Ouais_supère a écrit:Franchement je ne vois pas comment on pourrait "aimer" le sous-virage à moins d'être un robot.
Faire ce métier c'est aimer la vitesse, et la sensation de lourdeur et de ralentissement en entrée de virage me paraît complètement contre nature dans cette perspective.
Je ne dis pas qu'il n'existe pas des exceptions, mais précisément ce doit être... exceptionnel.
C'est pas pour le plaisir, c'est pour aller vite. Il faut se rappeler que la 917 première version avait terrifié ses pilotes au moins que les pilotes d'usine avaient refusé de la conduire (au Nurburgring en plus) et que le boss de Porsche (Neerspach ?) avait du engager des "mercenaires" anglais (Piper-Attwood ?). Ce n'est que lorsque Wyer a pris les choses en main qu'ils ont eu l'idée de rajouter des fausses ailes arrières en aluminium, rivetées sur les vraies, pointant vers le ciel que la voiture a pu commencer à gagner. Si Rodriguez faisait ça c'est pour être à l'abri du survirage brutal en allant chercher les derniers centièmes. Une voitures sous-vireuse est bien plus sécurisante qu'une sur-vireuse. Et ça n'a évidemment rien à voir avec l'époque Fangio-Moss, où les voitures étaient de conception pensées pour un survirage facile et maîtrisable, avec un équilibre avant-arrière de la répartition des masses. L'expérience Auto-Union d'avant guère avec le moteur central-arrière, avait été de manière générale jugée non-concluante, à cause justement de la tendance au survirage incontrôlable. Seul Betnd Rosemeyer avait réussi à en tirer tout le potentiel.il venait de la moto et n'avait jamais conduit de voiture de course avant l'AU. Même l'"acrobate" Tazio Nuvolari n'était pas arrivé à en tirer grand chose. Quand les premières Cooper sont arrivées, elles étaient très maîtrisables, un peu à la surprise de tous. Dans l'intervalle, les dernières voitures à moteur avant, la Ferrari 246, avaient tenté d'égaler la motricité des Cooper en reculant le moteur au maximum, et avec des masses concentrées sur le train arrière, elles avaient été accusées d'avoir provoqué la mort de Musso et de Collins, tous deux ayant décroché dans de grandes courbes rapides (la courbe du Calvaire et Pflanzgarten). Par contre Fangio se servait de la facilité de survirage de la vieille Maserati 250F, pour en faire un atout, freiner la voiture en la mettant en travers (en soulageant les tambours) et avec des pneus (en "bois") ainsi réchauffés, obtenir une meilleure adhérence en sortie. Tout cela est donc bien plus compliqué qu'il n'y parait. En tout cas les ingénieurs n'en veulent pas du survirage, qui détruit les pneus modernes, mais ils veulent quelqu'un capable d'aller tout au bord du gouffre sans devoir sacrifier une conception pointue aussi performante qu'imaginable.