Jules a écrit:A. L'économie n'est certainement pas enracinée dans le dogmatisme puisq'entre autre, elle est sujette à la critique et s'enrichit et évolue année après année. John Nash en est pourtant un bel exemple.
L'économie n'est pas une science (ni théorie, ni empirisme). Quant à la seule critique dont s'enrichisse l'économie, c'est celle qui montre justement que l'économie n'est pas une science.
Jules a écrit:La superstition: dans sa boulimie pour les modèles oui. Dans son aptitude à s'améliorer et à apprendre sans invoquer la malchance, non. A noter que ses modeles sont inspirés de l'observation. On essaie de modéliser ce que l'on observe. On ne crée pas un modèle pour l'appliquer ensuite.
Par exemple: la concurrence pure et parfaite n'existe pas. On prend l'élément concurrence et pour l'examiner plus facilement, on simplifie et l'on tronque la réalité.
La superstition parce que croyance en des lois qui sont toutes fausses (le marché qui produit de la richesse, la loi de l'offre et de la demande, la main invisible...). Croyances envers et contre tout pour un idéal impossible. De plus l'autre dogme de l'économie libérale (pléonasme) est une croyance simple (et efficace): le commerce civilisera les hommes. Là encore, tout cela n'est que foutaises, mais peu importe. Que l'analyse de Marx à ce sujet soit la plus lucide n'empêche pas la supersitition de se propager.
De plus, l'économie est au contraire le lieu du dogmatisme le plus débridé. Et quand l'on confond dogmatisme et superstition, cela donne les prophéties autoréalisatrices. Le propre de la concurrence est l'appauvrissement (ainsi que le choix de la mauvaise solution). Le libéralisme suppose tout cela pour "fonctionner": l'anticipation rationnelle (qui conduit à un équilibre désastreux). C'est simple, j'anticipe que les autres vont être égoïstes, les autres pensent de même, tout le monde est égoïste, tout le monde perd.
En réalité, la concurrence n'a aucun sens, aucun intérêt et ne produit jamais rien de positif.
Jules a écrit:Les morales les plus dégradantes:L'homme ne vit pas sur une planéte où tout lui tombe devant les pieds (et encore, il faudrait de baisser). D'où, le vice et l'élaboration de stratégie pour avoir le plus en se cassant le moins.
Je crois que justement l'histoire de l'Humanité c'est que tout est offert à l'homme, et que poussé par l'intérêt (ou l'envie), il crée la rareté, le besoin et commence un cycle d'exploitation, d'asservissement et de destruction. Au départ, tout est offert. Le monde est gratuit.
Jules a écrit:Les plus tristes épisodes de l'histoire (colonisation, esclavage, régimes totalitaires etc.) viennent de là, à mon avis. L'économie vient de cette condition particulière de l'homme. Mais c'est l'homme qui a le choix de bien se comporter et d'être altruiste plutôt qu'égoïste.
Oui l'homme a le choix. Raison de plus pour refuser une civilisation qui repose sur le vice (l'égoïsme) et non sur des vertus.
Jules a écrit: C'est l'homme qui tient l'économie, pas le contraire. Les travaux de John Nash, puisque l'on parle de lui, montrent notamment que l'altruisme est une stratégie plus payante que l'égoïsme, à la longue. Très concrêtement, le message change: pour s'enrichir, il faut enrichir les autres. Il ne faut pas chercher à grapiller tout ce que l'on peut car l'on y perd. C'est un grand tournant dans l'approche économique. Il ne s'agit pas de minimisation, ni d'optimisation mais de partage.
Rien n'est plus faux aujourd'hui. Ton analyse serait vraie dans un monde où les conditions d'existence autonome seraient assurées à l'homme. Aujourd'hui dans sa grande majorité la vie des êtres humains est régie par des lois délirantes qui le privent de toute autonomie, et de toute maitrise, y compris sur ce qu'il fait ou ce qu'il aura dans son assiette. Tout cela dépend de facteurs lointains, les cours de la bourse ou de la monnaie, la hausse du baril de pétrole, etc...C'est le propre d'une société déshumanisante où l'homme n'est qu'un rouage (imparfait) de la machine.
Jules a écrit:1)L'espace temps est le même pour l'économie de marché.
Pour ce qui est des paramètres donnés, tu m'as mal compris. Je parlais des modèles. L'économie planifiée a échoué dans la réalité. En revanche, il est assez simple de la faire fonctionner en modèle!
Non. L'espace précis et limité des régimes planifiés n'était pas le même que celui d'autres pays. Et quels sont les critères qui permettent de montrer l'échec d'une économie planifiée ? La chute de certains régimes ? C'est un peu court. A prioro on sait que l'optimum d'une économie de concurrence parfaite et d'une planification est le même. Te voir plaquer une théorie de l'échec de la planification à travers quelques exemples est assez comique.
Jules a écrit:2)Curieux que toutes les économies planifiées aient mené au désastre ou du moins à la nécessité de privatiser ce qui "bougeait encore" une fois réalisée l'inefficacité. Et curieux que plus grand monde ne s'y essaie. Pour revenir au premier point, si l'économie était enracinée dans le dogmatisme, invariable, et insensible aux résultats de l'expérience, on persisterait, on s'entêterait, mais les résultats sont là. L'économie de marché est plus productrice de richesses que l'économie planifiée.
C'est faux. L'économie de marché ne produit pas plus de richesses qu'une économie planifiée. Tu ne pourras pas le démontrer (sinon par un exemple et une éventuelle comparaison qui ne fait pas raison).
Jules a écrit:- En quoi mon (mes) exemple(s) est-il malhonnête?
Pourquoi comparer une Skoda nationale d'hier et une Skoda Volkswagen d'aujourd'hui ? Selon quels critères de valeur ? Moi si tu veux en matière d'exemple bidon, je peux aussi faire plus fort que toi:
Sous le régime planifié tchèque, le taux de chômage était de 0%. 10 ans après la libéralisation, le taux de chômage atteint 30%. Conclusion: l'économie planifiée est mieux que l'économie de marché.
Silverwitch (suite sur un autre sujet si possible)