Maverick a écrit:Ah bon ? Parce qu'elles sont trop rigides ? Trop souples ?
Et il faudrait courir avec des chaussures classiques en entrainement du coup ?
Trop souples, non, c'est plutôt l'inverse
Il n'y a encore rien de prouvé de ce que j'ai pu lire, juste quelques suspicions. La rigidité de la chaussure, le rebond accentué et surtout la hauteur des semelles qui est beaucoup plus importante que sur les chaussures standards peuvent solliciter muscles et articulations.
Un exemple :
Running Heroes a écrit:Maëva Danois ancienne pensionnaire de l’INSEP et ex-athlète de haut niveau dans les 3000 steeple, s’est intéressée, dans son mémoire de fin d’études de podologue, des chaussures à plaque carbone. L’athlète normande, établie dans les Landes où elle vit et où elle vient d’ouvrir son cabinet, voit déjà des coureurs qui n’ont pas apprivoisé les nouvelles chaussures : « J’ai déjà vu pas mal de coureurs blessés à cause d’une utilisation trop intense des chaussures à plaque. Je crois que le facteur discriminant n’est pas le niveau de l’athlète, mais sa biomécanique. Ce type de chaussures, il faut le prendre avec des pincettes ; moi-même, pendant ma prépa marathon, j’ai eu pas mal de douleurs au dos et à la chaîne postérieure car ces chaussures modifient la posture globale de l’athlète ». Maëva Danois, qui au dernier marathon de Paris, a couru brillamment pour la première fois cette distance (2h45′), a rédigé son mémoire de fin d’études en podologie à l’INSEP sur ce type de chaussures : « Je voulais voir si la plaque modifiait la cinématique de course. Ma recherche comporte beaucoup de limites car en temps de covid, j’ai eu une cohorte de seulement 5 athlètes. Cependant, elle a mis en lumière la façon dont ces chaussures modifient la manière de courir ».
Après, c'est un nouvel effet de mode également. Il y a quelques années, il fallait du minimalisme, avec des semelles ultra-fines (le livre "Born to run" de Christopher McDougall y est en partie pour quelque chose). Les Vibram Five FIngers en sont le parfait exemple. Maintenant,on est passé dans l'excès inverse avec des chaussures dont semelles sont très épaisses, suite à l'évolution ultra-rapide des mousses et l'arrivée des plaques carbone. Du coup, tout le monde se rue sur ces modèles. Il faut voir le nombre de coureurs qui en ont alors qu'ils ne sont pas assez véloces pour solliciter la plaque ! A Bruges, le week-end dernier, j'ai suivi ma copine sur 10 km (5'15 de moyenne), il y avait un bon nombre de coureurs qui portait ce type de chaussures. Aucune intérêt (mais s'ils ont les moyens)...
Il faut savoir quand même que la fédération internationale a du statuer sur ces chaussures carbones, en interdisant les chaussures trop épaisses lors des compétitions. Par exemple, avec vos Decathlon, vous ne pourrez faire aucune compétition sur piste (mais je ne pense pas que ça soit au programme

). La liste des chaussures sur le marché avec les autorisation en fonction des distances est
sur la page des informations techniques de leur site (Manuals & guidelines -> World Athletics Approved Shoe List). Et cette règle est généralement appliquée : un jeune du club a du changer de chaussures pour faire une compétition de marche, même chose pour un de nos meilleurs coureurs sur un 5000 m piste.
Bref, à mon avis (qui vaut ce qu'il vaut) est d'avoir plusieurs paires de chaussures. Déjà parce qu'il est généralement conseillé d'alterner régulièrement de paires à l’entraînement, car la mousse a besoin de temps pour se remettre d'un jour à l'autre. Et puis cela permet d'apprécier encore mieux l'effet carbone lors des compétitions. En courant tout le temps en portant des chaussures avec des plaques, on s'habitue à l'effet. Quand on les met seulement en compétition, ça permet de se sentir beaucoup mieux quand il faut tout donner. Et vu la durée de vie des chaussures carbone (à la louche, 300 à 500 km max selon les modèles), il faut mieux les économiser
A titre perso, je m’entraîne avec deux paires sans plaque : des Adidas Adizero Adios 6 pour les séances de vitesse (qui tapent pas mal mais sont très dynamiques) et des Asics Novablast 3 pour les footings et sorties longues (même si ce modèle est assez bluffant pour sa polyvalence, j'ai déjà fait de très bonnes séances allure 10 km avec). J'ai également une paire de Saucony Endorphin Speed 2 avec plaque nylon (moins rigide que les plaques carbone) quand je me sens un peu fatigué. Et seulement pour la compétition, j'ai une paire de Nike Vaporfly Next %2 à plaque carbone. Et lorsque je mets ces dernières, la différence avec mes Adios et mes Novablast est si flagrante que j'ai vraiment l'impression de voler.