Ouais_supère a écrit:
Je t'arrête tout de suite, le film ne dit absolument pas ça.
Le monde tel qu'il est décrit dans le film n'est PAS en souffrance, tout le monde s'amuse bien, on est à la limite du Meilleur des Mondes sans le côté tragique.
Il n'y a pas de destruction avant la comète, personne ne meurt de faim, personne ne se réchauffe climatiquement, tout le monde est sur les réseaux sociaux.
Moi c'est ce que j'ai perçu. Je persiste, le film, sous forme de la métaphore de la comète, parle - restons simples - de notre monde "Planète Terre", de l'apocalypse qui s'annonce, et en face notre inaptitude à y faire face efficacement. Sinon, je me demande de quoi il parle alors.
Le monde qu'il décrit n'est pas en souffrance ? Qui a dit le contraire ? Il parle d'une situation globale, qui concerne les Sri Lankais comme les Californiens, mais il se situe à partir des USA qui sont, quoi qu'on en pense, l'épicentre de l'explosion qui nous guette (sans oublier le clin d'œil satyrique à tous les films de SF qui font systématiquement des USA le centre de la galaxie

) : le capitalisme moderne et dévastateur qui va emporter le monde, est généré principalement par les USA (les Anglo-Saxons), a été propagé depuis Reagan par les USA, et a même été souvent imposé à coup de bombes... Donc oui, le monde
précisément mis en scène dans le film est celui des USA, c'est un choix narratif, mais le film à aucun moment ne prétend implicitement que la vie serait aussi belle en Somalie ou au Yemen : ça coule de source que là-bas, c'est le merdier absolu. Mais il s'agit d'une autre histoire, liée au sujet principale (la fin de l'humanité) à un niveau second si j'ose dire : la destruction de la planète est le stade final d'autres destructions opérées par l'impérialisme US chez les sans dents. Je me répète, ça coule de source. Après, si le citoyen lambda au fin fond du Kentucky n'a pas conscience que son pays massacre les faibles dans le monde, j'en suis bien d'accord. Pire, ce citoyen a du mal à admettre la fin du monde. Alors, la fin du Yemen ... comment dire.
Bref, il faudrait faire un autre film, si on veut montrer les dégâts causés à des peuples faibles par les USA. Pourquoi pas !...
Or, et je ne crois pas que tu me contredises là-dessus : ce monde tel qu'il est montré dans le film n'existe pas, il n'est reliable à rien d'autre qu'au microcosme des fous d'internet (dont je fais partie).
Tu as vu un bledard dans ce film ? Ecrasé par la chaleur ? Par la pollution ?
Voir plus haut. Il faudrait donc faire un autre film, pour évoquer donc les dégâts IMMEDIATS de l'impérialisme. Mais pourquoi pas ! Ce film a été directement à la page finale du scénario initié par la conjonction Adam et Eve : la belle planète Terre où ont évolué les humains, c'est terminé, par la faute même de ces humains. Du moins, par la faute de leur histoire, qui n'aura été qu'une suite de dominations, de guerres, d'oppressions, de catastrophes, etc. C'est notre histoire, on n'en a pas d'autre. Une vallée de larmes... (avec quelques bons moments, quand même

).
Accessoirement, l'américanisme globaliste, s'il n'a pas exporté un niveau de vie satisfaisant vers les pays faibles, il a en tout cas exporté justement ces résosossios dans lesquels notre conscience à (presque) tous, est en train de s'engluer peu à peu, nous faisant perdre doucement toute notre combativité, nos réflexes de survie, notre rapport à la réalité, etc. C'est malheureux.
Non, on reste dans l'hypothétique "un jour peut-être", c'est-à-dire que le film fait exactement ce qu'il dénonce, il remet à plus tard.
Je n'ai pas compris ce qu'il remet à plus tard... Il dénonce l'incompétence crasse des pouvoirs publiques, la victoire des oligarques hyper capitalistes complètement déjantés et incapable de voir plus loin que leurs propres obsessions faites de fric et de fantasmes transhumanistes, les média destructeurs des consciences, etc. Et donc, que remet-il à plus tard ?
A qui profite le crime ?
Et qui souffre de cet état de fait, là, maintenant ?
Le film ne le dit pas.
Il ment.
Là tout de suite, oui, le crime profite d'abord aux forces dominantes. Mais c'est une constante plus stable encore que celle de Planck : depuis Cromagnon, les plus forts dominent les plus faibles dans la caverne... Les empires, les guerres, les génocides, les colonisations... qu'est-ce tout cela si ce n'est l'histoire des rapports de force qui ont toujours structuré le logiciel des sociétés humaines ? Après le tribalisme, le féodalisme, on a eu le capitalisme. Il se fait, pour des raisons connues, que c'est le monde Occidental qui en a été le géniteur. Puis, en ce moment du stade final, ce sont les USA qui mène la danse folle qui nous mène dans mur : ce sont eux qui ont mis au point le Marché global, qui le défendent avec leurs hyper armée, et qui y ont même introduit la Chine, ce qu'ils regrettent passablement... Ils ont aidé à l'effondrement de l'URSS qui proposait une autre possibilité, mais qui de toute façon était mal en point, vue la dégénérescence de la caste bureaucratique soviétique... Ils ont essayé de faire rentrer de force la Russie dans le Marché, en passant par l'option Oligarchie prédatrice (Eltsine). Ca a raté de peu. Pourtant, Poutine ne demandait qu'à participer au Marché, lui aussi, avec ces gens qu'il nommait "nos Partenaires". Mais les partenaires voulaient une soumission sans condition de la Russie. Du coup, l'Ours se rendant compte que le mépris anti slave est consubstantiel à l'Occident, se rebiffe, ces temps-ci. Les Chinois ont été plus malins...
Bref, le capitalisme en mode impérialisme final, est mené tambour battant par les USA. Lesquels eux-mêmes, sont en situation de quasi faillite, de grande faiblesse. Avec un risque extraordinaire qu'on n'atteigne même pas l'effondrement climatique ou celui du à la pénurie de pétrole (Mad Max) : l'impérialisme US en difficulté, est tel le tigre blessé à mort, capable de provoquer une catastrophe militaire, en entraînant toute l'humanité avec lui........ Mais cela dit, si on échappe à la guerre nucléaire, ça ne sera que faire reculer l'échéance : d'autres catastrophes inévitables (au point où on en est) nous attendent fermement. Le film s'est concentré sur cet horizon à moyen terme.
Du reste, il serait absolument intéressant de faire un autre film qui nous parlerait de ce qui se passe hic et nunc : la possible chute de l'empire US. Pourquoi pas ! Mais le film NE MENT PAS : simplement, il ne parle pas de TOUT.
Il reste focalisé sur le danger écologique à long terme, il ne montre pas la réalité POLITIQUE, ECONOMIQUE de ce que le système produit et dont la comète est juste une cerise sur le gâteau.
La Comète n'est pas une cerise sur le gâteau. Elle est LE gâteau, le dessert final. Elle est l'assurance que si on ne change pas le système actuel qui mène le monde, on s'écrabouillera radicalement, TOUS, sur le mur climatique et énergétique. Et ce n'est pas du long terme. Je l'ai dit, le pic-oil a eu lieu, disent les experts, vers 2008. C'est bel et bien à moyen terme, que le fer rougi au feu, va se faire sentir...
Et, disons-le clairement, que signifie "changer le système" ? Ca signifie tuer le capitalisme avant qu'il ne nous tue tous. Désolé, mais je ne vois aucun signe annonçant une telle bonne nouvelle. Donc prions pour nos enfants. C'est tout.
Tu vas te faire taper sur les doigts par Silverwitch : il n'y a pas de fond dissociable de quoi que ce soit d'autre, un film est une forme, un tout indissociable.
Je ne suis pas un expert en cinématographie. Donc je ne peux parler que de ce que mon intellect de philosophe de comptoir perçoit, et essaye lamentablement d'exprimer.
Et le message qui est véhiculé ici c'est :
"NOUS sommes des imbéciles aveuglés par les médias et les réseaux", et c'est pas très nouveau ça fait 10 ans que des films parlent de ça.
Rien n'est vraiment nouveau. Les masses ont toujours été un peu aveuglées par les dominants et leurs complices. Avant hier, par les chamans et les sorciers, hier, par les clergés de toutes obédiences, aujourd'hui par les grands oligarques transnationaux et leurs technologie numérique de plus en plus puissante... Mais je crois que que ce film met en avant (tout en parlant effectivement de l'aveuglement opéré par les pouvoirs), de cette bizarrerie psychologique que nous avons TOUS en nous : le danger lointain est virtuel. On ne sait pas y faire face efficacement. On ne bouge que quand le balai est rentré dans le c..., si j'ose dire

Mais il est alors souvent trop tard. C'est bien que cette thèse soit mise en avant. L'Homme est truffé de conditionnements, de conneries qui le freinent, mais il est aussi capable de grands coups de reins, pour soudain, faire émerger ce qui en lui est le plus admirable. C'est arrivé... ça existe. Espérons que, par je ne sais quel miracle, soudain, l'Humanité se réveille devant la possibilité de sa fin tragique, et donne un grand coup sur la table. L'avenir est toujours étonnant, souvent pour le pire... mais parfois pour le meilleur.
Et si tu penses quand même qu'il n'y a rien de nouveau dans ce que dit ce film, eh bien, disons que le répéter inlassablement n'est pas une mauvaise chose.
Ils s'en foutent, au mieux.
Au pire, ceux qui profitent du trafic généré par Netflix s'en félicitent, je te trouve bien naïf soudain.
Bien sûr que je suis naïf ! sinon, je ne serais pas un musulman marxiste rocker !
Les oligarques sont très doués, pour évoluer dans le système capitaliste, qu'ils n'ont d'ailleurs pas créé. Ils se meuvent dedans, tels des anguilles dans l'eau. Ils exacerbent le système, ils le mettent en surchauffe, parce que, paradoxalement, ils lui ont fourni par leur savoir faire initial, des outils extraordinaires, de rêves, de manipulation, d'évasion, de contrôle... Ils sont rusés et âpres au gain, mais bon, quelque part, ils ne sont que les produits de leur société, et donc, un peu "cons" aussi

Ils ne sont pas des dieux. Et il n'est pas absurde de penser qu'ils puissent aussi faire des grosses conneries. Nous n'en sommes qu'au début du déploiement de leur vision du monde. Dans 10 ou 20 ans, les choses vont évoluer (avant la chute finale

) et qui sait comment ce monde qu'ils ont participé à sculpter, va réagir, lorsque les algorithmes et autres diableries seront arrivés à un point de puissance critique, et qui sait, incontrôlables... On verra.
Un des reproches qu'on peut même faire à ce film c'est de faire du pseudo Musk un imbécile qui échoue à la fin.
Un Musk n'échouerait pas dans la mission parce qu'un Musk ne joue qu'à coup sûr.
Une fin plus proche du réel aurait été que la mission finale échoue seulement partiellement (mais dans la marge d'erreur PREVUE par le pseudo Musk) et détruise seulement une partie de la population du Tiers Monde et qu'on le voit portée aux nues pour avoir sauvé le reste de l'humanité.
Je vais te dire une chose : juste hier, en 1979, j'étais déjà un adulte, et père d'enfant. Et déjà féru de SF ! Mais jamais je n'ai ni de près ni de loin, imaginé ce monde dans lequel nous vivons. Donc, rien n'est joué, et l'avenir est extraordinairement imprévisible (à part la comète

). Cela dit, Ni Musk ni Mark ne maîtrisent réellement les choses. Ils ne font qu'évoluer dans un système qu'ils dominent certes (mais pas qu'eux) et qui leur est momentanément favorable. Mais les choses deviennent tellement complexes, et sans oublier la montée en puissance technologique de la Chine (et de l'Asie), que personne ne sait ce qui se passera déjà à court terme. Les USA sont au bord d'une grave crise. De grands changements sont déjà en marche. Donc, dire qu'ils ne jouent qu'à coup sûr, oui, jusqu'à ce qu'ils jouent le coup malheureux, ou que les choses les dépassent eux-mêmes. Tout ce qui se passe actuellement, en vérité, se passe dans un temps extraordinairement court ; et tout change à une vitesse exponentielle ! Après ces quelques généralités, bon, la fin du film... Disons qu'on est là dans la fiction fantaisiste... Une fois que la comète tape la terre, bah, que tout le monde crève, ou qu'une moitié s'en tire, ou qu'une élite survit planquée dans des hyper silos, ou qu'une fusée emmène les salauds là bas au loin dans la galaxie... Peu importe. La seule, l'unique chose qui importe : c'est de changer le logiciel civilisationnel, et d'éviter la catastrophe, majeure ou moyennement majeure...
