Feyd a écrit:J'ai un ami allemand passionné par l'histoire de l'Algérie française. Il tient une maison d'édition avec de nombreux ouvrages sur cette période. Bon par contre, il me semble que c'est surtout de "l'autre côté" donc plutôt sur l'histoire des pieds-noirs :
https://editionatlantis.de/?lang=frComme il est allemand et donc sans a priori colonialiste (et donc on ne peut pas le cataloguer de nostalgique), je suis sûr que vous pourriez vous entendre vous deux avec lui.
Il y a eu des Allemands (via la Légion étrangère) qui étaient au FLN. Il y a même un auteur (Boualem Sansal, un anti-nationaliste) qui entendait démontrer le tropisme nazi du FLN (alors que son tropisme serait plutôt stalinien, vu la proximité du mouvement national et du PCF depuis la fondation de l'Etoile Nord-Africaine vers 1925) : "Le village de l'Allemand". Ceci dit il est vrai qu'un colonel kabyle de l'ALN était un officier nazi :
"Pendant la Seconde Guerre mondiale, Saïd Mohammedi s'engage dans la Wehrmacht en 1941 à Stahnsdorf et prête serment avec le grade de Feldwebel au Kradschützen-Bataillon 4 (Panzerdivision) puis rejoint la Légion arabe libre à Zwettl en Autriche avant de servir au sein du Deutsch-arabisches Bataillon 845 pendant 6 semaines en Grèce4.
Il est par la suite transféré à l'école d'agent de renseignement "Kloster" du haut commandement de la Wehrmacht (Oberkommando der Wehrmacht) à Belzig (Bad Belzig)4 avant d'intégrer le Sonderkommando Wimmer, commando de choc de la Wehrmacht5 fondé par le colonel Franz Wimmer-Lamquet (SS-Standartenführer), où il fut parachuté derrière les lignes ennemies dans de nombreuses opérations spéciales de l'Abwehr notamment en Afrique du Nord et sur le front yougoslave contre les partisans de Josep Broz Tito4.
Le Sonderkommando Wimmer était directement subordonné à Adolf Hitler après la mort de Reinhard Heydrich4 en juin 1942. Au cours d'un séjour à Berlin il est décoré de la Croix de fer de première classe4.
Promu Oberleutnant (lieutenant) durant l'été 1944, il est envoyé par l'Abwehr avec cinq autres compagnons d'armes (Allemands et Algériens) en mission de renseignement et de sabotage en Algérie afin de créer un soulèvement nationaliste. Il est arrêté quelque temps après son parachutage dans la région de Tébessa4.
De cet épisode, il gardera son Stahlhelm (casque allemand)6 et ses armes qu'il avait confiés à des militants nationalistes algériens avant son arrestation, qui lui serviront pendant la guerre d'Algérie.
Il est jugé au tribunal de Constantine le 23 octobre 1944. Condamné à mort, commué à perpétuité, il est interné dans la prison de Lambèse dans l'est algérien.
Le colonel Franz Wimmer-Lamquet présente Said Mohammedi comme son meilleur agent dans son livre Balkenkreuz und Halbmond7 et précise qu'en cas de succès il aurait été décoré par Hitler en personne4. De son côté, dans une lettre du 19 mars 1989 à Wimmer-Lamquet, Said Mohammedi, rappelant l'importance des engagés arabes dans l'armée de l'Allemagne hitlérienne8, précise que « de nombreux djounoud [combattants de l'ALN] qui combattaient avec l'Allemagne sont tombés au champ d'honneur au cours de notre guerre de libération."
Ici à gauche avec son calot de la Wehrmacht. Dans les années 80/90 il militera pour le FIS (Front Islamique de Salut).