von Rauffenstein a écrit:
T'as parfaitement compris. En ce moment à la SNCF, réseaux Est et Nord, y'a la grêve. On refuse l'avancement au mérite. Voilà le monopole et le service public. Tiens, ça me rapelle un incident un jour sur le train corail Paris/Clermont-Ferrand. Je descends dans la région pour un WE dans ma demeure de famille avec deux potes. j'ai pris les billets et réservé dans un wagon fumeur. 1ère classe, plein pot, pas de réductions hein ? 7 Wagons. Et pas de voitures fumeurs. Bon, bin tant pis. C'est pas grave. On fumera pas. Mais j'en avise un contrôleur et lui demande de nous faire un grigri sur le billet pour se faire rembourser à Clermont. Bon, on s'en fout des 11 fancsx3. Mais bon, on paye un service hein ? Et là, on s'est fait traiter de "voleurs" et qu'on ne pensait qu'à piller la SNCF... T'apelles ça un service "public" toi ? Moi j'apelle ça un transport de bétail.
On est prêt pour l'exportation des services de la SNCF.
concrètement ? Il ne s'agit pas de jungle. Il s'agit de règles permettant à certaines grandes entreprises européennes non françaises de pouvoir concurencer certains services, jusqu'ici nationalisés, en France. C'est le citoyen au bout qui est gagnant.
Pense que le citoyen gagnant est gagnant peut-être un jour par an quand il est perdant les 364 autres jours quand il est le travailleur. De plus, ça reste à prouver qu'il est gagnant...Et de toute façon, on ne parle pas de citoyen dans ce cas-là, mais de client.
Ca c'est un discours idéologique. Il est gagnant sur quoi? Parce qu'il va payer moins cher? Mais si dans le même temps il gagne moins...Parce qu'il va gagner du temps? Mais si dans le même temps il a moins de temps..
Par ailleurs, c'est sur que tant que le privé bénéficie des investissements publics antérieurs, serre la vis sur la masse salariale et les conditions de travail, tout semble aller mieux dans un premier temps pour le client. Pis après, ben merde, ya pas eu d'investissements. Parce que pas rentables à court terme, parce que trop pharaoniques, parce que ce genre d'investissements ne donne pas un retour sur investissement palpable en monnaie sonnante et trébuchante, mais un retour sur investissement diffus pour la collectivité. Et pourquoi une société privée de chemin de fer investirait à perte si l'investissement bénéficie à l'ensemble de la collectivité et pas à elle-même? l'aménagement du territoire, le privé s'en bat les couilles. Puisque c'est une conception transversale.
Et pis les chemins de fer britanniques ne sont pas un bon exemple, parce que c'est le seul exemple assez vieux pour qu'on commence à en mesurer les conséquences sur le long-terme.
Quelle inégalité ? Puisqu'au contraire on permet aux citoyens européens originaires de pays fables économiquement de ratraper le standard de ceux des pays évolués.
Ou bien il permet aux forts les standards des faibles des pays forts pour s'aligner sur les standards des pays faibles.
Inégalité donc entre les classes dirigeantes (volontiers a-nationales, oui) et les basses souches, avec destruction totale des systèmes de protection des plus faibles des pays forts, obtenus après des siècles de luttes sociales. Alignement sur les protections des plus faibles des pays faibles. Mise dans la constitution des briseurs de grêves, en quelques sorte.
Mise en concurrence de "régions" européennes (ex-nations ou reliquats de), aucune de taille à imposer quoique ce soit à des transnationnales trop grosses, trop puissantes et trop libres pour elles, et qui les mettront en "concurrence libre et non faussée" et distribuera le sussucre à la plus docile à l'instant T.
La guerre de tous contre tous. Le renard libre dans le poulailler libre remplies de poules libres. C'est trés bien cette métaphore.
A croire que dans le planning, c'était volontaire d'integrer à la va vite 10 pays au niveau de vie bien inférieur à la moyenne européenne, et de derrière vite faire ratifier la constitution.
Tiens, j'ai une idée. Prenons le salaire le plus élevé d'Europe, prenons le temps de travail le plus petit d'Europe, et ainsi de suite dans chaque domaine, et imposons le à l'ensemble de l'Union. La concurrence restera libre et non faussée en interne. Non? C'est pas cool? Qui ne serait pas d'acc?
déséducation.
Laquelle ? Y'aura plus de collèges, de lycées, de facs et de grandes écoles ?[/quote]
Il n'y aura plus que des écoles formant des travailleurs clés en main (contrat entre entités privées - l'entreprisée privée dont le produit est un travailleur, et l'entreprise privée dont la production du produit final nécessite le produit de l'entreprise A. Bref, tout ce qu'il y a de plus classique dans un processus de production) et plus d'écoles formant des hommes ou citoyens. Pas rentable, et même, plutôt contre-productif. Là encore ce n'est pas un pb européen, c'est un pb de système économique libre sans volonté politique. C'est donc bien un pb relatif au référendum.
Violence
Laquelle ? Où ça ?
Celle des exclus. Partout.
Tu veux voir à quoi l'europe ressemblera, au mieux? Aux USA, qui annoncent peut-être des chiffres qui font palir d'envie les idéologues comptables du monde entier, mais qui sont sévérement pénibles pour ceux qui, n'apparaissant dans aucune stat, travaillent 2 fois plus qu'il y a 20 ans pour un pouvoir d'achat sans cesse à la baisse. Et encore, la grosse guerre économique mondiale débute à peine.
ca sera pire en fait, car il y aura des relans de nationailité qui favoriseront la compétition (qui ne favorisera que ceux qui mettent en compétition, pas ceux qui la subissent). Va t'entendre avec ces putains d'ouvriers Pollack, comme tu dis, pour faire front commun et avoir des revendications communes. En fait d'union des peuples, j'ai de plus en plus le sentiment que l'europe libérale va au contraire faire monter les antagonismes entre les peuples.
Mais c'est de l'idéologie pure et dure, ça, Silver. Concrètement, ça se passe comment dans ta cité idéale ?
L'idéologie n'est pas une insulte. L'idéologie est comme un cap. Un cap à suivre, ce n'est pas la même chose que le maniement du bateau en fonction du vent pour avoir la plus grande vitesse instantanée.
Le monde que nous faisons est entièrement soumis à la science, à la technique et à l'utilitarisme économique.
mais quelle civilisation, à part les cultures jivaros, papous ou du fin fond de l'Afrique, n'a jamais porté les sciences et les techniques, dans son histoire, comme moteur de sa vitalité ? Tu préfères quoi ? L'Empire Romain ou la sauvagerie qui a régné ensuite ?
Mais on arrive aujourd'hui dans une impasse. Il n'y a plus aujourd'hui d'espaces vierges où déverser tout les déchets de l'industrialisation scientifique. Il n'y a plus aujourd'hui d'espaces vierges pour que les exclus de l'industrialisation scientifique partent ailleurs installer une autre mécanisation. Il n'y aura bientôt plus les ressouces pour alimenter cette industrialisation.
La science, pour quoi faire? C'est une question qu'il faut se poser, non? Et il faut y répondre, avec sagesse. Bien sur que dans l'histoire de l'humanité, le progrès scientifique n'a eu que des avantages, question d'échelle de l'humanité par rapport à l'échelle de la planète. Alors il n'y avait pas à tergiverser. Mais jusqu'à quand? On ne fera pas éternellement l'économie de cette question. Et cette question, depuis 10-20 ans, se fait de plus en plus pressante. Au niveau écologique, au niveau social.