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Tué au fusil sous-marin par son demi-frère
Blessé vendredi soir au cours d’une dispute par une flèche de fusil sous-marin tirée par son demi-frère, Gaston Tillewa est mort dimanche matin à l’hôpital de Nouméa.
Une banale dispute entre deux demi-frères a tourné au drame, vendredi soir à Ouvéa. Evacué d’urgence dans la nuit au centre hospitalier Gaston-Bourret, avec une flèche de fusil sous-marin dans la poitrine tirée par son cadet, Gaston Tillewa, 38 ans, y est mort dimanche matin des suites de ses blessures.
Le tireur présumé, âgé de 34 ans, a été conduit chez les gendarmes d’Ouvéa par des membres de la tribu. Il a reconnu sans difficulté être l’auteur du tir mortel. Il devait être transféré ce lundi matin à Nouméa pour y être déféré devant un magistrat du parquet puis présenté à un juge d’instruction.
Il est 19 heures, vendredi soir, tribu de Ouloup. Un moment de la semaine où l’on a souvent l’esprit échauffé par les premiers verres qui arrosent le début du week-end. Les deux demi-frères, qui malgré leur âge vivent toujours chez leurs parents, entament une discussion animée. Dans la tribu, on sait qu’ils ont l’habitude de se quereller. Un vieux contentieux, mais qui n’a encore jamais débouché sur quelque chose de grave.
Que se passe-t-il de particulier ce vendredi ? En tout cas, le ton monte et atteint un point de non retour. Les deux frères se trouvent dehors, devant la maison familiale. Le cadet revient à l’intérieur, s’empare de son fusil sous-marin, une arme de bonne taille faite pour piquer le gros poisson. Il bande les sandows, met la flèche en position de tir, ressort et rejoint son frère.
Quelques secondes plus tard, le puissant projectile transperce le sternum de Gaston Tillewa qui s’effondre.
Il semblerait que le blessé ait alors commis un geste lourd de conséquences. Il aurait tenté lui-même de retirer la flèche plantée dans sa poitrine, ce qui n’a fait qu’aggraver la blessure en provoquant de nouvelles lésions. Les pointes de fusil sous-marin sont en effet dotées d’un dispositif anti-retrait, appelé « barbet », destiné à empêcher le poisson piqué de se défaire du harpon et de s’enfuir. Cette petite pièce métallique est alignée sur la flèche lorsque celle-ci avance, mais elle se redresse et se place perpendiculairement lorsque la flèche recule, de manière à la bloquer.
De plus, une flèche de harpon fréquemment utilisée est un formidable réservoir à infections, avec les inévitables lambeaux de chair de poisson qui finissent de s’y décomposer.
C’est donc un homme dans un état particulièrement grave qui a été admis au dispensaire d’Ouvéa. Aussitôt, décision a été prise de l’évacuer vers l’hôpital territorial de Nouméa, ce qui a été fait au cours de la nuit.
Mais avec plusieurs organes vitaux gravement touchés par la pointe du harpon et son barbet, Gaston Tillewa n’a pas survécu. Il est mort dans la matinée de dimanche malgré les interventions chirurgicales et les soins qui lui ont été prodigués.
j'aurais pu titrer l'article "une belle prise", mais j'ai pas osé
![Very Happy :D](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
"Nous n'héritons pas la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants." - Antoine de Saint-Exupéry.