Neoflo a écrit:Une petite question d'ordre générale sur la mondialisation :
La mondialisation via sa politique néo-libérale essaye de s'affranchir des barrières encore forte que sont les Nations.
Sous-entendu les nations , communautés d'hommes définies par une histoire commune, une culture commune et par une volonté (plus ou moins manifeste) de vivre ensemble, sont le dernier rempart vers une mondialisation, c'est à dire pour certains une uniformisation.
N'est-ce pas paradoxal de fixer là, via le terme Nation, une limite au regroupement humain dans des communautés toujours plus grande. Il me semble que l'homme depuis qu'il est homme s'est toujours regroupé de manière de plus en plus large. La famille, le clan, le village ... jusqu'à aboutir aujorud'hui au regroupement sous la forme de nation. En quoi, cette nation serait-elle la limite maximale pour le regroupement humain ?
N'y a-t-il pas autant de différence aujourd'hui entre un Francais et un Polonais (pour l'exemple) qu'il n'y en avait au 15e siècle entre l'Aquitain et l'Alsacien ?
Le terme de Nation, protection aujourd'hui contre un phénomène qui nous dépasse et peut nous écraser, oui bien sur oui, mais ce qui me gène c'est le sous-entendu, que la Nation est et doit être le dernier regroupement possible, pourquoi cela ?
Qui a dit que la nation était une forme parfaite, éternelle et intemporelle ? Les nations peuvent vivre et disparaître, la nation comme principe disparaîtra peut-être un jour. Il se trouve que pour le moment, c'est la seule forme qui marche parce qu'elle a pour elle l'histoire et le consentement des peuples.
Quant à ton rapprochement sur la différence entre un français et un polonais et entre deux habitants d'une même région hier, eh bien ce qui les sépare c'est bien l'histoire. Les nations ont une histoire que n'ont pas vécues les régions, c'est ce qui différencie une langue d'un patois, une culture d'un folklore. C'est faute d'avoir été des nations que les régions n'ont pas d'histoire tout comme une langue n'est rien d'autre qu'un patois qui a réussi. Mais c'est dans la réussite que réside le secret, entre ce qui a été et ce qui aurait pu être mais ne le sera pas.
La mondialisation techno-scientifique et néo-libérale, la mondialisation marchande n'est pas la première tentative d'uniformisation du monde, et historiquement elle vient après l'échec de l'uniformisation religieuse. C'est le succès (ou l'échec, c'est selon) de la chrétienté qui donne naissance aux nations européennes et à cette culture européenne après Charlemagne. De même qu'il y a eu une uniformisation des peuples par l'islamisation. Or ces tentatives ont déjà eu lieu et si elles ont été un succès sur le plan culturel ou plus exactement en tant que civilisations, elles ont laissé place à l'émergence de nations.
Donc, si un jour les nations disparaissent, ce sera ainsi. Pour le moment, elles résistent. Et si elles résistent, ce n'est pas par archaïsme, c'est parce qu'elles représentent encore un idéal de vie commune.