagede Rainier le 02 Aoû 2011, 13:04

C'est sûr que Colin Farrell n'a pas vraiment la tête de l'emploi !

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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 13:05

Rainier a écrit:C'est sûr que Colin Farrell n'a pas vraiment la tête de l'emploi !

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Pour le putois ça irait.
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Messagede Ambrose le 02 Aoû 2011, 13:09

Cortese a écrit:
Ambrose a écrit:Il est irlandais Colin Farrell, ça va, c'est pas trop loin de l'Angleterre.


Lewis Hamilton lui il est carrément anglais, il pourrait avoir le rôle aussi.


C'est quoi le problème avec Farrell ? Un Anglais c'est forcément un roux avec des taches de rousseurs ?
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Messagede Cortese le 02 Aoû 2011, 13:20

Ambrose a écrit:
Cortese a écrit:
Ambrose a écrit:Il est irlandais Colin Farrell, ça va, c'est pas trop loin de l'Angleterre.


Lewis Hamilton lui il est carrément anglais, il pourrait avoir le rôle aussi.


C'est quoi le problème avec Farrell ? Un Anglais c'est forcément un roux avec des taches de rousseurs ?


Le problème c'est qu'il ressemble à un danseur de tango.
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Messagede 1er tigre le 02 Aoû 2011, 14:48

Shoemaker a écrit:
Xave a écrit:J'ai programmé l'enregistreur, j'ai un pote qui doit passer avant prendre l'apéro et des pièces de vélo, des fois qu'on papote... :D

Houla ! Tu joues avec le feu ! Vérifie bien que ton magnéto enregistre ! Une petite révision s'impose !
Moi j'ai annulé tous mes RDV, je vais écourter la répèt de ce soir, et rentrer à la maison dès 20 h ! On ne sait jamais, un pneu crevé en route, une attaque de Martiens, c'est vite arrivé, hein... :lol:

Moi j'ai pas pris le risque, je me suis payé le bluray. :D
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Messagede Xave le 02 Aoû 2011, 15:05

Ouais, mais toi t'es riche, toi.
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Messagede DCP le 02 Aoû 2011, 15:31

Xave a écrit:Ouais, mais toi t'es riche, toi.


La différence surtout, c'est qu'il est modérateur, et donc qu'il doit être plus exemplaire que le plus exemplaire des membres... :D

Didier
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Messagede 1er tigre le 02 Aoû 2011, 19:19

Xave a écrit:Ouais, mais toi t'es riche, toi.

:D
http://www.amazon.fr/gp/offer-listing/B ... dition=new

7,98€, c'est pas non plus la ruine.
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Messagede Alfa le 03 Aoû 2011, 13:53

Un beau film, aussi beau que son héroine, donc tres plaisant a regarder.

Le petit probleme c'est qu'il est beau oui, mais il manque un petit quelque chose.
Si je devais donner une note ce serait 14/20 tout de meme.
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Messagede Silverwitch le 03 Aoû 2011, 14:29

Hugues a écrit:
Par ailleurs, même si des aléas administratifs (grommellement poujadiste, dire qu'on paie des impots pour ça, l'état met toujours de batons des les roues à nous petits commerçants) ont empêché de vérifier à temps l'attribution (ou non) d'un silverwitch approved (je prends donc des risques :D d'autant plus que le frère de Ben Affleck joue un des deux rôles principaux),

jeudi sur France 3, est diffusé L'Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford d'Andrew Dominik


Ce film n'est pas silverwitch approved ! C'est à vos risques et périls...
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Messagede Ambrose le 03 Aoû 2011, 14:30

Alfa a écrit:Le petit probleme c'est qu'il est beau oui, mais il manque un petit quelque chose.


Une poursuite en bagnoles ?
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Messagede Xave le 03 Aoû 2011, 14:40

Ambrose a écrit:
Alfa a écrit:Le petit probleme c'est qu'il est beau oui, mais il manque un petit quelque chose.


Une poursuite en bagnoles ?


Non, du cul.
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Messagede Ambrose le 03 Aoû 2011, 14:42

Xave a écrit:
Ambrose a écrit:
Alfa a écrit:Le petit probleme c'est qu'il est beau oui, mais il manque un petit quelque chose.


Une poursuite en bagnoles ?


Non, du cul.


Chez Malick, des mains qui se frôlent, c'est le maximum que t'auras niveau cul.
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Messagede Kôôl-x le 03 Aoû 2011, 14:42

Pour l'action, fallait rester sur la chaîne, y avait ensuite "Slevin", une belle daube avec de l'action. Je l'ai regardé en entier...
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Messagede Xave le 03 Aoû 2011, 14:46

Ambrose a écrit:Chez Malick, des mains qui se frôlent, c'est le maximum que t'auras niveau cul.


Bon, sérieux, il est beau, ce film. Seul soucis, j'étais claqué, et quand t'es vanné, c'est pas évident, Malick...
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Messagede Kôôl-x le 03 Aoû 2011, 14:47

Xave a écrit:
Ambrose a écrit:Chez Malick, des mains qui se frôlent, c'est le maximum que t'auras niveau cul.


Bon, sérieux, il est beau, ce film. Seul soucis, j'étais claqué, et quand t'es vanné, c'est pas évident, Malick...


Mon p'tit homme de 9 ans a carrément adoré ce film...
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Messagede 1er tigre le 03 Aoû 2011, 15:08

Moi, j'ai regardé Tanguy hier soir. :D
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Messagede Ambrose le 03 Aoû 2011, 15:08

Xave a écrit:
Ambrose a écrit:Chez Malick, des mains qui se frôlent, c'est le maximum que t'auras niveau cul.


Bon, sérieux, il est beau, ce film. Seul soucis, j'étais claqué, et quand t'es vanné, c'est pas évident, Malick...


Je sais pas...Malick, c'est un cinéma que je trouve au contraire très abordable, parce que très sensoriel, où il suffit de se laisser porter par la beauté des choses.
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Messagede Xave le 03 Aoû 2011, 15:18

Ambrose a écrit:
Xave a écrit:
Ambrose a écrit:Chez Malick, des mains qui se frôlent, c'est le maximum que t'auras niveau cul.


Bon, sérieux, il est beau, ce film. Seul soucis, j'étais claqué, et quand t'es vanné, c'est pas évident, Malick...


Je sais pas...Malick, c'est un cinéma que je trouve au contraire très abordable, parce que très sensoriel, où il suffit de se laisser porter par la beauté des choses.


Je parlais juste du rythme... j'ai piqué du nez quelques fois... :D Mais ça n'a aucune valeur de jugement : Dead Man est l'un de mes films préférés, mais dans l'état où j'étais hier, c'est carrément tout du long que j'aurais roupillé... :wink:
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Messagede Ambrose le 03 Aoû 2011, 15:19

silverwitch a écrit:
Hugues a écrit:
Par ailleurs, même si des aléas administratifs (grommellement poujadiste, dire qu'on paie des impots pour ça, l'état met toujours de batons des les roues à nous petits commerçants) ont empêché de vérifier à temps l'attribution (ou non) d'un silverwitch approved (je prends donc des risques :D d'autant plus que le frère de Ben Affleck joue un des deux rôles principaux),

jeudi sur France 3, est diffusé L'Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford d'Andrew Dominik


Ce film n'est pas silverwitch approved ! C'est à vos risques et périls...


T'as pas aimé ? :cry:
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Messagede Silverwitch le 03 Aoû 2011, 15:23

Ambrose a écrit:
silverwitch a écrit:
Hugues a écrit:
jeudi sur France 3, est diffusé L'Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford d'Andrew Dominik


Ce film n'est pas silverwitch approved ! C'est à vos risques et périls...


T'as pas aimé ? :cry:


Non, pas vraiment. Je l'avais vu dans des conditions médiocres, ça mérite donc un nouveau regard, mais j'avais trouvé le film assez poseur et creux, très loin du cinéma de Malick (notamment la lumière), malgré bien évidemment quelques plans très réussis.
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Messagede Cortese le 03 Aoû 2011, 15:53

Bon, je comprends mieux. J'avais essayé de regarder ce Jesse James, mais je me suis trop ennuyé et j'ai zappé sur le télé-film consacré à De Gaulle. Pour être poseur, c'est poseur, c'est peut-être ce qui plait à d'autres.
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Messagede Neoflo le 03 Aoû 2011, 15:59

Après une journée harassante de 14h de travail dans des conditions affreuses, je me suis posé devant ma TV, allumé ma chaîne du service public ... et je me suis endormi :(
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Messagede Alfa le 03 Aoû 2011, 18:40

Ambrose a écrit:
Alfa a écrit:Le petit probleme c'est qu'il est beau oui, mais il manque un petit quelque chose.


Une poursuite en bagnoles ?

Je pense plutot a une enquete criminelle...

Bon: Un manque d'intrigue, de rythme peut etre, mais rien de grave. (puisque 14/20)
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Messagede Shoemaker le 03 Aoû 2011, 19:11

Poings et pieds liés, je suis tombé dans l'ignoble piège publicitaire tendu par le Maître-geek Hugues (nhyark... nhyark...) pour regarder à l'insu de moi-même les films de Malick.... Ha la la ...

Quelques impression en vrac...
Comme pour Tree of life, des images d'une grande beauté esthétique. Lumière, points de vue, scènes apparemment décousues, rythme parfois effréné, parfois lancinant, les regards des acteurs (les yeux furètent dans tous les sens)... On retrouve les thèmes, comme des sortes de cadres globaux, qui semblent chers à l'auteur : l'amour, la nature...
J'ai regardé le film en pensant à la discussion qui a eu lieu, sur le topic Ciné (je pense), entre Silver et Cortese. J'ai retenu surtout que Cortese reprochait à MAlick une certaine vision néocolonialiste.

J'ai cherché à retrouver ce qu'il voulait dire par là. Les Occidentaux ne sont pas spécialement représentés sous leur plus beau jour. Le Capitaine du bateau, par exemple, qui ne doute pas une seconde (à travers le ton de son discours, de ses arguments), de la supériorité tranquille, définitive et absolue de l'Occident sur le reste de la Galaxie. Les colons qui remercient les Indiens qui les ont nourris, en brûlant leur village, etc... Smith (le personnage de Malick, pas le personnage historique), qui laisse allègrement tomber la pauvre Indienne "bien naïve" (elle ne l'est pas : en vérité, elle est ce qu'elle est : totalement Humaine), en se cassant vite fait, avec un bobard ignoble comme cadeau d'adieu... En symétrie, les Indiens sont "purs", loyaux, généreux... Quasiment une image d'Epinal, qui d'ailleurs n'est pas en contradiction avec la réalité historique : un peuple peinard chez lui, qui ne demandait rien à personne, prêt même à cohabiter sur une terre vaste et généreuse, don de Manitou, d'un côté, et un tas de soudards orgueilleux qui viennent les massacrer plus par sadisme que par "nécessité" politique (!). Donc, je n'ai pas trop perçu en quoi Malick faisait du néocolonialisme (par contre OUi, Smith ressemble vraiment à un danseur de tango !!!! Il est Irlandais, donc, l'acteur. Et ça me rappelle que Howard a écrit un petit chef d'oeuvre d'Heroic Fantasy, l'Homme Noir : un irlando-celte pur jus !).

Du coup, on se demande, surtout après avoir vu Tree of Life, quel est le propos de Malick.
Il y a bel et bien, un récit. Une histoire d'amour sur fond de conquête coloniale. Un amour qui transcende des barrières tellement élevées, qu'on peut le penser impossible. Mais Malick nous dit que l'amour ne connaît aucune frontière, aucune barrière. Smith, issu d'une culture qui a déjà tourné le dos à la Nature, par le miracle de l'amour, retrouve sa propre Prime Nature (sa nature primordiale, à jamais inscrite dans ses gènes). Il retrouve un lien avec les éléments, qu'il ne soupçonnait même plus en lui. Qu'il ne connaissait pas. Il est le seul qui "tombe en amour" (fall in love) avec une "native". Il est aussi le seul à renouer les liens avec la Nature. Comme si l'amour est la clé de TOUT, l'élément de contagion, le vecteur. Dans Tree of life, il est ce qui fait accepter la condition humaine, qui fait accepter la mort, la douleur... Dans le Nouveau monde, il est ce qui permet d'exploser les frontières, d'aller au-delà des barrières à priori infranchissables.
Miracle de l'amour, selon Saint Malick...

Et la Nature, bien sûr, notre refuge, notre mère, notre ventre maternel (l'EAU). L'amour y mène. Home sweet home... Le Nouveau Monde, ce n'est pas tant l'Amérique, mais la Prime Nature que découvre Smith (RE-découvre, puisque la chose est d'emblée en lui). C'est une vision du monde, vision de la beauté du monde "que ta tendresse me cachait"... euh pardon, je confonds... la beauté du monde que la ... la quoi ? ... L'industrialisation ? La modernité ? La civilisation ? La culture lorsqu'elle se "sophistique" ? La technique ? Tout cela .... C'est là toute la tragédie de l'Humanité. Condamnée à évoluer, et de ce fait, à s'éloigner de sa condition primale. Condamnée à toujours aller de l'avant, mais en payant cela du terrible prix de la perte du PARADIS. Oui, avant de se situer dans l'outre monde, le paradis est d'abord ici, c'est le Jardin d'Eden, c'est notre mère Nature.

Smith a entrevu tout cela, par la grâce de l'amour. Certes, il revient vers son monde originel. Et en symétrie, Pocahontas (orthographe ?) découvre elle aussi un AUTRE MONDE. Le monde de Smith. Et ce monde, bien que "Nouveau" pour elle (elle le découvre tout normalement avec les yeux de l'émerveillement...), n'est pas un monde "salvateur". C'est un monde aliénant, car la nature y a été capturée, castrée, taillée, mise à genoux, soumise... Séquences sur la "Nature" en Angleterre : les arbres sont taillés impitoyablement, pas une feuille qui dépasse. Tout est figé. Ca sent la mort. Smith, c'est son monde. Il n'y meurt pas, car il y est né, il y est adapté, naturellement aliéné, même si pendant un instant de grâce sa vie, il a observé la beauté du... non pas "Nouveau Monde", mais "Vrai monde". Mais la pauvre Pocahontas, elle en meurt, de flétrissure, dans ce monde là. Oh, elle ne le refuse pas, elle s'en émerveille même... Mais une fois que le lien d'amour qui la lie à Smith se rompt (la séquence ou Smith essaye de s'expliquer), Pocahontas alors, se réveille ! Elle doit cesser de se mentir, de vivre faussement, et une seule issue est possible : la mort. L'Amour, c'est aussi la Vérité. Sans l'Amour, la fausseté apparaît dans toute sa stérilité...
Mais une mort (la mort de Poca, donc) salvatrice, rédemptrice, qui la ramène vers sa véritable nature... Ses habits sont souillés de bonne terre, elle retrouve l'EAU purificatrice, et, fugitivement, alors qu'elle rit et qu'elle s'émerveille de son réveil (au monde, à la vérité), elle a "une vision", me semble t il, une vision de cette Nature qu'elle avait abandonné par désespoir : les "arbres Anglais" sont NATURELS, pas taillés....

Alors, après tout ça, et d'autres choses encore (MAlick truffe ses films - enfin les 2 que j'ai vu - de symboles et tout et tout...), je crois que c'est de ça que parle MAlick : Non pas tant de l'injustice faites aux Amérindiens, encore que (de ce point de vue, Little Big man par exemple, avec d'autres procédés : humour, narration classique, etc. y parvient bien mieux !), mais surtout de la condition humaine. Il aurait pu nous dire la même chose avec un autre lieu, d'autre peuples en scène. Alors que Little Big Man parle précisément et exclusivement de la tragédie Amérindienne (je cite ce film parce qu'il fait partie de mes préfères ! Et il me semble que Cortese et Silver ont aussi soulevé le truc ?... A vérifier). Malick ne donne aucune clé définitive, mais il nous dit, comme dans TRee of life, qu'il est possible de nous accepter, d'être plus heureux, si on comprend que l'Amour qui mène à la vision de la beauté du monde, A SA POESIE (que signifie vraiment ce mot ? Je m'en va aller voir), c'est ce qu'il y a de plus important dans la Vie.

MAlick ? Un hippie ! Je suis sûr que ses films auraient eu un succès considérable dans les années 66-67, le temps que dura cet épiphénomène absolument IMPROBABLE, incroyable et qui peut être ramené au film de Malick : Des jeunes américains (Smith) issus d'une culture ultra sophistiquée, moderne et tout et tout, qui, par le biais de l'amour, redécouvrent la Mère Nature, le bonheur, etc... Bon, Wall Street a eu vite fait de mettre de l'ordre dans ce joyeux foutoir, et cela nous ramène à notre propre époque, actuelle : Jamais cette Nature, cadre de notre bonheur (nature ne veut pas dire refus du progrès, hein. Il s'agit justement de redéfinir ce mot PROGRES) jamais donc cette Nature n'a été autant menacée. Jamais la poésie de ce monde, sa beauté, n'a semblé être aussi éloignée de NOUS TOUS (justement, depuis la fin du petit mouvement hippie). Jamais l'Homme, malgré l'incroyable progrès technique (tout le paradoxe est là !), n'a été aussi éloigné de sa Prime Nature, du bonheur...

A méditer...

PS
Ce film est a mettre en parallèle absolument avec Avatar. Attention, je sais bien que les deux font dans un registre très différent.
Je sais bien qu'ici même, un débat passionnant, a aussi eu lieu, particulièrement entre Cortese et Silver, laquelle vouait ce film aux gémonies ! Tout en considérant le Nouveau Monde comme un chef d'oeuvre. Je ne réveille pas le débat. Il a eut lieu. Mais j'ai trouvé magnifique cette manière qu'à le cinéma de parler de la même chose en quelque sorte, tout en produisant deux choses incroyablement différentes, avec autant d'ambiguités, etc. Je ne sais pas si je suis clair !
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Messagede Neoflo le 03 Aoû 2011, 19:34

Si je comprends bien ce qui est dit en caricaturant forcément pour emmener le débat, ce que Malick regrette dans l'humanité (tragédie de l'humanité), c'est une des essences même de l'humanité c'est à dire cette capacité d'évolution ... ?
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Messagede Shoemaker le 03 Aoû 2011, 19:40

Neoflo a écrit:Si je comprends bien ce qui est dit en caricaturant forcément pour emmener le débat, ce que Malick regrette dans l'humanité (tragédie de l'humanité), c'est une des essences même de l'humanité c'est à dire cette capacité d'évolution ... ?


Je ne crois vraiment pas. Ca serait suicidaire et sans issu, une telle démarche.
Je préfère penser plutôt à la nature de cette évolution. Est-il fatal qu'elle nous éloigne de notre prime nature ? Est-il fatal qu'elle nous fasse oublier la poésie et la beauté du monde ? Est-il fatal qu'on ne puisse réfléchir sur ce que doit être, le Progrès ? Autant de questions éminemment actuelles.
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Messagede Neoflo le 03 Aoû 2011, 20:08

qu'elle nous éloigne de notre prime nature

Tu sous-entends donc que dans la nature de l'homme il y a la notion de nature (sous la forme de terre, d'eau, des arbres)... ce qui n'est pas acquis pour moi.
On retrouve donc bien dans ce film et dans tes propos, cet ancrage très important de la religion, qui transparait pour moi via tous ces éléments.
En quoi l'homme est-il rattaché à la nature ? En quoi le fait de s'emerveiller sur la beauté de la nature doit-il nous renvoyer à une sorte de commencement ?
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Messagede Shoemaker le 03 Aoû 2011, 21:20

Neoflo a écrit:
qu'elle nous éloigne de notre prime nature

Tu sous-entends donc que dans la nature de l'homme il y a la notion de nature (sous la forme de terre, d'eau, des arbres)... ce qui n'est pas acquis pour moi.
On retrouve donc bien dans ce film et dans tes propos, cet ancrage très important de la religion, qui transparait pour moi via tous ces éléments.
En quoi l'homme est-il rattaché à la nature ? En quoi le fait de s'emerveiller sur la beauté de la nature doit-il nous renvoyer à une sorte de commencement ?


D'abord, ce que je dis, ce n'est qu'une opinion, et en rien un fait scientifique.
Ensuite, je vais essayer de laisser de côté le plus possible, la notion de religion.
La question serait plutôt, à mon avis, pourquoi l'Homme, et lui seul, quitte son animalité, faite d'instincts, de pur déterminisme, pour devenir un être "hors" de la nature (c'est à dire l'environnement global, le monde !), ""puisqu'il n'en fait plus partie" : il l'observe, la change, change le cours de son évolution (l'évolution de la Nature). Bon, la réponse à priori, c'est parce qu'il est un être pensant, qui a réussi (plus ou moins) à s'extraire de son animalité, de sa sujétion à son environnement, grâce à son cortex, etc.

Et donc, pourquoi serait-ce une fatalité, qu'en se libérant de sa nature instinctive, il s'éloigne du même coup de ce qui fut, et qui pourrait toujours être, le lien qui devrait le relier toujours, à la Nature ? A priori, il n'y a aucune raison pour que l'évolution fasse rompre ce lien. Ce n'est pas écrit dans les Evangiles, si j'ose dire !

Maintenant, oui, je pense qu'en l'Homme, persiste à un certain niveau, conscient, inconscient, la nostalgie d'un Paradis perdu. Le Paradis des Religions monothéistes ? Le Paradis d'un monde vierge, lorsque l'Homme vivait dans les arbres ? Peu importe, chacun voit les choses comme il le désire, comme il le sent. Je ne rentrerai pas dans le débat religieux. Mais croyant ou non, je pense qu'effectivement, nous pouvons tous éprouver cette sensation d'une Mère perdue, d'un milieu qui avait un sens pour nous, celui de produire la beauté... La beauté... C'est comme l'amour, un concept purement intellectuel, mais déterminant, nécessaire, une sensation globale qui nous donne du "plaisir". Ne me demande pas pourquoi. Mais demande-toi plutôt ceci : peux-tu imaginer à contrario, le monde sans beauté et sans amour ? Même si ce sont deux choses (liées, d''ailleurs) qui ont plein de difficulté à surnager dans une société de plus en plus ... des-humanisée, elles n'en restent pas tout de même absolument indispensables. La beauté est dans l'art, dans la musique, dans la littérature, les mots, la peinture. Mais l'archétype originel de la beauté, est avant tout dans la Nature (les arbres, le ciel, les montagnes, le feu...). Et dans le vecteur qui nous sert à sentir cette Nature : l'Amour. L'empathie, l'ouverture de notre coeur-corps à ce qui nous entoure... Question primordiale : non pas : quel est le sens de notre vie ? Personne ne sait pourquoi nous sommes là. Mais plutôt : Qu'est ce qui peut donner du sens, un peu de sens, à notre vie ? Eh bien, c'est l'Amour, qui nous permet de sentir la beauté, laquelle trouve son origine d'abord dans la nature... Et cette recherche d'un sens, me semble-t-il, est une exigence instinctive, en nous.

PAr ailleurs, je n'essaye pas de trouver du sens à tous les étages de la pensée philosophique de Malick, du moins la philosophie qu'il nous donne à réfléchir à travers son travail de cinématographe, à travers l'outil artistique Cinéma. J'essaye juste de mettre en mots, un peu au hasard, comme ça vient, ce qu'un tel film propose à notre réflexion.
J'ai veillé à ne pas faire intervenir ma perception de toutes ces choses, à travers mon prisme religieux. C'est encore une autre histoire, encore plus mystico machin truc ! :lol:

Ah oui, pourquoi l'Homme est rattaché à la Nature ? Pourquoi sommes-nous tellement, rattachés à nos mères ? D'une manière bien plus particulière que nous le sommes à nos pères. On ne baigne pas impunément dans le liquide amniotique du ventre d'un autre être, sans garder un lien bien spécial, viscéral. C'est un peu cela, notre lien avec la Nature. C'est d'elle que nous sommes issus, de son eau, de sa terre, de son humus, de son ventre fécond, de la nourriture avec laquelle nous avons pu évoluer, etc. Et rechercher l'origine de cette nostalgie n'est pas nécessairement régresser. C'est juste voir le monde avec d'autres yeux. Tout bêtement, ceux de l'amour.

Le monde sera meilleur, lorsque l'Humanité sera réconciliée avec elle-même, avec sa Mère.
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Messagede Cortese le 03 Aoû 2011, 22:31

Ah mais j'avais expliqué je crois la raison principale pour laquelle je n'avais pas aimé "Le Nouveau monde", c'était que le sujet du film (la relation amoureuse entre un colonisateur et une colonisée) me renvoyait à ma propre condition de colonisé. Bon, dans ma vie d'adulte ça n'aurait pas eu de conséquence (heureusement), sauf que, en tant que dessinateur, je me suis retrouvé confronté à une situation concrète : un mec (Français de métropole) tenait absolument à me faire dessiner son scénario, qui était justement avec une sorte de Pocahontas arabe. J'avais donné mon accord un peu à la légère au début, et puis peu à peu, je me suis senti mal à l'aise et j'ai fini par refuser de faire le boulot (ce qui n'était pas malin vu que le mec est aujourd'hui un éditeur de BD). C'est en réfléchissant à la situation amoureuse qu'il me décrivait que je me suis braqué. Les Français nous avaient tout pris, mais ils ne nous ont jamais pris nos femmes. Voilà, je sais que ça reflète une condition inégalitaire entre hommes et femmes (mais ne rêvons pas, en situation de guerre, c'est une inégalité qui referait systématiquement surface dans n'importe quelle société, même en Suède), les femmes ont de tout temps été un enjeu dans les guerres, un trophée. Et en réfléchissant encore, je me suis rendu compte que c'était un schéma récurrent dans l'imaginaire colonial, je repensais à cette conférence que nous avait fait un cinéaste (très à gauche) à Alger en 1990, et où il nous présentait une série de cartes postales représentant des Algériennes dénudées (des prostituées présentées comme des dames de la vie quotidienne), et où il montrait comment la domination coloniale visait à humilier l'homme colonisé à travers ses femmes.
Donc, oui je n'aime définitivement pas l'histoire de Pocahontas (d'ailleurs il y a honte dans son nom :lol: ), que ce soit par ce vieux facho de Disney ou par ce hippie de Malick, au sujet duquel je me permettrais de penser qu'il n'a vraiment aucune conscience politique.
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Messagede Hugues le 03 Aoû 2011, 22:45

Neoflo a écrit:
qu'elle nous éloigne de notre prime nature

Tu sous-entends donc que dans la nature de l'homme il y a la notion de nature (sous la forme de terre, d'eau, des arbres)... ce qui n'est pas acquis pour moi.
On retrouve donc bien dans ce film et dans tes propos, cet ancrage très important de la religion, qui transparait pour moi via tous ces éléments.
En quoi l'homme est-il rattaché à la nature ? En quoi le fait de s'emerveiller sur la beauté de la nature doit-il nous renvoyer à une sorte de commencement ?


Par Nature, je ne crois pas que tu doives lire seulement arbre, eau, terre..)
Par Nature, il faut lire, le Monde.

Nous sommes arrachés à la contemplation du Monde, dans le sens où nous vivons toujours dans un ailleurs, toujours dans la poursuite d'une félicité (que nous nous fixons) à venir, sans même voir le Monde tel qu'il est dans l'instant présent. Au lieu de voir la Terre, nous cherchons l'Univers, au lieu de voir le Monde, nous cherchons le moi.
Ce sont ces Indes que poursuit John Smith.
C'est cette réussite professionnelle que poursuit Mr O'Brien.

Avant, cette quête d'ailleurs, que nous assouvissions par les oeuvres, nous ramenait au Monde, nous réconciliait avec l'acceptation de notre finitude.
Mais dans une société où le travail n'est souvent plus qu'avilissant et ne permet plus de se réaliser, pour faire accepter cette vie misérable, les oeuvres sont détournées de leur usage. On contrôle l'ailleurs l'imaginaire, pour mieux faire accepter cette vie mutilée. D'où cette peinture de surhommes, d'où des êtres dénués de limites, d'où

Tu peux ne pas partager le constat du dernier paragraphe. Mais dire le reste, ça n'est pas transmettre un propos forcément religieux. C'est ce qu'écrivait, sous d'autres mots, Heidegger. C'est ce que dit Malick.
Nous sommes des Êtres jetés dans le Monde. Par essence, nous ne savons tout à fait être. Nous sommes détourné de l'être en permanence par la quotidiennté.
Pourtant nous pouvons nous approcher de l'être, que nous entendons, indistinctement, en contemplant le Monde, en décidant de l'habiter, au lieu de le transformer, par la Technique. Ou dit autrement, poursuivre cet ailleurs toujours insatisfaisant.

Contempler le monde s'acquiert par exercice, par habitude, par goût. Contempler c'est un des fruits inestimable de l'éducation, elle, l'éducation, qui prépare notre cerveau à l'accueil du monde par l'accueil préalable des choses qui ne relèvent pas de l'expérience et du vécu. Plonger ses yeux dans les oeuvres, nous constitue un cerveau de réserve pour sentir et juger, pour mémoriser et exercer la réflexion. Le cerveau a un besoin urgent de distance par rapport à l'expérience immédiate, la sensation tyrannique, la dictature de la réaction. Contempler, c'est créer en soi une chambre de protection et une chambre de restitution créative du réel, où nait la vraie beauté du monde, une remontée de l'intime qui se fait à partir des mémoires délaissées de notre vie. De notre vraie vie.
Pas celle qui est absorbée, inquiétée, mobilisée pour "toutes fins utiles ". Pour ce que Heidegger appelait la quotidienneté.
L'invisible ainsi est l'écorce vive du réel.

Pocahontas montre finalement qu'elle est partout chez elle. Que partout il y a à contempler. Elle nous apprend à habiter le Monde.

Mais tout ça, silverwitch en parlera mieux que moi.

Hugues (qui n'en est pas pour autant absolument d'accord avec Shoemaker, sur tout ce qu'il a écrit, quelques passages prêtent à débat, mais dans l'ensemble c'est très juste)
Hugues
 

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