Shoemaker a écrit:Moi, je ne suis pas juriste, mais je sais que le code civil est capable de bien des contorsions pour résoudre une foultitude de cas particuliers. Donc, tant qu'on établit clairement le cadre du mariage comme étant l'union hétéro patati patata, que la loi puisse, dans l'intérêt de l'enfant, prévoir tel ou tel alinéa pour résoudre telle ou telle situation exceptionnelle, non problemo. A la seule condition qu'on n'ait pas à régler des trucs créés de facto par des petits malins qui viennent après pleurnicher (les personnes qui vont commander un gosse dans le ventre d'une femme dans un pays qui permet cette forfaiture et qui veulent mettre la République devant le fait accompli).
Je crois que le recours clandestin aux mères porteuses est assez limité. Les couples homos masculins qui ont des gosses aujourd'hui en France, le font essentiellement en coparentalité. Le gamin a donc bel et bien un père et une mère à l'état civil.
Au juriste de prévoir les choses, encore une fois, dans l'intérêt de l'enfant, avec définitivement, la possibilité systématique pour le dit enfant, de pouvoir connaître s'il le désire, l'identité de ses géniteurs (dans TOUS les cas).
Tu souhaites donc qu'on interdise l'accouchement sous X qui est une alternative à l'avortement pour des enfants non désirés.
L'exemple que tu cites, en supposant qu'on le règle dans le sens que tu désires, ça ne va pas déstabiliser la société, à condition encore que le gosse sache, s'il le désire plus tard, qui est son géniteur. Bon, encore une fois, je ne veux pas m'aventurer dans les arcanes juridiques. Je désire juste que le cadre principal du mariage tel qu'il existe, soit maintenu sans dénaturation fondamentale.
Encore une fois le mariage homo ne change en rien le cadre et les fondements du mariage hétéro. Beaucoup moins en tout cas que si on avait élargi aux PACSés les droits et devoirs des époux. Parce que cela aurait rendu le mariage moins "intéressant".
Qu'il y ait des améliorations, des précisions, des solutions originales, etc, no problemo.
Ca passe nécessairement par le droit... soit par la loi, soit de façon jurisprudentielle.
Jusque là, ils n'ont pas de gosses, n'est ce pas...
Si. La loi ne reconnait in fine que le parent biologique comme un père ou une mère célibataire (ou pacsé). L'homoparentalité reste finalement une monoparentalité. C'est l'autre conjoint - le parent non biologique - qui n'est pas reconnu.
Les enfants qui vivront avec eux… Mais d'où viendraient ces enfants ? Dans les cas de force majeure, je l'ai dit, la loi doit opérer dans l'intérêt de l'enfant. Les juristes ont beaucoup d'imagination… Mais dans les cas de ruse manifeste (le gosse qu'on sort d'une pochette surprise californienne ou indienne), ça sera NIET.
Aucune objection là-dessus. Mais l'interdiction de la GPA règle le problème et continuera de rendre dissuasif le recours aux mères porteuses dans des pays tiers. Parce qu'il faudra justifier devant l'état civil de l'origine de l'enfant. Les critiques sur la circulaire Taubira sont sur ce point parfaitement légitimes.
Sinon je crois que tu focalises essentiellement sur les couples de mecs, alors que la problématique de l'homoparentalité concerne essentiellement les couples de femmes.
La PMA est plus difficile à contrecarrer. Parce que juridiquement, rien ne distingue l'insémination de l'amant d'un soir. "De père inconnu", ça existe depuis longtemps dans les registres d'état civil.
Et cela participera grandement à l'harmonie sexuelle dans une société qui se veut évoluée. C'est une bonne chose. Mais le fait est que je reste pessimiste. Tout semble foutre le camp (le con ?) dans la mauvaise direction. Dommage.
Moi, je fais vraiment une distinction entre d'un côté la revendication du mariage homo et de la possibilité d'adoption par les conjoints, et de l'autre la revendication du droit à l'enfant. D'un côté, que des homos acceptent volontairement de "s'enchaîner" à travers les droits mais aussi les devoirs qu'induit le mariage, c'est tout sauf un délitement. C'est au contraire la promotion d'une forme de responsabilité dans un monde qui ne jure plus que par la jouissance des plaisirs immédiats, le consumérisme et le zapping permanent. Le mariage dénote d'une volonté de construire quelque chose, de bâtir.
Mais je te rejoins sur la dangerosité du concept de "droit à l'enfant" induit par la PMA et la GPA.
Et j'ai peur justement qu'en réponse irrationnelle à la méthode gouvernementale (les petites ruses de Taubira, la langue de bois de la Ministre de la famille, etc) et à la "légèreté" des attitudes de certains lobbies gay, on assiste à une belle remontée de l'hostilité atavique anti homo, alors qu'on pensait voir les choses peu à peu s'apaiser.
Tout à fait d'accord. Les défenseurs de ce projet de loi ont été nullissimes et les militants gays consternants comme d'habitude, avec des slogans provocateurs à deux balles qui n'amusent que leur microcosme.