cétérouge a écrit:L'unité par la langue, air connu
Après on en raisonnera plus en nation, mais en "aire d'influence" régionale.
Là làa là
Le propre d'une démiocratie morderne et du cosmopolitisme et finalement de la coexistence justement c'est que l'on ne connaît pas toujours la langue de l'autre.
Cétérouge,
Quand je te lis ici, sifflant ton commentaire sur l'air du "à moi on ne me la fait pas", tu me fais penser à ce prof de grec qui pris sur le crâne une boulette de papier envoyée par un camarade A. Le professeur leva les yeux sur l'élève F. qui se trouvait en face de lui au premier rang et il l'apostropha: "Toi mon cher F. qui lance des boulettes de papier, tu aimes jouer les archers troyens, hein..". F. accusé avait beau protester de son innocence, le professeur continuait, impertubable.
Au bout de quelques minutes, A. se leva et dit: "Monsieur, c'est moi". Le professeur l'envisagea d'un oeil distrait et répliqua: "Ah oui...Bon. N'empêche que toi, F. avec ta manie de lancer des boulettes...". À dater de ce jour, chaque fois qu'il faisait classe, le professeur de grec apostrophait toujours F. à propos des fameuses boulettes de papier.
Nous avons tous connu je pense une histoire similaire qui démontre le mécanisme du préjugé qui s'enracine en nous, quels que soient les démentis de notre interlocuteur ou de la réalité. Le fait que F. n'avait pas lancé cette boulette était pour le professeur quelque chose de fortuit. Il était fondamental en revanche à ses yeux que A. avait dans sa nature une propension coupable à lancer de boulettes, même s'il n'en lançait pas. Tu comprendras bien que pour ton interlocuteur, de tels procédés sont difficilement acceptables. Bien évidemment je pourrais n'en avoir rien à foutre et conclure comme Esope: écoute qui voudra, et que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent.
En français commun, face à ta surdité je dirais seulement: je parle à un mur. Et ce n'est pas tellement que je sois incomprise qui me gêne, mais que je sois englobée. Et in fine Cétérouge, tout ce qui ressort de ton opposition c'est la question que tu poses pour y répondre ensuite: d'où parles tu ? Qui parle en toi ? Et aussitôt de sortir du chapeau des réponses toute faites: si j'entends nation, j'entends extrème-droite, si je lis une critique de la démocratie je pourrai dire bonapartisme.
Devant le préjugé et le soupçon triomphant, mieux vaut se taire.
Silverwitch