Le vent se lève
l'ultime film de Hayao Miyazaki
Bande-annonce - Arte
Extrait - Arte
Le vent il a toujours été là chez Miyazaki, dans les cheveux au vent, dans les robes volantes des femmes comme des enfants..
Le vent se lève
Il faut tenter de vivre
Tout le film finalement tient en ces deux vers de Paul Valéry.
Comme ces vers, tel un film-avion, le décollage est extatique. L'atterrissage est mélancolique.
Bande-annonce française
Bande-annonce japonaise (sous-titrée en anglais)
Bande-annonce américaine
Le vent se lève
Il faut tenter de vivre
Oui.
Mais pour qu'en faire de cette vie?
Pour lui donner quel sens et au prix de quoi?
C'est toute la question que pose Miyazaki dans ce qu'il voulait être son ultime oeuvre, la première qui "abandonne"* l'imaginaire et les légendes pour s'approcher de notre réalité, la première qui délaisse l'enfance pour nous questionner en tant qu'adultes.
Et toucher du doigt, l'impériosité de la vocation, l'urgence de la création, le combat perdu de la gratuité poétique contre la raison. Le risque du repli sur soi, aussi dans l’égoïsme de la création, et l’irresponsabilité qui en découle, au prix parfois du sacrifice et de l'oubli des plus proches. Jusqu'à sans apercevoir trop tard.
Finalement, alors même qu'il renonce à son univers, pour nous emmener sur les pas d'un homme ayant existé**, c'est sans doute en fait son oeuvre la plus personnelle.
C'est surement, de tous les films de Miyazaki celui qui se rapproche le plus d'un très grand film –– toutefois sans l'être ..
Et paradoxalement, surement pourquoi, dans le même temps, c'est le plus mal aimé (enfin tout est relatif)
PS: Pour attirer le chaland, je rappelle qu'il y a du Mitsubishi A5M Type 96 dedans..
*: Abandonner, c'est façon de parler: d'une part, une oeuvre c'est toujours un imaginaire, mais surtout, parce que l'imaginaire est le moteur de la vie du personnage principal, Jiro
**: En fait deux, le personnage principal mêlant à la fois des bribes de vie de l'ingénieur Jiro Horikoshi, et les tragédies personnelles de la vie de l'écrivain Tatsuo Hori, auteur justement de Le vent se lève, à la fois hommage à Paul Valéry, et à la littérature européenne, et récit poétique de ces tragédies intimes.
Le destin d'un génie de l'aéronautique emporté dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale...
"Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre...." Dans un train japonais bondé, en 1923, un étudiant génial, passionné d'aéronautique, médite ces vers de Paul Valéry, quand la terre se met à trembler. Avant la crise de 1929, puis la montée progressive du bellicisme nippon, Jiro Horikoshi, futur concepteur de l'avion de chasse Mitsubishi "Zéro", qui assurera au Japon dix-huit ans plus tard une victoire foudroyante à Pearl Harbor, rencontre pour la première fois la grande histoire, à la faveur du terrible tremblement de terre de Kando. Il croise aussi le chemin de celle qui deviendra sa femme, Nahoko...
Hugues (Et mercredi, rendez-vous avec Frances ! )
PS: Et quant à parler d'animation, sans doute l'un des plus grand films d'animation de l'histoire du cinéma et pourtant inachevé :
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