Après l'extraordinaire
El Club, sorti l'automne dernier en France, après une présentation dans l'hiver berlinois, et dont je n'avais cessé durant tous ces 8 mois avant sa sortie française de vous en dire du bien et vous le recommander, on pouvait songer que tout ce que ferait son cinéaste ne pourrait être qu'inférieur...
Surtout en sachant que le film qui venait (et le suivant d'ailleurs) semblait être un des ces maudits "
biopics".
Sauf que visiblement, (des retours que j'ai dont je ne garantis pas de la justesse non plus, il faudra les vérifier de visu)... on peut écrire comme Magritte
Ceci n'est pas un biopic (à moins que ce soit
Ceci est un biopic parce que c'en est pas un.. je me mélange les pinceau)
Le nouveau film de Pablo Larraín,
Nerudafilm tout bonnement extraordinaire parait-il (et dont peut se demander pourquoi il ne fut pas intégré à la Compétition à Cannes et du se contenter de la nom moins prestigieuse sélection parallèle officieuse) tord la réalité pour rencontrer et raconter, non pas Neruda au plus près qu'il fut...
Mais raconter et rencontrer un autre Neruda, imaginaire, mais pas de n'importe quelle imagination, l'imaginaire collectif, tel qu'il fut perçu des artistes et peuples que son oeuvre inspira...
Le film est raconté par un narrateur inconnu, dont on va découvrir soudainement que tout ce qu'il nous a dit et va nous dire de Pablo Neruda, toutes les petites et médiocrités dont il l'accuse, est à prendre sous caution, quand il va à son tour apparaître entrer à l'image , puisqu'il s'agit en fait d'un policier, un salaud, qui poursuit Neruda.... Et dont d'autres personnages disent (et d'aillerus on le voit, dans la bande-annonce, qu'ils ont raison) qu'il est
"un abruti, un con".
Mais le film devient vertigineux quand on comprend ensuite, que de la manière dont il raconte le récit, son ambition récurrente à être le héros de l'histoire... que ce personnage narrateur est probablement lui même un personnage de fiction issu de l'imagination de cet imaginaire Pablo Nerruda qu'il nous raconte.
Chacun des deux personnages est donc un fantasme de l'autre.. Le serpent se mord la queue.
Le film profite alors de cet affranchissement de l'imaginaire de toute réalité, pour s'offrir des libertés formelles et créatives totales afin de célébrer à l'écran, la poésie de Neruda, c'est à dire la seule chose vraiment tangible plus que sa vie: son oeuvre... Et donc l'imaginaire qu'est Neruda en chacun de ses lecteurs ou des peuples qu'il a inspiré. Pour me répéter.
Bande-annonce
"Un personnage secondaire ? Moi? Non. Non, monsieur. Parce que je vais te choper"
"Je veux assister à ta mort. Et je vais être le personnage principal."Video PlayerHugues