Hugues a écrit:Dervi a écrit:En citant Nicolas Boileau, "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement"
Va dire ça à Martin...
(Heidegger)
Je ne pense pas que ce soit par pédantisme que Martin (pas Scorsese) ait employé un tel langage dans son oeuvre philosophique, mais probablement parce qu'il fallait inventer un langage pour inventer les réponses à des questions simples.
Autrement dit, ce que fait (notamment, car ce n'est pas la seule chose qu'il accomplit) Malick à travers son oeuvre cinématographique, de la philosophie insidieuse, présente sans être annoncée, déguisée sous des dehors naïfs, parfois moqués ("niais", "vide", "catéchisme" mot qu'on emploie pour décrire une récitation non réfléchie d'idée qu'on méprise); une vulgarisation aussi...
C'est déjà remarquable de la rendre si simple... et parfois si invisible ... (au détriment de sa propre réputation sans doute)
Mais je vois plusieurs raisons tant à cette invisibilité qu'à la crypticité (tout relative) de son mode d'expression...
(...)
Et pour donner raison à Ouais_supère, ce présent film c'est un film, à l'opposé de quoi il est comparé, sans doute d'une profonde humilité. Il aurait pu être tonitruant, spectaculaire, investi de tous les défauts des films trop conscients d'être film somme, être un sermon.
Au contraire, il est présenté avec la modestie d'une rêverie, d'un rêve...
Sans doute aussi cela est du à l'impossibilité de finir jamais le film, de l'utilisation de certaines "coutures", astuces qui le rendent par là-même modeste..
Hugues
Merci pour ta réponse argumentée, je ne pourrai en faire autant. Il faudrait déjà que je puisse revoir le film dans de meilleures conditions.
Concernant Malick, j'adore tout ce qu'il a fait jusqu'à À la merveille
, où je me retrouve avec ce que tu as décrit dans ta réponse, Tree of life et À la merveille inclus donc. Depuis Knight of cup, il m'a perdu. Je réserve toutefois mon avis jusqu'à ce que je puisse revoir les deux derniers films de Malick.