La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Modérateurs: Garion, Silverwitch

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Sep 2023, 14:58

Deux films qui si ils ont la promotion qu'il méritent, devraient faire grand bruit *...



Ce sont deux films sur les mêmes sujets. Les frontières. Et l'humanité.


Ce sont deux histoires vraies, mais transmises de manière différentes.

L'un est cru, sec, froid, difficile, aussi froid et difficile que son noir et blanc.
L'autre est montré à la manière d'un conte, d'une fable...

Le premier est basé sur des cas réellement documentés.
Le deuxième est vrai au sens que c'est une histoire tellement banale qu'elle est vraie.



Le premier, c'est Green Border (Zielona granica - litt. Bordure verte) d'Agnieszka Holland.

Vous vous souvenez des franchissements de frontière entre la Biélorussie et la Pologne de 2021 ?
Et si je vous disais que ça ne s'est jamais arrêté. Que ça se passe encore aujourd'hui.
Mais que pire que ça, ce que l'on ignore.... c'est que de force chaque pays a renvoyé des dizaines de milliers d'humains de l'autre côté de lafrontère.
Certains d'entre eux sont prisonniers de ce manège depuis 2 ans, envoyé de force de l'autre côté, renvoyé de force de l'autre côté. Repoussé d'un côté puis de l'autre sans espoir d'en sortir depuis deux années.
D'autres en sont morts.

La faute initiale est celle de Loukachenko, puisqu'ils ont appâté (en leur faisant miroiter l'existence d'une route légale via cette frontière) les réfugiés, pour s'en servir comme armes, balles humaines contre la Pologne et les états membres de l'Union Européenne. Mais la faute du gouvernement polonais, est presque aussi grande. C'est ce que montre le film

Le plus incroyable c'est que c'est une coproduction polonaise, que des gens en Pologne ont le courage de regarder en face les horreurs que leur propre pays commet (et que certains organismes polonais ont eu le courage de cofinancer le film). Les autres pays coproducteurs sont la France, la République Tchèque et la Belgique.


Le film se termine sur une scène marquante. Dans le film on a vu que certains policiers n'assument pas ce qu'on les oblige à faire, se montrant après plusieurs mois, aveugle à la présence de réfugiés cachés, alors qu'ils obéissaient aux ordres initialement.
La scène marquante est que finalement, sept mois après le début de la crise biélo-polonaise, tant les associations qui tentent de défendre les droits des réfugiés, que les policiers qui n'assument plus, comme ceux qui continuent la chasse au réfugié avec sévérité, ces trois groupes vont travailler ensemble, le jour où des millions d'ukrainiens vont être acceptés en Pologne.
Et le film fait se demander? Pourquoi? Pourquoi la langue et la couleur change tant le sort des réfugiés.


Extrait - sous-titré en anglais


Bande-annonce polonaise


Vidéo promotionnelle sur la réception critique - "Green Border - Un film qui survivra":


Dans les forêts traîtresses et marécageuses qui composent la prétendue "frontière verte" entre la Biélorussie et la Pologne, des réfugiés en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique, tentant d'atteindre l'Union européenne, sont pris au piège d'une crise géopolitique cyniquement orchestrée par le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko. Dans une tentative de provoquer l'Europe, les réfugiés sont attirés à la frontière par une propagande leur promettant un passage facile vers l'UE. En tant que pions dans cette guerre cachée, les destins de Julia, une militante récemment engagée qui a renoncé à sa vie confortable, de Jan, un jeune garde-frontière, et d'une famille syrienne s'entremêlent. Trente ans après "Europa Europa", la nouvelle et émouvante réalisation d'Agnieszka Holland, trois fois nommée aux Oscars, "Zielona Granica", ouvre nos yeux, parle à notre cœur et nous met au défi de réfléchir aux choix moraux qui incombent à chaque jour aux gens ordinaires.

Le film a été lauréat du Prix Spécial du Jury de la 80e Mostra.


Le second de ces deux films, qui aurait pu penser que je louerais un film de ce cinéaste c'est
Moi, Capitaine de Matteo Garrone


Il sera beaucoup plus court de raconter de quoi il s'agit. Il s'agit du voyage de deux adolescents, Seydou et Moussa du Sénégal jusqu'en Italie.

Officiellement une coproduction italo-belge. Mais en réalité, Pathé y a un rôle central (même en Italie, le logo de Pathé était montré), et on peut s'étonner que le film ne soit pas classé comme italo-franco-belge.

Bande-annonce internationale sous-titrée en anglais


(pour l'anecdote, dans la bande-annonce italienne tout à fait identique, l'intro "X,Y & Z présentent", le nom de Pathé est retiré à la place Z.. volonté d'exclure les français visiblement, pour que ça reste italo-belge)


"Moi, Capitaine" raconte l'histoire du voyage aventureux de Seydou et Moussa, deux jeunes hommes qui quittent Dakar pour se rendre en Europe. Une Odyssée contemporaine à travers les dangers du désert, les horreurs des centres de détention en Libye et les périls de la mer.

Matteo Garrone:
"Moi Capitaine" relate le voyage épique de deux jeunes hommes du Sénégal qui traversent l'Afrique et affrontent de nombreux dangers à la poursuite d'un rêve appelé l'Europe. Nous avons commencé par écouter les témoignages réels de personnes ayant survécu à cette épreuve infernale, et nous avons décidé d'orienter la caméra depuis leur perspective afin de raconter cette odyssée contemporaine de leur point de vue. "Io Capitano" offre ainsi une sorte de contrechamp par rapport aux images que nous avons l'habitude de voir depuis notre perspective occidentale, dans le but de donner enfin la voix à ceux qui n'en ont généralement pas.

Le film sort le 4 janvier 2024 en France. Il est en salle en Italie depuis le 7 septembre.
Outre le prix à son interprète, évoqué ci-dessous, le film a remporté le Lion d'Argent de la meilleure réalisation de la 80e Mostra.




Seydou Sarr, lauréat du Prix Marcello-Mastroianni décerné à un jeune acteur émergent (jeune espoir):


(Vivement que Bolloré et C+ se tirent de ce festival, leur couverture est honteuse, "tiktokeur" quels cons.. c'était mieux sans eux, le festival n'a jamais eu besoin d'eux, il vivait très bien sans C+ et la France)

Je voulais partager deux autres discours relativement implacables, ceux de Garrone et de Holland, mais comme par hasard, Bolloré TV ne les a pas traduit, ou alors a traduit la partie qui ne gênait pas les convictions de Vincent...
Je vais donc les récupérer ces prochaines heures (je ne sais pas si je ferai la traduction mais je vais essayer)

Hugues
*: D'autant que le hasard fait que ces derniers jours notamment à Lampedusa, ils sont d'autant plus d'actualité..
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Sep 2023, 15:00

Le titre français était tout d'abord une supposition de ma part.. mais c'est bel et bien le titre français:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 15 Sep 2023, 17:03

Le Pape a rencontré l'équipe du film:



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Messagede Rainier le 16 Sep 2023, 09:18

Hugues a écrit:Le Pape a rencontré l'équipe du film:
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J'espère que l'équipe du film n'a pas assisté ensuite à une messe, sinon Mélenchon et sa bande d'idiots ne vont pas être contents !
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 16 Sep 2023, 11:20

Bon je savais pas que ça sortait aujourd'hui... Donc voici ce que j'en pense, après une quinzaine de jours de réflexion...


Pablo Larrain s'égare de plus en plus, film après film, et

Le Comte (El Conde)

ne fait pas exception.


Dans ce film, on suppose que Pinochet est en fait un vampire français royaliste qui après quelques centaines d'années de vie - notamment sous la Révolution Française - a pris le pouvoir au Chili.

L'histoire ne raconte pas tant ses crimes (un peu, son parcours jusqu'au pouvoir est raconté, et évidemment les vampires vont manger les hommes)... que l'après décès de Pinochet (un faux décès, puisque c'est un vampire).
Donc le gros du film est sur l'après-décès (et c'est pas si intéressant en fait hélas - ça aurait été plus intéressant de se concentrer sur les années de pouvoir je crois)...


Vous ne devinerez jamais qui est la narratrice du film. Même si quand je l'ai enfin vu apparaitre, 2 minutes avant qu'elle ne prononce son nom, je me suis mis à rigoler de l'idée... (parce que je l'avais reconnue). Et donc mon rire a anticipé ceux de la salle quand elle le prononça...
Vous ne devinerez non plus jamais son lien avec Pinochet.
Je pense que l'idée plaira à bon nombre du forum.

Voilà, c'est une des bonnes idées du film.. Et donc en fait si je dis ça, c'est mauvais signe pour le film, ça veut dire que c'est un film d'idée plutôt que un tout où scénario, forme, fond ne font qu'un.

Et donc, je ne sais pourquoi, le jury de la Mostra a tenu a lui décerner un prix, et le seul où ce ne paraissait pas trop un vol, c'est donc au scénario - pour ses trouvailles - qu'il l'a obtenu.


Donc, c'est raté, mais c'est amusant, ça fait passer le temps.
À voir pour la curiosité ou pour sourire un peu...

El Conde - Bande annonce sous-titrée en anglais


El Conde - Teaser sous titré en espagnol


Le Comte - Bande-annonce doublée en français


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Sep 2023, 10:31

Vous devinez c'est une relecture/un remake de quoi ? :D



Dommage que Dumont continue dans sa période loufoque. Un remake non loufoque, à la Dumont période L'Humanité/La Vie de Jésus/Hors Satan, ça aurait de la gueule.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 24 Sep 2023, 10:13

Bon il est tant de donner quelques verdicts...

Coup de Chance de Woody Allen (sortie mercredi 27 septembre)
Avec Lou de Laâge, Valérie Lemercier, Melvil Poupaud et Niels Schneider (mais aussi Grégory Gadebois, Sara Martins, Elsa Zylberstein et Guillaume de Tonquédec entre autres).


Difficile de juger un film quand l'écriture, la langue de Woody Allen, inconsciemment, compte tant dans ses films qu'elle passe ici à travers deux prismes déformants, qui nous font nous en rappeler sa qualité (justement parce qu'elle est là "absente")
Les deux prismes sont la réécriture du texte anglais en français pour les acteurs (qui eux même sans doute réécrivent quelques répliques pour les rendre plus naturelle - mais est-ce vraiment l'effet obtenu) par une plume inconnue mais dont je vais dire quelques mots.
Et le fait d'entendre du français qui n'est pas la même musique pour les oreilles (on m'opposera l'espagnol de certains films de Woody Allen, mais il n'était que partiellement la langue du film et par ailleurs même si l'on comprend la langue, il y a touojurs une différence entre sa langue maternelle et une langue exotique à son oreille)

Le premier prisme est d'autant plus déformant que visiblement le réécrivain qui a travaillé la francisation pour Allen est sans doute une plume de théâtre de Vaudeville (ou alors c'est un désir de Woody Allen qu'il a demandé à son adapteur/traducteur ? ).
J'ai craint que ce ne soit que mon impression mais en ayant discuté, notamment avec une célèbre plume suisse, qui m'a confirmé "un côté Guitry, voire Joinville", qui était loin de lui déplaire.
Moi, ça m'a destabilisé, difficile de voir des dialogues un peu réalistes dans leur déclamation (et en même temps les dialogues des Woody Allen en anglais sont loin d'être réalistes...)

Ou peut être parfois à l'opposé, pour compenser (est-ce parce que là les acteurs ont suggéré des changements) ce faux naturel, ce trop de naturel, tellement trop qu'il fait faux...

Bref il y a des incohérences, qui destabilise (mais le reste du monde ne perçoit pas ces incohérences, faut-il en tenir compte...)


Il y a d'autres défauts... Niels Schneider est dilettante, un peu désengagé, un peu mou... Bon peut être que l'écrivain qu'il joue doit être comme ça, j'en doute un peu mais qui sait, Allen incarne des personnages un peu mou parfois .. peu importe ce n'est pas un personnage important.

Mais surtout.... Pfffffiioooooouuuuu Lou de Laâge... mais quelle plaie... Quel boulet du film... Diction détestable... Minaudage constant... On croirait une actrice figurante qui veut se faire remarquer et en fait trop pour être vue à l'arrière plan.. Ouh ouh Lou t'es quasi une des actrices principales...
Jamais trop vu des films avec cette actrice (disons que je ne l'avais pas remarqué, peut être j'en ai vu...) mais ça fait peur... Woody, pourquoi ... pourquoi.. même si tu comprends pas la langue, elle en fait trop...


Jusque là on se dit que c'est pas très bien parti...

Ajoutons un scénario sans originalité, tout semble sur des rails, on comprend d'avance ce qui va dérouler de scène en scène... Même si l'histore est plaisante tout de même... Rien ne va surprendre

Bref oublions de Laâge.. oublions les étrangetés d'entre du français et la langue choisie de vaudeville... on se dit que c'est un film moyen d'Allen....

Et puis soudain, la chute du film... inattendue... Des éclats de rire partout dans la salle (et porutant les spectateurs quasi tous étrangers n'ont pas la lecture d'un français sur cette chute.. nous français elle fait rire pour une autre raison ou une raison supplémentaire, culturelle (est-ce volontaire d'Allen, connaît-il cet aspect culturel français, mystère !!! ) ..)
Et même en plus des rires des applaudissements...

Et l'ensemble en fait (en tout cas sur le plan du récit, sa force) un film qui finalement est s'approche de la hauteur d'un film comme L'Homme Irrationnel, ce qui n'est pas peu dire....

Bref, un film plein de boulet (surtout pour nous français) qui soudain se sauve extraordinairement pour être presque un très bon Allen (je le juge bien sûr comme si j'étais étranger à ma langue)

Et tout le film on croit comprendre pourquoi le film s'appelle Coup de Chance (la narration multiplie les références à la chance, l'idée est nottamment théorisée par les réflexions romanesques de l'écrivain qu'est le personnage de Niels Scheider, comme la narration de Match Point multipliait les références à la balle de tennis)... et en fait ... la fin du film donnera un autre sens au titre, donc c'est très bien écrit.


Melvil Poupaud, même si parfois il en fait légèrement trop est remarquable...
Ne vous en faites pas, on voit presque pas la mauvaise Zylberstein.. et le trop vu Guillaume de Tonquédec (ils apparaissent lors d'une ou deux conversations entre amis, bref une ou deux scènes.. )

Enfin la belle surprise c'est Valérie Lemercier, dont on se dit au départ qu'on ne va pas trop la supporter en mère soixantenaire de Lou de Laâge... Et qui finalement soudain se mue en un autre rôle (disons que son personnage prend des initiatives dans le film qui le sorte un peu du rôle de mère pour en faire un engrenage important) alors qu'elle est au début du film employée un peu idiotement pour son âge et non ses qualités comiques, ce qui est dommage... Et finalement elle est excellente dans le film Valérie Lemercier (oui passons sur les textes encore une fois).

On pourait dire autre chose qui compare le film à L'Homme Irrationnel mais je le garde en réserve... pour ne rien éventer...



Bref, étonnamement plein de défaut et malgré tout allez le voir c'est une belle surprise...



(Et l'étonnage de Storaro n'est pas catastrophique au contraire de l'horreur qu'il est dans la bande-annonce Youtube)


Allez pour la route, pour vous préparer...

Je-joue-mal-je-dictionne-mal-et-minaude rencontre Je-suis-pas-super-investi-dans-mon-rôle, et on y croit pas fort fort...


On y croit toujours pas, cancellez Lou de Laâge !!!


Arrête Lou, on arrive même pas à voir que Valérie est plutôt juste en fait (on le voit que quand elle prend ses initiatives et que Lou n'est plus à ses côtés)...


(ahahah j'ai écrit avant de revoir la scène.. mais on dirait que de Laâge, est en train de jouer une scène de Molière où elle doit sortir une réplique du tac au tac (un dialogue à couteau tiré quoi) alors que non.... elle est pas du tout dans le ton .... :D Mais donc en fait l'héroine du film c'est Lemercier - même si on le sait pas pendant longtemps - donc on s'en fiche en fait)

Voilà, vous savez ce qui va pas dans le film, vous êtes prêt à voir ce qui va plutôt très très très bien... maintenant.

Hugues

PS: Ah et vous avez vu le nom de famille de Jean (Melvil Poupaud) et donc de Fanny (Lou de Laâge) ? :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 24 Sep 2023, 10:47

Lou de Laâge est à chier.
J'ai été surpris de la voir engagée sur ce film, et ce que tu en dis ne m'étonne pas.
Oh bordel il va falloir passer outre...
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 24 Sep 2023, 13:11

Bon pour celui-là, on va prendr beaucoup moins de temps...

DogMan de Luc Besson (sortie, aussi, le 27 septembre).
Avec Caleb Landry Jones, Jojo T. Gibbs, Christopher Denham (et parmi les rôles très très secondaires une apparition de la pauvre Marisa Berenson, complètement perdue ici)

À ne pas confondre avec Dogman de Matteo Garrone (je le dis parce que pour Moi, Capitaine de Matteo Garrone, ils écrivent sur l'affiche "Par le réalisateur de Gomorra et Dogman" ... peut être qu'ils vont se raviser...)



Que dire... Est-ce un meilleur film que d'habitude pour Besson.. peut-être... Peut-être...
Mais sans certitude... disons que distinguer les échelles de médiocrité c'est plus difficile que distinguer celles d'excellence. Donc je vois flou pitet qui c'est ...

Donc peutêtre que ce film est plus honorable que d'habitude.. (en fait non je me dis, mais bon )

Que dire... monsieur Besson est persuadé de faire un chef d'oeuvre à ses yeux (déjà dans Lucy on sentait qu'il avait cette certitude complètement conne)...

Son grand oeuvre ou je ne sais quoi.. "regardez j'suis devenu un auteur"... alors il multiplie les allusions (regarder j'ai des références)

Seulement un auteur si il fait des allusions, ou bien c'est invonlontairement, inconsciemment (et donc légèrement suggéré), ou bien si c'est volontaire c'est tout en nuance.. ici c'est pas des allusions, c'est balourd....

Aucune confiance dans l'intelligence du spectateur.. tout est surligné... la musique pour faire peur, la musique pour dire attention il va se passer quelque chose.. la musique pour dire c'est émouvant...
Attention je vais faire du symbolisme alors je vais faire un truc super surligné pour que tout le monde comprenne mon symbolisme... (rolalal l'ombre fait une [...] ... )

Oh et puis comme les critiques vont dire que je fias un grand film ( non non Luc.. même le mauvais gout critique ne le pense pas) bah je mets des scènes "que je veux" mémorables (émotion, tout ça.. rolalala ... symbolisme... film à message rolalala..) pour encore dire "rolalala, j'ai mis même une cerise sur le gateau..., j'ajoute mon numéro d'acteur pour refiler une statuette à mon copain Caleb alors que bon c'est nul à chier..."

Alors je n'éventerai rien, sinon que je vous propose cette bande annonce:

Joker 2: Miranda Tate's Villain Origin Story (2022) de Luc Besson



Oups pardon je me suis trompé*...

Dogman (2022) de Luc Besson


(Donc en résumé si c'était pas clair... c'est aussi pire que d'habitude, c'est fait à la truelle... mais une truelle qui se rêve exceptionnelle.. )

Hugues (bravo aux chiens et leurs dresseurs quand même, je suis gentil quand je veux vous voyez! )

*: oui c'est ma blague préférée sur le film, j'arrête pas de la faire... vous la comprendrez encore mieux après vous l'être infligé...
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 24 Sep 2023, 17:17

TU A ETAIS VOIRE LE LUC BESSON TU COSSIONNE LE VIOLS !!!@
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 28 Sep 2023, 11:05

Ah...

Pas vu que ça sortait ces jours ci (aujourd'hui ou hier? plus tôt ?)

La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar de Wes Anderson, d'après Roald Dahl
Avec (seulement), Benedict Cumberbatch, Ralph Fiennes, Dev Patel, Ben Kingsley, Rupert Friend, et Richard Ayoade
(personne de plus.. et pourtant il y a bien plus de personnages :gratte: )

Mais donc en vitesse, par rapport aux précédents films du cinéaste, celui là est bien au dessus.

Et en plus c'est assez court (moins de 40 minutes), il y a des trouvailles assez formidables dans la mise en scène...
Vous n'avez aucune excuse pour pas le voir donc...





Hugues

(bon ce serait mieux sur l'écran d'une salle de cinéma.. moi j'l'ai vu au cinéma lalalère )
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 28 Sep 2023, 11:39

Je sais pas comment est la VF, mais si elle est aussi mauvaise que dans le BA c'est super ennuyeux... (je parle pas des voix, elles sont très bien, je parle de la direction d'acteur).

Le fait que le ton change, et qu'il qu'il n'y ait pas un dixième de seconde entre les mots prononcés des perosnnages et la narration est très important dans le film.
La VF dans la bande-annonce ne change ni le ton, ni ne se presse de faire intervenir la narration extrêmement après les mots prononcés. Quelque chose est perdu, de très important dans le film.

Si c'est ainsi voyez le en VO avec des sous-titres, plutôt qu'en VF.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Garion le 29 Sep 2023, 21:04

J'ai bien aimé "Le menu". Je regarde rarement ce genre film, mais j'apprécie tellement Ralph Fiennes ...
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 30 Sep 2023, 12:52

Ouais_supère a écrit:TU A ETAIS VOIRE LE LUC BESSON TU COSSIONNE LE VIOLS !!!@


Poussés au désespoir, ils sortent une deuxième bande-annonce (en partenariat avec les spécialistes du bon gout de BFMTV - j'imagine qu'ils leur ont laissé une exclusivité ou autre):



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 30 Sep 2023, 13:19

Garion a écrit:J'ai bien aimé "Le menu". Je regarde rarement ce genre film, mais j'apprécie tellement Ralph Fiennes ...


Moi aussi !

J'ai regardé "la Liste de Schindler" récemment à la TV, il crève littéralement l'écran ! Alors que le "gentil" Liam Neeson est plutôt fade.
C'est Hitchcock, je crois, qui disait quelque chose comme ça : "pour qu'un film soit réussi, il faut que le méchant soit réussi"

Fiennes est aussi excellent dans "Bons baisers de Bruges" !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Garion le 30 Sep 2023, 22:40

Oui, j'ai adoré Bon baisés de Bruges aussi ! (et tous les acteurs étaient excellents)
Et pour moi un de ses meilleurs rôles de Ralph, c'est dans "Le Grand Budapest Hôtel"
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 03 Oct 2023, 14:37

Hugues a écrit:Ah...

Pas vu que ça sortait ces jours ci (aujourd'hui ou hier? plus tôt ?)

La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar de Wes Anderson, d'après Roald Dahl
Avec (seulement), Benedict Cumberbatch, Ralph Fiennes, Dev Patel, Ben Kingsley, Rupert Friend, et Richard Ayoade
(personne de plus.. et pourtant il y a bien plus de personnages :gratte: )

Mais donc en vitesse, par rapport aux précédents films du cinéaste, celui là est bien au dessus.

Et en plus c'est assez court (moins de 40 minutes), il y a des trouvailles assez formidables dans la mise en scène...
Vous n'avez aucune excuse pour pas le voir donc...





Hugues

(bon ce serait mieux sur l'écran d'une salle de cinéma.. moi j'l'ai vu au cinéma lalalère )


Vu, très sympa.

J'ai cru comprendre qu'il y avait 3 autres "épisodes", je vais regarder ça.

Et je vois tout à fait ce que tu veux dire concernant le débit des personnages, ce serait dommage de perdre ça (je n'ai pas vu la VF) parce que ça fait partie de la mise en scène.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 03 Oct 2023, 19:58

Le nouveau film d'un génie.


L'ultime bande originale de Ryuichi Sakamoto.



Prix du Scénario du 76e festival de Cannes.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 03 Oct 2023, 20:35

Incroyable, mais vrai: mieux encore... je ne m'attendais pas à ce que la bande-annonce existe enfin...

Vous ne verrez pas de meilleur film cette année.

Déménagement (お引越し, Ohikkoshi) (1993) de Shinji Somai, géant oublié, immense.



Hugues, le mois dernier a écrit:C'est un choc pour moi, une chute à la renverse. Qu'un tel film existe et que Cannes en 1993 ne l'ait mis que dans Un certain regard, le condamnant à l'oubli à jamais, alors qu'il était forcément au Palmarès si en Compétition.

C'est entre Koreeda avant Koreeda, et Tarkovski et Angelopoulos sur certaines parties du film (voir une inspiration malickienne sur une séquence particulière)

Et, maintenant le film est splendide, on dirait qu'il a été tourné hier, d'autant plus que le Japon a peu changé en 30 ans .. Difficile de croire qu'il est de 1993. (Par exemple aussi splendides soient ils restaurés, les Kieslowski sont marqués de la France ou la Pologne des années 90 - et 80.pour les moins reputés.. mais pas là... Rien n'est inscrit dans le passé)

Voilà j'y allais pour passer les deux heures.. et c'est un film oublié qui se révèle...

Drôle de manière dont je l'ai regardé... Je devais lire un sous titre sur 6 lors de la première heure.. 2 sur 3 dans la deuxième


Meilleur film restauré à la 80e Mostra.

// DÉMÉNAGEMENT
par Hirokazu Kore-eda, cinéaste

J'ai le sentiment que le nom de Shinji Sōmai n'est pas encore connu et reconnu des amateurs et des critiques de cinéma en dehors du Japon. J'ai notamment pu le constater lors de mes passages dans les festivals internationaux où, lorsqu'on me demande quel réalisateur japonais j'apprécie et que je cite son nom, ou bien que je cite Typhoon Club comme étant l'un de mes films japonais préférés, la réaction des spectateurs et des journalistes est sans équivoque. Pour ma génération, la découverte du nom "Sômai" est d'abord associée à l'image du réalisateur de program pictures (ndlt : films produits en masse et souvent dans une économie restreinte pour remplir les créneaux de double-programmation des salles de cinéma de l'époque) offrant des rôles à toutes nos idoles du moment. À cette période, hormis par une minorité de cinéphiles passionnés, ce nom n'était jamais évoqué, éclipsé par celui des stars en haut de l'affiche. Ce n'est que plus tard que je découvrirai que, pour ces stars, jouer dans les films de Sômai aura été l'occasion d'atteindre une qualité de jeu jamais égalée par la suite.

Déménagement est le film qui constitue une transition et un aboutissement dans la filmographie de Sômai. Bien qu'il ait un recours plus modéré aux longs plans-séquence qui sont habituellement sa marque de fabrique, il prouve plus que jamais son talent à tirer le meilleur de ses acteurs en mettant brillamment en scène l'excellent scénario de Satoko Okudera qui suit le voyage intérieur de cette petite fille. Après l'avoir vu, j'ai eu la confirmation que Shinji Sômai était le meilleur cinéaste de sa génération, ce qui le plaçait d'emblée comme étant l'unique réalisateur vivant que j'espérais rattraper.

Si je devais raconter une seule anecdote personnelle, je dirais qu'après le décès prématuré de Sômai, l'un des producteurs de Déménagement, Masahiro Yasuda, est devenu le producteur de mes tout premiers films.

Et bien qu'il ne s'agisse que d'un lien indirect, j'ai l'impression que par l'intermédiaire de M. Yasuda, Shinji Sômai et moi sommes devenus comme deux demi-frères nés de mères différentes.
Je suis convaincu qu'au même titre que d'autres cinéastes de sa génération comme Edward Yang, Hou Hsiao-hsien ou Takeshi Kitano, le nom de Shinji Sômai mérite aujourd'hui, plus que jamais, d'être redécouvert.


// « LE MONDE NE CONNAÎT PAS SÔMAI »
par Ryusuke Hamaguchi, cinéaste

« Le monde ne connaît pas Sōmai. » Tel était le slogan qui accompagnait l’ouvrage Yomigaeru Sōmai Shinji (Shinji Sōmai Renaissance) paru en 2011, soit dix ans après sa mort (livre auquel j’ai moi-même contribué). Maintenant que dix années supplémentaires ont passé, le monde a-t-il enfin rencontrer Shinji Sōmai ? Oui et non. Bien sûr, plusieurs rétrospectives de ses films ont été organisées dans des festivals, qui lui ont gagné de nouveaux spectateurs. Mais il est encore loin
d’avoir obtenu la large reconnaissance qui lui revient. C’est une chose que j’ai précisément ressentie dans de nombreux pays du monde. Le monde ne connaît toujours pas Sōmai.

Depuis ses débuts en 1980, Shinji Sōmai est tenu par les cinéphiles japonais en très haute estime, de même qu’il est, disons-le, impossible pour quiconque fait aujourd’hui du cinéma au Japon de ne pas avoir Sōmai en tête. Bien sûr, on comprend sans mal que, pour qui ne connaît pas le contexte particulier du cinéma japonais des années 1980, ses premiers films contiennent une tonalité qui les rende difficiles à digérer. À cette époque où, avec le démantèlement du système de production
des grands studios, beaucoup de films ont été tournés en parasitant d’autres industries (comme la télévision ou la musique), Sômai lança sa filmographie en tournant des « films d’idol », en tablant sur la popularité des adolescentes qui en tenaient les premiers rôles (ce qui ne laisse pas d’évoquer les débuts au même moment de Hou Hsiao-hsien).

On parle souvent de « plan-séquence » ou de « plan long » pour caractériser le style particulier de Sômai pendant de cette période. Mais il n’est pas de plus grande erreur que de vouloir voir là ce qui fait de lui un authentique « auteur ». À comparer le plan long chez Sōmai à ceux des Welles, Tarkovski ou Angelopoulos, il n’en ressort rien de plus que leur rudesse ou leur grossièreté au niveau technique. Ce qui peut encore se comprendre comme la conséquence de productions
désargentées, caractéristiques du cinéma japonais des années 1980. Or, il ne s’agit pas de cela. Car ce qu’il recherche avec la plus grande application est avant tout que ce qu’on nommera « l’éclat vital » de ses interprètes. Chez lui, le plan long permet à ces jeunes femmes qu’on voyait comme des « idols » de faire éclater de l’intérieur ce cadre pour mieux s’en échapper. Le plan long n’est que le sous-produit de la profonde confiance qu’il nourrit envers la « force vitale » qui sommeille en chaque corps, soit-il celui de ses comédiens ou de ses techniciens : il n’est pas une technique de mise en scène, mais le reflet de son « attitude envers la vie ».

Projeté dans la section « Un certain regard » du festival de Cannes 1993, Déménagement est, parmi tous les films de Sōmai, celui qui représente l’instant où le « monde » et « Sōmai » sont entrés en contact. Hélas, non seulement ce film est reparti bredouille, mais il n’a pas bénéficié de la même affection des critiques pour Sonatine de Takeshi Kitano, présenté la même année dans la même section. Là encore, le monde et Sômai ont rejoué leur partition de la rencontre manquée. À
revoir le film aujourd’hui, difficile de ne pas rester incrédules. Non pas devant cette rencontre manquée (car, loin de se limiter à Sōmai, les cas sont nombreux). Mais devant Tomoko Tabata, qui joue le personnage principal. Sa faculté de mouvement, l’expression de son visage, ses yeux, tout est incroyable ; toutefois, ce qui m’envoûte le plus est sa voix. Cette voix, qui à elle seule parvient à exprimer tout son être, qui se joue des distances et de la durée comme si elle abattait toute frontière, pour toucher, et ébranler les adultes qui lui donnent la réplique, jusqu’aux spectateurs. En tant que cinéaste, qu’un être de la sorte puisse exister dans un film est à peine croyable. Les images en sont
comme autant de preuves de son énergie vitale – mais alors, la puissance de vie qui se loge là, sans doute existe-t-elle aussi en nous-mêmes, l’avons-nous seulement employée à sa juste valeur ? Tel est le genre de remises en question auquel nous sommes alors contraints. La vie, ici réinsufflée.

Aujourd’hui, sans doute Déménagement est-il le meilleur point d’entrée pour faire se rencontrer le « monde » et « Sômai ». Pour comprendre ce film, qui correspond dans sa carrière à une période de plus haut raffinement, en plus d’avoir reçu sa vitalité sous les traits de Tomoko Tabata, nul n’est besoin de rien connaître à l’histoire du cinéma japonais. Et si jamais les spectateurs, par la grâce de ce film, en venait à s’intéresser à Shinji Sōmai, je voudrais qu’ils voient ses douze autres
films. Parce qu’en chacun d’eux, s’y voient des corps, s’y entendent des voix qui surprennent. Mais soyons surpris, oui. Encore, toujours. Sinon nous n’avons pas encore vraiment rencontré Sōmai.

Sinon que nous ne connaissons toujours pas Sômai !


Inutile de dire que j'étais content en lisant Hamaguchi de découvrir que malgré l'état de fatigue, ce n'était pas une hallucination d'y avoir vu Angelopoulos ou Tarkovski.

Somai est mort il y a longtemps déjà, emporté bien jeune par un cancer. Contrairement à Cimino, il ne saura donc jamais qu'il est en voie d'être réhabilité. Mais il mérite que chacun découvre quel humble géant il était.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Oct 2023, 22:19

Je crois que ça sort demain.
Ou peut-être aujourd'hui (je ne sais pas je ne suis pas abonné).

L'ultime film de William Friedkin.

Et un très bon film.

The Caine Mutiny Court Martial (je ne sais pas le titre français, encore une fois je ne suis pas abonné)




Formidable huis clos avec une direction d'acteur si géniale qu'il arrive à rendre Kiefer Sutherland très bon, ce qui n'est pas un mince exploit.
Jason Clarke non plus (bien meilleur acteur de Sutherland, mais pas un génie non plus) n'est pas ridicule non plus, grâce à Friedkin.

Bref, c'est un formidable adieu, Friedkin n'aura pas pu présenter son film lui même. Mais il vaut le détour.

C'est sur Paramount Plus en Europe (et un peu partout dans le monde). Et ShowTime et Paramount Plus aux USA.
Ce devait être initialement juste un téléfilm, et puis finalement au fur et à mesure un peu plus de moyen ont été donné et c'est devenu un vrai film (même si il n'est qu'en streaming, sauf dans quelques rares salles aux USA, à Venise et Toronto).

Comme dans presque toute la carrière de Friedkin, il s'agit encore de faire sentir la fine ligne qui sépare le bien du mal. Et le film est un parfait funambule sur cette ligne.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Oct 2023, 18:26

Hugues a écrit:Comme prévu ils ont publié la bande annonce au même moment dans plein de pays.

Je vous mets la belgo-neerlandaise comme ça il y a le sous titre français.




Bande annonce assez décevante en regard du film.. c'est comme si à la fois ils ne savaient pas par quel bout prendre le film et aussi comme si ils craignaient de trop en montrer...

D'un regard extérieur, la BA vous donne envie de voir le film? (Parce qu'il le mérite)

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 25 Oct 2023, 13:22

Ca sort aujourd'hui, et pour une fois, même mon cinéma (dont c'est le seule défaut habituellement) fait venir cette ressortie!
Je vais pouvoir le revoir moins de deux mois après..

Le meilleur service que vous puissiez vous offrir cette année:

Hugues a écrit:Incroyable, mais vrai: mieux encore... je ne m'attendais pas à ce que la bande-annonce existe enfin...

Vous ne verrez pas de meilleur film cette année.

Déménagement (お引越し, Ohikkoshi) (1993) de Shinji Somai, géant oublié, immense.



Hugues, le mois dernier a écrit:C'est un choc pour moi, une chute à la renverse. Qu'un tel film existe et que Cannes en 1993 ne l'ait mis que dans Un certain regard, le condamnant à l'oubli à jamais, alors qu'il était forcément au Palmarès si en Compétition.

C'est entre Koreeda avant Koreeda, et Tarkovski et Angelopoulos sur certaines parties du film (voir une inspiration malickienne sur une séquence particulière)

Et, maintenant le film est splendide, on dirait qu'il a été tourné hier, d'autant plus que le Japon a peu changé en 30 ans .. Difficile de croire qu'il est de 1993. (Par exemple aussi splendides soient ils restaurés, les Kieslowski sont marqués de la France ou la Pologne des années 90 - et 80.pour les moins reputés.. mais pas là... Rien n'est inscrit dans le passé)

Voilà j'y allais pour passer les deux heures.. et c'est un film oublié qui se révèle...

Drôle de manière dont je l'ai regardé... Je devais lire un sous titre sur 6 lors de la première heure.. 2 sur 3 dans la deuxième


Meilleur film restauré à la 80e Mostra.

// DÉMÉNAGEMENT
par Hirokazu Kore-eda, cinéaste

J'ai le sentiment que le nom de Shinji Sōmai n'est pas encore connu et reconnu des amateurs et des critiques de cinéma en dehors du Japon. J'ai notamment pu le constater lors de mes passages dans les festivals internationaux où, lorsqu'on me demande quel réalisateur japonais j'apprécie et que je cite son nom, ou bien que je cite Typhoon Club comme étant l'un de mes films japonais préférés, la réaction des spectateurs et des journalistes est sans équivoque. Pour ma génération, la découverte du nom "Sômai" est d'abord associée à l'image du réalisateur de program pictures (ndlt : films produits en masse et souvent dans une économie restreinte pour remplir les créneaux de double-programmation des salles de cinéma de l'époque) offrant des rôles à toutes nos idoles du moment. À cette période, hormis par une minorité de cinéphiles passionnés, ce nom n'était jamais évoqué, éclipsé par celui des stars en haut de l'affiche. Ce n'est que plus tard que je découvrirai que, pour ces stars, jouer dans les films de Sômai aura été l'occasion d'atteindre une qualité de jeu jamais égalée par la suite.

Déménagement est le film qui constitue une transition et un aboutissement dans la filmographie de Sômai. Bien qu'il ait un recours plus modéré aux longs plans-séquence qui sont habituellement sa marque de fabrique, il prouve plus que jamais son talent à tirer le meilleur de ses acteurs en mettant brillamment en scène l'excellent scénario de Satoko Okudera qui suit le voyage intérieur de cette petite fille. Après l'avoir vu, j'ai eu la confirmation que Shinji Sômai était le meilleur cinéaste de sa génération, ce qui le plaçait d'emblée comme étant l'unique réalisateur vivant que j'espérais rattraper.

Si je devais raconter une seule anecdote personnelle, je dirais qu'après le décès prématuré de Sômai, l'un des producteurs de Déménagement, Masahiro Yasuda, est devenu le producteur de mes tout premiers films.

Et bien qu'il ne s'agisse que d'un lien indirect, j'ai l'impression que par l'intermédiaire de M. Yasuda, Shinji Sômai et moi sommes devenus comme deux demi-frères nés de mères différentes.
Je suis convaincu qu'au même titre que d'autres cinéastes de sa génération comme Edward Yang, Hou Hsiao-hsien ou Takeshi Kitano, le nom de Shinji Sômai mérite aujourd'hui, plus que jamais, d'être redécouvert.


// « LE MONDE NE CONNAÎT PAS SÔMAI »
par Ryusuke Hamaguchi, cinéaste

« Le monde ne connaît pas Sōmai. » Tel était le slogan qui accompagnait l’ouvrage Yomigaeru Sōmai Shinji (Shinji Sōmai Renaissance) paru en 2011, soit dix ans après sa mort (livre auquel j’ai moi-même contribué). Maintenant que dix années supplémentaires ont passé, le monde a-t-il enfin rencontrer Shinji Sōmai ? Oui et non. Bien sûr, plusieurs rétrospectives de ses films ont été organisées dans des festivals, qui lui ont gagné de nouveaux spectateurs. Mais il est encore loin
d’avoir obtenu la large reconnaissance qui lui revient. C’est une chose que j’ai précisément ressentie dans de nombreux pays du monde. Le monde ne connaît toujours pas Sōmai.

Depuis ses débuts en 1980, Shinji Sōmai est tenu par les cinéphiles japonais en très haute estime, de même qu’il est, disons-le, impossible pour quiconque fait aujourd’hui du cinéma au Japon de ne pas avoir Sōmai en tête. Bien sûr, on comprend sans mal que, pour qui ne connaît pas le contexte particulier du cinéma japonais des années 1980, ses premiers films contiennent une tonalité qui les rende difficiles à digérer. À cette époque où, avec le démantèlement du système de production
des grands studios, beaucoup de films ont été tournés en parasitant d’autres industries (comme la télévision ou la musique), Sômai lança sa filmographie en tournant des « films d’idol », en tablant sur la popularité des adolescentes qui en tenaient les premiers rôles (ce qui ne laisse pas d’évoquer les débuts au même moment de Hou Hsiao-hsien).

On parle souvent de « plan-séquence » ou de « plan long » pour caractériser le style particulier de Sômai pendant de cette période. Mais il n’est pas de plus grande erreur que de vouloir voir là ce qui fait de lui un authentique « auteur ». À comparer le plan long chez Sōmai à ceux des Welles, Tarkovski ou Angelopoulos, il n’en ressort rien de plus que leur rudesse ou leur grossièreté au niveau technique. Ce qui peut encore se comprendre comme la conséquence de productions
désargentées, caractéristiques du cinéma japonais des années 1980. Or, il ne s’agit pas de cela. Car ce qu’il recherche avec la plus grande application est avant tout que ce qu’on nommera « l’éclat vital » de ses interprètes. Chez lui, le plan long permet à ces jeunes femmes qu’on voyait comme des « idols » de faire éclater de l’intérieur ce cadre pour mieux s’en échapper. Le plan long n’est que le sous-produit de la profonde confiance qu’il nourrit envers la « force vitale » qui sommeille en chaque corps, soit-il celui de ses comédiens ou de ses techniciens : il n’est pas une technique de mise en scène, mais le reflet de son « attitude envers la vie ».

Projeté dans la section « Un certain regard » du festival de Cannes 1993, Déménagement est, parmi tous les films de Sōmai, celui qui représente l’instant où le « monde » et « Sōmai » sont entrés en contact. Hélas, non seulement ce film est reparti bredouille, mais il n’a pas bénéficié de la même affection des critiques pour Sonatine de Takeshi Kitano, présenté la même année dans la même section. Là encore, le monde et Sômai ont rejoué leur partition de la rencontre manquée. À
revoir le film aujourd’hui, difficile de ne pas rester incrédules. Non pas devant cette rencontre manquée (car, loin de se limiter à Sōmai, les cas sont nombreux). Mais devant Tomoko Tabata, qui joue le personnage principal. Sa faculté de mouvement, l’expression de son visage, ses yeux, tout est incroyable ; toutefois, ce qui m’envoûte le plus est sa voix. Cette voix, qui à elle seule parvient à exprimer tout son être, qui se joue des distances et de la durée comme si elle abattait toute frontière, pour toucher, et ébranler les adultes qui lui donnent la réplique, jusqu’aux spectateurs. En tant que cinéaste, qu’un être de la sorte puisse exister dans un film est à peine croyable. Les images en sont
comme autant de preuves de son énergie vitale – mais alors, la puissance de vie qui se loge là, sans doute existe-t-elle aussi en nous-mêmes, l’avons-nous seulement employée à sa juste valeur ? Tel est le genre de remises en question auquel nous sommes alors contraints. La vie, ici réinsufflée.

Aujourd’hui, sans doute Déménagement est-il le meilleur point d’entrée pour faire se rencontrer le « monde » et « Sômai ». Pour comprendre ce film, qui correspond dans sa carrière à une période de plus haut raffinement, en plus d’avoir reçu sa vitalité sous les traits de Tomoko Tabata, nul n’est besoin de rien connaître à l’histoire du cinéma japonais. Et si jamais les spectateurs, par la grâce de ce film, en venait à s’intéresser à Shinji Sōmai, je voudrais qu’ils voient ses douze autres
films. Parce qu’en chacun d’eux, s’y voient des corps, s’y entendent des voix qui surprennent. Mais soyons surpris, oui. Encore, toujours. Sinon nous n’avons pas encore vraiment rencontré Sōmai.

Sinon que nous ne connaissons toujours pas Sômai !


Inutile de dire que j'étais content en lisant Hamaguchi de découvrir que malgré l'état de fatigue, ce n'était pas une hallucination d'y avoir vu Angelopoulos ou Tarkovski.

Somai est mort il y a longtemps déjà, emporté bien jeune par un cancer. Contrairement à Cimino, il ne saura donc jamais qu'il est en voie d'être réhabilité. Mais il mérite que chacun découvre quel humble géant il était.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 25 Oct 2023, 13:51







Et Kore-eda fera même tourner la jeune actrice à son tour quelques années plus tard:



D'ailleurs juste avant de poster ce message, je trouve cet extrait ou en plus du texte (et du texte de Hamaguchi) que j'ai partagé il y a quelques semaies, Kore-eda s'exprime sur le film.
Par contre visiblement ils ont récupéré je ne sais quel copie 35mm ou vieux telecine d'époque (ou une VHS? ) pour montrer un extrait, car évidemment la restauration n'a rien à voir en terme d'image et de son avec ce qui est diffusé.

Car si il n'y aura pas de plus grand film cette année, je doute aussi qu'il y en ait un plus beau.



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 27 Oct 2023, 00:02

Le meilleur film de Quentin Dupieux ??
Le meilleur film de Quentin Dupieux !




Synopsis français:
Une journaliste française rencontre Salvador DALÍ à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

Synopsis international:
Une jeune journaliste française rencontre Salvador Dalí à plusieurs reprises pour un projet de film documentaire dont le tournage ne démarre jamais...


Les deux meilleurs Daaaaaali sur les six c'est quand même Edouard Baer et Jonathan Cohen, juste devant Gilles Lellouche.

L'introduction de Baer est monumentale de dalisme et d'absurdité. 10/12 bonnes minutes totalement interminable d'absurdité, comme on en rêvait (alors non c'est pas dû à une impro de Baer, c'est du à une idée de Dupieux l'interminabilité d'absurdité)
(Et l'alternance des Dali est aléatoire, donc Baer est un peu partout dans le film, pas qu'au début je vous ai donc rien divulgaché...)




C'est exactement à ce moment là que je me suis réveillé... Et je me suis dit que je me devais de vous raconter ce rêve teaser.

Hugues (rolalala des films super chiants hein!)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 27 Oct 2023, 14:54

Hugues a écrit:(Voilà qu'arrive le post auquel j'avais dit tenir beaucoup, et espérer le faire prochainement sans dire de quoi il s'agissait)


Quand m'est venue l'intention de faire ce message, c'était parce que je croyais à quelque chose de différent de la réalité découverte par la suite... Mais enfin la réalité découverte ne change pas grand chose (un peu quand même), le message n'a pas de raison de ne pas exister.

Voici le plus grand film ukrainien de l'histoire du cinéma. Et ce n'est même pas seulement le plus grand film ukrainien mais c'est surement un des dix ou vingt films les plus importants de l'histoire du cinéma (même chez les moins certains de cela, le film est dans les 100).

C'est le sentiment des Ukrainiens eux même (tant des critiques ukrainiens que de simples spectateurs l'ont choisi dans des sondages du Centre Dovjenko de Kiev, l'équivalent à la fois de la Cinémathèque et du CNC en France - le centre Dovjenko est ce en quoi se sont muées les Productions Dovjenko (soviétiques) après la disparition de l'URSS, Productions qui n'étaient pas dirigée ou la propriété de Dovjenko, mort bien avant, mais qui étaient un hommage qui lui était rendu, en lui faisant porter le nom de cet organisme d'état, déjà sous l'URSS). Le film est justement une Production Dovjenko. Le Centre du même nom est donc à la fois le détenteur des droits et le conservateur des matériaux originaux ou aussi proches de l'original que possible)

A ceux qui verraient une manifestation de chauvinisme, le paradoxe est que le plus grand film ukrainien n'est pas l'oeuvre d'un Ukrainien.
C'est l'oeuvre d'un Arménien. "Tutut Hugues, soviétique". Non Arménien parce qu'il se considérait comme tel, et considérait le film dont je vais vous parler comme un film ukrainien, puisqu'il l'est entièrement sauf par son auteur.

Sergueï Paradjanov de toute façon, comme Sayat Nova se considérait presque tout autant Georgien ou Azéri, il n'y a qu'à découvrir les films qu'il a fait pour le comprendre. Et sans être ukrainien, sans se sentir non plus ukrainien, il avait capté l'essence de l'ukranité.


Ce film, par ailleurs présent, pour souvenir dans les 20 films de Silverwitch, d'une DVDthèque idéale. c'est

Les Chevaux de Feu de Sergueï Paradjanov


Hé non, ce n'est donc pas, un film russe qui parlerait russe comme trop longtemps cela fut cru (encore sans doute il y a une dizaine ou quinzaine d'années) par tant de gens qui admiraient pourtant le film. Sans doute cela tient à l'égalité faite dans l'esprit entre soviétique et russe.

Les Chevaux de Feu, ou pour être fidèle au titre original ukrainien (et au titre russe d'ailleurs) Les Ombres des Ancêtres Oubliés

(l'usage des Chevaux n'est pas limité qu'à la France, il a eu ce titre en beaucoup de pays, mais d'autres ont respecté l'esprit du titre d'origine).



Si j'avais voulu en parler, c'est que j'ai découvert par hasard que le film est visible en VOD à un prix ridicule (pour une disponibilité d'une semaine ) sur Takflix , plateforme de diffusion mondiale de la culture cinématographique ukrainienne (que j'ai découverte à cette occasion), avec des sous-titres en anglais.

https://takflix.com/en/films/tini-zabutykh-predkiv

Les fonds recueillis auront deux usages:
- terminer la restauration de ce film et d'autres films par le Centre Dovjenko (50% des fonds sur Takflix vont aux ayant droits et cinéastes, ici le Centre Dovjenko)
- une autre part (10%) est reversée aux orphelins de guerre et aux blessés de guerre (militaires et civils)


Justement, quand je désirais en parler, je m'étais interrogé. Etait-ce la restauration en préparation, qui était mise à disposition sur ce titre, restauration dont j'ai vu début septembre un work in progress ( dans l'état où je l'ai vu, aucune réparation n'a été faite, par contre le film est entièrement numérisé et stabilisé, cela a été réalisé en Pologne en 2023 à partir de matériel récemment retrouvés que l'ont croyait perdu - les précédentes télécinésation / numérisatoin avait eu lieu avec des copies plus ou moins lointaines des originaux )
Entre un film non réparé, et une vieille restauration difficile de faire la différence, les états peuvent ressembler (une novuelle restauration, achevée, non, forcément cela se voit) alors j'avais enquêté (c'est notamment ainsi que j'ai découvert le rôle de la Pologne dans la numérisation du film)
Eh bien non, c'est sans doute la restauration de 2015, à partir d'éléments plus abimés (et avec des réparatoins mais bien moins donc que ce que va connîatre la restauration digne de ce nom qui est en cours, qui va remettre le film totalement à neuf), restauration qui vaut toujours mieux que les vieux télécinés (ou vieille copies 35 mm) auquel on a accès en Europe du film (je pense notamment à une projection il y a moins d'une semaine à Paris qui utilisait une copie bien abimée)
J'ai été égaré par le fait que cette bande-annonce est une bande-annonce créée en 2022 (en mai, pour la réouverture des cinémas ukrainiens - enfin réouverture, à condition qu'il n'y ait pas une alerte aérienne auquel cas l'obligation est faite de sortir en plein film sans que la séance ne reprenne - et la séance est remboursée.. je crois qu'en mai 2022, ces alertes étaient encore plus intenses qu'elles ne le sont aujorud'hui... - car elles le sont encore )
Une bande annonce qui évoquait une restauration récente, jamais présentée dans les cinémas ukrainiens. En fait c'était celle de 2015. Cela aurait pu être celle en cours, présenter le travail en cours, mais ce n'est pas le cas.
Le fait que les parrains publics et privés de cette restauration (présent dans la bande-annonce d'ialleurs ) soient les mêmes en 2015 qu'en 2023 ajoutait à la confusion.

C'est la même bande-annonce que pour cette sortie de mai 2022 qui est d'ailleurs réutilisée sur Takflix. Ainsi que la même affiche.

Image

(Sortie dont la première d'ailleurs avait lieu, coïncidence, dans mon cinéma préféré, là bas)

Synopsis ukrainien:
Le jeune houtsoule Ivanko Palichuk est témoin de la mort de son père lors d'une dispute avec un homme de la famille ennemie des Gutenyuk. Pendant ces événements, Ivanko fait la connaissance de Marichka, la fille du meurtrier de son père, lui donne une gifle et jette son fichu dans la rivière. Cependant, au lieu d'une hostilité, une amitié naît entre eux.

Ivan et Marichka grandissent et passent beaucoup de temps ensemble, tombant amoureux l'un de l'autre. Ivan part travailler comme saisonnier sur les pâturages, avec l'intention de revenir en hiver pour épouser Marichka. Cependant, Marichka meurt soudainement. Ivan se marie avec une autre femme, mais continue de pleurer la perte de Marichka.


Synopsis international:
Dans les montagnes des Carpates en Ukraine au XIXe siècle, l'amour, la haine, la vie et la mort parmi le peuple Houtsoul sont tels qu'ils ont toujours été depuis le commencement du temps. Le jeune Houtsoul Ivanko Paliychuk est témoin de la mort de son père lors d'une altercation avec un homme de la famille ennemie des Gutenyuk. Au cours de ces événements, Ivan rencontre Marichka, la fille du meurtrier de son père.

Ivan et Marichka grandissent, passent beaucoup de temps ensemble et tombent amoureux l'un de l'autre. Ivan part travailler dans les pâturages, prévoyant de revenir avant l'hiver pour épouser Marichka. Cependant, Marichka meurt soudainement. Ivan se marie avec une autre femme, mais il continue de désirer Marichka.


Tout cela est avant que le rêve et la magie se mêlent à la réalité.


Le film est l'adaptation d'un roman, et cette adaptation est l'idée de Productions Dovjenko (chose paradoxale, quand on sait combien à cette époque on voulait taire dans le cinéma soviétique ce qu'on considérait comme des régionalisme, en réalité de véritables nationalismes... Paradjanov en sait quelque chose lui qui fut tant de fois censuré pour cette raison même).
Même si ce n'est pas son idée, Paradjanov va se l'approprier comme si c'était la sienne.. on retrouve tout le grand cinéaste qu'il est en train de devenir
(jusqu'au début des années 60 il était resté dans des thèmes et surtout dans un style assez académique et c'est comme si avec les années 60 il décidait de se libérer de ses chaines pour exprimer sa véritable personnalité)

Ce sont donc des Ukrainiens (même si parfois les hongrois ou slovaques revendiquent les Houtsoules, comme faisant partie de leurs peuples pour y inscrire des revendications, mais le dialecte houtsoule est bien un dialecte de la langue ukrainienne), et en même temps ce n'est pas universellement ukrainien, même pas universel non plus à l'Ouest de l'Ukraine. C'est une reconstitution merveilleuse et extrêmement bien documentée - aidés de témoignages au moment du tournage du témoignage de personnes très agées - de traditions qui ne sont pas propres à l'Ukraine, mais bien à cette partie de l'Ukraine habitée par les Houtsoules, traditions d'autres siècles, le XIXè et avant sans doute, qui ont pratiquement de nos jours toutes disparues.

Le film a en plus des couleurs incroyables (et quand la restauration sera achevée, les couleurs seront encore plus renversantes, sans aucun doute), et je crois que vous pouvez le percevoir sur certains plans, rien que sur le travail de la caméra, il est digne de certaines merveilleuses réalisation et exploit du couple réalisateur/chef opérateur immense qu'étaient Mikhaïl Kalatozov et Sergueï Ouroussevski (Kalatozichvili est en réalité georgien d'ailleurs), dont on a déjà parlé tant de fois ici depuis vingt ans.


Extrait d'un beau texte sur le film dont je vous épargne quelques passages qui nuirait à sa bonne découverte:

[...]

Une chose surprend dans ce film, les expressions des visages. Ils grimacent tous, peu se parlent, ils communiquent dans une danse du crabe. Sans arriver à se croiser, ni se toucher. Pour montrer l’émotion des personnages à l’écran, la nature servira de témoin. Quand Marichka pleure la pluie tombe. Quand [...], les arbres se retrouvent dénudés de leurs feuilles, dans cette forêt qui rayonnait tant au temps de leur amour. Et du feu, il ne reste que des cendres.

Les images frôlent l’obsession à force de répétition, elles s’enchaînent, frénétiquement, comme dans les scènes de rituels, de danses, de chants. La mobilité de la caméra sert à habituer l’œil du spectateur au tableau qui se déroule sous ses yeux. Les paysages sont balayés à une vitesse vertigineuse, ne laissent pas le temps de la description. Les contreplongées abondent, donne tant aux arbres une dimension effrayante qu’une grandeur à nos héros. Sergueï Paradjanov nous invite progressivement à rentrer dans son univers, à tourbillonner ensemble, dans une même euphorie dionysiaque, surréaliste, ponctuée par une musique étrange, où des cors à trombe signalent à tue-tête un événement dramatique et ce son vient s’échelonner dans les plans suivants, comme un terrible et angoissant écho de la mort.

La caméra joue plusieurs rôles, devient notre complice. Quand une grave nouvelle arrive, la caméra s’avance, fiévreuse, rapide, comme un personnage qui court apprendre une nouvelle : un zoom violent en avant. Elle peut autant devenir actrice quand le père de Maritchka assassine d’un coup de bartka (hache) son rival, le père d’Ivan. De ce coup violent surgit à l’écran une longue coulée de sang. En surimpression arrivent les chevaux de feu. [...]

Un véritable tableau

Les décors rivalisent de couleurs, les costumes séduisent avec leurs accents surannées, les images défilent comme des tableaux. Sergueï Paradjanov avoue avoir puisé dans des palettes aux influences baroques et avoir demandé des conseils à un vieux peintre carpathe, Feder Manaïlo : « J’avais toujours été attiré par la peinture et je me suis habitué à considérer chaque cadre cinématographique comme un tableau indépendant. » déclarait-il dans un entretien. Mais surtout, ce génie des couleurs provient de l’admirable travail de Youriï Illienko.

« À présent, Les Chevaux de feu représente pour moi un monde qu’il est indispensable d’abandonner » déclara-t-il, en 1966. Dans ce monde, la religion veille au grain, comme la mort, présente dès la première scène. Les scènes sabbatiques tournent en rond, à 360°, comme les scènes d’amour entre Ivan et Maritchka. L’une effraie, l’autre émeut. Les hommes portent leur croix, seuls, dans l’ignorance de tous. Finalement, Ivan se diabolise, car « le diable est en chacun de nous », nous a‑t-on dit, un peu plus tôt. Alors, malgré nous, dans ce monde, pourquoi vouloir abandonner une œuvre inclassable, sortie tout droit d’un tendre cauchemar ?



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(Cette affiche et ce titre n'ont jamais été utilisés en France. C'était une proposition de SovExport pour qui voudrait exploiter le film en France, mais finalement l'autre titre - inventé par l'exploitant ou par SovExport, mystère, toujours est-il que ce titre sera aussi repris ailleurs - fut choisi et cette affiche jamais utilisée)

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(Ressortie de 2012 ou 2013, sur une copie fatiguée et ancienne - mais l'exploitant fera faillite avant que le film n'atteigne les cinémas de Province qui désirait le montrer)


Un autre film de Sergueï Paradjanov dont nous avions déjà parlé, peut-être plus grand encore (et pourtant moins connu), un film georgien et arménien et azéri, au confins des cultures.
Avec de beaux mots d'une des poésie du film.
http://communaute.f1-express.fr/viewtopic.php?p=1987319#p1987319

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 30 Oct 2023, 12:06

Est-ce que "les Chevaux de feu" est visible légalement quelque part avec des sous-titres français ?

Sinon j'ai vu qu'il existait une édition DVD zone 2 qui les propose, mais puisque tu parles de restauration en cours, j'imagine que tu ne me la conseilleras pas ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 30 Oct 2023, 17:54

Je te réponds après...


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:metal

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 31 Oct 2023, 01:11

Ouais_supère a écrit:Est-ce que "les Chevaux de feu" est visible légalement quelque part avec des sous-titres français ?

Sinon j'ai vu qu'il existait une édition DVD zone 2 qui les propose, mais puisque tu parles de restauration en cours, j'imagine que tu ne me la conseilleras pas ?


C'est compliqué...

Tu as une édition DVD de 2006, chez Films Sans Frontière, qui se vend encore ... (et dont sans doute l'éditeur refait des tirages)...

Sauf que ... Films Sans Frontière et son patron Galeshka Moravioff ont pour réputation de distribuer des films dont ils n'ont pas les droits, car ils visent des films où ils savent bien que les ayant droit étrangers surveilleront pas vraiment si c'est le cas etc...

Ca va jusqu'au culot de dire au CNC qu'ils ont les droits sur tel ou tel film (dès fois que des chaines de TV voudrait les diffuser) et de vendre ces droits aux chaines de tv..
Bref il fait comme si il avait un contrat (d'ailleurs parfois il en a un, mais un qui date d'il y 20 ans jamais renouvelé, ou alors c'était un préaccord ou autre)

Il a pas fait ça que sur des films soviétiques, il a tenté de faire ça sur un Lang, un Welles aussi je crois, et des Satyajit Ray (et il récupère les masters parfois sur des commercialisations vidéos étrangères même pas faite pour le cinéma..)
Il a une page Wikipedia si ça t'intéresse (où on en apprend plus sur ses méthodes). Rechercher son nom aussi sur Google est instructif.

Bref tu peux payer le DVD Films Sans Frontière si tu veux mais bon... mais je sais même pas si ce DVD de 2006 est pas tout pourri en plus ...

Autre sortie: en 2013, il y a eu un coffret DVD Paradjanov chez Editions Montparnasse... je soupçonne que ce soit les mêmes sources vidéos pour ce films et que Moravioff ait prêté les "droits" aux Editions Montparnasse (car le coffret a vite disparu après quelques mois - edit, enfin disparu.. pas tout à fait, Editions Montparnasse le vend toujours)
Bref là tu as un éditeur plus sérieux (mais qui a aussi une sale réputation en matière de qualité vidéo.. même quand il existe de bonnes restauration qu'il utilise pas, bref c'est super connu par leurs publicités fut un temps à la tv, ces éditions, mais c'est foireux quand même), mais avec un risque que ça soit encore du recel de chose qui ne leur appartient pas, mais là ce serait malgré eux, ils sont de bonne foi.

Le distributeur Babayaga qui l'avait distribué à peu près à la même époque avait lui une chaine de droit légitime... mais bon il n'a rien édité en vidéo..

Bref l'idéal si tu le veux en français serait peut-être de prendre quand même la version de Takflix, mais de bidouiller Takflix pour qu'il lise un fichier français de sous-titre, plutôt que celui du site (je suis sûr que c'est faisable, faut que je regarde ça)

Je pense qu'on aura des éditions légales en France un jour (surotut avec la restauration), car peu à peu ce qui a été édité par FSF est réédité ailleurs et légalement (et FSF a du mal alors à dire "non mais j'ai le droit de vendre ça").
Côté VOD Takflix est légal en France en tout cas.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 31 Oct 2023, 11:40

Hugues a écrit:
Ouais_supère a écrit:Est-ce que "les Chevaux de feu" est visible légalement quelque part avec des sous-titres français ?

Sinon j'ai vu qu'il existait une édition DVD zone 2 qui les propose, mais puisque tu parles de restauration en cours, j'imagine que tu ne me la conseilleras pas ?


Tu as une édition DVD de 2006, chez Films Sans Frontière, qui se vend encore ... (et dont sans doute l'éditeur refait des tirages)...

Sauf que ... Films Sans Frontière et son patron Galeshka Moravioff ont pour réputation de distribuer des films dont ils n'ont pas les droits, car ils visent des films où ils savent bien que les ayant droit étrangers surveilleront pas vraiment si c'est le cas etc...

Hugues


C'est la version que j'ai.
En ukrainien sous titré en français (ou anglais).

J'ai vu ce film, il y a plus de 10 ans, et je ne peux pas dire qu'il m'ait laissé un souvenir inoubliable. A revoir peut être ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Nicklaus le 31 Oct 2023, 12:57

Les tuches 5 sera tourné à Dunkerque
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 31 Oct 2023, 14:15

Nicklaus a écrit:Les tuches 5 sera tourné à Dunkerque


La réputation des gens du Nord va encore un prendre un sérieux coup ! Les Tuche, les Ch'tis, Dany Boon ...qu'est ce que vous avez fait pour mériter cela ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Nicklaus le 31 Oct 2023, 14:36

j'sais pas.........on vote trop à droite sûrement.

Ca promet la bouse du millénaire là
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 31 Oct 2023, 16:10

Rainier a écrit:J'ai vu ce film, il y a plus de 10 ans, et je ne peux pas dire qu'il m'ait laissé un souvenir inoubliable. A revoir peut être ?


Je pense qu'une bonne manière d'aborder ce film c'est en fait d'avoir vu au moins quelques minutes d'un des films suivants, Sayat Nova - La Couleur de la Grenade

Ce film n'est plus vraiment un film ça s'assimile plus à des peintures d'églises ou des enluminures de parchemins... A travers les mots du poète il nous raconte sa vie (même si je ne suis pas sûr qu'on comprenne tout à sa vie juste en écoutant la poésie), ou en tout cas sa vie spirituelle (là je pense qu'on la comprend).
Et ce qu'on voit à l'écran c'est comme des frises d'églises ou des enluminures ça tente de nous mettre en image, fixe un moment du récit...

Mais fixe en réalité ça ne l'est pas, les personnages sont vivants, bougent ...

Ca donne l'impression que ça aurait pu être des vraies scènes quand même, filmée par une caméra à voyager dans le temps... mais leur beauté surnaturelle nous sort de cette impression, ce n'est pas une vraie scène c'est une représentation, c'est un tableau, une enluminure..

Dans ce film là Paradjanov a poussé son art son paroxysme.
Paradoxalement, alors qu'on dit que c'est un film plus difficile que Les Chevaux de Feu, j'aurais tendance à penser que en fait il est plus facile, et plus aisé à aimer.





Dans Les Chevaux de Feu, il est en chemin vers ça... tout en en étant encore loin.

Il y a des dialogues, des actions, ça bouge, c'est mouvant, c'est du cinéma comme on en connaît... Mais on sent poindre qu'il veut aller vers le tableau.. (même si rien ne le suggère trop, c'est un ressenti léger - auquel on peut être plus sensible si on le sait) Et le savoir ça permet vraiment de mieux apprécier le film de le recevoir ainsi. Et on voit que certaines scènes qui pouvaient paraître inutiles ou même longuettes, sont là pour donner cette impression de tableau (même si il n'immobilise pas encore autant encore ses films).

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 31 Oct 2023, 22:37

Ouais_supère, je pensais te programmer un petit truc qui te modifie la gestion des sous-titres, mais, en fait il existe déjà une extension pour ça :

Substital (mélange entre substituer et subtitles)

D'après mes tests elle connaît Takflix, donc en principe devrait fonctionner dessus.

Quand à quel fichier lui mettre.. ? Il va falloir voir si le fichier de sous-titre que j'ai est synchrone avec leur VOD ou non..

Sinon je resynchroniserai..

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 01 Nov 2023, 00:54

Vous irez plus probablement voir Le Garçon et le Héron de Miyazaki, donc rien ne sert que j'en parle...

En revanche, peut-être que vous n'iriez pas voir

L'Enlèvement de Marco Bellochio, toujours au sommet de son art à 83 ans...







Hugues
PS: Mais surtout plus que tout autre il faut voir Déménagement, film d'un souffle hors du commun.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 27 Nov 2023, 00:51

Hugues a écrit:Vous irez plus probablement voir Le Garçon et le Héron de Miyazaki, donc rien ne sert que j'en parle...

En revanche, peut-être que vous n'iriez pas voir

L'Enlèvement de Marco Bellochio, toujours au sommet de son art à 83 ans...







Hugues
PS: Mais surtout plus que tout autre il faut voir Déménagement, film d'un souffle hors du commun.



À propos, la maman formidable du jeune Edgardo, dont il se souviendra toute sa vie... ce n'est rien de moins que la meilleure maman du monde de Fais de beaux rêves, déjà de Marco Bellocchio, dont nous avions dit tant de bien à l'époque alors que le film pourtant avait fait trop peu de bruit, la recherche hanté par le souvenir d'un quarantenaire sur la manière dont sa mère avait disparu quand il avait 9 ans (au sens de disparition puisque soudain d'un jour à l'autre elle n'était plus dans la vie de l'enfant).
De quoi donc retomber amoureux de des émotions de Barbara Ronchi.

En plus de Fausto Russo Alesi, présent dans le moindre film du cinéaste depuis quelques dizaines d'année (si c'est pas une fidélité mutuelle), Ronchi n'est pas la seule actrice / acteur que Bellocchio retrouve dans ce film, puisqu'il y invite aussi Filipo Timi, qui fut pour lui Mussolini avant d'être Duce. Et Timi, que je n'avais pas reconnu - mais il me disait quelque chose - y joue un personnage aussi recommandable que le Duce.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 27 Nov 2023, 10:13

Et le Napoléon de Ridley Scott, c'est vraiment aussi nul que ça ?
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 27 Nov 2023, 12:13

De ce que j'ai entendu, faut pas le prendre pour une reconstitution historique
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 17 Déc 2023, 21:17

C'est quand même relativement raté, mais on en avait parlé voilà deux ans. Et ça se laisse quand même regarder/

Illusions Perdues sur France 2 actuelllement

AttationyaGérarDepardieuDedansRolalala.

Hugues

Shoemaker a écrit:
Hugues a écrit:Dans les cinémas Pathé et Gaumont le 1er octobre dans le cadre de leur pseudo festival Première, un autre film qui se laisse regarder (je suis devenu vraiment trop gentil, je m'amadoue trop il va falloir sévériser tout ça ... :evil: ):

Les Illusions perdues
de Xavier Giannoli d'après Honoré de Balzac

Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l'imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d'un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s'achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.


Comme c'est du Giannoli et que c'est du Balzac, évidemment le livre vaut mieux que le film...

Mais si l'on veut une leçon historique, c'est pas si mal... Puisque ça explique comment la presse peu à peu se met dans les mains des bourgeois et des grandes fortunes ( le mécanisme étant que puisque les critiques s'achètent et se vendent, les comédiennes les plus ambitieuses se mettent sous la protection d'une grande fortune dont elles deviennent les favorites... et indirectement ces grandes fortunes décrouvrent le pouvoir qu'elle peuvent avoir sur la presse)

Et (je divulgâche), Giannoli fait même dire à un des personnages dit même (et même les Italiens et les spectateurs non français ont compris..): "Un jour un banquier dirigera la France..." (bon en même temps Giannoli a oublié que c'est arrivé avant, par exemple Pompidou, et que ça l'est indirectement via les politiques menées depuis 45 ans)

Ah, et même si ça m'a fait peur, bah même l'horrible et suffisant Xavier Dolan (ici en tant qu'acteur) est bien employé... (enfin Honoré se retournerait quand même dans sa tombe..)

Sinon ça sort je crois aux alentours du 20 ou 27 octobre..

Hugues (qui mettra peut-être la bande-annonce, sinon cherchez là)
PS: Bon c'est quand même très très moyen, voire un peu raté, je préviens, c'est juste que je suis trop gentil ...


:good :o
Ca intéresse l'inconditionnel fan de Balzac que je suis. Pour mes 60 ans, la famille m'a offert l'intégrale de la Pléiade, que j'ai presque entièrement dévorée ! (certains opus 2 ou 3 fois ! :lol: ).
Les Illusions, c'est le 1er livre que j'ai lu de lui. Et de plus, drivé décisivement par une prof de Français absolument exceptionnelle, Mlle Chupin, en seconde.
A l'époque de l'ORTF, du temps des "dramatiques", les Illusions ont eu un grand succès, avec une version dont je garde un très bon souvenir (faut voir, cela dit, comment ça a vieilli...), avec feu Yves Rénier encore jeune et idéalement vaporeux, incarnant parfaitement le faible et inconsistant freluquet Lucien "de" Rubempré.
Comme presque toujours dans les grands romans de Balzac, on apprend un tas de choses importantes sur l'époque, la société, et dans ce roman, effectivement, la star c'est la presse, ainsi que l'imprimerie (une autre forme de presse), etc.
Merci donc pour l'info. Je vais essayer de le voir, d'une manière ou d'une autre.



Hugues a écrit:Bon donc plutôt à partir du 20 octobre puisque je pense pas que les projections du 1er atteignent la Réunion

La bande-annonce est assez horrible.. mais en même temps elle a l'avantage de montrer tout ce qui est repoussant dans ce film.. à savoir ces quelques acteurs aux égo un peu trop gros en regard de leur talent par exemple (et je parle pas de Dolan pourtant)..
Et une mise en scène pataude.. (le fait que ça sorte chez Gaumont montre que ça ne va pas voler très haut non plus)
(C'est sûr que c'est pas un Polanski [oui je sais ça sortait chez Gaumont le dernier, mais c'est l'exception])

Mais autrement, éh bien ça se laisse regarder...

Illusions perdues - Bande-annonce


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 31 Déc 2023, 13:08

Avec l'hystérie complètement absurde sur Lampedusa il y a quelques mois, je me disais que ce film qui est le meilleur contrediscours allait peut-être passer inaperçu quand il sortirait...

Heureusement ça c'est calmé...

Donc j'en ai déjà parlé, montré d'autres bandes-annonce ( l'italienne/internationale il y a deux ou trois moi), mais cette bande-annonce, la française, est plus géniale encore:

Moi, Capitaine (Io, Capitano)



Un peu surprenant de conseiller un film de Matteo Garrone, mais oui c'est un beau et grand film, avec un souffle et d'une grande puissance formelle. Et qui au delà de cela, excepté quelques passages oniriques, ne fait que décrire assez froidement la réalité.


Et surtout, quelle découverte ces deux acteurs... (l'un des deux est Seydou Sarr est lauréat pour ce rôle du Prix du meilleur espoir Marcello Mastroianni)

Ca sort le 3 janvier.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 05 Jan 2024, 12:17

Ah et j'oubliais (bah pas en France quand c'est sorti alors pas au courant )...

Depuis le 27 décembre, en salle:

L'Innocence de Hirokazu Kore-eda




Pas encore vu, mais de ce que j'entends, comme souvent c'est supérieur à ses films primés (car ces derniers n'étaient pas ceux à primer), peut-être même au niveau de ses tous meilleurs.
A part peut-être la première demi-heure légèrement bancale (je dirai pourquoi, quand je l'aurai moi-même vérifié)

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Et sans doute après l'avoir vu décider que c'est ça qui aurait du être palmé et pas la Palme d'Or.

Hugues

PS: Et, oui, comme je suis grippé, j'avais oublié que j'en avais parlé au dessus, je m'en suis souvenu à la fin en me disant "mais n'avais-je pas dit que c'était l'ultime bande originale de Ryuchi Sakamoto?"
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