Modérateurs: Garion, Silverwitch
Hugues a écrit:Le Pape a rencontré l'équipe du film:
Hugues
Ouais_supère a écrit:TU A ETAIS VOIRE LE LUC BESSON TU COSSIONNE LE VIOLS !!!@
Garion a écrit:J'ai bien aimé "Le menu". Je regarde rarement ce genre film, mais j'apprécie tellement Ralph Fiennes ...
Hugues a écrit:Ah...
Pas vu que ça sortait ces jours ci (aujourd'hui ou hier? plus tôt ?)
La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar de Wes Anderson, d'après Roald Dahl
Avec (seulement), Benedict Cumberbatch, Ralph Fiennes, Dev Patel, Ben Kingsley, Rupert Friend, et Richard Ayoade
(personne de plus.. et pourtant il y a bien plus de personnages )
Mais donc en vitesse, par rapport aux précédents films du cinéaste, celui là est bien au dessus.
Et en plus c'est assez court (moins de 40 minutes), il y a des trouvailles assez formidables dans la mise en scène...
Vous n'avez aucune excuse pour pas le voir donc...
Hugues
(bon ce serait mieux sur l'écran d'une salle de cinéma.. moi j'l'ai vu au cinéma lalalère )
Hugues, le mois dernier a écrit:C'est un choc pour moi, une chute à la renverse. Qu'un tel film existe et que Cannes en 1993 ne l'ait mis que dans Un certain regard, le condamnant à l'oubli à jamais, alors qu'il était forcément au Palmarès si en Compétition.
C'est entre Koreeda avant Koreeda, et Tarkovski et Angelopoulos sur certaines parties du film (voir une inspiration malickienne sur une séquence particulière)
Et, maintenant le film est splendide, on dirait qu'il a été tourné hier, d'autant plus que le Japon a peu changé en 30 ans .. Difficile de croire qu'il est de 1993. (Par exemple aussi splendides soient ils restaurés, les Kieslowski sont marqués de la France ou la Pologne des années 90 - et 80.pour les moins reputés.. mais pas là... Rien n'est inscrit dans le passé)
Voilà j'y allais pour passer les deux heures.. et c'est un film oublié qui se révèle...
Drôle de manière dont je l'ai regardé... Je devais lire un sous titre sur 6 lors de la première heure.. 2 sur 3 dans la deuxième
// DÉMÉNAGEMENT
par Hirokazu Kore-eda, cinéaste
J'ai le sentiment que le nom de Shinji Sōmai n'est pas encore connu et reconnu des amateurs et des critiques de cinéma en dehors du Japon. J'ai notamment pu le constater lors de mes passages dans les festivals internationaux où, lorsqu'on me demande quel réalisateur japonais j'apprécie et que je cite son nom, ou bien que je cite Typhoon Club comme étant l'un de mes films japonais préférés, la réaction des spectateurs et des journalistes est sans équivoque. Pour ma génération, la découverte du nom "Sômai" est d'abord associée à l'image du réalisateur de program pictures (ndlt : films produits en masse et souvent dans une économie restreinte pour remplir les créneaux de double-programmation des salles de cinéma de l'époque) offrant des rôles à toutes nos idoles du moment. À cette période, hormis par une minorité de cinéphiles passionnés, ce nom n'était jamais évoqué, éclipsé par celui des stars en haut de l'affiche. Ce n'est que plus tard que je découvrirai que, pour ces stars, jouer dans les films de Sômai aura été l'occasion d'atteindre une qualité de jeu jamais égalée par la suite.
Déménagement est le film qui constitue une transition et un aboutissement dans la filmographie de Sômai. Bien qu'il ait un recours plus modéré aux longs plans-séquence qui sont habituellement sa marque de fabrique, il prouve plus que jamais son talent à tirer le meilleur de ses acteurs en mettant brillamment en scène l'excellent scénario de Satoko Okudera qui suit le voyage intérieur de cette petite fille. Après l'avoir vu, j'ai eu la confirmation que Shinji Sômai était le meilleur cinéaste de sa génération, ce qui le plaçait d'emblée comme étant l'unique réalisateur vivant que j'espérais rattraper.
Si je devais raconter une seule anecdote personnelle, je dirais qu'après le décès prématuré de Sômai, l'un des producteurs de Déménagement, Masahiro Yasuda, est devenu le producteur de mes tout premiers films.
Et bien qu'il ne s'agisse que d'un lien indirect, j'ai l'impression que par l'intermédiaire de M. Yasuda, Shinji Sômai et moi sommes devenus comme deux demi-frères nés de mères différentes.
Je suis convaincu qu'au même titre que d'autres cinéastes de sa génération comme Edward Yang, Hou Hsiao-hsien ou Takeshi Kitano, le nom de Shinji Sômai mérite aujourd'hui, plus que jamais, d'être redécouvert.
// « LE MONDE NE CONNAÎT PAS SÔMAI »
par Ryusuke Hamaguchi, cinéaste
« Le monde ne connaît pas Sōmai. » Tel était le slogan qui accompagnait l’ouvrage Yomigaeru Sōmai Shinji (Shinji Sōmai Renaissance) paru en 2011, soit dix ans après sa mort (livre auquel j’ai moi-même contribué). Maintenant que dix années supplémentaires ont passé, le monde a-t-il enfin rencontrer Shinji Sōmai ? Oui et non. Bien sûr, plusieurs rétrospectives de ses films ont été organisées dans des festivals, qui lui ont gagné de nouveaux spectateurs. Mais il est encore loin
d’avoir obtenu la large reconnaissance qui lui revient. C’est une chose que j’ai précisément ressentie dans de nombreux pays du monde. Le monde ne connaît toujours pas Sōmai.
Depuis ses débuts en 1980, Shinji Sōmai est tenu par les cinéphiles japonais en très haute estime, de même qu’il est, disons-le, impossible pour quiconque fait aujourd’hui du cinéma au Japon de ne pas avoir Sōmai en tête. Bien sûr, on comprend sans mal que, pour qui ne connaît pas le contexte particulier du cinéma japonais des années 1980, ses premiers films contiennent une tonalité qui les rende difficiles à digérer. À cette époque où, avec le démantèlement du système de production
des grands studios, beaucoup de films ont été tournés en parasitant d’autres industries (comme la télévision ou la musique), Sômai lança sa filmographie en tournant des « films d’idol », en tablant sur la popularité des adolescentes qui en tenaient les premiers rôles (ce qui ne laisse pas d’évoquer les débuts au même moment de Hou Hsiao-hsien).
On parle souvent de « plan-séquence » ou de « plan long » pour caractériser le style particulier de Sômai pendant de cette période. Mais il n’est pas de plus grande erreur que de vouloir voir là ce qui fait de lui un authentique « auteur ». À comparer le plan long chez Sōmai à ceux des Welles, Tarkovski ou Angelopoulos, il n’en ressort rien de plus que leur rudesse ou leur grossièreté au niveau technique. Ce qui peut encore se comprendre comme la conséquence de productions
désargentées, caractéristiques du cinéma japonais des années 1980. Or, il ne s’agit pas de cela. Car ce qu’il recherche avec la plus grande application est avant tout que ce qu’on nommera « l’éclat vital » de ses interprètes. Chez lui, le plan long permet à ces jeunes femmes qu’on voyait comme des « idols » de faire éclater de l’intérieur ce cadre pour mieux s’en échapper. Le plan long n’est que le sous-produit de la profonde confiance qu’il nourrit envers la « force vitale » qui sommeille en chaque corps, soit-il celui de ses comédiens ou de ses techniciens : il n’est pas une technique de mise en scène, mais le reflet de son « attitude envers la vie ».
Projeté dans la section « Un certain regard » du festival de Cannes 1993, Déménagement est, parmi tous les films de Sōmai, celui qui représente l’instant où le « monde » et « Sōmai » sont entrés en contact. Hélas, non seulement ce film est reparti bredouille, mais il n’a pas bénéficié de la même affection des critiques pour Sonatine de Takeshi Kitano, présenté la même année dans la même section. Là encore, le monde et Sômai ont rejoué leur partition de la rencontre manquée. À
revoir le film aujourd’hui, difficile de ne pas rester incrédules. Non pas devant cette rencontre manquée (car, loin de se limiter à Sōmai, les cas sont nombreux). Mais devant Tomoko Tabata, qui joue le personnage principal. Sa faculté de mouvement, l’expression de son visage, ses yeux, tout est incroyable ; toutefois, ce qui m’envoûte le plus est sa voix. Cette voix, qui à elle seule parvient à exprimer tout son être, qui se joue des distances et de la durée comme si elle abattait toute frontière, pour toucher, et ébranler les adultes qui lui donnent la réplique, jusqu’aux spectateurs. En tant que cinéaste, qu’un être de la sorte puisse exister dans un film est à peine croyable. Les images en sont
comme autant de preuves de son énergie vitale – mais alors, la puissance de vie qui se loge là, sans doute existe-t-elle aussi en nous-mêmes, l’avons-nous seulement employée à sa juste valeur ? Tel est le genre de remises en question auquel nous sommes alors contraints. La vie, ici réinsufflée.
Aujourd’hui, sans doute Déménagement est-il le meilleur point d’entrée pour faire se rencontrer le « monde » et « Sômai ». Pour comprendre ce film, qui correspond dans sa carrière à une période de plus haut raffinement, en plus d’avoir reçu sa vitalité sous les traits de Tomoko Tabata, nul n’est besoin de rien connaître à l’histoire du cinéma japonais. Et si jamais les spectateurs, par la grâce de ce film, en venait à s’intéresser à Shinji Sōmai, je voudrais qu’ils voient ses douze autres
films. Parce qu’en chacun d’eux, s’y voient des corps, s’y entendent des voix qui surprennent. Mais soyons surpris, oui. Encore, toujours. Sinon nous n’avons pas encore vraiment rencontré Sōmai.
Sinon que nous ne connaissons toujours pas Sômai !
Hugues a écrit:Comme prévu ils ont publié la bande annonce au même moment dans plein de pays.
Je vous mets la belgo-neerlandaise comme ça il y a le sous titre français.
Bande annonce assez décevante en regard du film.. c'est comme si à la fois ils ne savaient pas par quel bout prendre le film et aussi comme si ils craignaient de trop en montrer...
D'un regard extérieur, la BA vous donne envie de voir le film? (Parce qu'il le mérite)
Hugues
Hugues a écrit:Incroyable, mais vrai: mieux encore... je ne m'attendais pas à ce que la bande-annonce existe enfin...
Vous ne verrez pas de meilleur film cette année.
Déménagement (お引越し, Ohikkoshi) (1993) de Shinji Somai, géant oublié, immense.Hugues, le mois dernier a écrit:C'est un choc pour moi, une chute à la renverse. Qu'un tel film existe et que Cannes en 1993 ne l'ait mis que dans Un certain regard, le condamnant à l'oubli à jamais, alors qu'il était forcément au Palmarès si en Compétition.
C'est entre Koreeda avant Koreeda, et Tarkovski et Angelopoulos sur certaines parties du film (voir une inspiration malickienne sur une séquence particulière)
Et, maintenant le film est splendide, on dirait qu'il a été tourné hier, d'autant plus que le Japon a peu changé en 30 ans .. Difficile de croire qu'il est de 1993. (Par exemple aussi splendides soient ils restaurés, les Kieslowski sont marqués de la France ou la Pologne des années 90 - et 80.pour les moins reputés.. mais pas là... Rien n'est inscrit dans le passé)
Voilà j'y allais pour passer les deux heures.. et c'est un film oublié qui se révèle...
Drôle de manière dont je l'ai regardé... Je devais lire un sous titre sur 6 lors de la première heure.. 2 sur 3 dans la deuxième
Meilleur film restauré à la 80e Mostra.// DÉMÉNAGEMENT
par Hirokazu Kore-eda, cinéaste
J'ai le sentiment que le nom de Shinji Sōmai n'est pas encore connu et reconnu des amateurs et des critiques de cinéma en dehors du Japon. J'ai notamment pu le constater lors de mes passages dans les festivals internationaux où, lorsqu'on me demande quel réalisateur japonais j'apprécie et que je cite son nom, ou bien que je cite Typhoon Club comme étant l'un de mes films japonais préférés, la réaction des spectateurs et des journalistes est sans équivoque. Pour ma génération, la découverte du nom "Sômai" est d'abord associée à l'image du réalisateur de program pictures (ndlt : films produits en masse et souvent dans une économie restreinte pour remplir les créneaux de double-programmation des salles de cinéma de l'époque) offrant des rôles à toutes nos idoles du moment. À cette période, hormis par une minorité de cinéphiles passionnés, ce nom n'était jamais évoqué, éclipsé par celui des stars en haut de l'affiche. Ce n'est que plus tard que je découvrirai que, pour ces stars, jouer dans les films de Sômai aura été l'occasion d'atteindre une qualité de jeu jamais égalée par la suite.
Déménagement est le film qui constitue une transition et un aboutissement dans la filmographie de Sômai. Bien qu'il ait un recours plus modéré aux longs plans-séquence qui sont habituellement sa marque de fabrique, il prouve plus que jamais son talent à tirer le meilleur de ses acteurs en mettant brillamment en scène l'excellent scénario de Satoko Okudera qui suit le voyage intérieur de cette petite fille. Après l'avoir vu, j'ai eu la confirmation que Shinji Sômai était le meilleur cinéaste de sa génération, ce qui le plaçait d'emblée comme étant l'unique réalisateur vivant que j'espérais rattraper.
Si je devais raconter une seule anecdote personnelle, je dirais qu'après le décès prématuré de Sômai, l'un des producteurs de Déménagement, Masahiro Yasuda, est devenu le producteur de mes tout premiers films.
Et bien qu'il ne s'agisse que d'un lien indirect, j'ai l'impression que par l'intermédiaire de M. Yasuda, Shinji Sômai et moi sommes devenus comme deux demi-frères nés de mères différentes.
Je suis convaincu qu'au même titre que d'autres cinéastes de sa génération comme Edward Yang, Hou Hsiao-hsien ou Takeshi Kitano, le nom de Shinji Sômai mérite aujourd'hui, plus que jamais, d'être redécouvert.// « LE MONDE NE CONNAÎT PAS SÔMAI »
par Ryusuke Hamaguchi, cinéaste
« Le monde ne connaît pas Sōmai. » Tel était le slogan qui accompagnait l’ouvrage Yomigaeru Sōmai Shinji (Shinji Sōmai Renaissance) paru en 2011, soit dix ans après sa mort (livre auquel j’ai moi-même contribué). Maintenant que dix années supplémentaires ont passé, le monde a-t-il enfin rencontrer Shinji Sōmai ? Oui et non. Bien sûr, plusieurs rétrospectives de ses films ont été organisées dans des festivals, qui lui ont gagné de nouveaux spectateurs. Mais il est encore loin
d’avoir obtenu la large reconnaissance qui lui revient. C’est une chose que j’ai précisément ressentie dans de nombreux pays du monde. Le monde ne connaît toujours pas Sōmai.
Depuis ses débuts en 1980, Shinji Sōmai est tenu par les cinéphiles japonais en très haute estime, de même qu’il est, disons-le, impossible pour quiconque fait aujourd’hui du cinéma au Japon de ne pas avoir Sōmai en tête. Bien sûr, on comprend sans mal que, pour qui ne connaît pas le contexte particulier du cinéma japonais des années 1980, ses premiers films contiennent une tonalité qui les rende difficiles à digérer. À cette époque où, avec le démantèlement du système de production
des grands studios, beaucoup de films ont été tournés en parasitant d’autres industries (comme la télévision ou la musique), Sômai lança sa filmographie en tournant des « films d’idol », en tablant sur la popularité des adolescentes qui en tenaient les premiers rôles (ce qui ne laisse pas d’évoquer les débuts au même moment de Hou Hsiao-hsien).
On parle souvent de « plan-séquence » ou de « plan long » pour caractériser le style particulier de Sômai pendant de cette période. Mais il n’est pas de plus grande erreur que de vouloir voir là ce qui fait de lui un authentique « auteur ». À comparer le plan long chez Sōmai à ceux des Welles, Tarkovski ou Angelopoulos, il n’en ressort rien de plus que leur rudesse ou leur grossièreté au niveau technique. Ce qui peut encore se comprendre comme la conséquence de productions
désargentées, caractéristiques du cinéma japonais des années 1980. Or, il ne s’agit pas de cela. Car ce qu’il recherche avec la plus grande application est avant tout que ce qu’on nommera « l’éclat vital » de ses interprètes. Chez lui, le plan long permet à ces jeunes femmes qu’on voyait comme des « idols » de faire éclater de l’intérieur ce cadre pour mieux s’en échapper. Le plan long n’est que le sous-produit de la profonde confiance qu’il nourrit envers la « force vitale » qui sommeille en chaque corps, soit-il celui de ses comédiens ou de ses techniciens : il n’est pas une technique de mise en scène, mais le reflet de son « attitude envers la vie ».
Projeté dans la section « Un certain regard » du festival de Cannes 1993, Déménagement est, parmi tous les films de Sōmai, celui qui représente l’instant où le « monde » et « Sōmai » sont entrés en contact. Hélas, non seulement ce film est reparti bredouille, mais il n’a pas bénéficié de la même affection des critiques pour Sonatine de Takeshi Kitano, présenté la même année dans la même section. Là encore, le monde et Sômai ont rejoué leur partition de la rencontre manquée. À
revoir le film aujourd’hui, difficile de ne pas rester incrédules. Non pas devant cette rencontre manquée (car, loin de se limiter à Sōmai, les cas sont nombreux). Mais devant Tomoko Tabata, qui joue le personnage principal. Sa faculté de mouvement, l’expression de son visage, ses yeux, tout est incroyable ; toutefois, ce qui m’envoûte le plus est sa voix. Cette voix, qui à elle seule parvient à exprimer tout son être, qui se joue des distances et de la durée comme si elle abattait toute frontière, pour toucher, et ébranler les adultes qui lui donnent la réplique, jusqu’aux spectateurs. En tant que cinéaste, qu’un être de la sorte puisse exister dans un film est à peine croyable. Les images en sont
comme autant de preuves de son énergie vitale – mais alors, la puissance de vie qui se loge là, sans doute existe-t-elle aussi en nous-mêmes, l’avons-nous seulement employée à sa juste valeur ? Tel est le genre de remises en question auquel nous sommes alors contraints. La vie, ici réinsufflée.
Aujourd’hui, sans doute Déménagement est-il le meilleur point d’entrée pour faire se rencontrer le « monde » et « Sômai ». Pour comprendre ce film, qui correspond dans sa carrière à une période de plus haut raffinement, en plus d’avoir reçu sa vitalité sous les traits de Tomoko Tabata, nul n’est besoin de rien connaître à l’histoire du cinéma japonais. Et si jamais les spectateurs, par la grâce de ce film, en venait à s’intéresser à Shinji Sōmai, je voudrais qu’ils voient ses douze autres
films. Parce qu’en chacun d’eux, s’y voient des corps, s’y entendent des voix qui surprennent. Mais soyons surpris, oui. Encore, toujours. Sinon nous n’avons pas encore vraiment rencontré Sōmai.
Sinon que nous ne connaissons toujours pas Sômai !
Inutile de dire que j'étais content en lisant Hamaguchi de découvrir que malgré l'état de fatigue, ce n'était pas une hallucination d'y avoir vu Angelopoulos ou Tarkovski.
Somai est mort il y a longtemps déjà, emporté bien jeune par un cancer. Contrairement à Cimino, il ne saura donc jamais qu'il est en voie d'être réhabilité. Mais il mérite que chacun découvre quel humble géant il était.
Hugues
Hugues a écrit:(Voilà qu'arrive le post auquel j'avais dit tenir beaucoup, et espérer le faire prochainement sans dire de quoi il s'agissait)
Quand m'est venue l'intention de faire ce message, c'était parce que je croyais à quelque chose de différent de la réalité découverte par la suite... Mais enfin la réalité découverte ne change pas grand chose (un peu quand même), le message n'a pas de raison de ne pas exister.
Voici le plus grand film ukrainien de l'histoire du cinéma. Et ce n'est même pas seulement le plus grand film ukrainien mais c'est surement un des dix ou vingt films les plus importants de l'histoire du cinéma (même chez les moins certains de cela, le film est dans les 100).
C'est le sentiment des Ukrainiens eux même (tant des critiques ukrainiens que de simples spectateurs l'ont choisi dans des sondages du Centre Dovjenko de Kiev, l'équivalent à la fois de la Cinémathèque et du CNC en France - le centre Dovjenko est ce en quoi se sont muées les Productions Dovjenko (soviétiques) après la disparition de l'URSS, Productions qui n'étaient pas dirigée ou la propriété de Dovjenko, mort bien avant, mais qui étaient un hommage qui lui était rendu, en lui faisant porter le nom de cet organisme d'état, déjà sous l'URSS). Le film est justement une Production Dovjenko. Le Centre du même nom est donc à la fois le détenteur des droits et le conservateur des matériaux originaux ou aussi proches de l'original que possible)
A ceux qui verraient une manifestation de chauvinisme, le paradoxe est que le plus grand film ukrainien n'est pas l'oeuvre d'un Ukrainien.
C'est l'oeuvre d'un Arménien. "Tutut Hugues, soviétique". Non Arménien parce qu'il se considérait comme tel, et considérait le film dont je vais vous parler comme un film ukrainien, puisqu'il l'est entièrement sauf par son auteur.
Sergueï Paradjanov de toute façon, comme Sayat Nova se considérait presque tout autant Georgien ou Azéri, il n'y a qu'à découvrir les films qu'il a fait pour le comprendre. Et sans être ukrainien, sans se sentir non plus ukrainien, il avait capté l'essence de l'ukranité.
Ce film, par ailleurs présent, pour souvenir dans les 20 films de Silverwitch, d'une DVDthèque idéale. c'est
Les Chevaux de Feu de Sergueï Paradjanov
Hé non, ce n'est donc pas, un film russe qui parlerait russe comme trop longtemps cela fut cru (encore sans doute il y a une dizaine ou quinzaine d'années) par tant de gens qui admiraient pourtant le film. Sans doute cela tient à l'égalité faite dans l'esprit entre soviétique et russe.
Les Chevaux de Feu, ou pour être fidèle au titre original ukrainien (et au titre russe d'ailleurs) Les Ombres des Ancêtres Oubliés
(l'usage des Chevaux n'est pas limité qu'à la France, il a eu ce titre en beaucoup de pays, mais d'autres ont respecté l'esprit du titre d'origine).
Si j'avais voulu en parler, c'est que j'ai découvert par hasard que le film est visible en VOD à un prix ridicule (pour une disponibilité d'une semaine ) sur Takflix , plateforme de diffusion mondiale de la culture cinématographique ukrainienne (que j'ai découverte à cette occasion), avec des sous-titres en anglais.
https://takflix.com/en/films/tini-zabutykh-predkiv
Les fonds recueillis auront deux usages:
- terminer la restauration de ce film et d'autres films par le Centre Dovjenko (50% des fonds sur Takflix vont aux ayant droits et cinéastes, ici le Centre Dovjenko)
- une autre part (10%) est reversée aux orphelins de guerre et aux blessés de guerre (militaires et civils)
Justement, quand je désirais en parler, je m'étais interrogé. Etait-ce la restauration en préparation, qui était mise à disposition sur ce titre, restauration dont j'ai vu début septembre un work in progress ( dans l'état où je l'ai vu, aucune réparation n'a été faite, par contre le film est entièrement numérisé et stabilisé, cela a été réalisé en Pologne en 2023 à partir de matériel récemment retrouvés que l'ont croyait perdu - les précédentes télécinésation / numérisatoin avait eu lieu avec des copies plus ou moins lointaines des originaux )
Entre un film non réparé, et une vieille restauration difficile de faire la différence, les états peuvent ressembler (une novuelle restauration, achevée, non, forcément cela se voit) alors j'avais enquêté (c'est notamment ainsi que j'ai découvert le rôle de la Pologne dans la numérisation du film)
Eh bien non, c'est sans doute la restauration de 2015, à partir d'éléments plus abimés (et avec des réparatoins mais bien moins donc que ce que va connîatre la restauration digne de ce nom qui est en cours, qui va remettre le film totalement à neuf), restauration qui vaut toujours mieux que les vieux télécinés (ou vieille copies 35 mm) auquel on a accès en Europe du film (je pense notamment à une projection il y a moins d'une semaine à Paris qui utilisait une copie bien abimée)
J'ai été égaré par le fait que cette bande-annonce est une bande-annonce créée en 2022 (en mai, pour la réouverture des cinémas ukrainiens - enfin réouverture, à condition qu'il n'y ait pas une alerte aérienne auquel cas l'obligation est faite de sortir en plein film sans que la séance ne reprenne - et la séance est remboursée.. je crois qu'en mai 2022, ces alertes étaient encore plus intenses qu'elles ne le sont aujorud'hui... - car elles le sont encore )
Une bande annonce qui évoquait une restauration récente, jamais présentée dans les cinémas ukrainiens. En fait c'était celle de 2015. Cela aurait pu être celle en cours, présenter le travail en cours, mais ce n'est pas le cas.
Le fait que les parrains publics et privés de cette restauration (présent dans la bande-annonce d'ialleurs ) soient les mêmes en 2015 qu'en 2023 ajoutait à la confusion.
C'est la même bande-annonce que pour cette sortie de mai 2022 qui est d'ailleurs réutilisée sur Takflix. Ainsi que la même affiche.
(Sortie dont la première d'ailleurs avait lieu, coïncidence, dans mon cinéma préféré, là bas)
Synopsis ukrainien:
Le jeune houtsoule Ivanko Palichuk est témoin de la mort de son père lors d'une dispute avec un homme de la famille ennemie des Gutenyuk. Pendant ces événements, Ivanko fait la connaissance de Marichka, la fille du meurtrier de son père, lui donne une gifle et jette son fichu dans la rivière. Cependant, au lieu d'une hostilité, une amitié naît entre eux.
Ivan et Marichka grandissent et passent beaucoup de temps ensemble, tombant amoureux l'un de l'autre. Ivan part travailler comme saisonnier sur les pâturages, avec l'intention de revenir en hiver pour épouser Marichka. Cependant, Marichka meurt soudainement. Ivan se marie avec une autre femme, mais continue de pleurer la perte de Marichka.
Synopsis international:
Dans les montagnes des Carpates en Ukraine au XIXe siècle, l'amour, la haine, la vie et la mort parmi le peuple Houtsoul sont tels qu'ils ont toujours été depuis le commencement du temps. Le jeune Houtsoul Ivanko Paliychuk est témoin de la mort de son père lors d'une altercation avec un homme de la famille ennemie des Gutenyuk. Au cours de ces événements, Ivan rencontre Marichka, la fille du meurtrier de son père.
Ivan et Marichka grandissent, passent beaucoup de temps ensemble et tombent amoureux l'un de l'autre. Ivan part travailler dans les pâturages, prévoyant de revenir avant l'hiver pour épouser Marichka. Cependant, Marichka meurt soudainement. Ivan se marie avec une autre femme, mais il continue de désirer Marichka.
Tout cela est avant que le rêve et la magie se mêlent à la réalité.
Le film est l'adaptation d'un roman, et cette adaptation est l'idée de Productions Dovjenko (chose paradoxale, quand on sait combien à cette époque on voulait taire dans le cinéma soviétique ce qu'on considérait comme des régionalisme, en réalité de véritables nationalismes... Paradjanov en sait quelque chose lui qui fut tant de fois censuré pour cette raison même).
Même si ce n'est pas son idée, Paradjanov va se l'approprier comme si c'était la sienne.. on retrouve tout le grand cinéaste qu'il est en train de devenir
(jusqu'au début des années 60 il était resté dans des thèmes et surtout dans un style assez académique et c'est comme si avec les années 60 il décidait de se libérer de ses chaines pour exprimer sa véritable personnalité)
Ce sont donc des Ukrainiens (même si parfois les hongrois ou slovaques revendiquent les Houtsoules, comme faisant partie de leurs peuples pour y inscrire des revendications, mais le dialecte houtsoule est bien un dialecte de la langue ukrainienne), et en même temps ce n'est pas universellement ukrainien, même pas universel non plus à l'Ouest de l'Ukraine. C'est une reconstitution merveilleuse et extrêmement bien documentée - aidés de témoignages au moment du tournage du témoignage de personnes très agées - de traditions qui ne sont pas propres à l'Ukraine, mais bien à cette partie de l'Ukraine habitée par les Houtsoules, traditions d'autres siècles, le XIXè et avant sans doute, qui ont pratiquement de nos jours toutes disparues.
Le film a en plus des couleurs incroyables (et quand la restauration sera achevée, les couleurs seront encore plus renversantes, sans aucun doute), et je crois que vous pouvez le percevoir sur certains plans, rien que sur le travail de la caméra, il est digne de certaines merveilleuses réalisation et exploit du couple réalisateur/chef opérateur immense qu'étaient Mikhaïl Kalatozov et Sergueï Ouroussevski (Kalatozichvili est en réalité georgien d'ailleurs), dont on a déjà parlé tant de fois ici depuis vingt ans.
Extrait d'un beau texte sur le film dont je vous épargne quelques passages qui nuirait à sa bonne découverte:[...]
Une chose surprend dans ce film, les expressions des visages. Ils grimacent tous, peu se parlent, ils communiquent dans une danse du crabe. Sans arriver à se croiser, ni se toucher. Pour montrer l’émotion des personnages à l’écran, la nature servira de témoin. Quand Marichka pleure la pluie tombe. Quand [...], les arbres se retrouvent dénudés de leurs feuilles, dans cette forêt qui rayonnait tant au temps de leur amour. Et du feu, il ne reste que des cendres.
Les images frôlent l’obsession à force de répétition, elles s’enchaînent, frénétiquement, comme dans les scènes de rituels, de danses, de chants. La mobilité de la caméra sert à habituer l’œil du spectateur au tableau qui se déroule sous ses yeux. Les paysages sont balayés à une vitesse vertigineuse, ne laissent pas le temps de la description. Les contreplongées abondent, donne tant aux arbres une dimension effrayante qu’une grandeur à nos héros. Sergueï Paradjanov nous invite progressivement à rentrer dans son univers, à tourbillonner ensemble, dans une même euphorie dionysiaque, surréaliste, ponctuée par une musique étrange, où des cors à trombe signalent à tue-tête un événement dramatique et ce son vient s’échelonner dans les plans suivants, comme un terrible et angoissant écho de la mort.
La caméra joue plusieurs rôles, devient notre complice. Quand une grave nouvelle arrive, la caméra s’avance, fiévreuse, rapide, comme un personnage qui court apprendre une nouvelle : un zoom violent en avant. Elle peut autant devenir actrice quand le père de Maritchka assassine d’un coup de bartka (hache) son rival, le père d’Ivan. De ce coup violent surgit à l’écran une longue coulée de sang. En surimpression arrivent les chevaux de feu. [...]
Un véritable tableau
Les décors rivalisent de couleurs, les costumes séduisent avec leurs accents surannées, les images défilent comme des tableaux. Sergueï Paradjanov avoue avoir puisé dans des palettes aux influences baroques et avoir demandé des conseils à un vieux peintre carpathe, Feder Manaïlo : « J’avais toujours été attiré par la peinture et je me suis habitué à considérer chaque cadre cinématographique comme un tableau indépendant. » déclarait-il dans un entretien. Mais surtout, ce génie des couleurs provient de l’admirable travail de Youriï Illienko.
« À présent, Les Chevaux de feu représente pour moi un monde qu’il est indispensable d’abandonner » déclara-t-il, en 1966. Dans ce monde, la religion veille au grain, comme la mort, présente dès la première scène. Les scènes sabbatiques tournent en rond, à 360°, comme les scènes d’amour entre Ivan et Maritchka. L’une effraie, l’autre émeut. Les hommes portent leur croix, seuls, dans l’ignorance de tous. Finalement, Ivan se diabolise, car « le diable est en chacun de nous », nous a‑t-on dit, un peu plus tôt. Alors, malgré nous, dans ce monde, pourquoi vouloir abandonner une œuvre inclassable, sortie tout droit d’un tendre cauchemar ?
(Cette affiche et ce titre n'ont jamais été utilisés en France. C'était une proposition de SovExport pour qui voudrait exploiter le film en France, mais finalement l'autre titre - inventé par l'exploitant ou par SovExport, mystère, toujours est-il que ce titre sera aussi repris ailleurs - fut choisi et cette affiche jamais utilisée)
(Ressortie de 2012 ou 2013, sur une copie fatiguée et ancienne - mais l'exploitant fera faillite avant que le film n'atteigne les cinémas de Province qui désirait le montrer)
Un autre film de Sergueï Paradjanov dont nous avions déjà parlé, peut-être plus grand encore (et pourtant moins connu), un film georgien et arménien et azéri, au confins des cultures.
Avec de beaux mots d'une des poésie du film.
http://communaute.f1-express.fr/viewtopic.php?p=1987319#p1987319
Hugues
Ouais_supère a écrit:Est-ce que "les Chevaux de feu" est visible légalement quelque part avec des sous-titres français ?
Sinon j'ai vu qu'il existait une édition DVD zone 2 qui les propose, mais puisque tu parles de restauration en cours, j'imagine que tu ne me la conseilleras pas ?
Hugues a écrit:Ouais_supère a écrit:Est-ce que "les Chevaux de feu" est visible légalement quelque part avec des sous-titres français ?
Sinon j'ai vu qu'il existait une édition DVD zone 2 qui les propose, mais puisque tu parles de restauration en cours, j'imagine que tu ne me la conseilleras pas ?
Tu as une édition DVD de 2006, chez Films Sans Frontière, qui se vend encore ... (et dont sans doute l'éditeur refait des tirages)...
Sauf que ... Films Sans Frontière et son patron Galeshka Moravioff ont pour réputation de distribuer des films dont ils n'ont pas les droits, car ils visent des films où ils savent bien que les ayant droit étrangers surveilleront pas vraiment si c'est le cas etc...
Hugues
Nicklaus a écrit:Les tuches 5 sera tourné à Dunkerque
Rainier a écrit:J'ai vu ce film, il y a plus de 10 ans, et je ne peux pas dire qu'il m'ait laissé un souvenir inoubliable. A revoir peut être ?
Hugues a écrit:Vous irez plus probablement voir Le Garçon et le Héron de Miyazaki, donc rien ne sert que j'en parle...
En revanche, peut-être que vous n'iriez pas voir
L'Enlèvement de Marco Bellochio, toujours au sommet de son art à 83 ans...
Hugues
PS: Mais surtout plus que tout autre il faut voir Déménagement, film d'un souffle hors du commun.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Shoemaker a écrit:Hugues a écrit:Dans les cinémas Pathé et Gaumont le 1er octobre dans le cadre de leur pseudo festival Première, un autre film qui se laisse regarder (je suis devenu vraiment trop gentil, je m'amadoue trop il va falloir sévériser tout ça ... ):
Les Illusions perdues
de Xavier Giannoli d'après Honoré de Balzac
Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l'imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d'un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s'achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.
Comme c'est du Giannoli et que c'est du Balzac, évidemment le livre vaut mieux que le film...
Mais si l'on veut une leçon historique, c'est pas si mal... Puisque ça explique comment la presse peu à peu se met dans les mains des bourgeois et des grandes fortunes ( le mécanisme étant que puisque les critiques s'achètent et se vendent, les comédiennes les plus ambitieuses se mettent sous la protection d'une grande fortune dont elles deviennent les favorites... et indirectement ces grandes fortunes décrouvrent le pouvoir qu'elle peuvent avoir sur la presse)
Et (je divulgâche), Giannoli fait même dire à un des personnages dit même (et même les Italiens et les spectateurs non français ont compris..): "Un jour un banquier dirigera la France..." (bon en même temps Giannoli a oublié que c'est arrivé avant, par exemple Pompidou, et que ça l'est indirectement via les politiques menées depuis 45 ans)
Ah, et même si ça m'a fait peur, bah même l'horrible et suffisant Xavier Dolan (ici en tant qu'acteur) est bien employé... (enfin Honoré se retournerait quand même dans sa tombe..)
Sinon ça sort je crois aux alentours du 20 ou 27 octobre..
Hugues (qui mettra peut-être la bande-annonce, sinon cherchez là)
PS: Bon c'est quand même très très moyen, voire un peu raté, je préviens, c'est juste que je suis trop gentil ...
Ca intéresse l'inconditionnel fan de Balzac que je suis. Pour mes 60 ans, la famille m'a offert l'intégrale de la Pléiade, que j'ai presque entièrement dévorée ! (certains opus 2 ou 3 fois ! ).
Les Illusions, c'est le 1er livre que j'ai lu de lui. Et de plus, drivé décisivement par une prof de Français absolument exceptionnelle, Mlle Chupin, en seconde.
A l'époque de l'ORTF, du temps des "dramatiques", les Illusions ont eu un grand succès, avec une version dont je garde un très bon souvenir (faut voir, cela dit, comment ça a vieilli...), avec feu Yves Rénier encore jeune et idéalement vaporeux, incarnant parfaitement le faible et inconsistant freluquet Lucien "de" Rubempré.
Comme presque toujours dans les grands romans de Balzac, on apprend un tas de choses importantes sur l'époque, la société, et dans ce roman, effectivement, la star c'est la presse, ainsi que l'imprimerie (une autre forme de presse), etc.
Merci donc pour l'info. Je vais essayer de le voir, d'une manière ou d'une autre.
Hugues a écrit:Bon donc plutôt à partir du 20 octobre puisque je pense pas que les projections du 1er atteignent la Réunion
La bande-annonce est assez horrible.. mais en même temps elle a l'avantage de montrer tout ce qui est repoussant dans ce film.. à savoir ces quelques acteurs aux égo un peu trop gros en regard de leur talent par exemple (et je parle pas de Dolan pourtant)..
Et une mise en scène pataude.. (le fait que ça sorte chez Gaumont montre que ça ne va pas voler très haut non plus)
(C'est sûr que c'est pas un Polanski [oui je sais ça sortait chez Gaumont le dernier, mais c'est l'exception])
Mais autrement, éh bien ça se laisse regarder...
Illusions perdues - Bande-annonce
Hugues
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