silverwitch a écrit:Cortese a écrit:Nelson a écrit:
Prost qui ne s'est pas livré à fond dans son pilotage en 1991?
Va donc expliquer ça à ce brave Jean Alesi, qui passait alors pour la future star de la F1 et qui s'est fait torcher en beauté tout au long de la saison (sauf Spa peut-etre)
Oui, c'est possible, mais c'est pas grave, Spa n'est pas un circuit de pilotage.
Boh...Alesi n'était en effet qu'à un peu plus d'une seconde de Prost aux essais (Prost 2è, et Alési 5è). Vu que Prost a abandonné dès les premiers tours sur panne, il me semble difficile de dire qu'Alesi était au niveau de Prost (ce qui n'enlève rien à la belle course qu'il disputait avant que son moteur ne lache).
Un brin de mauvaise foi Cortese vis à vis de Prost?
Silverwitch
Ecoute, moi, ces années là je n'ai pas remis le nez dedans. Je ne parle que des souvenirs et du sentiment global que j'en ai gardé.
Ce dont je suis sur, c'est qu'il est bien difficile de connaitre une vérité objective sur des évènements récents (et pour moi on parle là d'évènements récents, pas d'Histoire).
Quand je relis ma collection de l'Automobile ou de Sport Auto des années 60/70 et que je compare avec ce que nous apprennent sur cette époque les historiens de la course automobile (et il y a des gens très sérieux, je pense), je me rends compte qu'à chaud (dans "le journalisme"), on ne savait pas grand chose.
Et je ne crois pas qu'on puisse faire des travaux historiques sérieux avant qu'une bonne génération ne soit passée, avant que le temps n'efface un peu la vanité des hommes.
Je ne sous estime pas le travail de journalisme. Je crois seulement qu'il est rarement pratiqué avec sérieux et honnêteté. Dans ce sens, je trouve que les forums de F1 sont un pas important vers l'objectivité, puisqu'ils permettent un large débat, ce qui n'existait pas avant, et je pense qu'ils peuvent avoir une influence sur la qualité de la peinture de la réalité (comme toi et BV l'avez brillamment illustré).
Pour revenir à Prost, je ne vois pas comment on peut dire que je suis injuste avec lui, alors que j'ai plusieurs fois dit (au sujet de son sens de la trajectoire) qu'il était un des pilotes les plus doués qu'on ait jamais vu (puisque je le citais en compagnie de Clark et Schumacher, en général).
Il reste le personnage, sa psychologie. Et tout comme Fangio, dont il m'est arrivé de parler sans plus de complaisance, Prost a laissé le souvenir d'une personnalité "spéciale". Cela ne m'a pas empéché d'avoir une grande affection pour Fangio, parce que Fangio savait être généreux, il savait être chevaleresque, prendre parfois des risques fous (comme à Spa en 53), lui qu'on surnommait (si j'en crois Jean Graton:D ) "le champion prudent". Prost ne nous a pas souvent donné l'occasion d'oublier son caractère mesquin et vaniteux, sous couvert de "raison", distillant son talent avec économie, pour ne pas dire avarice. C'est pour ça que même si en réalité il était l'égal de Senna, il reste dans son ombre dans l'esprit des gens.