Nuvolari a écrit:Je ne vois pas en quoi dire non rendra le fonctionnement de l'Europe plus démocratique puisque le TCE donne de nouveau pouvoir aux parlementaires européens.
A part la possibilité de révoquer la Commission, pas grand chose. Dans le texte, le Parlement européen n'a qu'un rôle consultatif et de contrôle... le Parlement n'a pas de pouvoir d'intitative législative, ce qui est quand même le minimum qu'on puisse attendre d'une assemblée élue au suffrage universel. Seule la Commission Européenne a compétence de proposer des lois européennes.
Je suis d'accord que l'ambition politique et l'idée de fédéralisme perde des places. Mais qui parle réélement de fédéralisme aujourd'hui ?
Pas mal de socialos défenseurs du "oui"... Olivier Duhamel, Pierre Moscovici, etc... Bayrou se dit également fédéraliste.
Beaucoup^d'argument du Non sont parfaitement recevables puisque certains voudraient plus d'Europe.
"Plus d'Europe", ça ne veut rien dire. Moi, ce que je voudrais, c'est "mieux d'Europe". Un espace démocratique unifié où les citoyens aient leur mot à dire. C'est le problème aujourd'hui de la construction européenne... si le "non" est sur le point de passer en France, c'est parce que l'Europe s'est bâtie depuis trop longtemps sans le peuple.
seulement comme l'a dit Rocard, tu crois que c'est en te tirant une balle dans le pied que tu vas aller plus loin ?
Je pense plutôt qu'on se tire une balle dans le pied en votant "oui". Parce que cette constitution ne rendra le fonctionnement de l'UE ni plus transparent, ni plus démocratique, ni plus cohérent, ni plus efficace. Et parce qu'elle compromet la mise en place d'un réel projet fédéral.
La grande faiblesse du "oui" socialiste, c'est de nous demander de voter pour ce texte en attendant mieux. Mais comment atteindre quelque chose de mieux, avec un traité quasi-irréformable, sachant qu'il faudra l'unanimité de 25 Etats et bientôt 27 ou plus.
Il faut arrêter de nous faire croire que ce TCE est un tremplin pour une autre Europe. Sa vocation est d'être, au contraire, l'horizon indépassable du projet européenne pour au moins les 15 à 20 ans à venir.
Tu crois que si la France dit non çà va donner envie à tous les gouvernements européens de tendre vers le fédéralisme ?
Si on peut déjà les convaincre de mettre toutes les cartes sur table, et de définir clairement la finalité du projet européen, ce sera pas mal.