de von Rauffenstein le 01 Avr 2014, 00:01
Si la valeur n'attend pas le nombre des anénes, elle ne se dissout pas non plus avec les années qui passent.
C'est juste une question de réécriture et de réinterprétation.
Il y a des choses que j'aime et que j'ai envie d'entdre avec les instruments que je commence à connaître.
Prendre le piano. Suivre sa ligne en accords et voicings. Prendre la ligne du violon, ce qu'il fait, et l'interpréter avec une guitare comme avec l'accordéon, suivre sa propre ligne. Deux lignes qui se croisent et s'éloignent, tournoient ensemble et puis se fondent pour repartir chacune de leur côté. Je trouve que c'est une pièce magnifique et je l'entends "à la guitare". Une pièce qui, lorsque je l'entends me fait penser à ma vie, mon existence, ma trajectoire ici et maintenant. Astor Piazzolla, quand je l'entends c'est Paris. je l'ai toujours associé à Paris. C'est la première chose, visuellement, à laquelle j'ai pensé en le découvrant sur ma petite radio, un soir où j'étais encore ado. Sur France Inter ? Je ne sais plus. Mais je vivais en province. Rennes peut-être alors. Mes errances nocturnes le long des quais de mon temps. Quand tout s'apaise et s'éloigne de moi. Que je peux penser, aux heures tardives, que personne ne m'attend nulle part. Et que cela n'est qu'un sentiment lointain, en écho brisé de ce que je ressens, cette plénitude, cette paix, le long de la Seine et de ses monuments anciens. Que je suis vivant. Que je passe où tant de générations sont passées. Que si je ne suis un peu d'écume qui s'allume et s'éteint sur la couche de la mer du temps qui passe. Comme pour ne jamais mourir tout à fait. Que je suis vivant dans la ville éternelle. Et que j'appartiens à son éternité. Même quand je serai oublié et mort depuis longtemps. Que je suis passé là et que mon regard a donné un sens à tout cela. Comme le regard de ceux qui m'ont précédé et m'ont légué, chacun leur part, ont donné du sens à la ville.
Oui, je l'entends "à la guitare". Une jazzbox donnant le tempo en accords, les déclinant en voicings qui en nuancent l'allure imperceptiblement. Et deux autres guitares qui s'élèvent, claires, plus aigues, au-dessus du paysage dessiné avec rondeur par la première. Montent et s'allongent dans le ciel, se frôlent et chantent ensemble avant de dissoner et s'évanouir.
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?