
Bon, l'essentiel c'est que tu te portes bien.
Modérateurs: Garion, Silverwitch
Nicklaus a écrit:Plus de fièvre, de maux de tête mais je suis lessivé. Je me lave les dents ce matin et je me retrouve trempé de sueur. Hallucinant. J'avais bien senti hier soir après avoir pris un dernier dafalgan que la douleur allait finir par céder mais franchement, d'un coup ça a été le trou noir alors que j'ai toujours du mal à m'endormir et que mon sommeil est léger. La preuve, mon chien a appelé 5 fois dans la nuit, j'ai rien entendu. J'ai vraiment eu l'impression hier que c'était la guerre nucléaire dans mon corps.
Lola T70 a écrit:Nicklaus a écrit:Plus de fièvre, de maux de tête mais je suis lessivé. Je me lave les dents ce matin et je me retrouve trempé de sueur. Hallucinant. J'avais bien senti hier soir après avoir pris un dernier dafalgan que la douleur allait finir par céder mais franchement, d'un coup ça a été le trou noir alors que j'ai toujours du mal à m'endormir et que mon sommeil est léger. La preuve, mon chien a appelé 5 fois dans la nuit, j'ai rien entendu. J'ai vraiment eu l'impression hier que c'était la guerre nucléaire dans mon corps.
Comment tu as su que ton chien avait aboyé 5 fois si tu ne l as pas entendu ?
Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Feyd a écrit:Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
C'est normal, c'est un vaccin expérimental, et toi tu fais partie des cobayes.
Ouais_supère a écrit:Ce forum est dans un état...
Nicklaus a écrit:Les vieux ne ressentent rien parce que leur système immunitaire est moins efficace alors que moi je suis jeune, vigoureux avec un système au top et je t'emmerde ( là je vais mieux si je dis ça).
Feyd a écrit:En général chaque année je récupère une grippe atténuée. Mal de gorge qui apparaît, la tête dans du coton pendant 2 jours et après ça mouche pendant une semaine. Rien de bien méchant en somme. Depuis deux ans, RAS.
Comme quoi, porter un masque et se mettre à l'écart des pestiférés est très efficace.
Feyd a écrit:En général chaque année je récupère une grippe atténuée. Mal de gorge qui apparaît, la tête dans du coton pendant 2 jours et après ça mouche pendant une semaine. Rien de bien méchant en somme. Depuis deux ans, RAS.
Comme quoi, porter un masque et se mettre à l'écart des pestiférés est très efficace.
Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Nicklaus a écrit:Je ne chopes jamais rien de viral hormis cette sale grippe l'an passé. Les autres trucs que je traines n'ont rien avoir mon système immunitaire.
Bon, mon état semble s'améliorer minute par minute. Bref, aussi vite que ça s'est dégradé.
Bob Williams a écrit:Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Vas pas trop en demander à un vaccin mis sur le marché en quelques mois.
Bob Williams a écrit:Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Vas pas trop en demander à un vaccin mis sur le marché en quelques mois.
Nicklaus a écrit:Non mais sérieusement, ce n'est pas faisable de rajouter un petit quelque chose pour limiter les effets secondaires sans altérer l'efficacité ?
Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Dervi a écrit:Ça veut juste dire que t'aurais fini en réanimation si t'avais chopé le virus![]()
Ne te vaccine jamais contre la fièvre jaune, tu t'en remettrais pas.
17 août 2021 par Descartes
La catastrophe tant de fois annoncée est finalement arrivée. Les informations qui nous viennent de la Martinique et de la Guadeloupe – et bientôt sans doute de Polinésie française – auront rapidement donné tort à ceux qui dénonçaient une communication « terroriste » de l’Etat n’ayant pas d’autre but que de forcer les Français à se vacciner. On voit se matérialiser la menace que l’Etat cherche à prévenir – avec succès jusqu’ici – à tout prix : la saturation du système de soins avec son corollaire inévitable, la sélection des malades. Si l’on croit les témoignages livrés à la presse, en Guadeloupe les soins intensifs sont refusés aux patients de plus de soixante ans. Essayez de vous représenter ce que cela signifie pour les familles qui accompagnent un être cher à l’hôpital pour le voir privé des soins qui pourraient le sauver. Et ce que cela représente aussi pour le personnel médical et para-médical, obligé à gérer des situations déchirantes, d’une violence insupportable.
Et le pire, pour moi, c’est que tout ça aurait pu être évité. Les territoires concernés sont ceux pour lesquels le taux de vaccination est le plus faible : autour de 16% des habitants des deux îles ont un schéma vaccinal complet, contre 52% au niveau national. Ajoutons à cela une mise en œuvre pour le moins nonchalante – c’est un euphémisme – du port du masque, et vous aurez le cocktail idéal pour satisfaire les besoins de reproduction du virus le plus exigeant. La variant Delta en a bien profité. Martinique et Guadeloupe offrent une expérience grandeur réelle de ce qui serait arrivé si l’on avait suivi les anti-tout. Là-bas, on a mis en œuvre – surtout par défaut – leurs suggestions : pas de port du masque systématique, pas de restrictions sérieuses sur les attroupements, pas de vaccination, remèdes autochtones et médecines douces plutôt que le vaccin. Et voilà le résultat.
Pour expliquer le faible taux de vaccination, on nous explique que les Antillais ont perdu toute confiance dans l’Etat par suite du scandale de la chlordécone. Ce pesticide, autorisé à titre provisoire en 1972 pour faire face aux ravages du charançon du bananier qui ravageait les cultures est interdit en 1976 aux Etats-Unis. Pourquoi il n’est pas interdit en France ? Et bien, parce que les élus et dirigeants économiques antillais ont fait un lobbying soutenu pour maintenir son autorisation. Et lorsqu’il sera finalement interdit en France en 1990, le lobbying a continué pour obtenir des dérogations qui ont permis de l’utiliser bien après cette date. Un exemple éclatant est celui de Guy Lordinot, député de Martinique – et, ironie de l’histoire, pharmacien de profession – qui « pour défendre les petits planteurs » selon sa propre formule, a conduit un lobbying constant pour contourner l’interdiction.
Curieusement, personne ne songe à demander des comptes aux élus, aux dirigeants économiques. Personne non plus songe à remettre en cause la responsabilité des agriculteurs qui ont continué à utiliser le produit sachant qu’il était dangereux. Non, toute la faute est à l’Etat. Et c’est là qu’on touche à une grande contradiction dans un régime démocratique. Quelle serait la faute de l’Etat dans cette affaire ? D’avoir trop écouté les élus locaux et parlementaires des deux îles, d’avoir laissé trop de liberté aux cultivateurs de bananes ? Bref, de ne pas avoir protégé les gens contre leurs propres représentants et contre eux-mêmes… La liberté, comme l’avait montré magistralement Burgess dans son roman « Orange Mécanique », implique aussi la liberté de mal faire – et l’obligation d’en assumer la responsabilité. Si l’on compte sur l’Etat pour empêcher de faire tout ce qui n’est pas le bien, c’en est fini de la liberté.
Transposons le raisonnement à ce que nous connaissons aujourd’hui. En 1976, l’Etat connaissait la dangerosité d’un produit pour celui qui l’utilise et pour les autres. Il ne l’a pas interdit, il est fautif. En 2021, l’Etat connait la dangerosité de ne pas se vacciner pour la personne concernée et pour les autres. S’il ne rend pas le vaccin obligatoire, ne commet-il pas la même faute ? En 1976, l’Etat a laissé les cultivateurs de bananes libres d’accomplir un acte dangereux pour les autres, il a eu tort. En 2021, en laissant les citoyens libres de se vacciner ou pas, ne commet-il pas la même faute ?
Ce ne sont pas les élus et les lobbyistes Antillais, ce ne sont pas les cultivateurs de bananes qui se retrouvent sur le banc des accusés, intimés d’indemniser les dégâts de la chlordécone. C’est l’Etat et ses responsables. Et de la même manière, lorsqu’il s’agit du Covid, ce ne sont pas les élus locaux et autres « notables » faiseurs d’opinion qui devront répondre de leurs discours contre la vaccination, la passe sanitaire, le port du masque et pour les remèdes de charlatan. Non, ce sera la faute de l’Etat, ce pelé, ce galeux, si les gens ne se sont pas vaccinés, s’ils n’ont pas porté le masque… et si cette imprudence a conduit à la saturation des hôpitaux et à la mort de nombreux patients, Covid et non Covid.
Faites-moi confiance : il y aura bien dans quelques années une association, une ONG pour porter plainte contre l’Etat lui reprochant de ne pas avoir rendu la vaccination obligatoire. Elus locaux, parlementaires, partis, syndicats, tout le monde exige, réclame, demande… mais quand il s’agit d’en prendre la responsabilité d’une politique, il n’y a plus personne. Certains ont fait du slogan de mai-68 « soyez réaliste, demandez l’impossible » une stratégie. Parce que si vous demandez le possible, vous risquez qu’on mette vos idées en application. Et là, vous êtes coincé : si ça tourne mal, vous serez responsable. En demandant l’impossible, vous avez l’assurance que l’on ne vous suivra pas… et vous pourrez alors toujours clamer « si seulement on avait fait ce que j’avais proposé »…
Prenons si vous le voulez un petit exemple. Le 27 juillet dernier l’Assemblée de la Collectivité territoriale de Martinique a voté une motion relative à « l’extension du pass sanitaire et l’institution de la vaccination obligatoire » (1). Dans ce texte, la CTM « déclare avec force que chaque personne doit pouvoir décider librement de se faire vacciner ou de ne pas le faire : la vaccination doit être proposée pas imposée », « refuse toute pression exercée sur le personnel soignant qui a assumé tant de risques lors des premières vagues de l’épidémie et dit inadmissible la menace de toute sanction à laquelle s’expose tout soignant ou tout salarié refusant la contrainte de la vaccination obligatoire ». Pour ensuite exiger « la mise en œuvre de moyens » – sans nous dire lesquels – « permettant de réduire et de traiter le flux et la pression des patients atteints du Covid et d’assurer la continuité des soins pour les autres pathologies, notamment afin de limiter la déprogrammation d’opérations et d’interventions sur les patients et également de mettre à disposition les moyens afin de participer à la limitation de la propagation de l’épidémie et à la prise en charge optimale des patients ».
Autrement dit, les élus demandent à l’Etat le résultat tout en condamnant par avance les moyens de l’atteindre. Quoi que l’Etat fasse, il sera donc coupable à leurs yeux : s’il instaure l’obligation vaccinale, il aura piétiné le vote des élus. S’il suit les élus, il sera coupable de ne pas avoir mis en œuvre les moyens – encore une fois non spécifiés – pour empêcher la catastrophe.
Ah pardon ! la CTM propose bien un moyen de lutte contre la pandémie : « La poursuite de la recherche sur les plantes médicinales de Martinique en dotant les chercheur (es) des moyens nécessaires à leur démarche. Les alternatives thérapeutiques au vaccin doivent être communiquées à la population et la pharmacopée locale, celle du bassin caribéen et latino-américain doit faire l’objet de recherches approfondies pour apporter des réponses dans la lutte contre la Covid et permettre notamment la prévention et le renforcement du système immunitaire de la population. » (2)
Maintenant, revenons sur terre. Le CTM s’oppose à la vaccination obligatoire. Il propose que les « alternatives thérapeutiques au vaccin » (lesquelles ?) soient communiquées à la population et la recherche sur la « pharmacopée locale » renforcée. Fort bien (3). Doit-on comprendre que dans l’hypothèse où l’Etat suivrait ses conseils, le CTM assumerait la responsabilité des conséquences ? Que si les « alternatives » en question sont inefficaces et que le faible taux de vaccination conduit à la catastrophe – et c’est exactement ce qui est en train d’arriver – les élus du CTM feront amende honorable et paieront les indemnisations ? Non, bien sûr que non. Comme pour la chlordécone, c’est l’Etat qui sera cloué au pilori.
Nous vivons dans un système d’irresponsabilité illimitée. C’est vrai au niveau local, où élus et notables exigent et obtiennent d’un Etat affaibli des pouvoirs de plus en plus étendus et des budgets de plus en plus gras – si vous ne me croyez pas, comparez l’évolution des effectifs de la fonction publique d’Etat et de la fonction publique territoriale – mais s’empressent en cas de malheur de transférer le blâme et la dépense à l’Etat. C’est vrai dans la « société civile », avec la multiplication d’ONG et d’associations dont la bonne conscience est à l’épreuve de balles et qui font supporter les conséquences de leurs campagnes par la collectivité qui ne leur a rien demandé. Elle fleurit même dans les bancs de l’Assemblée nationale, où vous trouverez beaucoup de députés qui se font plaisir – ou font plaisir à leurs électeurs – en déposant des amendements qu’ils n’auraient jamais soutenus s’ils avaient eu à assumer personnellement les conséquences de leur mise en œuvre. Aujourd’hui, il n’y a qu’un seul et unique acteur qui soit jugé sur les conséquences de ses choix et sa capacité à les mettre en œuvre : l’Etat – et les services qui dépendent de lui. Tous les autres s’empressent de se laver les mains en passant les responsabilités vers le haut.
C’est pourquoi la crise que nous vivons est en train de réhabiliter l’image du président de la République. Parce qu’il apparaît comme titulaire de la seule investiture politique qui prend la responsabilité de ses actes, et qui accepte d’être jugée à leurs conséquences. Macron est finalement le seul et unique élu qui sera jugé par les citoyens sur sa gestion de la crise. Aucune autre personnalité, qu’il soit dirigeant d’un parti d’opposition, porte-parole d’une ONG, « notable » de la société civile, commentateur intarissable qui-sait-ce-qu’il-aurait-fallu-faire, élu local, député, sénateur, star médiatique, ne partagera avec lui le banc des accusés, à l’image de ce Conseil territorial de la Martinique qui peut se permettre d’opposer les « thérapies alternatives » au vaccin sans que sa responsabilité dans le désastre actuel ne soit rappelée.
J’aime beaucoup la formule d’Adlai Stevenson détournant la citation bien connue de Lord Acton : « le pouvoir corrompt, l’impuissance corrompt absolument ». Les délirants ont toujours existé. Mais il y a un demi-siècle, ceux qui avaient la lourde tâche de gouverner l’Etat pouvaient sans danger ignorer les hurluberlus et autres terraplanistes. C’est devenu impossible aujourd’hui : l’Etat n’a simplement plus les moyens de le faire. Et pas seulement parce qu’il a été dépouillé d’une grande partie de ses compétences transférées aux collectivités locales, aux ONG, aux institutions européennes, aux autorités administratives indépendantes et aux juges, parce qu’il a été dépouillé de ses moyens matériels et intellectuels par trente années de disette. Le principal problème, c’est que l’ensemble des institutions sur lesquelles l’Etat s’appuie ont été impitoyablement sapées par les « élites » elles-mêmes. Les partis politiques, les institutions savantes, l’école, l’université, les médias publics et tant d’autres organisations pouvaient être en désaccord sur beaucoup de choses, elles s’accordaient à défendre une conception du monde progressiste et cartésienne. Même les religions, après bien des avatars, se pliaient à cette conviction commune. C’est pourquoi il y a un demi-siècle, le gouvernement pouvait imposer à tout le monde le port de la ceinture de sécurité – là aussi dénoncée par certains comme une atteinte intolérable aux libertés individuelles – et mettre des amendes à ceux qui persistaient à préférer un gros « scrouitch » plutôt qu’un petit « clic » sans que les terraplanistes sortent dans la rue. Aujourd’hui, quelque chose d’aussi évident que la présentation d’une preuve de vaccination déclenche un tollé. Et on trouve des gens pour comparer le régime actuel à une « dictature »…
L’autorité ayant passé de mode, il faut paraît-il aux autorités « faire preuve de pédagogie ». Il n’est pas inutile de rappeler que le mot « pédagogie » est construit à partir de deux mots grecs : « païs » (enfant) et « agos » (conduire, guider) qui a donné en grec « païdogogos », l’esclave qui avait pour mission d’éduquer les enfants. Il est donc amusant d’entendre l’injonction permanente faite à l’Etat de « faire preuve de pédagogie », une injonction qu’on n’entend d’ailleurs que très rarement s’appliquer à une collectivité locale ou un organisme privé. Un peu comme si les commentateurs avaient internalisé le fait que l’Etat est la seule institution adulte, entourée d’une myriade d’acteurs aux comportements infantiles qu’il lui incombe de « guider ».
C’est exactement le problème : de la même façon que dans la famille l’effacement de la figure du père empêche l’enfant de grandir et le plonge dans une adolescence sans fin, l’effacement des institutions – soumises en permanence à l’injonction des ONG, des médias, de la « société civile » – provoque l’infantilisation de la politique. C’est cet infantilisme qui fait que les mouvements proprement politiques aient laissé la place à des mouvements purement expressifs. Le mouvement des « gilets jaunes » en est l’exemple emblématique : un mouvement qui dès le départ a exclu, par son refus de se donner des instances et des représentants, tout développement politique. Le mouvement contre le « passe sanitaire » – qui là aussi exprime un mécontentement sans que puisse se dégager une proposition alternative qui ne soit purement négative – est du même ordre. Et c’est pourquoi tous les espoirs de la « gauche radicale » de voir ces mouvements se transformer en une véritable contestation politique seront nécessairement déçus. « Je ne suis pas content » n’est pas de l’ordre du politique.
Au fond, c’est cela la leçon des mouvements qui ont émaillé le quinquennat macronien, « gilets jaunes » hier, « antivax » ou « anti-passe sanitaire » aujourd’hui : il s’agit dans les deux cas d’une rationalisation a posteriori d’un mal-être préexistant. Et c’est pourquoi les discours de ces deux mouvements sont imperméables à tout débat rationnel. Des gens qui se bourrent quotidiennement de toutes sortes de produits et substances dont ils ne connaissent ni les effets à long terme, ni même quelquefois l’existence deviennent hystériques à l’idée qu’on puisse leur injecter un produit soumis à un contrôle et une surveillance extrême. Le manifestant « antivax », c’est comme l’enfant qui ne veut pas manger sa soupe, l’adolescent qui ne veut pas se laver les cheveux. Aucun argument rationnel ne peut les convaincre, parce que le fondement de leur position ne se trouve pas dans un raisonnement, mais le besoin d’exprimer une révolte.
Et n’oublions pas que quand l’adulte n’est pas là pour mettre des limites, ou n’en a pas la force, l’infantilisme peut tuer. C’est ce que nous montrent les exemples de la Guadeloupe et de la Martinique. Et si vous cherchez un bon livre en ces temps de vacances, il faut relire le classique de William Golding, « Sa majesté des mouches ». Ça donne une idée – forcément pessimiste – de ce qui nous attend si nous poursuivons dans cette voie.
Descartes
Bienvenue en Chine occidentale ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les États s’emploient à convaincre de l’utilité — incontestable — du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d’user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Ce président qui ne cesse de pourfendre l’« illibéralisme » ne conçoit les libertés publiques que comme une variable d’ajustement. D’ailleurs négligeable, et destinée à s’effacer derrière toutes les urgences du moment — médicales, sécuritaires, guerrières. Interdire à des millions de personnes de prendre le train, de commander un plat en terrasse, de voir un film en salles sans avoir prouvé qu’elles n’étaient pas infectées en fournissant le cas échéant, dix fois par jour, une pièce d’identité que le commerçant devra parfois vérifier lui-même nous fait entrer dans un autre monde. Il existe déjà. En Chine, précisément. Les agents de police y disposent de lunettes de réalité augmentée qui, reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, permettent de repérer une personne fiévreuse dans une foule (1). Est-ce cela que nous voulons à notre tour ?
En tout cas, nous entérinons plutôt benoîtement l’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies intimes, professionnelles, de nos échanges, de nos choix politiques. Interrogé sur les moyens d’éviter que nos données, une fois nos téléphones portables piratés, ne deviennent des armes braquées contre nous, M. Edward Snowden a déclaré : « Que peuvent faire les gens pour se protéger des armes nucléaires ? Des armes chimiques ou biologiques ? Il y a des industries, des secteurs, pour lesquels il n’y a pas de protection, et c’est pour ça qu’on essaye de limiter leur prolifération. »
C’est tout le contraire que M. Macron encourage en précipitant le remplacement des interactions humaines par un maquis de sites administratifs, de robots, de boîtes vocales, de QR codes, d’applications à télécharger. Dorénavant, réserver un billet, acheter en ligne, exige à la fois une carte bancaire et la communication de son numéro de téléphone portable, voire de son état civil. Il fut un temps, qui n’était pas le Moyen Âge, où l’on pouvait prendre le train en demeurant anonyme, traverser une ville sans être filmé, se sentir d’autant plus libre qu’on ne laissait derrière soi nulle trace de son passage. Et pourtant, il y avait déjà des enlèvements d’enfants, des attentats terroristes, des épidémies — et même des guerres.
Le principe de précaution ne connaîtra aucune limite. Est-il très prudent, par exemple, de côtoyer dans un restaurant une personne qui aurait un jour voyagé au Proche-Orient, éprouvé des bouffées délirantes, participé à une manifestation interdite, fréquenté une librairie anarchiste ? Le risque de ne pas terminer son repas à cause d’une bombe, d’une rafale de kalachnikov ou d’un coup de poing dans la figure n’est pas énorme, mais il n’est pas nul non plus... Faudra-t-il donc bientôt que tous les passants présentent un « passe civique » garantissant leur casier judiciaire vierge et l’aval de la police ? Ils n’auraient plus ensuite qu’à errer tranquilles dans un musée des libertés publiques, devenues « territoires perdus de la République ».
Serge Halimi
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Waddle a écrit:
6 mois plus tard :
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sccc a écrit:Waddle a écrit:
6 mois plus tard :
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On s'en fout des cas.
Ce qui compte ce sont les hospitalisations.
Nicklaus a écrit:Mouais. Mais je trouve ça hallucinant que quelque chose qui doit te soigner ou protéger rende si malade. Qu'on ne me dise pas qu'en 2021 ils ne peuvent pas ajouter un petit truc dans le vaccin qui fasse que ça passe sans trop défoncer.
Feyd a écrit:En général chaque année je récupère une grippe atténuée. Mal de gorge qui apparaît, la tête dans du coton pendant 2 jours et après ça mouche pendant une semaine. Rien de bien méchant en somme. Depuis deux ans, RAS.![]()
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