La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

[Ouais_supère]

Ce sera déjà largement suffisant.

[DCP]

ça m'intéresse d'avoir vos avis, bien que Tarantino soit généralement trop violent à mon goût......

[Ponpondu]

ça m'intéresse d'avoir vos avis, bien que Tarantino soit généralement trop violent à mon goût......

Je pense pareil et déplore qu'il se limite à un code. Cela dit, le film a l'air jouissif...

[sheon]

Alors, je suis allé le voir. Je partais avec un a priori positif, puisque, pour moi, Tarantino était destiné à faire un western spaghetti.
Je n'ai pas été déçu : rempli d'hommages aux westerns à l'italienne, aussi bien de Sergio Leone que de Corbucci (auteur du Django original, dont ce film n'est pas un remake contrairement à ce que j'ai parfois entendu) et Solima, on passe vraiment un bon moment si on aime le genre. Quelques scènes de contemplation à la Leone, même si on ne peut pas pour autant dire qu'il s'agit d'un Leone à la Tarantino. Néanmoins, il manque quelques éléments pour en faire un "film à la Tarantino", le principal étant les monologues, quasi absents du film (malgré l'excellente scène du KKK et les répliques toujours savoureuses de Christoph Waltz). Déjà, le titre en lui-même est aussi bien un hommage à l'un des classiques du spaghetti que de la suite de films qui en ont découlé, reprenant le nom "Django" sans avoir aucun rapport avec l'original (ce qui est encore le cas ici, d'autant que le Django original est un tueur blanc, et non un esclave noir). C'est bien filmé, et il y a un petit air rétro façon années 60-70, notamment au niveau des titres. Par contre, petit reproche, la fin est trop longue. Le film aurait pu tenir en 2h20-2h30, ce qui est déjà beaucoup.

[Sylphus]

The passenger de Antonioni. Ecellent film, peu de dialogues, tout dans l'interprétation et dans l'esthétique.

[Ouais_supère]

Faust de Alexandr Sokurov.

C'est du jamais vu, pour moi.
Et je dois admettre que je suis franchement largué, mais quelle claque.

[Ouais_supère]

Alors, je suis allé le voir. Je partais avec un a priori positif, puisque, pour moi, Tarantino était destiné à faire un western spaghetti.
Je n'ai pas été déçu : rempli d'hommages aux westerns à l'italienne, aussi bien de Sergio Leone que de Corbucci (auteur du Django original, dont ce film n'est pas un remake contrairement à ce que j'ai parfois entendu) et Solima, on passe vraiment un bon moment si on aime le genre. Quelques scènes de contemplation à la Leone, même si on ne peut pas pour autant dire qu'il s'agit d'un Leone à la Tarantino. Néanmoins, il manque quelques éléments pour en faire un "film à la Tarantino", le principal étant les monologues, quasi absents du film (malgré l'excellente scène du KKK et les répliques toujours savoureuses de Christoph Waltz). Déjà, le titre en lui-même est aussi bien un hommage à l'un des classiques du spaghetti que de la suite de films qui en ont découlé, reprenant le nom "Django" sans avoir aucun rapport avec l'original (ce qui est encore le cas ici, d'autant que le Django original est un tueur blanc, et non un esclave noir). C'est bien filmé, et il y a un petit air rétro façon années 60-70, notamment au niveau des titres. Par contre, petit reproche, la fin est trop longue. Le film aurait pu tenir en 2h20-2h30, ce qui est déjà beaucoup.

Ah, et merci pour cet avis.

[Silverwitch]

Ce que tu décris là, c'est davantage ce que j'ai ressenti devant la "Ligne Rouge". Mais effectivement, à la lumière de ce que tu exprimes, j'ai peut-être été un peu sévère en parlant de "réhabilitation" au sujet du père dans "Tree of Life" alors qu'il s'agit comme tu le dis de compassion. Le père en fait, c'est à la fois l'opposant et le double du narrateur, le père alimente chez lui une forme de haine de soi. C'est la mort de la mère qui le conduit au réexamen de cet antagonisme père/fils. Comme tu l'as écrit, "il ne suffit pas d'ouvrir les yeux pour voir, il faut une lumière et un miroir". Dans cette introspection qui le ramène en enfance, il retrouve la lumière - la mère, celle qu'elle était avant la mort du frère - et découvre enfin le miroir en son père, au regard finalement de l'adulte qu'il est devenu. La mort de la mère le réconcilie in fine avec le père, mais aussi avec ce frère dont il n'a jamais vraiment réussi à faire le deuil. Ce frère enfant chéri du père et alter-ego encombrant (car autre moi possible) qui le renvoie à ses propres failles, à son propre échec. D'où la réconciliation finale.

On est désormais raccord sur le fond. En revanche, je maintiens mes réserves sur la forme choisie qui reste à mes yeux excessivement grandiloquente et clinquante

C'est quand même un jugement bien sévère à l'égard d'un film d'une telle ampleur. L'enjeu de la mise en scène réside dans l'écart entre la représentation de la chose et la chose représentée. Comment montrer à la fois que le ciel, la mer et la terre sont offerts aux regards et que dans le même temps, ils sont aussi présents en nous ? Il y a une problématique complexe, puisque nous devons voir avec les yeux, mais voir plus qu'avec les yeux: le regard du souvenir, le regard de l'âme, le regard de l'imagination. D'où cette lumière magique, à la fois réelle et fantasmatique, qui emprunte aussi bien aux maîtres flamands qu'à une certaine esthétique américaine.

Le danger, c'est que la sensation, l'épreuve du monde prenne le pas sur sur la conscience, et sans doute le film tombe-t-il parfois dans cet écueil qui fait que le spectateur se ressent également comme une vague (quand j'ai vu le film, j'ai pensé immédiatement, dès la première demi-heure à ce grand roman de Virginia Woolf, Les Vagues). Décentrer son regard, c'est autre chose que de se dissoudre dans une expérience océanique. Bref, aussi géniale soit-elle, la mise en scène de Malick, avec sa caméra toujours en mouvement, son lyrisme obsédant fait parfois trop oublier le temps au profit de l'instant. Il n'empêche: c'est inédit.

[Silverwitch]

Faust de Alexandr Sokurov.

C'est du jamais vu, pour moi.
Et je dois admettre que je suis franchement largué, mais quelle claque.

C'est un film difficile, en effet ! Pendant trente minutes, il faut s'accrocher, et parfois laisser son esprit vagabonder. Mais ensuite...

[Kadoc]

... on s'endort?

[Silverwitch]

... on s'endort?

Non, on est enthousiasmé !

[Kadoc]

Ce n'est pas trop mon genre de film mais peut-être un jour, pourquoi pas...

[Silverwitch]

Ce n'est pas trop mon genre de film mais peut-être un jour, pourquoi pas...

Si tu es dans un bon jour, uniquement ! Du même réalisateur, je conseillerais plutôt de commencer, si tu ne l'as pas déjà vu, par Le Soleil:

[Waddle]

Silverwitch, question juste comme ça, en général, quand tu mets des trailers de film, c'est simplement ceux que tu trouves en cherchant rapidement, ou ce sont des trailers qui te semblent donner un assez bon aperçu de la qualité du film?

[Silverwitch]

Silverwitch, question juste comme ça, en général, quand tu mets des trailers de film, c'est simplement ceux que tu trouves en cherchant rapidement, ou ce sont des trailers qui te semblent donner un assez bon aperçu de la qualité du film?

C'est le plus souvent le premier trouvé, sauf cas particulier !

[Kadoc]

En cinéma j'aime pas trop être sectaire, parce que je suis à chaque fois surpris de pouvoir trouver intéressant un truc que je pensais chiant avant de voir. Mais faut pas pousser non plus, chaque chose en son temps.

[Waddle]

Silverwitch, question juste comme ça, en général, quand tu mets des trailers de film, c'est simplement ceux que tu trouves en cherchant rapidement, ou ce sont des trailers qui te semblent donner un assez bon aperçu de la qualité du film?

C'est le plus souvent le premier trouvé, sauf cas particulier !

Ok, merci.

[sheon]

... on s'endort?

[Marlaga]

J'ai vu Prometheus. Y a pas grand chose à garder là-dedans, c'est mou du genou, archi-prévisible, sans gros ressort émotionnel malgré le côté pathos par moment,...A part l'humanoïde qui est remarquablement bien joué par FassBender et des effets-spéciaux agréables à l'oeil, c'est assez navrant.

[Ouais_supère]

C'est un film difficile, en effet ! Pendant trente minutes, il faut s'accrocher, et parfois laisser son esprit vagabonder. Mais ensuite...

Oui, tout est allé de mieux en mieux dès que j'ai cessé de me "crisper" sur les dialogues pour essayer de tout saisir absolument.

C'est amusant, il faut presque se mettre en "écoute flottante" pour apprécier.

[Kadoc]

Oui, avec les dialogues de la classe américaines en fond sonore, ça doit mieux passer.

[lovecraft]

J'ai pu enfin voir "Le territoire des loups", excellent film avec un Liam Neeson très convaincant. C'est mon film de l'année 2012, du moins dans ceux que j'ai vu. L'ambiance et les paysages y sont bien retranscrits, même si le scénario ne laisse guère la place à la surprise.

[Hugues]

Faust de Alexandr Sokurov.

C'est du jamais vu, pour moi.
Et je dois admettre que je suis franchement largué, mais quelle claque.

C'est un film difficile, en effet ! Pendant trente minutes, il faut s'accrocher, et parfois laisser son esprit vagabonder. Mais ensuite...

(Alors évidemment, maintenant ça n'a aucune originalité, mais j'en avais l'idée avant )

Ouais_supère
Je ne sais pas si cela t'a été possible, mais j'espère que tu as pu le voir en salle !

Hugues

[Hugues]

Ce n'est pas trop mon genre de film mais peut-être un jour, pourquoi pas...

Si tu es dans un bon jour, uniquement ! Du même réalisateur, je conseillerais plutôt de commencer, si tu ne l'as pas déjà vu, par Le Soleil:

Quand je l'avais vu, tout à fait par hasard, il y a quelques années, je l'avais vu sans même savoir qui l'avait réalisé. Ensuite je me suis dit que les coïncidences faisaient bien les choses.

Hugues

[Hugues]

Et comme Waddle n'a pas tort dans ce qu'il dit implicitement, une autre bande-annonce pour Le Soleil (la seule autre) la bande-annonce russe précédemment montrée étant d'un ascétisme qui n'est pas celui du film.



L'édition DVD étant issue d'un contrat d'édition/distribution spécifique à ce film entre un petit distributeur et TF1 Vidéo, qui n'a sans doute pas été renouvelé, le tirage est sans doute épuisé et elle est difficile à trouver, sinon à un prix légèrement prohibitif. Mais des éditions à l'étranger existent (si un sous-titrage en anglais ne vous ennuie pas).



Autre conseil. Si ça ne vaut pas Le Soleil ou Faust, L'Arche Russe vaut d'être vue pour, ce qui ne va pas être très original, son tour de force -- lequel? La bande-annonce [dans ses deux incarnations] est là pour vous le faire découvrir -- mais plus encore pour le songe imaginé, pénétré de mémoire ou d'oubli, de deuil ou de promesses, de l'Âme Russe, si elle pouvait s'incarner et rêver. Pour le passé, le temps d'une déambulation, d'un long regard, ressuscité.



Invisible pour ceux qui l'entourent, un réalisateur contemporain se retrouve comme par magie dans le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg au début du XVIIIe siècle. Il y rencontre un cynique diplomate français du XIXe siècle. Les deux hommes deviennent complices au cours d'un extraordinaire voyage dans le temps, à travers le turbulent passé de la Russie, qui les conduit jusqu'à nos jours.

Hugues

[von Rauffenstein]

Bon, je voulais juste dire que le cinéma français depuis que je l'ai vu un peu de l'intérieur, c'est de la merde. Et c'est de la merde à tous les niveaux, producteurs, réalisateurs et surtout ! Surtout ! Techos.

Y'a des coups de pied au cul qui se perdent et ils sont un peu au cinoche ce que sont les NMPP à la presse en kiosque à Paris. Les fossoyeurs de l'industrie.

edit. et sinon, avec un mac, ça marche sans clignoter. W7 c'est de la merde.

[Silverwitch]

Bon, je voulais juste dire que le cinéma français depuis que je l'ai vu un peu de l'intérieur, c'est de la merde. Et c'est de la merde à tous les niveaux, producteurs, réalisateurs et surtout ! Surtout ! Techos.

Et encore, on ne parlera pas des acteurs ! Qu'est-ce qu'ils ont fait les techniciens ? En France, ce que j'ai vu de mieux (de pire) dans le métier, ce sont les électros.

[Shunt]

C'est quand même un jugement bien sévère à l'égard d'un film d'une telle ampleur.

Justement, c'est parce que ce film affiche des prétentions très élevées que je me permets d'être aussi sévère.

L'enjeu de la mise en scène réside dans l'écart entre la représentation de la chose et la chose représentée. Comment montrer à la fois que le ciel, la mer et la terre sont offerts aux regards et que dans le même temps, ils sont aussi présents en nous ? Il y a une problématique complexe, puisque nous devons voir avec les yeux, mais voir plus qu'avec les yeux: le regard du souvenir, le regard de l'âme, le regard de l'imagination. D'où cette lumière magique, à la fois réelle et fantasmatique, qui emprunte aussi bien aux maîtres flamands qu'à une certaine esthétique américaine.

Je reconnais que la tâche est compliquée, mais je ne suis pas convaincu par le résultat. Cette "lumière magique" est à mes yeux trop irradiante et évidente pour être honnête.

Le danger, c'est que la sensation, l'épreuve du monde prenne le pas sur sur la conscience, et sans doute le film tombe-t-il parfois dans cet écueil qui fait que le spectateur se ressent également comme une vague (quand j'ai vu le film, j'ai pensé immédiatement, dès la première demi-heure à ce grand roman de Virginia Woolf, Les Vagues). Décentrer son regard, c'est autre chose que de se dissoudre dans une expérience océanique. Bref, aussi géniale soit-elle, la mise en scène de Malick, avec sa caméra toujours en mouvement, son lyrisme obsédant fait parfois trop oublier le temps au profit de l'instant. Il n'empêche: c'est inédit.

Oui c'est un traitement sans doute inédit, mais je te rejoins sur cette critique. Ce que je reproche en fait à ce film, c'est que je l'ai ressenti comme une forme de prise d'otage émotionnelle (avec ces belles images léchées, la musique qui conditionne bien). Ca peut paraître excessif, mais c'est ce qui m'a très fortement déplu personnellement.

[Silverwitch]

Justement, c'est parce que ce film affiche des prétentions très élevées que je me permets d'être aussi sévère.

Oui, je peux le comprendre... Mais parfois, avec toi, la critique c'est du brutal !

Je reconnais que la tâche est compliquée, mais je ne suis pas convaincu par le résultat. Cette "lumière magique" est à mes yeux trop irradiante et évidente pour être honnête.

La lumière, même la lumière du Beau, dissimule autant qu'elle éclaire, certainement. Il faut habituer nos yeux à ses ombres.

Oui c'est un traitement sans doute inédit, mais je te rejoins sur cette critique. Ce que je reproche en fait à ce film, c'est que je l'ai ressenti comme une forme de prise d'otage émotionnelle (avec ces belles images légers, la musique qui conditionne bien). Ca peut paraître excessif, mais c'est ce qui m'a très fortement déplu personnellement.

Oui, il y a peut-être de ça. C'est vrai que c'est un peu excessif, simplement j'ai été ravie, dans le double sens du terme, quand tu t'es senti piégé. Ce qui me gêne toujours un peu, et je le dis en conscience de personnaliser à l'excès, c'est que tu es parfois à la limite d'un certain cynisme. Tu es dans un rapport ambivalent aux émotions que tu acceptes et que tu cultives, pourvu que tu en sois le premier surpris, ce qui conduit parfois à des constructions intellectuelles surprenantes. En quelque sorte, tu peux sublimer un film comme "Drive" et désublimer un film comme Tree of life. Alors évidemment, tu as une intelligence brillante et ça tient, mais je crois que l'on gagne à se déprendre un peu de nos sentiments pour appréhender les formes pures des oeuvres. Nous n'y perdons rien, et alors, même si tu n'aimes pas Tree of life avec le même enthousiasme, ses formes s'imposent et dessinent un monde, un monde dans l'esprit. L'esprit communique à l'âme qui réchauffe le corps. Fin du hors-sujet !

[DCP]

Qu'est-ce qu'il y a de bien à aller voir ces temps ?'

[Marlaga]

Qu'est-ce qu'il y a de bien à aller voir ces temps ?'

Tree of Life 2 : Reborn in Hell

[sheon]

Django Unchained.

[DCP]

Django Unchained.

C'est du Tarantino, donc violent, non ?

[Xave]

Tarantino n'est pas résumable à la simple ultra-violence, encore moins ce Django qui est vraiment un super film. Il y a une séquence un brin "too much", mais le film dans son ensemble ne laisse pas un goût de sang dans la bouche.

[sheon]

Ouais, c'est un peu dommage de résumer "Tarantino = violent".

[DCP]

Ouais, c'est un peu dommage de résumer "Tarantino = violent".

Je ne résume pas à cela, mais c'est juste que je n'aime pas trop la violence, c'est tout.....

[sheon]

Ah bah on comprend pourquoi tu préfères le curling au football US, alors

[DCP]

Ah bah on comprend pourquoi tu préfères le curling au football US, alors

Curieusement, je n'ai pas trouvé si violent que cela le football US. Et j'ai fait au moins l'effort de regarder, je suis sûr que peu de monde ici ont regardé un match de curling de leur vie...

[sheon]

Oh, j'ai dû faire la sieste devant un match lors des JO d'hiver, oui. Comme somnifère, ça vaut presque le snooker.

[Kadoc]

Curieusement, je n'ai pas trouvé si violent que cela le football US.

C'est parce que t'as pas vu d'assez près. En général, chaque action se finit par la collision frontale de (au moins) deux poids lourds lancés à pleine vitesse.

[sheon]

Le stock car du pauvre, en somme.