Prost vs Senna

Ils méprisent les légendes, ne se déterminent que face aux faits et au jugement de la piste, leurs arguments font l'économie du sentiment et leur grammaire se nomme triangulation. Ils n'aspirent pas à convaincre, intimement certains de ne pas défendre une opinion mais d'énoncer la Vérité. Ce lieu est leur sanctuaire, le dernier conservatoire de leurs Prophéties.

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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 21:16

Alfa a écrit:oui, ceci dit a l'époque, en 1990 il etait communément admis que senna aurait bien du mal a battre prost sur cette piste en course, la ferrari etait en forme en cette fin de saison surtout sur ce type de circuit.
en dehors du fait qu'il etait vexé de partir du mauvais coté de la piste et qu'il avait encore le gout amer de suzuka 1989, senna savais qu'il avait tout interet a sortir prost pour reprendre le titre, sinon il lui aurait fallu attendre encore 15 jours pour le dernier grand prix de la saison, bien plus risqué que de le sortir directement au japon.
a l'epoque actuelle un senna ne referait plus cela, les temps changent.


Certes. Au choix ce sont des explications ou bien des excuses de la part de Senna (Suzuka 89, le mauvais côté de la piste, voire le complot français). Je ne sais pas trop quoi en penser.

Dans tous les cas son geste était ahurissant.

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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 21:19

Cortese a écrit:Oui, mais c'est le problème avec Prost. C'est l'antithèse d'un Moss ou d'un Schumacher. Des gars qui se donnent à fond quel que soit le matériel qu'ils ont. Prost il lui fallait du tout cuit. Alors je n'ai pas regretté qu'il ait été viré de chez Ferrari.
Oser insulter le "cavallino" ! Non, mais, pour qui il se prenait ?


Tu as des arguments pour dire qu'à Prost, il lui fallait du tout cuit? Parce que chez Ferrari, il s'est battu Prost. Comme dans les autres équipes où il a été (mclaren, renault), sauf Williams peut-être.

La situation était quand meme très différente à l'époque chez Ferrari.

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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 21:20

Mickeya a écrit:
silverwitch a écrit:Senna en 90 aurait pu essayer de battre Prost sur la piste...Or non, deux montoyades.

Silverwitch


Tu me cherches là ?!! :twisted: :evil: :twisted: :evil:


:oops:

Silverwitch :D
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Messagede central park écureuil le 28 Avr 2004, 21:29

Cortese a écrit:Ah, j'étais super content, c'était la première fois depuis 1956 (Fangio) que Ferrari avait un super pilote.
Malheureusement Moss n'a jamais pu, à cause de son accident, courir comme Ferrari comme prévu. J'ai lu quelque part que Moss ne s'était fixé aucune limite d'âge pour courir (comme MS). Vous imaginez Moss au volant d'une Ferrari de 1962 à 1975 ? Qui aurait pu lui tenir tête ? Clark aurait été son Hakkinen.
Heureusement qu'on l'a eu finalement notre nouveau Moss !


graham hill, qui a fini sa carrière fin 74 (si mes souvenirs sont bons), était plus agé que moss. donc on peut effectivement se plaire à imaginer moss courant au moins jusqu'au debut des années 70 de façon relativement compétitive... d'ailleurs, c'est à la mode sur le forum ces temps-ci, alors: qu'est ce qui a causé l'accident de moss? :D :oops: ;)

cortese, tu as le livre "stirling" de robert edwards? c'est assez récent... si non, ça vaut le coup d'aller au moins feuilleter ça à la FNAC. (je l'ai trouvé au rabais dans un petit magasin, $10 au lieu de $40!)
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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 21:42

silverwitch a écrit:
Cortese a écrit:Oui, mais c'est le problème avec Prost. C'est l'antithèse d'un Moss ou d'un Schumacher. Des gars qui se donnent à fond quel que soit le matériel qu'ils ont. Prost il lui fallait du tout cuit. Alors je n'ai pas regretté qu'il ait été viré de chez Ferrari.
Oser insulter le "cavallino" ! Non, mais, pour qui il se prenait ?


Tu as des arguments pour dire qu'à Prost, il lui fallait du tout cuit? Parce que chez Ferrari, il s'est battu Prost. Comme dans les autres équipes où il a été (mclaren, renault), sauf Williams peut-être.

La situation était quand meme très différente à l'époque chez Ferrari.

Silverwitch


Si tu veux des chiffres, je n'en ai pas (et puis je ne suis pas statisticien).
Si tu me dis qu'il n'était pas combatif chez Williams, je te crois. Je me souviens que le GP d'Angleterre 1993 m'avait étonné.
Je crois qu'en 1991, Prost était encore moins combatif qu'en 1993.
Pour se faire virer de chez Ferrari, avec les capacités que tout le monde lui reconnaissait, il fallait quand même un peu le chercher, à mon avis. Et je ne trouve pas ça glorieux.
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 21:44

Cortese a écrit:Prost il lui fallait du tout cuit. Alors je n'ai pas regretté qu'il ait été viré de chez Ferrari.
Oser insulter le "cavallino" ! Non, mais, pour qui il se prenait ?


Moui, moui...Prost qui insulte Ferrari. Ou comment une simple phrase est transformée par la presse.

C'était suite au GP du Japon 91, où Prost avait galeré à cause d'un problème de direction qui avait rendu sa Ferrari quasi-inconduisible. A la fin de la course, dépité, perclu de crampes il lance: Un camionneur avec de gros bras aurait pris plus de plaisir que moi. C'est ça l'insulte?

En l'espace de quelques jours, c'est devenu dans la presse: Ma Ferrari est un camion

Et c'est ce pretexte qui a été choisi pour le virer (atteinte à l'honneur de la Scuderia). La vérité, c'est qu'apres avoir obtenu le limogeage de Fiorio au printemps, Prost était en premiere ligne et sa tête était sur le billot depuis de longues semaines déjà. Non parcequ'il ne performait pas (il dominait largement Alesi), mais parcequ'il mettait le doigt là où ça faisait mal et qu'il dérangeait les tocards alors à la tête de la Scuderia à cette époque. (d'ailleurs, Fusaro, qui a viré Prost, n'est pas resté bien longtemps)
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 21:47

Cortese a écrit:Si tu veux des chiffres, je n'en ai pas (et puis je ne suis pas statisticien).
Si tu me dis qu'il n'était pas combatif chez Williams, je te crois. Je me souviens que le GP d'Angleterre 1993 m'avait étonné.
Je crois qu'en 1991, Prost était encore moins combatif qu'en 1993.
Pour se faire virer de chez Ferrari, avec les capacités que tout le monde lui reconnaissait, il fallait quand même un peu le chercher, à mon avis. Et je ne trouve pas ça glorieux.


Voir la réponse de Nelson.

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Messagede f1pronostics le 28 Avr 2004, 21:49

Nelson, je suis d'accord mais tu minimises un peu le discours de prost, il me semble. Il n'avait pas été tendre avec la hiérarchie si je me souviens. Enfin bon, quelque part cet électrochoc aura permis sans doute ce qui a suivi.
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Messagede Hugues le 28 Avr 2004, 21:53

silverwitch a écrit:Certes. Au choix ce sont des explications ou bien des excuses de la part de Senna (Suzuka 89, le mauvais côté de la piste, voire le complot français). Je ne sais pas trop quoi en penser.

Dans tous les cas son geste était ahurissant.

Silverwitch


Je me souviens...

J'étais à Noirmoutier-en-l'Ile. Il avait tonné peut-être, en tout cas l'émetteur était défaillant cette nuit là, et je n'avais pu suivre le GP... AutoMoto avait promis une rediffusion complète. Jean-Louis Bernardelli ouvrait l'émission; quelquechose était advenu le matin.. un exploit, un affrontement décisif, c'était certain...

Le journaliste insista bien qu'ils allaient repasser la course dans les conditions du direct... "Il est 5h ce matin, voici comme si vous y étiez la course pour le championnat du monde. Prost est à droite, Senna à gauche."

Le départ, la ligne droite, le virage, le geste déconcertant, les deux F1 dans le sable. Bernardelli interrompt la reprise, reprend l'antenne, avec des mots préparés. "Ayrton Senna a donc choisi ce matin de sa propre volonté de contrôler son destin et d'annihiler tout suspense afin de conquérir son second titre de champion du monde."

Et vous, étiez-vous devant l'écran à 5h le matin? Avez-vous éteint votre téléviseur, avez-vous suivi la course au bout?

Hugues
Dernière édition par Hugues le 28 Avr 2004, 22:02, édité 2 fois.
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 21:54

f1pronostics a écrit:Nelson, je suis d'accord mais tu minimises un peu le discours de prost, il me semble. Il n'avait pas été tendre avec la hiérarchie si je me souviens.


Bah oui il n'était pas tendre avec sa hierarchie, c'est ce que je dis. Et c'est pour ça qu'il a été viré, et pas pour cette histoire bidon d'atteinte à l'honneur de la Scuderia.

Mais ce que je constate, c'est que les mecs sur lesquels tapait Prost se sont eux-memes fait virés quelques mois plus tard. Donc, Prost était dans le bon non?
Nelson
 
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Messagede f1pronostics le 28 Avr 2004, 21:57

Pour ma part j'ai arrêté la télé, et j'étais tellement furax que j'ai pas su me rendormir.
Je souris en repensant à la conf de presse ou Prost déclare avoir pensé à lui "casser la gueule" :D
f1pronostics
 

Messagede f1pronostics le 28 Avr 2004, 21:59

Nelson a écrit:
f1pronostics a écrit:Nelson, je suis d'accord mais tu minimises un peu le discours de prost, il me semble. Il n'avait pas été tendre avec la hiérarchie si je me souviens.
Bah oui il n'était pas tendre avec sa hierarchie, c'est ce que je dis. Et c'est pour ça qu'il a été viré, et pas pour cette histoire bidon d'atteinte à l'honneur de la Scuderia.
Mais ce que je constate, c'est que les mecs sur lesquels tapait Prost se sont eux-memes fait virés quelques mois plus tard. Donc, Prost était dans le bon non?
Bien sûr! :wink: Il a sans doute fait échapper à Ferrari un funeste destin, non?
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 22:03

Hugues a écrit:
Et vous, étiez-vous devant l'écran à 5h le matin? Avez-vous éteint votre téléviseur, avez-vous suivi la course au bout?

Hugues


Yeahhh! J'étais debout! Et j'ai tout suivi de bout en bout. Je suis même resté éveillé jusqu'à la rediff d'Auto-Moto. A cette époque, la 5 diffusait un journal permanent le matin (le gros titre, c'était la crise des otages occidentaux en Irak), et j'ai revu l'accrochage en boucle toute la matinée. J'étais furieux que le commentataire ne mentionne jamais le nom du vainqueur.

Moi, j'en avais rien à secouer du duel Senna-Prost. Ce que je voulais, c'était un bon résultat de Nelson Piquet. Et j'ai pas été déçu. Le grand moment, c'est quand Mansell était au ralenti à la sortie des stands, transmission fusillée. J'osais à peine y croire...Plus de 3 ans que j'attendais ça. J'étais vachement ému...
Nelson
 
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Messagede f1pronostics le 28 Avr 2004, 22:03

Aaaah, quelle belle époque en ce qui concerne les retransmissions de TF1. Bon j'en garde un souvenir de jeunesse, donc assez immature, mais j'adorais le style Bernardelli. Complémentaire de Moncet, il y avais un mélange de déconne et de sérieux... .
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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 22:05

central park écureuil a écrit:
Cortese a écrit:Ah, j'étais super content, c'était la première fois depuis 1956 (Fangio) que Ferrari avait un super pilote.
Malheureusement Moss n'a jamais pu, à cause de son accident, courir comme Ferrari comme prévu. J'ai lu quelque part que Moss ne s'était fixé aucune limite d'âge pour courir (comme MS). Vous imaginez Moss au volant d'une Ferrari de 1962 à 1975 ? Qui aurait pu lui tenir tête ? Clark aurait été son Hakkinen.
Heureusement qu'on l'a eu finalement notre nouveau Moss !


graham hill, qui a fini sa carrière fin 74 (si mes souvenirs sont bons), était plus agé que moss. donc on peut effectivement se plaire à imaginer moss courant au moins jusqu'au debut des années 70 de façon relativement compétitive... d'ailleurs, c'est à la mode sur le forum ces temps-ci, alors: qu'est ce qui a causé l'accident de moss? :D :oops: ;)

cortese, tu as le livre "stirling" de robert edwards? c'est assez récent... si non, ça vaut le coup d'aller au moins feuilleter ça à la FNAC. (je l'ai trouvé au rabais dans un petit magasin, $10 au lieu de $40!)


Ils sont né la même année (1929). Quand on voit comment Graham Hill a quand même tenu tête à Clark, on peut logiquement penser que Moss se serait baladé pendant les années 60 avec les Ferrari. Et sans doute dans les années 70 aussi, à voir comment son ainé Brabham (1926), bien moins réputé, matait les p'tits jeunes.

Pour le bouquin, à 10 dollars, j'aurais acheté sans hésiter, mais ça m'étonne qu'on trouve ce genre de bouquins en anglais à la FNAC.

Alors qu'est ce qu'on dit de l'accident de Moss ? C'est la direction qui était mal soudée ?
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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 22:15

Nelson a écrit:
Cortese a écrit:Prost il lui fallait du tout cuit. Alors je n'ai pas regretté qu'il ait été viré de chez Ferrari.
Oser insulter le "cavallino" ! Non, mais, pour qui il se prenait ?


Moui, moui...Prost qui insulte Ferrari. Ou comment une simple phrase est transformée par la presse.

C'était suite au GP du Japon 91, où Prost avait galeré à cause d'un problème de direction qui avait rendu sa Ferrari quasi-inconduisible. A la fin de la course, dépité, perclu de crampes il lance: Un camionneur avec de gros bras aurait pris plus de plaisir que moi. C'est ça l'insulte?

En l'espace de quelques jours, c'est devenu dans la presse: Ma Ferrari est un camion

Et c'est ce pretexte qui a été choisi pour le virer (atteinte à l'honneur de la Scuderia). La vérité, c'est qu'apres avoir obtenu le limogeage de Fiorio au printemps, Prost était en premiere ligne et sa tête était sur le billot depuis de longues semaines déjà. Non parcequ'il ne performait pas (il dominait largement Alesi), mais parcequ'il mettait le doigt là où ça faisait mal et qu'il dérangeait les tocards alors à la tête de la Scuderia à cette époque. (d'ailleurs, Fusaro, qui a viré Prost, n'est pas resté bien longtemps)


C'est sur que les Ferrari sont fabriquées pour une élite de camionneurs à gros bras. Avec un tatouage.

Il a été viré, c'est un fait. Unique, pour un champion de son niveau. J'ai l'impression qu'il n'a pas du susciter beaucoup de respect dans l'équipe (et chez Fiat) pour qu'on se permette un geste aussi énorme.
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 22:20

Cortese a écrit:

C'est sur que les Ferrari sont fabriquées pour une élite de camionneurs à gros bras. Avec un tatouage.

Il a été viré, c'est un fait. Unique, pour un champion de son niveau. J'ai l'impression qu'il n'a pas du susciter beaucoup de respect dans l'équipe (et chez Fiat) pour qu'on se permette un geste aussi énorme.


Moui. Prost n'a peut-être pas été très diplomate, ni très fin...Mais tu sais, dès fois c'est l'employeur qui se fourvoie. Il y avait une lutte entre Prost et certains cadres de l'équipe pour prendre le pouvoir, tu ajoutes à cela une presse déchaînée après 90 et voilà le résultat.

Que tu ne portes pas Prost dans ton coeur, d'accord. Mais je te trouve un peu injuste ici.

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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 22:28

Cortese a écrit:C'est sur que les Ferrari sont fabriquées pour une élite de camionneurs à gros bras. Avec un tatouage.


Une voiture de merde, qu'elle soit ornée ou non de l'écusson au cheval cabré, ça reste une voiture de merde.
Je ne vois pas ou est l'offense que de dire qu'on s'est battu toute la course avec une voiture rétive.


Cortese a écrit:Il a été viré, c'est un fait. Unique, pour un champion de son niveau.



Un champion du monde viré? Oui, et alors?

Pour toi, c'est une marque de déshonneur pour Prost. Pour moi, c'est surtout le signe de l'incompétence crasse des dirigeants de l'époque.
C'est ça qui est unique (et inique), des dirigeants suffisament incompétents pour remplacer Prost par Capelli, on se marre!

Cortese a écrit:J'ai l'impression qu'il n'a pas du susciter beaucoup de respect dans l'équipe (et chez Fiat) pour qu'on se permette un geste aussi énorme.


Pff, c'est du baratin ça.

Tu sais ce qui est arrivé ensuite? 6 mois plus tard, alors que Prost était encore en procès avec Ferrari, parallèlement, les nouveaux dirigeants de Ferrari essayaient de le recruter.
Oui oui, Ferrari a voulu engager durant l'été 92 un mec qu'ils avaient viré en Octobre 91. On est donc loin d'un Prost qui a laissé une piteuse image de lui chez Ferrari.

La vérité, c'est juste que Prost a été victime d'une reglement de compte personnel fin 91, de la part de quelques tacherons alors en poste qu'il avait eu le malheur d'egratigner publiquement (et qu'il ambitionnait peut-etre de remplacer à court terme, puisqu'on sait que Prost a toujours revé d'etre plus qu'un pilote au sein d'une écurie)
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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 22:43

Nelson a écrit:on sait que Prost a toujours revé d'etre plus qu'un pilote au sein d'une écurie


Et il a réalisé son rêve, avec l'appui du plus grand constructeur français, de l'Etat français, des journaux français, et avec le brillant résultat qu'on a vu.
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 22:45

Cortese a écrit:
Nelson a écrit:on sait que Prost a toujours revé d'etre plus qu'un pilote au sein d'une écurie


Et il a réalisé son rêve, avec l'appui du plus grand constructeur français, de l'Etat français, des journaux français, et avec le brillant résultat qu'on a vu.


Peut-être oui. Mais ça n'a pas de rapport avec sa situation chez Ferrari.

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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 22:49

silverwitch a écrit:
Cortese a écrit:
Nelson a écrit:on sait que Prost a toujours revé d'etre plus qu'un pilote au sein d'une écurie


Et il a réalisé son rêve, avec l'appui du plus grand constructeur français, de l'Etat français, des journaux français, et avec le brillant résultat qu'on a vu.


Peut-être oui. Mais ça n'a pas de rapport avec sa situation chez Ferrari.

Silverwitch


Ben c'est bien ce que Nelson me dit. Prost voulait prendre le pouvoir aux incompétents qui dirigeaient Ferrari et c'est pour ça qu'ils l'ont viré.

J'irai demain bruler un cierge pour remercier ce Fusaro.
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 22:59

Cortese a écrit:
Ben c'est bien ce que Nelson me dit. Prost voulait prendre le pouvoir aux incompétents qui dirigeaient Ferrari et c'est pour ça qu'ils l'ont viré.

J'irai demain bruler un cierge pour remercier ce Fusaro.


Cortese,

Allons...Voilà ce que disait Prost en avril 91, et je trouve ça assez clair:

"
Le choix d'attaquer la saison 1991 avec une monoplace "évolution", face aux nouvelles McLaren-Honda et Williams-Renault, a pris après Phoenix et Sao Paulo des allures d'erreur stratégique...
Sur le problème de ce choix, on a déjà lu un peu de partout! Quand quelque chose ne marche pas, quand quelque chose ne fonctionne pas, il faut toujours trouver des coupables. Ou des excuses. C'est un peu pareil, d'ailleurs. Alors, le coupable, un jour c'est l'un, un jour c'est l'autre. Aujourd'hui, on entend parler de Steve Nichols, parce que le châssis est en cause, et la presse italienne ne se prive pas de répercuter la nouvelle. Pour moi, c'est un scandale, vraiment un scandale, parce que ce n'est pas du tout sa faute. Il est trop facile d'incriminer quelqu'un en particulier. Soit on est tous coupables, soit personne ne l'est. Ce qui est sûr, c'est que le choix d'attaquer la saison avec la 642, il n'a pas été fait par Steve Nichols ou par moi, mais bien par le management...

Pourquoi ce management a-t-il choisi de privilégier à ce point la fiabilité?
Il y a le fait que notre aérodynamicien, Henri Durant, soit parti dans le courant de l'été dernier, et que Jean-Claude Migeot soit arrivé un peu tard, une fois la saison achevée. Il y a aussi le fait que Steve Nichols n'est peut-être pas très bien intégré, et qu'il existe quelques petits tiraillements. Au début, quand on a essayé en soufflerie une aérodynamique avant "à la Tyrrell" sur notre voiture, on a constaté que ce n'était pas mieux. Il y avait donc une nouvelle voiture d'entrée, soit on choisissait une "évolution", avec la perspective d'importantes modifications à partir d'Imola. Le premier problème est que nous avons effectué beaucoup d'essais durant l'hiver, et que, dès le départ, ils se sont bien passés. Le second problème est que nous avons couvert certains de ces essais en configuration aérodynamique 1990, c'est-à-dire sans l'aileron arrière avancé imposé par les nouveaux règlements. En configuration 1990, la voiture était bonne. Mise en configuration 1991, elle a perdu de la charge, mais comme nous n'étions jamais directement confrontés aux autres, on s'est dit que la chose allait se produire aussi pour eux, selon un pourcentage à peu près identique.

Une 642 dérivée de la 641-2 de 1990 accepte donc moins bien l'aileron avancé que des voitures conçues dès le départ en fonction de cette contrainte?
Le gros problème, que nous venons de réussir à cerner en essais privés à Imola et à Mugello après les deux premiers Grands Prix, est que l'appui n'est pas du tout constant. Selon qu'on est au freinage, en accélération, à haute ou à basse vitesse, il change énormément. La voiture bouge beaucoup, elle subit des transferts de charge et nous ne l'avons pas bien réalisé pendant l'hiver. La première fois que j'ai essayé la 642 au Ricard, elle marchait très bien et j'ai fait le meilleur chrono. Ensuite , à Estoril, elle ne marchait plus vraiment mais, dans l'euphorie générale, nos commentaires n'ont pas été écoutés. Il y a aussi un problème de suspension, déjà rencontré en 1990, mais qui a été accru par notre dysfonctionnement aérodynamique. On est obligés de régler la voiture d'une façon bien particulière. Selon qu'elle est à vide, à demi-charge ou à pleine charge d'essence, elle est très changeante. Tant que nous n'aurons pas réglé cette question nous ne pourrons jamais être compétitifs sur l'ensemble d'un week-end.

Revenons sur le passé. A la lumière de vos hésitations hivernales à honorer votre contrat de pilote, puis de l'acceptation de poursuivre votre carrière après avoir obtenu des "garanties techniques", on a l'impression que vous êtes quand même mouillé dans le choix d'utiliser la 642...?
C'est difficile à expliquer, et je persiste à penser que le choix qui a été fait pour les deux premiers Grands Prix, à savoir privilégier la fiabilité, était le plus juste pour ce qui nous concerne compte tenu de nos contraintes. Malheureusement, depuis janvier, les promesses d'améliorations qui nous ont été faites au niveau de cette voiture, les chiffres qui nous ont été donnés sont restés à l'état abstrait. Le problème, il est là. Etre plutôt mal à Phoenix et Sao Paulo est une chose, redresser la barre en est une autre, beaucoup plus délicate. Je ne cherche pas à me décharger de mes responsabilités, je veux bien en prendre une part si vraiment il le faut, mais d'un autre côté, j'aimerais bien n'avoir à faire que mon boulot de pilote, arriver le matin, repartir le soir après les essais, dire "y'a ça, ça et ça qui ne va pas, maintenant débrouillez-vous", et me concentrer sur la conduite de la voiture.

Il y a donc ambiguïté dans vos fonctions au sein de Ferrari. Y êtes-vous plus que simple pilote?
Il ne faut pas tout mélanger. Pour l'instant, je n'ai qu'une responsabilité officielle de pilote. Il serait donc anormal que, de mon propre chef, je prétende avoir aussi d'autres responsabilités. Si je me mets uniquement dans le peau de ce pilote, mon seul souci est que la voiture marche, et qu'elle gagne. Peu importe les moyens, peu importe ses spécifications techniques. Si on me dit que la voiture va être comme ci et comme ça, et qu'on a trouvé telle chose en soufflerie, si l'on me met des chiffres sur la table, comme on l'a fait cet hiver, je les crois, je ne vais pas moi-même en soufflerie pour les vérifier! Mon rôle se borne à dire "c'est bon, on peut partir dans cette voie là" mais je n'ai pas le contrôle sur ce qui peut se passer en amont. En plus, il n'y a pas les résultats qu'on nous avait promis, mais la concurrence est plus forte qu'on aurait pu le penser.

Ce dont la direction de la Scuderia se sert maintenant comme d'une excuse...
Dans l'équipe, quand on a un défaut, et une excuse à côté, certaines gens prennent toujours l'excuse. Sans penser au défaut. En ce qui concerne le choix de la 642, c'est un peu pareil. Il y a des gens d'expérience, qui connaissent bien le problème, et puis il y a des gens qui ont moins d'expérience, et qui peuvent prendre une décision. Pour moi, la compétitivité de nos adversaires n'est pas une justification. L'écart avec McLaren et Williams vient surtout de notre problème à nous, il ne vient pas des autres. On entend dire que la concurrence est plus forte, qu'elle a mieux travaillé. En fait, elle a travaillé normalement, selon ses plans, et nous on n'a pas assez progressé, mais pour cela il y a des raisons. Je ne peux pas les dévoiler mais, ces raisons, je les connais bien. Après douze ans de Formule 1, je suis capable d'analyser assez facilement, et le résultat de l'analyse est parfois dur à accepter.

Tout espoir est-il donc perdu?
Non, j'espère que le pas en avant va venir maintenant, parce qu'il y a le feu à la maison. On a lancé beaucoup de projets, mais dans le contexte actuel, l'importance de l'organisation ressort et il y a risque. Tout ce qui fait la faiblesse de l'équipe remonte à la surface. L'organisation, le management, n'a jamais été sa force. Ce devrait être encore plus strict, plus rigoureux, plus germanique ou anglo-saxon, comme vous voulez. L'équipe est un peu désemparée parce qu'elle est très émotive, elle réagit beaucoup selon les résultats, selon la presse, et c'est assez difficile à supporter. On ne devrait pas travailler en fonction d'un article de journal, ne de l'humeur des gens. La seule critique que je puisse faire c'est qu'il y a dans l'écurie des gens qui on de l'expérience, qui font ça par passion - gagner, le challenge, le côté sportif - et d'autres qui sont plus "show-off".

Il reste donc du ménage à faire chez Ferrari?
Il y a beaucoup à faire. Sur le plan de la rigueur et de l'organisation. En revanche, ce qui est absolument exemplaire, c'est la façon dont travaille l'équipe technique, et le formidable dévouement des mécaniciens. On bosse trois fois plus que tout le monde, et ça contre-balance ce problème de management. La rapidité de réaction est fantastique, sur le plan du châssis comme sur celui du moteur.

Il n'empêche que, depuis Sao Paulo, l'écurie est en crise...
La crise interne est une chose presque normale chez Ferrari. Quand on gagne, il y a crise d'optimiste, c'est encore pire que ce que nous vivons actuellement. En ce moment, les gens bougent, ils font des choses. Quand il y a crise d'optimisme, tout s'arrête. Il ne faut plus rien faire, on va jouer la fiabilité, et on va gagner le Championnat. C'est ce qui est arrivé durant l'intersaison. Lorsque j'ai dit au Brésil que ça me rappelait Renault en 1983, c'est vrai. Le problème, c'est qu'il y a une ou deux personnes dans l'équipe qui ont une faible expérience de la Formule 1. Alors ils peuvent penser qui si une voiture est compétitive en fin de saison, on doit la garder pour le début de la saison suivante, et qu'on sera forcément dans le coup. C'était vrai il y a dix ans. Maintenant, ça change d'une course à l'autre, ça va tellement vite qu'il est interdit de figer quoi que ce soit.

On prétend que vous traitez directement avec la haute direction de Fiat.
C'est vrai que je peux donner mon avis à n'importe qui, et je ne me prive pas de le faire. Parler à Agnelli ou à Romiti, ce n'est pas un problème pour moi, je décroche le téléphone ou je vais les voir, mais il ne faut pas tout mélanger. C'est à eux qu'il revient de résoudre les problèmes, pas à moi. Dans une équipe, chaque rôle doit être clairement déterminé, et ce n'est pas un domaine dans lequel nous sommes particulièrement forts. Je le répète, j'aimerais bien être seulement pilote, mais l'organisation n'est pas assez rigoureuse pour que je puisse me le permettre. C'est comme si j'étais responsable de quelque chose, et que je ne pouvais pas déléguer. Je suis obligé d'être là tout le temps, de tout vérifier, parce qu'il y a beaucoup de petites erreurs, de petites fautes, qui s'empilent et qui font boule de neige.

Après le "naufrage" de Sao Paulo, si vous n'aviez pas tenu la Scuderia à bout de bras, elle s'écroulait?
Disons que si j'ai un reproche global à faire à notre structure, c'est que beaucoup trop d'erreurs sont commises parce que, justement, l'expérience compte énormément. En arrivant chez Ferrari, je venais d'une structure très rigoureuse au niveau de l'organisation et qui est, de très loin, la meilleure de la Formule 1. Cette rigueur que j'ai connue chez McLaren, j'essaie de l'apporter dans l'équipe. On ne l'a pas encore, ou plutôt, on l'avait un peu en fin de saison dernière et on l'a perdue lors de l'hiver, justement à cause de cette crise d'optimisme. La seule issue, dans l'immédiat, est que j'arrive au circuit à 8 heures du matin et que j'en reparte à 10 heures du soir. En suivant tout ce qui se passe, je mets de temps en temps le doigt sur une petit erreur, j'arrive à colmater quelques brèches, mais c'est très fatigant...

Vous vous imaginez rester le "stakhanoviste" de la Formule 1 pendant la totalité d'une saison?
Je ne sais pas, si c'est nécessaire, j'y parviendrai peut-être. Le problème n'est pas tellement que c'est épuisant mais que si tout marchait normalement nous serions très compétitifs. En réfléchissant, je me dis quand même que me retrouver confronté lors des Grands Prix à des adversaires qui se contentent de piloter peut devenir un handicap. A la longue, l'influx peut s'amoindrir, je risque de m'énerver, de perdre en sérénité. Malheureusement, je ne vois pas d'autre solution à court terme...

Etes-vous candidat à la direction de la Scuderia Ferrari?
Ce n'est pas du tout exclu, c'est quelque chose qui pourrait me plaire une fois que j'aurai arrêté de piloter. C'est à la fois près et loin, ça peut être dans deux ans, après mon contrat, ça peut être dans deux ans, après mon contrat, ça peut être plus tard, ou plus tôt, je ne sais pas. Avec l'expérience qui est la mienne, et compte tenu des différentes équipes avec lesquelles j'ai travaillé, je crois que je pourrais apporter beaucoup.

Les contraintes de la Formule 1, de ce milieu que vous reniez parfois, c'est acceptable sans avoir la joie de conduire?
Si c'est avec une équipe comme Ferrari, oui. S'il s'agit de monter une équipe de A jusqu'à Z, non. La Formule 1 est devenue beaucoup plus dure, beaucoup plus compliquée qu'il y a deux ou trois ans. Il serait nettement plus facile pour moi d'arriver dans une structure déjà bien établie, où je ne prendrais pas de risques financiers et où je n'aurais pas la hantise de me retrouver sans moteur d'une année sur l'autre. Il y a deux ans, j'étais très près de franchir le pas, de monter mon équipe. Je ne l'ai pas fait parce que je voulais avoir un plan sur cinq ans, et que seules les trois premières années étaient garanties. Comme il faut presque deux ans pour tout mettre en place, je n'avais qu'une bonne saison de vraiment assurée. Faire de la Formule 1 pour participer ne m'intéressait pas, je voulais gagner et viser le titre, et je ne possédais pas l'assurance de pouvoir y parvenir. Aujourd'hui, les problèmes et les budgets ont été multipliés par deux, il est trop tard.

Revenons à Ferrari. Malgré Phoenix et Sao Paulo, êtes-vous certain de son potentiel technique?
Oui, 100% certain. Le drame est que certaines gens, chez nous, ont du mal à voir la réalité en face. Dans les grandes équipes, celles qui représentent une image, qui font leur châssis et leur moteur, il arrive souvent que les gens essayent de faire porter par d'autres la responsabilité d'un échec, ou d'une mauvaise décision. C'est plus facile, et ça permet de garder sa place. On dirait parfois qu'il y a des gens qui veulent sauver leur tête, et qui sont capables de n'importe quoi pour y parvenir.

Sans compter que la presse met la pression depuis Sao Paulo.
Elle perturbe surtout les Italiens. C'est insensé, lors de cette série d'essais d'Imola, quand on arrive au motor-home le matin, tous les journaux sont sur la table. Tous les mécaniciens, tous les ingénieurs les lisent. Pas moi, ça ne sert à rien. De temps en temps, je regarde un titre, c'est tout, mais je n'ai de problème particulier avec la presse que dans de rares cas de figure. Exemple: un journaliste arrive - les Italiens sont comme ça - et dit: "Untel de l'équipe a dit que le problème c'était le moteur, est-ce que c'est le moteur où est-ce que c'est le châssis?". Dans ce cas, je ne réponds pas, mais il n'empêche que quand quelque chose ne va pas, la faute incombe d'abord à l'équipe elle-même. Et ensuite à la presse, de façon accessoire, quand elle en rajoute un peu pour faire ses trucs à elle.

Pendant l'intersaison, vous-vous imaginez déjà champion du monde?
Je n'ai jamais raisonné comme ça. Même aujourd'hui, je ne dirais pas que j'ai encore une chance, ou que je n'ai plus aucune chance. D'un jour à l'autre, tout peut changer, ce que nous allons apporter à la voiture va peut-être la transformer du tout au tout, mais peut-être aussi que rien ne va bouger, et alors là, j'en aurais un coup au moral. Je sais dans quel domaine nous devons travailler, depuis trois semaines je travaille calmement, lentement, même, pour être certain de ne pas faire la moindre erreur, et toute l'équipe technique est soudée. Ils savent comment je fonctionne, le courant passe bien. Mais il suffit qu'il y ait une ou deux personnes qui pensent différemment et ça peut devenir le bordel.

Où est la solution? Je ne veux surtout pas que les gens de l'équipe me prennent pour le manager, ce serait ridicule. Au contraire, j'essaie toujours de faire mon travail un petit peu... par en dessous, mais je sais que tant qu'il n'y aura pas un vrai mec, un vrai chef, qui sera capable de prendre les décisions justes, ce sera toujours comme ça.

Vous avez fait tout à l'heure l'éloge de McLaren. La référence à Ron Dennis, avec qui vous avez pourtant été gravement brouillé, est plutôt claire...
La structure montée par Ron Dennis est beaucoup plus efficace que la nôtre. Il a été mécanicien, il connaît bien la Formule 1, il est dans le sport automobile depuis longtemps et il n'hésite pas à mettre la main à la pâte lorsqu'il le faut, même si ce n'est pas son rôle et si ça reste anecdotique. Ron Dennis est un meneur d'hommes, un catalyseur d'énergies, il est complètement respecté, et c'est ce qui manque ici. Avoir quelqu'un comme lui dans l'équipe, compte tenu de notre potentiel, ce serait presque se donner l'assurance d'être champions du monde chaque année."

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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:11

Cortese a écrit:
silverwitch a écrit:
Cortese a écrit:
Nelson a écrit:on sait que Prost a toujours revé d'etre plus qu'un pilote au sein d'une écurie


Et il a réalisé son rêve, avec l'appui du plus grand constructeur français, de l'Etat français, des journaux français, et avec le brillant résultat qu'on a vu.


Peut-être oui. Mais ça n'a pas de rapport avec sa situation chez Ferrari.

Silverwitch


Ben c'est bien ce que Nelson me dit. Prost voulait prendre le pouvoir aux incompétents qui dirigeaient Ferrari et c'est pour ça qu'ils l'ont viré.

J'irai demain bruler un cierge pour remercier ce Fusaro.


Attention, ce Fusaro, c'est lui qui a mis son véto à la venue de Senna chez Ferrari au cours de l'été 1990 (alors que le pré-contrat était déjà signé entre Senna et Fiorio). Pas un saint homme donc.

Une pointure ce Fusaro. Il refuse Senna chez Ferrari, de peur de destabiliser Prost (été 90, Prost vient d'aligner 3 victoires consécutives et il passe pour le messie, donc hors de question de lui coller Senna dans les pattes)...puis il vire Prost 1 an plus tard.

Ce Fusaro va donc rester dans l'histoire comme le mec qui en l'espace de 15 mois aura refusé la venue du meilleur pilote du monde, puis viré l'autre meilleur pilote du monde. Joli bilan! :good
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 23:12

Nelson a écrit:
Attention, ce Fusaro, c'est lui qui a mis son véto à la venue de Senna chez Ferrari au cours de l'été 1990 (alors que le pré-contrat était déjà signé entre Senna et Fiorio). Pas un saint homme donc.

Une pointure ce Fusaro. Il refuse Senna chez Ferrari, de peur de destabiliser Prost (été 90, Prost vient d'aligner 3 victoires consécutives et il passe pour le messie, donc hors de question de lui coller Senna dans les pattes)...puis il vire Prost 1 an plus tard.

Ce Fusaro va donc rester dans l'histoire comme le mec qui en l'espace de 15 mois aura refusé la venue du meilleur pilote du monde, puis viré l'autre meilleur pilote du monde. Joli bilan! :good


:D

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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:29

Interessante cette interview de Prost, Silverwitch.

Il flingue pas mal hein. Il ne cite personne mais on devine que la plupart des fleches décochées le sont à destination de Cesare Fiorio, avec qui les rapports étaient devenus tres mauvais au fil de la saison 90 (le fait que Fiorio lui fasse un enfant dans le dos en essayant d'engager Senna, la tres mauvaise gestion du cas Mansell qui a culminé à Estoril...etc...plus toutes les erreurs stratégiques de l'inter-saison expliquées par Prost)

L'interview date d'avril...et Fiorio a été viré apres Monaco je crois. En mai-juin donc. Et on sait que c'est Prost qui a eu sa peau.

Mais on voit aussi qu'au-delà du cas Fiorio, il ne dissimule pas ses ambitions et aspire à devenir plus qu'au pilote au sein de la Scuderia. Inutile de chercher plus loin les raisons de son limogeage en octobre.
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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 23:29

C'est un point de vue, sans doute fondé en grande partie.
Mais des paroles aux actes, il reste que Prost a montré qu'il était incapable de gérer une équipe. Alors je ne suis vraiment pas sur qu'il aurait fait mieux que les "incompétents".
De toute façon il n'avait pas à humilier publiquement la marque en parlant de camion(neurs), se mettant ainsi complaisamment en avant par rapport au mythe n°1 de l'automobile, et je soupçonne que, ayant ses petites contrariétés, il ne s'est pas donné à fond dans son pilotage, ce qui est le plus grave.
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Messagede Hugues le 28 Avr 2004, 23:30

Je lis plus haut dans l'intéressante interview que reprend Silverwitch, que la 642 de triste mémoire était une évolution de la monoplace de 90, détail dont je n'avais aucun souvenir aussi je suis heureux de l'apprendre.

De mémoire, au GP de France, Ferrari engage une nouvelle monoplace ("nouvelle", en tout cas c'était présenté ainsi) avec le succès que l'on connait, Prost en première ligne au côté de Patrese, et la formidable bataille le vendredi et le samedi pour la pole position. Malheureusement on saura dès le Grand Prix suivant que ce n'était qu'illusion, et que c'est peut-être la motivation de Prost en France qui y est pour quelquechose.

Cette monoplace du GP de France, c'est une évolution de la 642 ou vraiment une nouvelle monoplace?

Hugues
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:32

Cortese a écrit:Et je soupçonne que, ayant ses petites contrariétés, il ne s'est pas donné à fond dans son pilotage, ce qui est le plus grave.


Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?

Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 23:37

Nelson a écrit:Interessante cette interview de Prost, Silverwitch.

Il flingue pas mal hein. Il ne cite personne mais on devine que la plupart des fleches décochées le sont à destination de Cesare Fiorio, avec qui les rapports étaient devenus tres mauvais au fil de la saison 90 (le fait que Fiorio lui fasse un enfant dans le dos en essayant d'engager Senna, la tres mauvaise gestion du cas Mansell qui a culminé à Estoril...etc...plus toutes les erreurs stratégiques de l'inter-saison expliquées par Prost)

L'interview date d'avril...et Fiorio a été viré apres Monaco je crois. En mai-juin donc. Et on sait que c'est Prost qui a eu sa peau.

Mais on voit aussi qu'au-delà du cas Fiorio, il ne dissimule pas ses ambitions et aspire à devenir plus qu'au pilote au sein de la Scuderia. Inutile de chercher plus loin les raisons de son limogeage en octobre.


Oui absolument. Mais d'ailleurs à propos de Fiorio, il n'est pas venu chez Prost Grand Prix ou je rêve?

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Messagede Cortese le 28 Avr 2004, 23:38

Nelson a écrit:
Cortese a écrit:Et je soupçonne que, ayant ses petites contrariétés, il ne s'est pas donné à fond dans son pilotage, ce qui est le plus grave.


Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?

Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)


Oui, c'est possible, mais c'est pas grave, Spa n'est pas un circuit de pilotage.
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:39

Hugues a écrit:Je lis plus haut dans l'intéressante interview que reprend Silverwitch, que la 642 de triste mémoire était une évolution de la monoplace de 90, détail dont je n'avais aucun souvenir aussi je suis heureux de l'apprendre.

De mémoire, au GP de France, Ferrari engage une nouvelle monoplace ("nouvelle", en tout cas c'était présenté ainsi) avec le succès que l'on connait, Prost en première ligne au côté de Patrese, et la formidable bataille le vendredi et le samedi pour la pole position. Malheureusement on saura dès le Grand Prix suivant que ce n'était qu'illusion, et que c'est peut-être la motivation de Prost en France qui y est pour quelquechose.

Cette monoplace du GP de France, c'est une évolution de la 642 ou vraiment une nouvelle monoplace?

Hugues



C'était une nouvelle monoplace. Extérieurement, elle était en tous cas tres différente je crois.

Ce qu'il faut savoir, c'est que Magny-Cours était un véritable billard, sans la moindre bosse. Or, cette année là, la Ferrari souffrait notamment d'un comportement routier catastrophique dès que le revetement était irrégulier. Peut-etre que la raison du sursaut entraperçu au GP de France et non confirmé plus tard s'explique plus par ce parametre que par l'introduction d'une nouvelle voiture.
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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:44

silverwitch a écrit:
Nelson a écrit:Interessante cette interview de Prost, Silverwitch.

Il flingue pas mal hein. Il ne cite personne mais on devine que la plupart des fleches décochées le sont à destination de Cesare Fiorio, avec qui les rapports étaient devenus tres mauvais au fil de la saison 90 (le fait que Fiorio lui fasse un enfant dans le dos en essayant d'engager Senna, la tres mauvaise gestion du cas Mansell qui a culminé à Estoril...etc...plus toutes les erreurs stratégiques de l'inter-saison expliquées par Prost)

L'interview date d'avril...et Fiorio a été viré apres Monaco je crois. En mai-juin donc. Et on sait que c'est Prost qui a eu sa peau.

Mais on voit aussi qu'au-delà du cas Fiorio, il ne dissimule pas ses ambitions et aspire à devenir plus qu'au pilote au sein de la Scuderia. Inutile de chercher plus loin les raisons de son limogeage en octobre.


Mais d'ailleurs à propos de Fiorio, il n'est pas venu chez Prost Grand Prix ou je rêve?

Silverwitch



Oui, tout à fait. Et à ce que je sache, les rapports entre Prost et Fiorio au sein du Prost GP étaient excellents.

Je ne sais plus trop dans quelles circonstances ils ont été amené à bosser ensemble. En fait, je crois que Fiorio bossait pour Ligier depuis le départ de Walkinshaw (début 96 donc)...et que Prost l'a conservé apres avoir racheté l'équipe à Briatore.
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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2004, 23:56

Hugues a écrit:Je lis plus haut dans l'intéressante interview que reprend Silverwitch, que la 642 de triste mémoire était une évolution de la monoplace de 90, détail dont je n'avais aucun souvenir aussi je suis heureux de l'apprendre.

De mémoire, au GP de France, Ferrari engage une nouvelle monoplace ("nouvelle", en tout cas c'était présenté ainsi) avec le succès que l'on connait, Prost en première ligne au côté de Patrese, et la formidable bataille le vendredi et le samedi pour la pole position. Malheureusement on saura dès le Grand Prix suivant que ce n'était qu'illusion, et que c'est peut-être la motivation de Prost en France qui y est pour quelquechose.

Cette monoplace du GP de France, c'est une évolution de la 642 ou vraiment une nouvelle monoplace?

Hugues


C'était une nouvelle monoplace, la 643. Le chassis était nouveau, et le moteur restait identique. Je crois que la précédente était l'oeuvre de Barnard alors que la 643 est celle de Nichols. Quelques images:

Image

Image

La Ferrari 642

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Image

La Ferrari 643

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Messagede Nelson le 28 Avr 2004, 23:57

Cortese a écrit:
Nelson a écrit:
Cortese a écrit:Et je soupçonne que, ayant ses petites contrariétés, il ne s'est pas donné à fond dans son pilotage, ce qui est le plus grave.


Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?

Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)


Oui, c'est possible, mais c'est pas grave, Spa n'est pas un circuit de pilotage.


Oui, heureusement que j'avais écrit "peut-etre". J'avais le souvenir (exact) d'Alesi en tête de ce GP à une quinzaine de tours de la fin.

Ce que j'avais oublié, c'est qu'en qualif, Prost s'était qualifié en premiere ligne aux cotés de Senna, devant la 2e McLaren-Honda, et devant les 2 Williams-Renault. Et qu'il a collé une seconde pleine à Jean d'Avignon (le chouchou des tifosi). Pas mal pour un pilote démotivé et tire-au-flan tel que tu nous le présentes.

Malheureusement, Prost a abandonné sur casse en tout début de course. Mais bon, tu vois Cortese, ça situe quand même le niveau de Prost sur ce circuit de pilotage.
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Messagede Silverwitch le 29 Avr 2004, 00:01

Cortese a écrit:
Nelson a écrit:
Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?

Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)


Oui, c'est possible, mais c'est pas grave, Spa n'est pas un circuit de pilotage.


Boh...Alesi n'était en effet qu'à un peu plus d'une seconde de Prost aux essais (Prost 2è, et Alési 5è). Vu que Prost a abandonné dès les premiers tours sur panne, il me semble difficile de dire qu'Alesi était au niveau de Prost (ce qui n'enlève rien à la belle course qu'il disputait avant que son moteur ne lache).

Un brin de mauvaise foi Cortese vis à vis de Prost?

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Messagede oz.1 le 29 Avr 2004, 07:41

Cette interview de Prost est presque prophétique quand on pense au recrutement de Todt qui a suivi pas très longtemps après. Le problème de l'organisation de l'équipe et de ses réactions exagérées aux critiques et aux succès a été soulevé maintes et maintes fois par Prost à l'époque et il a fallu 4 ans à Todt avant d'avoir une mécanique bien huilée et une équipe sérieuse. Prost était quasiment seul face à un monstre et n'avait pas l'autorité pour faire ce qu'il fallait en étant seulement pilote, même tout Alain Prost qu'il était.
Et cette saison 1991 a été cauchemardesque de bout en bout avec les désillusions de Prost, de l'équipe qui pensait poursuivre sur le rythme de 1990, d'Alési qui pensait avoir une voiture capable de lui faire gagner le championnat (et qui accessoirement devait penser pouvoir s'offrir le scalp de Prost mais il n'avait pas bien mesuré l'ampleur de la tache). Les saisons 92 et 93 qui ont suivi furent peut-être les pires. Sans Prost, sans pilote capable de fédérer l'équipe, sans leader dans le management avant Todt et avec des voitures ratées, les résultats ont été catastrophiques. Ferrari était la risée du paddock malgré un budget pharaonique.
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Messagede Alfa le 29 Avr 2004, 10:14

Hugues a écrit:Je lis plus haut dans l'intéressante interview que reprend Silverwitch, que la 642 de triste mémoire était une évolution de la monoplace de 90, détail dont je n'avais aucun souvenir aussi je suis heureux de l'apprendre.

De mémoire, au GP de France, Ferrari engage une nouvelle monoplace ("nouvelle", en tout cas c'était présenté ainsi) avec le succès que l'on connait, Prost en première ligne au côté de Patrese, et la formidable bataille le vendredi et le samedi pour la pole position. Malheureusement on saura dès le Grand Prix suivant que ce n'était qu'illusion, et que c'est peut-être la motivation de Prost en France qui y est pour quelquechose.

Cette monoplace du GP de France, c'est une évolution de la 642 ou vraiment une nouvelle monoplace?

Hugues

c'etait une petite evolution la 642 par raport a a la 641/b de 1990, d'ailleurs trop petite pour faire face aux revolutions de chez williams et mc laren, de plus le changement de reglement au niveau aéro n'a pas etait bien digéré par la 642.

la 643 apparu en france etait une toute nouvelle voiture bien meilleure, mais uniquement sur les circuits a surface lisse, c'est pour ca qu'elle a bien fonctionné en france mais apres elle fut tres instable notament en angleterre ou on la voyait tréssauter sans arret.
par contre il resta 1 grand prix ou elle refit surface de l'eau c'etait a barcelone (nouveau circuit, bien plat) avec la 2eme place de prost et la formidable remontée d'alesi doublant senna.


barcelone 1991, alesi-senna.
Image


ferrari 641/b de 1990.
Image


ferrari 642 de 1991.
Image

ferrari 643 de 1991.
Image

c'etait mon epoque preféré, les premieres années ou je m'interessais a la f1, je ne pourrais pas aussi bien parler d'autre d'autre périodes...
(ps: silver, ta derniere image c'etait une 642)
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Messagede Cortese le 29 Avr 2004, 10:16

silverwitch a écrit:
Cortese a écrit:
Nelson a écrit:
Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?

Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)


Oui, c'est possible, mais c'est pas grave, Spa n'est pas un circuit de pilotage.


Boh...Alesi n'était en effet qu'à un peu plus d'une seconde de Prost aux essais (Prost 2è, et Alési 5è). Vu que Prost a abandonné dès les premiers tours sur panne, il me semble difficile de dire qu'Alesi était au niveau de Prost (ce qui n'enlève rien à la belle course qu'il disputait avant que son moteur ne lache).

Un brin de mauvaise foi Cortese vis à vis de Prost?

Silverwitch


Ecoute, moi, ces années là je n'ai pas remis le nez dedans. Je ne parle que des souvenirs et du sentiment global que j'en ai gardé.
Ce dont je suis sur, c'est qu'il est bien difficile de connaitre une vérité objective sur des évènements récents (et pour moi on parle là d'évènements récents, pas d'Histoire).
Quand je relis ma collection de l'Automobile ou de Sport Auto des années 60/70 et que je compare avec ce que nous apprennent sur cette époque les historiens de la course automobile (et il y a des gens très sérieux, je pense), je me rends compte qu'à chaud (dans "le journalisme"), on ne savait pas grand chose.
Et je ne crois pas qu'on puisse faire des travaux historiques sérieux avant qu'une bonne génération ne soit passée, avant que le temps n'efface un peu la vanité des hommes.
Je ne sous estime pas le travail de journalisme. Je crois seulement qu'il est rarement pratiqué avec sérieux et honnêteté. Dans ce sens, je trouve que les forums de F1 sont un pas important vers l'objectivité, puisqu'ils permettent un large débat, ce qui n'existait pas avant, et je pense qu'ils peuvent avoir une influence sur la qualité de la peinture de la réalité (comme toi et BV l'avez brillamment illustré).
Pour revenir à Prost, je ne vois pas comment on peut dire que je suis injuste avec lui, alors que j'ai plusieurs fois dit (au sujet de son sens de la trajectoire) qu'il était un des pilotes les plus doués qu'on ait jamais vu (puisque je le citais en compagnie de Clark et Schumacher, en général).
Il reste le personnage, sa psychologie. Et tout comme Fangio, dont il m'est arrivé de parler sans plus de complaisance, Prost a laissé le souvenir d'une personnalité "spéciale". Cela ne m'a pas empéché d'avoir une grande affection pour Fangio, parce que Fangio savait être généreux, il savait être chevaleresque, prendre parfois des risques fous (comme à Spa en 53), lui qu'on surnommait (si j'en crois Jean Graton:D ) "le champion prudent". Prost ne nous a pas souvent donné l'occasion d'oublier son caractère mesquin et vaniteux, sous couvert de "raison", distillant son talent avec économie, pour ne pas dire avarice. C'est pour ça que même si en réalité il était l'égal de Senna, il reste dans son ombre dans l'esprit des gens.
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Messagede Silverwitch le 29 Avr 2004, 15:47

Cortese a écrit:Ecoute, moi, ces années là je n'ai pas remis le nez dedans. Je ne parle que des souvenirs et du sentiment global que j'en ai gardé.
Ce dont je suis sur, c'est qu'il est bien difficile de connaitre une vérité objective sur des évènements récents (et pour moi on parle là d'évènements récents, pas d'Histoire).
Quand je relis ma collection de l'Automobile ou de Sport Auto des années 60/70 et que je compare avec ce que nous apprennent sur cette époque les historiens de la course automobile (et il y a des gens très sérieux, je pense), je me rends compte qu'à chaud (dans "le journalisme"), on ne savait pas grand chose.
Et je ne crois pas qu'on puisse faire des travaux historiques sérieux avant qu'une bonne génération ne soit passée, avant que le temps n'efface un peu la vanité des hommes.
Je ne sous estime pas le travail de journalisme. Je crois seulement qu'il est rarement pratiqué avec sérieux et honnêteté. Dans ce sens, je trouve que les forums de F1 sont un pas important vers l'objectivité, puisqu'ils permettent un large débat, ce qui n'existait pas avant, et je pense qu'ils peuvent avoir une influence sur la qualité de la peinture de la réalité (comme toi et BV l'avez brillamment illustré).
Pour revenir à Prost, je ne vois pas comment on peut dire que je suis injuste avec lui, alors que j'ai plusieurs fois dit (au sujet de son sens de la trajectoire) qu'il était un des pilotes les plus doués qu'on ait jamais vu (puisque je le citais en compagnie de Clark et Schumacher, en général).
Il reste le personnage, sa psychologie. Et tout comme Fangio, dont il m'est arrivé de parler sans plus de complaisance, Prost a laissé le souvenir d'une personnalité "spéciale". Cela ne m'a pas empéché d'avoir une grande affection pour Fangio, parce que Fangio savait être généreux, il savait être chevaleresque, prendre parfois des risques fous (comme à Spa en 53), lui qu'on surnommait (si j'en crois Jean Graton:D ) "le champion prudent". Prost ne nous a pas souvent donné l'occasion d'oublier son caractère mesquin et vaniteux, sous couvert de "raison", distillant son talent avec économie, pour ne pas dire avarice. C'est pour ça que même si en réalité il était l'égal de Senna, il reste dans son ombre dans l'esprit des gens.


Cortese,

:good

Je partage largement l'esprit de ton message. Reste une question, la mémoire collective (du grand public ou des "spécialistes" est elle un bon juge?). Parce que des courses où Prost ne s'est pas économisé, j'en vois quand même un bon nombre.

Alors que Prost soit en partie responsable de l'image qu'il a laissé, j'en suis consciente. Mais justement je suis contente si au travers d'un examen croisé de la réalité nous parvenons parfois à remonter un peu le cours du fleuve. Et cela vaut pour toutes les époques, ce qui fait que je suis ravie quand je te lis sur des temps un peu plus anciens déjà de l'histoire du sport automobile.

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Messagede Solal le 29 Avr 2004, 16:30

Tiens Cortese la citation de Prost a propos de sa ferrari me fait penser à ce qu'a declaré Schumi sur RTL en 1998 comme quoi sa Ferrari etait aussi solide/stable qu'un camion de 40 tonnes. :D
C'est moins pejoratif mais ca ressemble :D
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Messagede Cortese le 29 Avr 2004, 21:43

SoLaL a écrit:Tiens Cortese la citation de Prost a propos de sa ferrari me fait penser à ce qu'a declaré Schumi sur RTL en 1998 comme quoi sa Ferrari etait aussi solide/stable qu'un camion de 40 tonnes. :D
C'est moins pejoratif mais ca ressemble :D


Mais là c'était un compliment. Les Ferrari classiques, jusqu'à la Daytona, avait une fameuse réputation de robustesse mécanique et de fiabilité (surtout les 250GT et leur dérivées Testa Rossa). C'est encore un peu dans l'héritage culturel de Maranello (c'était quand déjà le dernier abandon sur casse pour Schumi ? Hockenheim 2001 ?).

Ettore Bugatti avait surnommé les Bentley du Mans, "les camions les plus rapides du monde", mais la qualité de conception et de construction des Bentley était légendaire.
WO Bentley avait été formé à la dure école des chemins de fer britanniques (qui ont bien changé depuis), école de sérieux et de rigueur.

On peut voir la trace de cette influence dans les tirants de renfort qui rigidifiaient les longerons du chassis, comme cela se faisait pour les wagons :

Image

Peut être que "locomotive" aurait été plus adapté comme surnom.
Mais ce sont les Talbot-Lago F1 4,5L qui seront surnommées ainsi.

Image

Ce n'était pas péjoratif dans les années 30/40, car il y avait encore plusieurs choix possibles pour arriver à faire une voiture gagnante, ce qui n'est bien sur plus la cas en 1991 (et la fiabilité générale des F1 était encore aléatoire).
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