Modérateurs: Garion, Silverwitch
Lo a écrit:Une bande d'illuminés, quoi.
silverwitch a écrit:Ce qui me gêne, c'est que la tension entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, entre l'Univers et l'âme humaine n'est pas résolue par la médiation d'un récit, mais par un concept: l'amour qui excède l'âme, et de ce débordement vient ce qui sauve. Dans les précédents films du cinéaste américain, il y avait de la place pour accueillir cette révélation, un retrait, celui qui laisse une dimension humaine, un regard. Plus simplement, la présence d'une troisième dimension dans l'image que permet la mise en scène. Ici la focalisation ne varie qu'entre l'abstraction et une proximité fantasmatique, la caméra nous fait éprouver comme jamais auparavant au cinéma, mais l'épreuve seule ne suffit pas. Manque la distance de celui qui nous montre, un contrepoint, c'est-à-dire l'harmonie entre des mélodies différentes. Entre l'abstraction et la subjectivité des personnages, manque la création d'une réalité extérieure. Je crains donc que le film n'échappe pas à une certaine grandiloquence, un écart trop important entre deux modes de représentation.
Hugues a écrit:Et si, c'était un fait exprès (même si je comprends le défaut que tu traduis?)
Je veux dire par là, et si pour les mettre à la même échelle , l'Univers et l'âme humaine, il se privait de ce troisième regard. N'écrivait-il pas (je triche je sais) que "notre être est un miracle, égal avec la création de l'univers, et comme l'univers, chaque jour est nouvellement créé." (*)
Ce qui est fascinant dans ce script d'ailleurs c'est que de tous ses films, c'est celui dont il s'est le moins éloigné. Le pont, dernière image du film avant les tournesols, est une des allégories qui l'a hanté suffisamment pour que malgré les années, elle soit tant dans le film qu'évoquée parmi bien d'autres dans le script.
Hugues
(*): Creation is eternal birth. A beginning without end. It happens in every instant of time.
The same power which burns in the stars and nebulae burns equally in us. Our being is a miracle, equal with the creation of the universe, and like the universe, each day is created anew.
Aym a écrit:Houlà, tu vas avoir des problèmes, toiTu es inconsciente des risques que tu prends !
Bienvenue quand même, hein
Cortese a écrit:En tout cas c'est curieux cette histoire de Waco. C'est quand même pas un hasard, non ?
silverwitch a écrit:Cortese a écrit:En tout cas c'est curieux cette histoire de Waco. C'est quand même pas un hasard, non ?
Terrence Malick y a vécu pendant son enfance...
il a boycotté “Le fabuleux Destin d’Amélie Poulain”
« dans un petit village du Texas »
[...]
le camion de DDT marqué “City of Waco”. Une ville moyenne, pas un village.
Cortese a écrit:Quoi, c'est une fille ? Tu as vu ses chaussons ?
Rainier a écrit:Je suis allé voir Tree of Life cet après midi ...mais je ne suis ni Cortese, ni Shoemaker, ni Shunt et je ne suis donc pas sûr d'avoir le droit de donner mon avis sur ce forum![]()
Hugues a écrit:Rainier a écrit:Je suis allé voir Tree of Life cet après midi ...mais je ne suis ni Cortese, ni Shoemaker, ni Shunt et je ne suis donc pas sûr d'avoir le droit de donner mon avis sur ce forum![]()
Désolé, Je t'ai oublié, comme j'ai oublié Madcad.. (même si il ne peut voir le film avant quelques semaines)
Hugues
Rainier a écrit:On était 5 spectateurs dans la salle ...
Rainier a écrit:j'ai détesté la fin que j'ai trouvée ....ridicule : c'est ça l'au delà : on marche les pieds dans l'eau et on fait des bisous sur une plage aux membres de sa famille. Mais moi j'ai pas envie de retrouver, surtout pour lui faire des bisous, ma tante Marthe qui me terrorisait quand j'étais enfant !
Rainier a écrit:On a comparé ce film à 2001 de Kubrick, mais quand on a vu ce film on reste marqué pour toujours par des scénes cultes : l'os qui se transforme en engin spatial, l'ordinateur qui lit sur les lévres et qui refuse d'obeir ...
Je n'ai pas trouvé d'équivalent pour Tree of Life
silverwitch a écrit:Rainier a écrit:j'ai détesté la fin que j'ai trouvée ....ridicule : c'est ça l'au delà : on marche les pieds dans l'eau et on fait des bisous sur une plage aux membres de sa famille. Mais moi j'ai pas envie de retrouver, surtout pour lui faire des bisous, ma tante Marthe qui me terrorisait quand j'étais enfant !
Que penses-tu de la fin de Huit et demi ou de Underground ?
Rainier a écrit:J'ai honte mais je n'ai jamais vu le Fellini![]()
Quant à Kusturica, je fais un blocage (c'est sans doute idiot mais j'ai peur de ce que je crois être un "fouillis").
Je partage cette idée que le travail de mise en scène de Malick est arrivé avec cette œuvre-monde à un point de rupture. Et, comme ton amie silverwitch, je pense que le cinéaste en est lui-même conscient. Il me semble maintenant très évident que The Thin Red Line et The New World préparaient The Tree of Life. Ils possèdent sans aucun doute leur vie propre mais ils n’en sont pas moins des répétitions, le somptueux travail d’esquisses d’un maître (le soldat Witt n’est-il pas une incarnation du frère blond, tout comme la princesse indienne concernant Mme O’Brien). Or, nombre de spectateurs (notamment et surtout les critiques spécialisés) ont eu le sentiment que Malick ne faisait que se répéter, avec toujours plus de grandiloquence et de prétention. Mais répéter ici, c’est approfondir. Avec ses deux précédemment films, Malick répétait/appelait TTL, comme il le préparait/appelait, sans probablement le savoir lui-même, avec ses deux premiers films. Ceux qui l’ont accusé de ressasser, voire de radoter, montrent leur grande méconnaissance de l’Artiste, toujours à la recherche du cœur de son œuvre, de son idéal, dans un mouvement toujours recommencé. Cet idéal humain et universel, ce temps retrouvé, cette seule éternité, est ici montré (quelle audace magnifique !) avec limpidité car à la fin de son temps (de chacun de nos temps car « le monde est ma représentation » pour paraphraser Schopenhauer) les morts renaissent, les masques tombent et tout est dévoilé. Comment peut-on parler de « naïveté » ou de « New-Age » devant pareille sincérité (car Malick croit aux images, il ose montrer) ? Faut-il être le pire des philistins pour demander ensuite à Malick de s’expliquer sur son film alors qu’il fait ainsi complètement don de soi, se dévoile entièrement, mettant à nue son âme sans plus s’offusquer des yeux qui scruteront fébrilement sans jamais voir alors que d’autres vivront cette expérience telle une épiphanie (singulièrement les enfants et les adolescents car c’est une œuvre qui s’adresse directement à l’âme, et que cet infini s’est flétri chez la plupart de nos coreligionnaires adultes).
Point de rupture thématique et esthétique donc parce que Malick n’ouvrira probablement plus jamais, d’une manière aussi libre et littérale, dans une absolue confiance, en sacrifiant ainsi son intimité pour se donner entièrement, la porte sur son âme (désolé pour cette image attendue, et peut-être galvaudée aujourd’hui, mais qui me semble conserver toute sa pertinence). Il est donc vrai que le cinéaste ne pourra plus faire machine arrière et qu’il lui faudra être différemment dans son œuvre pour continuer à être. En ce sens The Tree of Life est un hapax. C’est une première fois qui est aussi une dernière fois et donc un franchissement (pour le Jack adulte qui décide de franchir la porte dans son désert, son être nu, il n’y aura plus de retour en arrière). Franchissement d’un traumatisme (la perte du frère), d’une frontière (celle qui sépare artificiellement vie et mort), du dernier pont qui clôture le film (vers le temps retrouvé). L’Idée du pont (au sens de l’idée pure platonicienne) permet aussi l’union entre deux rives et la naissance d’un formidable espoir, trouver l’éternité par notre être dans le monde. Que fera Malick après son film-monde ? Cela revient à poser la question : quelle direction artistique ont pris Tarkovski après Le Miroir et Bresson après Au hasard Balthazar (deux oeuvres qui ont marqué un temps décisif dans leur filmographie parce qu’elles en représentaient la somme spirituelle sans en constituer pour autant la conclusion).
Je m’aperçois que j’ai à peine esquissé les points que je voulais développer mais que le temps me prend déjà.[...]
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
schumi84f1 a écrit:tu viens de gagner mon Fangio du poste de l'année !Stéphane a écrit:vu
Stéphane a écrit:vu
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Shunt a écrit:Confirmation que Malick est un mec bien...
Festival de Cannes
Terrence Malick fan du PSG
16 mai 2011
Et oui, le PSG compte des supporters du show-bizz, et même outre-Atlantique. Le Monde Mag a révélé la teneur des discussions entre le réalisateur Terrence Malick et Pierre Lescure, alors patron de Canal + et propriétaire du PSG, lors d’une rencontre à Los Angeles en 2001.
« Monsieur Lescure, il est fondamental que le Paris-Saint-Germain reste au Parc des Princes et ne déménage pas au Stade de France, se serait exclamé l’américain. Le Parc des Princes est l’âme du PSG. S’installer au Stade de France reviendrait à dévoyer l’histoire de ce club. »
Des déclarations qui avaient de quoi surprendre Lescure, venu à la base rencontrer Malick pour parler d’un possible film sur Che Guevara. Le réalisateur n’a pas donné suite et a préféré parler foot.
FM
http://www.sofoot.com/terrence-malick-f ... -news.html
Shoemaker a écrit:Moi, j'habite dans un trou du cul du monde, à la Reunion. Des qu'il arrivera ici, j'irai le voir, promis ! Je remonterai le topic, vu qu'il sera depuis longtemps oublié...
Confirmation que Malick est un mec bien..
Hugues a écrit:Confirmation que Malick est un mec bien..
Ca fait partie des anecdotes recyclées à chaque sortie de film, déjà évoquée aux alentours de la sortie du Nouveau Monde. Et à nouveau dans divers publications francophone ou anglophone ces dernières semaines.
Lescure était tout à fait idiot. Il pensait pouvoir produire Malick tout en lui imposant des choix artistiques. Comme l'absence des voix-off.. Avec de telles intentions de départ c'était évident que le projet n'irait pas au bout. Il fallait être idiot, inconscient, ou pédant et arriviste, pour penser contraindre celui qui s'était tu pendant vingt ans, pour bien des raisons, mais entre autre parce que la machine hollywoodienne le paniquait.
Hugues
PS: Et sinon Shunt, tu le vois bientôt ?
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