Ouais_supère a écrit:Pourquoi tu nous montres jamais ton travail, Cortese?
Ben, parce que je suis modeste !
J'ai mis en vrac des dessins de toutes les époques ici (les plus anciens remontent aux années 60), je suis en train de l'enrichir régulièrement ces jours ci :
http://picasaweb.google.fr/RedAssariPlus sérieusement, je n'ai encore rien fait dont je sois très fier. En Algérie, je publiais des trucs à mes moments perdus (puisque j'avais une profession principale) et de plus il n'y avait pas de supports de publication la plupart du temps. Quand je suis venu en France, de façon tout à fait improvisée (je n'avais pris du linge que pour un mois et j'avais 10 000 F en poche en tout et pour tout), il fallait que je trouve tout de suite du boulot pour vivre. Or, je suis resté un an sans papiers m'autorisant à travailler (je travaillais quand même, mais je n'étais pas payé). Ensuite, j'ai obtenu des papiers de résident temporaire qui m'ont interdit pendant 5 ans d'avoir un travail salarié. J'étais obligé de créer mon propre emploi de travailleur indépendant, sans pouvoir bénéficier des avantages liés aux professions artistiques. Autrement dit j'étais inscrit à l'URSSAF et je payais toutes les taxes et impôts plein pot, contrairement aux amis milliardaires de Sarko.
Je travaillais donc pour des agences de pub et de com. C'était l'heureux temps d'avant l'Euro et internet, quand les frontières existaient encore. A partir de la création de l'Euro, un bon tiers de l'activité dans ce secteur s'est effondrée, les rémunérations sont devenus ridicules, la plupart des agences que je connaissais ont fermé, la plupart des patrons d'agence, illustrateurs et photographes se sont retrouvés au chômage. La marché n'a jamais redémarré. Pour me tirer d'affaire j'ai créé avec un commercial et son épouse une affaire de publications enfantines soutenue par des milliardaires de la finance. Comme j'étais fragilisé par ma situation antérieure, ces charmants personnages se sont chargé sans le moindre scrupule de me spolier de mes droits d'auteur en commettant des faux puis en abusant de mon statut de salarié, et ils ont fini par couler la boîte par leur gestion de vautours. J'essaie de redémarrer une carrière dans la BD, mais sans enthousiasme, les éditeurs ayant une réputation justifiée de gangsters. Voilà à peu près. Autant nager dans une piscine remplie de piranhas.