(Et si je reprenais.. si nous commencions à tirer les fils)
Le 17 avril 2014, Vladimir Poutine est à Sébastopol, pour la deuxième fois en une semaine.
Mais cette fois contrairement à la semaine d'avant ce n'est officiellement pas lui qui a choisi d'y être... Il a juste gentiment accepté l' "invitation" "spontanée" d'une émission nommé
Priamaïa liniïa s Vladimirom Poutinime, littéralement
Ligne directe avec Vladimir Poutine, diffusée sur
Pervogo kanala (Première Chaine),
Rossiaya Adine (Rossiya 1) et
Rossiya 24, et les radios
Maïak,
Vesti FM et
Radio Rossii.
En somme le groupe public et le faux groupe privé (qui comme je l'ai expliqué est contrôlé par l'équivalent russe de la Caisse des Dépots et par l'homme le plus riche de Russie, et pour le détail, ami avec Vladimir Vladimirovitch (à qui il doit tout).
L'émission est visible en vidéo, si ça vous dit.

A un moment de l'émission, Vladimir Vladimirovitch va affirmer quelque chose d'essentiel pour comprendre les objectifs de guerre de 2022 (et par ailleurs quelque chose tout à fait révisionniste et faux, factuellement inexact).
Maintenant, quant à ce qui nous attend, qu'est-ce qui vient en premier : un référendum sur la constitution d'abord et des élections ensuite - ou faut-il stabiliser la situation avec des élections d'abord et un référendum ensuite ?
Mais ce n'est même pas la question - la question est de garantir les droits et intérêts légaux des citoyens russes et russophones du sud-est de l'Ukraine - permettez-moi de vous rappeler, en utilisant la terminologie de l'époque tsariste, qu'il s'agit de la Nouvelle Russie : Kharkov, Lougansk, Donetsk, Kherson, Nikolaïev et Odessa ne faisaient pas partie de l'Ukraine à l'époque tsariste, ce sont tous des territoires qui ont été transférés à l'Ukraine dans les années 1920 par le gouvernement soviétique. Pourquoi ils l'ont fait, Dieu seul le sait. Tout cela s'est produit après les victoires respectives de Potemkine et de Catherine II dans les célèbres guerres centrées à Novorossiïsk. D'où la Nouvelle Russie. Puis, pour diverses raisons, ces territoires ont disparu, mais les gens sont restés sur place.
Oui, aujourd'hui, ils sont citoyens de l'Ukraine, mais ils devraient être des citoyens égaux de leur pays, c'est là toute la question. Il ne s'agit même pas de savoir ce qui se passe en premier - un référendum sur la décentralisation ou la fédéralisation et ensuite des élections, ou des élections et ensuite un changement dans la structure de l'État - la question est celle des garanties pour ces personnes. Nous devons les encourager à trouver une solution en Ukraine, où se trouvent les garanties. Et les habitants de l'est et du sud de l'Ukraine vous demanderont également, et nous demanderont, et les dirigeants actuels de Kiev demanderont : "OK, il y aura des élections le 25 - voulez-vous que nous les reconnaissions ? Demain, vous oublierez et vous nous enverrez ici, à Donetsk, à Kharkov, à Lougansk et ainsi de suite, un autre oligarque. Où sont les garanties ? Nous devons trouver une réponse à cette question. J'espère qu'elle sera trouvée.
L'émission en vidéo et le verbatim:
http://kremlin.ru/events/president/news/20796
C'est historiquement révisionniste pour beaucoup de raison. Pour faire court quand même.
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Une d'entre elle, sans refaire complète leçon d'histoire ukrainienne serait de simplement consulter les cartes administratives successives de l'Empire Russe, et de découvrir que non, Karkhov n'a jamais fait partie de la région de Nouvelle Russie mais faisait partie de la région Slobojanshchina ou Slobidska Oukraina (La région-frontière libre / La région des gardes-frontières libres, référence explicite au role des Cosaques pour la Russie).
Ou que la langue russe n'est jamais arrivée en l'est de l'Ukraine (et encore moins dans le sud ) par la processus décrit par Poutine. Le Russe arrive dans l'est de l'Ukraine sous les soviets, quand des ouvriers viennent de toute l'Ukraine mais aussi du sud de la Russie (bref l'Est du Donbass) (et parfois plus rarement de Moscou et de Saint Petersbourg) travailler dans les usines du Donbass ... la langue majoritaire de ces ouvriers reste l'Ukrainien, car la plus grande majorité le sont. Mais les contre-maitres des usines sont russes. Et les discussoins entre ouvriers se font en russes, puisque c'est la langue que tout le monde connaît (les écoles forcent les Ukrainiens à apprendre le Russe à l'école donc otut le monde a des rudiments). Le Russe prend donc la place de langue véhiculaire (comme elle l'est de nos jours à Kiev, pour radoter, la langue qu'on choisit qu'on on s'adresse à un inconnu) Autrement dit je l'ai déjà écrit, ces populations vont se russifier parce que la langue russe leur est utile dans la vie de tous les jours, pas parce qu'elles sont russes. C'est pourquoi non seulement la russophonité dans cette région n'a pas de rapport avec l'ethnicité russe (beaucoup sont ethniquement ukrainien ou mixte russe-ukrainien..), mais en plus elle n'a pas de rapport avec le sentiment d'identité nationale ukrainien ou russe. On peut parler russe et se sentir ukrainien, et vouloir fuir la Russie qui occupe son territoire. Comme au minimum les
le million et demi de personnes qui ont fui les Républiques populaires de Lougansk et Donetsk VERS l'Ukraine entre 2014 et 2019, (et ça ne dit rien de l'opinion de ceux qui sont restés)
On pourrait aussi démotnrer longtemps à montrer que l'Ukrainien et le sentiment d'identité ukrainien s'étendait bien sur ces régions longtemps avant 1920, même avant qu'elles entrent dans l'Empire Russe, et que les soviets n'ont rien à voir avec l'Ukrainité de ces région. Je le ferai peut-être dans un post en complément, pour finir d'ergoter totalement et tuer l'argument.
Intéressant certes.
Ca paie pas de mine comme premier argument. Pourtant la suite du sujet vous dira sans doute que c'était peut-être la brique la plus utile de toute la construction qui va suivre.
Hugues (source 100% panrusse disais-je !)