Genie a écrit:En effet, Georges Marchais, comme François Mitterrand, a un passé trouble, concernant la seconde guerre mondiale.
Né en 1920,
Il part travailler en Allemagne en décembre 1942, chez Messerschmitt à Augsburg. En 1970, Charles Tillon accusera Georges Marchais de s'être porté volontaire, les principales réquisitions allemandes de main d'œuvre n'ayant débuté qu'après la loi du 16 février 1943. Toutefois, l'existence d'une première loi du 4 septembre 1942, à l'origine du départ forcé de plus de 250 000 ouvriers, était à l'époque ignorée ou négligée par les historiens et par l'opinion[3]. Son biographe Thomas Hoffnung estime qu'il n'existe aucune preuve de volontariat et que Marchais fut plutôt muté outre-Rhin, dans le cadre de la réquisition des travailleurs de l'industrie aéronautique par l'Allemagne nazie. Pour contrer cette loi, des grèves, organisées clandestinement, souvent par des communistes, éclatent dans certaines usines comme Ratier à Figeac le 22 octobre 1942 (les seize ouvriers convoqués ne partiront pas mais l'usine continuera de fabriquer des hélices pour les avions Heinkel). De plus, deux décisions de justice, faisant suite à une plainte de Georges Marchais contre ses détracteurs, établissent que Georges Marchais est bien parti en Allemagne sous la contrainte.
Selon la thèse la plus couramment admise, à cette époque, Georges Marchais n'avait de toute façon aucune conscience politique manifeste. Il s'est tenu en effet complètement en dehors des événements du Front populaire, de la grève générale du 30 novembre 1938 et de la Résistance. Il figure donc parmi les premiers ouvriers transférés en Allemagne, à une époque antérieure au développement de la Résistance officialisée après la guerre et à la création des maquis, et n'a jamais revendiqué y avoir appartenu.
L'incertitude subsiste aussi sur la date de son retour en France. Il prétendra avoir profité d'une permission en juin 1943 pour se cacher et ne pas repartir (cas fréquent à l'époque), mais sera bien incapable de préciser les endroits où il s'abrita. Aucune trace administrative ni aucun témoignage ne démontrent sa présence en France avant avril-mai 1945. Toujours selon Thomas Hoffnung, Marchais se résigna à repartir en Allemagne après sa permission, et ne revint en France qu'à la chute du IIIe Reich, parmi des milliers de Français anonymes[4].