Cortese a écrit:Plusieurs milliers de touristes venus d'Arménie et de toute la diaspora ont fait revivre, dimanche 19 septembre, la petite église de l'île d'Akhtamar, située sur le lac de Van, dans l'est de la Turquie. Pour la première fois depuis le génocide des Arméniens d'Anatolie, en 1915, l'Etat turc a autorisé la tenue d'une cérémonie religieuse dans cette église du Xe siècle, l'une des plus sacrées pour tous les Arméniens, dont la rénovation avait été achevée en 2007.
Sur le bateau qui fait la liaison entre la rive du lac et la petite île, Rozannah lance des baisers vers l'église et entonne déjà des chants religieux. Son fils, vêtu d'un tee-shirt barré d'une large croix chrétienne, prend la pause pour la photo. "C'est extraordinaire, nous sommes venus en voiture d'Erevan pour voir ça, s'enthousiasme Ararat, le père. C'est un jour historique. Mais si la croix avait été installé en haut de l'église, il y aurait plus de monde qui serait venu", estime cet homme dont la famille est originaire d'Erzurum, "dans l'ancienne Arménie occidentale", précise-t-il, soit l'est de l'actuelle Turquie.
De nombreux Arméniens ont en effet boycotté les festivités. La patriarcat arménien d'Echmiadzine avait renoncé à y dépêcher des représentants. La Turquie avait promis qu'une large croix métallique serait fixée au sommet de la coupole de l'église.
"CHANGEMENT DE MENTALITÉ"
Finalement, "pour des raisons techniques", elle a été placée au pied de l'église. "Sans cela, la diaspora aurait sans doute trouvé un autre prétexte mais il n'aurait pas été aussi recevable que celui-là", juge Baskin Oran, un intellectuel turc engagé dans le dialogue turco-arménien, qui assistait à la messe. "Comme toujours, le gouvernement fait les choses à moitié, mais c'est un commencement. Un tabou est tombé", poursuit-il.
"C'est un pas très important pour résoudre les problèmes entre nos deux pays", estime pour sa part Ruben, un officier de police à la retraite venu d'Erevan, en Arménie. "Nous venons chaque année depuis 2005 et il y a un énorme changement de mentalité en Turquie."
L'opération, suivie par de nombreux médias et à laquelle assistaient plusieurs élus kurdes, a été présentée par le gouvernement turc comme une ouverture en direction des minorités chrétiennes. Ankara voulait également faire étalage de sa bonne volonté à l'égard de l'Arménie, avec laquelle les négociations sont dans l'impasse. Une messe avait déjà été autorisée dans un fameux monastère grec pontique, le 15 août.
"C'est un défi lancé contre l'Etat, une manière d'apporter le changement et la démocratisation en Turquie, mais Akhtamar est une exception, l'image normale pour le patrimoine arménien est une image de destruction", note Ara Sarafian, directeur de l'institut Gomidas de Londres. "Mais je veux être optimiste".
Environ 2 000 à 3 000 visiteurs ont participé à la fête. "Cette église est notre héritage", revendique Krikor Kradjian, un Arménien venu de Beyrouth. "J'ai 60 ans et c'est la première fois que je viens en Turquie, raconte-t-il, ému de vivre ce moment historique. Venir ici a toujours été le pire des cauchemars pour nous, nous avons toujours eu peur. Mais, maintenant, il est temps de parler de notre Histoire. Ceux qui s'opposent à cet événement finiront par venir aussi."
Guillaume Perrier(lemonde.fr)
Rappelons que ce geste bienveillant à l'égard des chrétiens arméniens (que les Turcs accusaient d'avoir trahi leur patrie ottomane en pactisant en pleine guerre avec l'ennemi russe en 14/18) s'accomplit sous un gouvernement turc islamiste et démocratique.
Il vaut mieux habiter en Turquie qu'en Algérie pour un chrétien ...
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Un "procès peu banal et atypique", selon le quotidien Le Soir d'Algérie. Ce mardi s'ouvre le jugement de deux ouvriers du bâtiment, dans l'est kabyle de l'Algérie, à Aïn el Hammam. Ils sont accusés de ne pas avoir jeûné durant le Ramadan.
Les deux hommes, deux quadragénaires, Hocine Cocini et Salem Fellak, ont été interceptés par la police le 13 août dernier, alors qu'ils avaient rompu le jeûne sur leur lieu de travail, dans l'enceinte d'un immeuble privé en construction. Déférés immédiatement devant le procureur de la république du tribunal de Aïn el Hammam, ils ont été inculpés pour atteinte à un précepte de l'islam, mais laissés en liberté. Leur procès, qui devait se tenir en plein Ramadan, avait finalement été renvoyé à ce mardi.
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la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.