Modérateurs: Garion, Silverwitch
DCP a écrit:ça m'intéresse d'avoir vos avis, bien que Tarantino soit généralement trop violent à mon goût......
sheon a écrit:Alors, je suis allé le voir. Je partais avec un a priori positif, puisque, pour moi, Tarantino était destiné à faire un western spaghetti.
Je n'ai pas été déçu : rempli d'hommages aux westerns à l'italienne, aussi bien de Sergio Leone que de Corbucci (auteur du Django original, dont ce film n'est pas un remake contrairement à ce que j'ai parfois entendu) et Solima, on passe vraiment un bon moment si on aime le genre. Quelques scènes de contemplation à la Leone, même si on ne peut pas pour autant dire qu'il s'agit d'un Leone à la Tarantino. Néanmoins, il manque quelques éléments pour en faire un "film à la Tarantino", le principal étant les monologues, quasi absents du film (malgré l'excellente scène du KKK et les répliques toujours savoureuses de Christoph Waltz). Déjà, le titre en lui-même est aussi bien un hommage à l'un des classiques du spaghetti que de la suite de films qui en ont découlé, reprenant le nom "Django" sans avoir aucun rapport avec l'original (ce qui est encore le cas ici, d'autant que le Django original est un tueur blanc, et non un esclave noir). C'est bien filmé, et il y a un petit air rétro façon années 60-70, notamment au niveau des titres. Par contre, petit reproche, la fin est trop longue. Le film aurait pu tenir en 2h20-2h30, ce qui est déjà beaucoup.
Shunt a écrit:Ce que tu décris là, c'est davantage ce que j'ai ressenti devant la "Ligne Rouge". Mais effectivement, à la lumière de ce que tu exprimes, j'ai peut-être été un peu sévère en parlant de "réhabilitation" au sujet du père dans "Tree of Life" alors qu'il s'agit comme tu le dis de compassion. Le père en fait, c'est à la fois l'opposant et le double du narrateur, le père alimente chez lui une forme de haine de soi. C'est la mort de la mère qui le conduit au réexamen de cet antagonisme père/fils. Comme tu l'as écrit, "il ne suffit pas d'ouvrir les yeux pour voir, il faut une lumière et un miroir". Dans cette introspection qui le ramène en enfance, il retrouve la lumière - la mère, celle qu'elle était avant la mort du frère - et découvre enfin le miroir en son père, au regard finalement de l'adulte qu'il est devenu. La mort de la mère le réconcilie in fine avec le père, mais aussi avec ce frère dont il n'a jamais vraiment réussi à faire le deuil. Ce frère enfant chéri du père et alter-ego encombrant (car autre moi possible) qui le renvoie à ses propres failles, à son propre échec. D'où la réconciliation finale.
Shunt a écrit:On est désormais raccord sur le fond. En revanche, je maintiens mes réserves sur la forme choisie qui reste à mes yeux excessivement grandiloquente et clinquante
Ouais_supère a écrit:Faust de Alexandr Sokurov.
C'est du jamais vu, pour moi.
Et je dois admettre que je suis franchement largué, mais quelle claque.
Kadoc a écrit:... on s'endort?
Kadoc a écrit:Ce n'est pas trop mon genre de film mais peut-être un jour, pourquoi pas...
Waddle a écrit:Silverwitch, question juste comme ça, en général, quand tu mets des trailers de film, c'est simplement ceux que tu trouves en cherchant rapidement, ou ce sont des trailers qui te semblent donner un assez bon aperçu de la qualité du film?
silverwitch a écrit:Waddle a écrit:Silverwitch, question juste comme ça, en général, quand tu mets des trailers de film, c'est simplement ceux que tu trouves en cherchant rapidement, ou ce sont des trailers qui te semblent donner un assez bon aperçu de la qualité du film?
C'est le plus souvent le premier trouvé, sauf cas particulier !
Kadoc a écrit:... on s'endort?
silverwitch a écrit:![]()
C'est un film difficile, en effet ! Pendant trente minutes, il faut s'accrocher, et parfois laisser son esprit vagabonder. Mais ensuite...
silverwitch a écrit:Ouais_supère a écrit:Faust de Alexandr Sokurov.
C'est du jamais vu, pour moi.
Et je dois admettre que je suis franchement largué, mais quelle claque.
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C'est un film difficile, en effet ! Pendant trente minutes, il faut s'accrocher, et parfois laisser son esprit vagabonder. Mais ensuite...
silverwitch a écrit:Kadoc a écrit:Ce n'est pas trop mon genre de film mais peut-être un jour, pourquoi pas...
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Si tu es dans un bon jour, uniquement ! Du même réalisateur, je conseillerais plutôt de commencer, si tu ne l'as pas déjà vu, par Le Soleil:
von Rauffenstein a écrit:Bon, je voulais juste dire que le cinéma français depuis que je l'ai vu un peu de l'intérieur, c'est de la merde. Et c'est de la merde à tous les niveaux, producteurs, réalisateurs et surtout ! Surtout ! Techos.
silverwitch a écrit:C'est quand même un jugement bien sévère à l'égard d'un film d'une telle ampleur.
L'enjeu de la mise en scène réside dans l'écart entre la représentation de la chose et la chose représentée. Comment montrer à la fois que le ciel, la mer et la terre sont offerts aux regards et que dans le même temps, ils sont aussi présents en nous ? Il y a une problématique complexe, puisque nous devons voir avec les yeux, mais voir plus qu'avec les yeux: le regard du souvenir, le regard de l'âme, le regard de l'imagination. D'où cette lumière magique, à la fois réelle et fantasmatique, qui emprunte aussi bien aux maîtres flamands qu'à une certaine esthétique américaine.
Le danger, c'est que la sensation, l'épreuve du monde prenne le pas sur sur la conscience, et sans doute le film tombe-t-il parfois dans cet écueil qui fait que le spectateur se ressent également comme une vague (quand j'ai vu le film, j'ai pensé immédiatement, dès la première demi-heure à ce grand roman de Virginia Woolf, Les Vagues). Décentrer son regard, c'est autre chose que de se dissoudre dans une expérience océanique. Bref, aussi géniale soit-elle, la mise en scène de Malick, avec sa caméra toujours en mouvement, son lyrisme obsédant fait parfois trop oublier le temps au profit de l'instant. Il n'empêche: c'est inédit.
Shunt a écrit:Justement, c'est parce que ce film affiche des prétentions très élevées que je me permets d'être aussi sévère.
Je reconnais que la tâche est compliquée, mais je ne suis pas convaincu par le résultat. Cette "lumière magique" est à mes yeux trop irradiante et évidente pour être honnête.
Oui c'est un traitement sans doute inédit, mais je te rejoins sur cette critique. Ce que je reproche en fait à ce film, c'est que je l'ai ressenti comme une forme de prise d'otage émotionnelle (avec ces belles images légers, la musique qui conditionne bien). Ca peut paraître excessif, mais c'est ce qui m'a très fortement déplu personnellement.
DCP a écrit:Qu'est-ce qu'il y a de bien à aller voir ces temps ?'
sheon a écrit:Django Unchained.
sheon a écrit:Ouais, c'est un peu dommage de résumer "Tarantino = violent".
sheon a écrit:Ah bah on comprend pourquoi tu préfères le curling au football US, alors
DCP a écrit:Curieusement, je n'ai pas trouvé si violent que cela le football US.
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