Salut, ça faisait un petit bout de temps que je voulais répondre à ce message, mais j'étais occupé ailleurs ces derniers temps.
rossa27 a écrit:
La déforestation (à comprendre comme "réduction globale des masses d'arbres") conduit bien à rejeter du carbone dans l'atmosphère.
Ce n'est pas la même chose qu'un cycle constant production/combustion du bois, qui a lui un bilan CO2 nul (sauf les rejets dûs aux travaux d'exploitation) mais n'est pas de la déforestation.
Bien évidemment tu as raison sur le fond, mais lorsque l’on parle des problèmes écologiques déforestation et CO2 sont bien 2 problèmes différents. Et faire l’amalgame des 2 conduit à faire des confusions telles que 4x4 addict fait.
Le problème de la déforestation au niveau écologique est la destruction des habitats les plus riches en biodiversité, et par-là même la disparition de milliers d’espèces animales et végétales.
L’augmentation du CO2 atmosphérique résulte de l’utilisation de l’énergie fossile, pétrole, charbon, gaz, alors que la « réduction globale de la masse d’arbre » a un impact largement minoritaire.
C’est pourquoi je persiste à dire que ce sont 2 problèmes écologiques différents.
Surtout si l’on considère que la déforestation des forêts tropicales n’a absolument pas pour but de récupérer du bois de chauffage, alors que là où l’on coupe du bois pour l’utiliser comme source d’énergie est aussi là où les forêts sont exploitées et que leur surface augmente.
A noter que, finalement, la combustion du pétrole et du charbon est de même nature que la déforestation: on rejette dans l'air du carbone qui y était déjà (il y a longtemps..) et qui avait été piégé "temporairement".
Là encore tu as raison sur le fond, mais la notion d’échelle de temps est alors essentielle.
Le "temporairement" que tu utilises pour parler du carbone piégé sous forme de pétrole, il s’agit de millions et de millions d’années.
Or lorsque l’on parle des problèmes écologiques liés à l’augmentation du taux de CO2 atmosphérique, il s’agit de quelques dizaines d’années tout au plus. Et à cette échelle là, tout se passe comme si le pétrole était en dehors du cycle du carbone, et que chaque atome renvoyé dans l’atmosphère sous forme de CO2 après combustion du pétrole était ajouté à ce cycle.
Cela signifie que si nous arrêtions aujourd'hui de couper du bois pour le chauffage, nous réduirions transitoirement le CO2 atmosphérique pendant 10 ans par rapport au scénario de coupe.
Dans la mesure où les effets perturbateurs s'amplifient et où le temps presse, cet aspect transitoire doit-il être négligé?
Non, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord si l’on n’utilise pas le bois pour se chauffer, on va tout de même renvoyer dans l’atmosphère du CO2 provenant du fuel, du pétrole, du charbon ou du gaz.
Et si les forestiers ne vendent plus leur bois de chauffage, pourquoi replanteraient-ils de nouvelles parcelles ? Et où, s’ils n’ont pas pu couper les arbres matures ?
Je répète qu’utiliser le bois comme source d’énergie conduit à exploiter, entretenir et agrandir la surface des forêts.
Alors effectivement le temps presse, alors si l’on veut faire quelque chose il faut s’attaquer au nœud du problème, c’est à dire l’énergie fossile, et non pas à quelque chose qui non seulement serait négligeable mais aurait en plus un effet contre productif.