von Rauffenstein a écrit:Bin justement Christensen est bon. L'ado tête à claque. Qui excelle dans sa nature. Gonflant. Rappelles toi. Quand tu l'étais toi-même et que tu excellais dans quelque chose qui te plaisais... Cette aisance que tu avais, cette assurance. et ces cassages d eguele aussi...

Et je trouve Portman très bonne aussi. Sans jeu de mots... Ils sont très viasemblables en jeunes gens contrariés.
Les deux personnages présentent une dimension univoque, dont est partiellement responsable à la fois l'écriture et la direction (entités externes), mais surtout le jeu des acteurs. C'est tout le contraire d'un bon acteur qui d'une singularité atteint à l'universel qui transcende le "type" du personnage.
von Rauffenstein a écrit:Mais il est l'ado ultime ! Surdoué ! Il y ajoute toute la morgue et toute l'arrogance de ses facilités à travers tout son corps et ses expressions faciales ! Franchement... J'ai observé de jeunes cousins à l'époque, à l'âge sensé avoir Christensen dans le 2, et c'était parfaitement ça ! Ce type les a parfaitement sublimé, ces caractéristiques du sale ado de merde qui pète les couilles !

et avec ce mystère en plus, au sortir de l'enfance et avant d'entrer dans le monde rationnel de l'adulte. Entre dépendance affective et apprentissage de l'autonomie. Mais avec des pouvoirs quasi illimités (Ah tiens d'ailleurs, tu as vu Chronicles ?). Tu ne sais jamais ce que l'ado va faire comme connerie, mais tu sais qu'il va en faire une ! Et c'est exactement ça ! Pas étonnant que Christensen n'ai jamais ensuite explosé. Il est Anakin forever.
Un "ado ultime", ça n'existe pas, c'est un stéréotype, c'est-à-dire l'idée d'un ado, générique et interchangeable. Tu valorises une idée, c'est-à-dire un concept philosophique très éloigné de l'art d'un acteur quand il joue un rôle principal. D'où la difficulté pour un acteur de ne pas être prisonnier de la représentation extérieure, de l'image générale pour atteindre un degré universel. L'art de l'acteur, c'est donc strictement la capacité de partir d'un type particulier avec les caractéristiques physiques uniques de chaque interprète (Henry Fonda ne ressemble pas à Jimmy Stewart qui ne ressemble pas à John Wayne) pour accéder à l'universel. Un bon acteur devrait au contraire rendre le personnage d'Anakin Skywalker indéfinissable. Mieux l'acteur est dirigé, mieux le rôle est écrit, plus la tâche est accessible à l'interprète. Le trajet du spectateur devrait être inversé: partir de ce stéréotype de l'adolescent pour le dépasser grâce à l'acteur, pour s'en libérer et reconnaître en lui une humanité universelle, c'est-à-dire nous reconnaître de toute éternité (enfant et adulte) dans ce miroir étranger. Ce n'est pas nous et pourtant c'est nous, au moins une possibilité de nous.
von Rauffenstein a écrit:Je ne critique pas l'acteur. Attention. Il est d'ailleurs... Fort sympathique à l'écran. Mais le montage, le scénario (de merde). J'aurai du le préciser.
Ce que je veux expliquer, c'est qu'il ne faut pas apprécier l'acteur au regard du personnage, et sa proximité avec l'idée philosophique du personnage, mais au contraire dans son écart avec le personnage interprété.
Plus un acteur colle au personnage, plus il est mauvais. En quelque sorte, un acteur doit te conduire à suspendre ton jugement sur le personnage qu'il interprète, à le rendre impossible à résumer.
Deux exemples assez simples qui montrent bien cet écart et la capacité à dépasser une situation écrite:
Lino Ventura, Isabelle AdjaniDebra Winger, Jeff DanielsÀ la fin, il n'y a plus le personnage ou l'acteur, il y a une personne à la fois unique et universelle qui fait résonner en toi une petite musique. Personne ne peut s'identifier à Natalie Portman ou à Hayden Christensen, ce sont des ectoplasmes. Tu les regardes dans les yeux, il n'y a rien. Aucune lumière.