Modérateurs: Garion, Silverwitch
Shoemaker a écrit:Je l'ai vu (tu devais pas être né)
Aiello a écrit:Shoemaker a écrit:Je l'ai vu (tu devais pas être né)
Tu l'as vu en 1938 ?
Silverwitch a écrit:sheon a écrit:C'est le grand problème du cinéma français : la plupart du temps, ça n'est pas du cinéma.
Qu'un mauvais film soit mauvais, d'accord, qu'il ne soit pas du cinéma, je ne sais pas ce que ça veut dire exactement. Tu veux dire que ça ne doit pas ressembler à un film pour la télévision ou à du théâtre filmé ?
Hugues a écrit:sheon a écrit:Michel Hazanavicius est l'un des quelques auteurs français à réellement faire du cinéma, mais quand on voit le bide que s'est pris The Search, on se demande si ça n'est pas en vain.
Euh...
T'es sur que c'était le bon exemple Hazanavicius ? Parce que (je ne parle pas des entrées) The Search est un four ridicule. Et le précédent, aussi encensé qu'il fut est gentillet, bourré de clichés et facilités.
Hugues
Hugues a écrit:@Hugues : Pour The Tree of Life, vu que c'est Arte, j'imagine qu'il sera dans son format d'origine ? (et pas massacré comme sur TF1/France 2 et consorts ?)
C'est à dire?
C'est un téléciné à destination de la télévision, donc déjà c'est interlacé et acceléré à 25 i/s et donc plus court, et, sauf correction qui dépendent du fournisseur du téléciné, le son est plus aigu de 0,7067 demi-tons (voire 0,7240, dépendant de la source originelle). Voilà pour les modifications destructives. Même sur Arte.
Sinon à ma connaissance, les chaines de télévisions respectent généralement le rapport de cadre (si c'est bien ça que tu entends par format) de nos jours (sauf quand elles diffusent les infâmes colorisations entreprises entre 1987 et 1992, qu'elles n'ont toujours pas jeté à la poubelle, bien qu'elles soient horribles et floues en plus d'être absurdes) et ne forcent pas un plein écran artificiel.
Ce sera un téléciné EuropaCorp*, c'est à dire en fait la version internationale sans modification (qui est à quelques différences mineures de générique près la version américaine). Et donc la première fois que la version internationale sera vue en Allemagne (bien que la télévision publique allemande soit plus courageuse que la française et ait déjà diffusé le film à Noël dernier, comme d'ailleurs tous les pays européens [ou presque?], sur des chaines publiques ou privées, c'est dire l'étrange frilosité française) puisque la version allemande a modifié des choix pourtant délibérés du cinéaste, en ajoutant par exemple un panneau de titre, au début du film, après la première flamme. Quand le titre, n'intervient qu'à la fin du film normalement. (Et il y a bien d'autres modifications légères de cette version allemande, des tout à fait acceptables voire normales comme la traduction en allemand de la citation introduisant le film, comme des plus graves)
*: Arte étant d'échelle européenne, elle a classiquement deux, assez souvent trois, sources possibles.
Bon je suis sûr que je n'ai pas répondu à la question mais j'ai essayé au moins
Hugues a écrit:Tout n'est pas juste, il y a matière à contester dans le texte d'Olivier Père, directeur du Cinéma d'Arte France. (et il y aura tout le temps de le faire d'argumenter cela dans les prochains jours)
Mais il vaut d'être lu, car c'est un beau texte, pertinents en beaucoup de points.Olivier Père - Arte a écrit:THE TREE OF LIFE DE TERRENCE MALICK
ARTE diffuse mercredi 10 décembre à 20h50 The Tree of Life (2011) de Terrence Malick, cinquième film du plus secret des cinéastes américains et Palme d’Or du 64ème Festival de Cannes qui fit couler beaucoup d’encre.
The Tree of Life est sans doute le film le plus problématique de Malick : le moins parfait, mais aussi le plus ambitieux, d’une ambition démesurée, qui force le respect et incite à balayer les réserves légitimes que pourrait susciter cette symphonie visuelle sans commune mesure avec la production cinématographique récente. La Balade Sauvage était sans doute le film le plus réussi de Malick, Les Moissons du Ciel le plus beau (la beauté des grands primitifs, Griffith, Murnau et Vidor revisités par le Nouvel Hollywood), La Ligne Rouge le plus panthéiste, Le Nouveau Monde le plus poétique et musical (Murnau encore, plus Wagner). A la merveille, post scriptum de The Tree of Life, n’a séduit que les défenseurs les plus acharnés du cinéaste. On annonce depuis deux nouveaux films, tournés dans la foulée, dont le montage et la post production devraient encore prendre quelques années si Malick se montre fidèle à sa légende.
The Tree of Life est pour l’instant le plus bancal et le plus passionnant des six longs métrages de Malick. Bancal parce que tout le monde semble d’accord pour considérer la partie contemporaine (celle où Sean Penn fait la gueule en errant dans des ascenseurs et des passerelles de gratte-ciels de verre et d’acier) et la conclusion illuminée et planante (Sean Penn toujours errant pieds nus en costume sur une plage parmi des silhouettes fantomatiques) comme les chapitres les moins convaincants du film, tant sur le plan esthétique que dramaturgique, lorgnant dangereusement vers l’architecture moderne et l’imagerie publicitaire. Décevant mais guère surprenant de la part de Malick l’archaïque, qui filme pour la première fois au présent, ayant ancré tous ses films dans des époques passées et plus ou moins lointaines. Les deux autres dimensions du film, en revanche, touchent au sublime. Elles installent la possibilité, peut-être inédite, d’un cinéma infinitésimal, c’est-à-dire ne choisissant pas entre le grandiose et l’intime, le cosmique et familial, la philosophie et la poésie, mais les intégrant dans le même film, non pas en strates mais en blocs successifs qui se suivent, se parlent et se répondent. Lors des séquences sur la création du monde le film de Malick dialogue explicitement avec 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Malick a d’ailleurs eu recours à l’immense talent et à l’inventivité de Douglas Trumbull, responsable des effets spéciaux de 2001 : l’odyssée de l’espace et de plusieurs autres classiques de la science-fiction, absent des plateaux depuis de longues années, pour créer ces images de genèse de l’univers. Kubrick dans le prologue préhistorique de son chef-d’œuvre, filmait, presque comme un reporter, le premier crime à main armé de l’humanité : un homme signe découvrait qu’un os pouvait servir de massue et s’en servait pour tuer un adversaire d’une tribu rivale. Prenant à rebours cette scène célèbre, et remontant le temps encore plus loin que Kubrick, Malick filme un dinosaure qui pose ses griffes sur la gueule d’un autre grand reptile agonisant et couché à terre, puis les retire et s’éloigne nonchalamment. On ne sera jamais si ce geste était une pulsion avortée de meurtre, une caresse, un simple mouvement de curiosité. Malick enregistre le premier geste inexplicable (tendresse ou cruauté ?), ou alors le premier mouvement de renoncement, qui pourrait passer pour de la bonté ou de la bienveillance. Sans doute la séquence la plus extraordinaire du film. Parce qu’elle est très brève, mystérieuse de simplicité, et qu’elle met enfin des effets spéciaux numériques au service d’une émotion, voire d’une idée, sans rien céder à l’exhibitionnisme des techniques sophistiquées en coûteuses dont abuse Hollywood. Ces caresses, ces mains, ces gestes de tendresse ou de violence interrompus, nous les retrouvons en écho dans la partie centrale du film, de toute évidence la plus personnelle et autobiographique du film, qui concerne une famille dans l’Amérique rurale des années 50. Trois garçons, une mère aimante, un père rigide, maladroit et frustré (Brad Pitt, remarquable dans une interprétation d’une grande subtilité), dont les vies seront bientôt marquées par un deuil. Dans le genre rétro, Malick a fait mieux dans La Balade Sauvage et Les Moissons du Ciel. Mais ce qu’il réussit sur l’enfance et la mémoire touche là encore au sublime. Le choix des objectifs, des mouvements de caméra flottants, des plans de corps ou de visages furtifs ou morcelés, propose une équivalence magnifique aux images mentales, aux réminiscences sensorielles qui surgissent en nous lorsque nous nous souvenons d’évènements lointains vécus ou imaginés dans notre enfance. Un monde déformé par le regard d’un enfant, qui ne voit et ne comprend pas tout ce qui l’entoure mais le capte de manière très intense, voilà ce que le film parvient à retranscrire et à évoquer en images, grâce à une mise en scène qui ne ressemble à rien de connu, et cherche à composer quelque chose d’unique, entre poésie, musique et cinéma. Malick est peut-être un bucolique, un panthéiste, un chrétien, un élégiaque ou un romantique, mais c’est avant tout un cinéaste qui a toujours préféré filmer les sensations aux actions, et qui s’aventure, peut-être maladroitement, sur le territoire des concepts (création, existence, transmission) dans The Tree of Life. Difficile de lui reprocher une telle ambition, malgré quelques baisses de régime et des fautes de goût, parce que le film atteint indubitablement des sommets qui en font une date importante du cinéma contemporain.
Hugues
Nicklaus a écrit:Désolé mais je vais devoir me farcir maison à vendre
sheon a écrit:Hugues a écrit:Euh...
T'es sur que c'était le bon exemple Hazanavicius ? Parce que (je ne parle pas des entrées) The Search est un four ridicule. Et le précédent, aussi encensé qu'il fut est gentillet, bourré de clichés et facilités.
Hugues
J'ai compris que tu n'aimais pas The Artist, mais en quoi le fait que The Search ne marche pas au cinéma montre que c'est un mauvais film ?
Ouais_supère a écrit:Hugues t'es cinglé, et t'es génial (le second ne va pas sans le premier, ça tient du pléonasme).
J'espère qu'un jour tout le monde se rendra compte ici de la chance qu'il a eu de côtoyer d'aussi près, quoi que virtuellement, un gus tel que toi.
Hugues a écrit:(Pour tenir une très ancienne promesse, presque en jours millénaires)
(Ce post sera déplacé en tant voulu dans le sujet idoine)
Le Guide dans The Tree of Life
Hugues a écrit:Ce qui est sans doute signifié ainsi symboliquement est que Jack comme Mrs. O'Brien ont retrouvé le premier regard, le regard de l'origine dirait Heidegger. Le regard qui comme Kierkegaard le souligne sur Job (mots je l'ai déjà dit il y a quelques années qui sont prêtés au sermon du prêtre au sein du film) voit le don avant la perte, voit l'offrande, le miracle du monde, sa grâce avant les douleur qu'implique d'y être plongé, la douleur même qu'est la venue au monde, l'ex-istence, la venue à la solitude, la douleur de la perte qui fait partie du monde (manifestation du monde, de Dieu en tant que nature).
[...]
La voie de la nature assume que nous sommes tous piégés en notre propre destin, petit, insignifiant dans le grand dessein, errant sans but, puisque mortel (Jack errant dans le désert, peut-être), dans une création hostile. Autocentrée, elle ne voit que sa propre mortalité et s'en lamente.
N'avons nous pas plus d'avenir, pas plus que les dinosaures?
[...]
Et puis il y a un telos qui peut surgir dans cette désolation: la voie de la grâce. Qui réfute l'interêt propre, autocentré.
Et nous incite à nous tourner comme si c'était la première fois, vers le Divin, le Transcendant qui, athée ou croyant, nous crève les yeux, et ne savons plus voir: le Monde devant nous, qui si nous le voulons bien est source d'espérance et de sens.
Le regard de l'origine.
Regard vers lequel, dans le film, et selon le regard chrétien, intercède le Guide, l'Esprit Saint.
Chacun des personnages principaux (Jack et ses parents), et Jack par deux fois en sa vie, découvre, retrouve, recouvre ce regard.
Hugues a écrit:-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-*=*-
« What was it that you showed me? I didn’t know how to name you then. But I see it was you. Always you were calling me. »
–– Jack
« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. »
–– Victor Hugo, Les contemplations, "Ecrit en 1846"
« Oui, l'homme a la vie dure ! Un être qui s'habitue à tout. Voilà, je pense, la meilleure définition qu'on puisse donner de l'homme. »
–– Fiodor Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts
Hugues
Rainier a écrit:A titre personnel, "Tree of Life" a sûrement beaucoup de qualités, mais j'y ai trouvé beaucoup moins de plaisir ou même de matière à réflexion que les premiers films de Malick (la Balade sauvage, les moissons du ciel ou la ligne rouge).
Sylphus a écrit:Arte a visiblement choisi de ne pas faire durer le calvaire trop longtemps en diffusant la version courte.
Marlaga a écrit:Oh merde, il a encore craqué. Remarque, on peut presque voir tout le film en faisant défiler le message à la bonne cadence. Il ne manque plus que la bande-son et c'est bon.
Hugues a écrit:Hélas, la médiocrité et la démagogie paie:
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Alfa a écrit:Je le regardais comme il faut une autre fois.
Nicklaus a écrit:L'émission sur les ovnis a attiré plus de monde.
C'était merdique, mais bon...
Hugues a écrit:Alfa a écrit:Je le regarderais comme il faut une autre fois.
Le problème Alfa, c'est qu'il te faudra sans doute attendre une décennie, puisque semble-t-il, au contraire d'autres pays, seul Arte a la volonté en France de le diffuser en clair.
Hugues
Shoemaker a écrit:Nicklaus a écrit:L'émission sur les ovnis a attiré plus de monde.
C'était merdique, mais bon...
Pourtant Tree of life en soi, est un OVNI cinématographique...
Nicklaus a écrit:Shoemaker a écrit:Nicklaus a écrit:L'émission sur les ovnis a attiré plus de monde.
C'était merdique, mais bon...
Pourtant Tree of life en soi, est un OVNI cinématographique...
Oeuvre Vraiment Non Intéressante ?
HUGUES !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Feyd a écrit:Je suis partagé à l'idée de regarder un jour ce film pour comprendre le fanatisme d'Hugues appuyé par une propagande digne d'un régime totalitaire. Le bourrage de crâne est tellement féroce que j'ai une envie presque irrésistible de le voir.
Mais d'un autre côté ce conditionnement si pénible et répétitif me donne un profond sentiment de dégoût et de rejet. Un peu comme lorsque l'on a trop mangé, que l'on sent qu'il n'en faudra pas beaucoup pour tout recracher et que la vue de nourriture t'inspire de la répulsion.
Madcad a écrit:E ne t''inquiètes pas, c'est le film qui va te recracher de toute façon.
Clown.
Feyd a écrit:C'est curieux et amusant à la fois.
Je suis partagé à l'idée de regarder un jour ce film pour comprendre le fanatisme d'Hugues appuyé par une propagande digne d'un régime totalitaire. Le bourrage de crâne est tellement féroce que j'ai une envie presque irrésistible de le voir.
Mais d'un autre côté ce conditionnement si pénible et répétitif me donne un profond sentiment de dégoût et de rejet. Un peu comme lorsque l'on a trop mangé, que l'on sent qu'il n'en faudra pas beaucoup pour tout recracher et que la vue de nourriture t'inspire de la répulsion.
Vu que je n'ai pas regardé la diffusion de mercredi il faut bien croire que c'est le deuxième cas de figure qui l'a emporté. Mais je sens qu'avant ma mort je serai bien obligé de le regarder au moins une fois dans le but de me libérer de ce poids. On voit que le bourrage de crâne finit par payer. Lorsqu'on te répète qu'une chose est bien à longueur de journée, la curiosité finit immanquablement par l'emporter. Mais l'envie de s'en débarrasser une fois pour toute est probablement encore plus importante. Se dire "c'est bon j'ai vu ce truc je peux passer à autre chose". Mais quelle débauche d'efforts et de patience ce sera pour supporter le visionnage de ce film jusqu'au bout.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Ouais_supère a écrit:C'est noble, ce que vous faites, mais j'imagine que vous ne croyez pas deux secondes que Feyd cherchait vraiment à être convaincu, n'est-ce pas, ou même qu'il cherchait quoi que ce soit d'autre que de simplement faire chier Hugues comme le premier Sylphus venu ?
Ouais_supère a écrit:C'est noble, ce que vous faites, mais j'imagine que vous ne croyez pas deux secondes que Feyd cherchait vraiment à être convaincu, n'est-ce pas, ou même qu'il cherchait quoi que ce soit d'autre que de simplement faire chier Hugues comme le premier Sylphus venu ?
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Ouais_supère a écrit:C'est noble, ce que vous faites, mais j'imagine que vous ne croyez pas deux secondes que Feyd cherchait vraiment à être convaincu, n'est-ce pas, ou même qu'il cherchait quoi que ce soit d'autre que de simplement faire chier Hugues comme le premier Sylphus venu ?
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