de Xp le 04 Mai 2021, 18:05
L'avis de Jean-Michel Bayle :
Syndrome des loges.
Ce week end j’ai entendu du tout et du n’importe quoi au sujet du mal de bras et du syndrome des loges...
Alors je vais vous dire mon point de vue.
il y a deux ans quand j’étais allé donner un coup de mains a Johann Zarco j’ai pu constater ce que je pensais depuis un petit moment, les motos de MotoGP progressent et vont de plus en plus vite ( plus de puissance, plus de grip pneus, anti-patinage, plus de frein) et donc forcement les contraintes physiques sur les pilotes augmentent, c’est juste logique.
Ce n’est pas entonnent de voir arriver de plus en plus de problèmes physiques sur les pilotes, Mal de bras, fatigues, essoufflements et j’ai un peu l’impression qu’ils découvrent tout ça depuis peu, venant en plus souvent des catégories moto2 qui sont des motos beaucoup moins physique que les motoGP.
Je viens du Moto-cross et du Super-Cross et je peux vous dire que le mal de bras je connais, le pilote de Cross est confronté a ce problème dès son plus jeune âge, dés qu’il essaye d’aller vite sur une longue distance il est sujet au mal de bras.
Bien sur certain pilote ont plus de soucie que d’autre et il peut y avoir beaucoup de raison a cela, la génétique, l’entrainement passé, l’entrainement actuel, la position, le stress, la pression de la course, l’enjeu, bref beaucoup de chose rentre en jeu dans le mal de bras.
Dans le Moto-Cross et le Super-Cross on apprend a vivre avec et surtout a gérer son effort, car si on insiste trop le syndrome des loges arrivent et après c’est incontrôlable.
Revenons donc sur le sujet du week-end ou Fabio était en tête de la course MotoGP de Jerez et a du ralentir pour pouvoir finir ce Grand-Prix avec une tétanisation complète de son avant bras, je n’ai pas parlé avec lui ou ses proches mais de mon expérience et de ce qu’il a expliqué je suis certain d’avoir déjà ressenti cette sensation dans ma carrière de pilote de Super-Cross.
La phrase la plus simple que j’ai entendu est “Mal de bras donc syndrome des loges donc opération et tout sera OK...”
Maintenant prenons de la hauteur pour essayer d’ analyser cette situation.
1- le circuit de Jerez est un des circuits les plus difficile physiquement avec une Motogp, ligne droite très courte, si courte que ce n’est même plus des lignes droite car les pilotes se battent avec leur moto pour revenir sur la bonne trajectoire de freinage, beaucoup de virage rapide et trois virages très lent, donc gros freinages et grosses accélérations.
2- Fabio avait un rythme impressionnant en course pour essayé de faire le trou avec ses poursuivants, il essayait je pense de se mettre a l’abris en cas d’usure de son pneus arrière dans les 5 derniers tours. Mais il y a une grosse différence entre faire un ou deux tours très rapide et en faire 7 ou 8.
3- Le mal de bras survient généralement quand la contrainte est trop forte et trop longue, le muscle manque d'oxygènes et il gonfle et du coup le sang circule moins donc encore moins d'oxygènes, c’est un cercle vicieux dans lequel il ne vaut mieux pas rentrer.
Maintenant pourquoi cela arrive a certain pilote et pas a d’autre ?
L’an passé durant le confinement on m’avait posé la question sur ce que je pensais de Fabio, ça m’avait value un coup de fils de sa garde rapproché pour me signaler que j’avais tort de dire ça... j’avais dit a ce moment la que Fabio avait deux gros point faible a travailler, le physique et le mental, lors de la saison 2019 j’avais remarqué que sur les circuits très physique il avait du mal a garder sa moto sous contrôle surtout après quelques tours et que mentalement il avait tendance a abandonné l’effort quand il y avait des soucies techniques (usure pneu ou mauvais réglages).
Ne pensez pas que je critique Fabio, j essaye toujours de comprendre les points forts et les points faibles des pilotes, j’ai toujours été perfectionniste et j’ai toujours essayé de comprendre le pourquoi du comment dans tous les domaines,
Donc j’étais très content de voir sa progression coté mental lors des 3 premières courses de la saison, la je me suis dit, impressionnant le Fabio, il a prit beaucoup de confiance.
J’avais un petit doute sur le physique, car j’avais entendu quelques plaintes au sujet de ses bras.
La conclusion ?
L’opération du syndrome des loges est jamais la solution idéale car généralement le problème revient car la cause qui a provoqué le problème est toujours la.
Maintenant l’opération peut permettre de reprendre l'activités intense rapidement mais il faut absolument travaillé ce qui provoque le mal de bras.
Si on améliorent sa condition physique et ses capacités cardiovasculaires, le corps est capable d'emmener plus d'oxygène dans les muscles et donc les bras.
Quand on a une meilleure condition physique et des capacités cardiovasculaires meilleures, le coeur bat plus bas pour le même effort cela nous donne une marge en cas de coup de stress durant la course ou une demande temporaire plus importante et donc toujours d ‘apporter plus d'oxygène dans les muscles.
On peut aussi grâce a l’entrainement constitué un muscle plus endurant et moins explosif, les fibres des muscles se travaillent et se spécialisent selon le type d’effort demandé a l’entrainement, fibres à contraction lente et rapide.
Il est possible aussi de travailler sa stratégie en connaissant ses points faible, il aurait été peu-être plus sage en sentant le problème arrivé de baissé un peu le rythme et se laisser doublé par Miller et de le contraindre a imposé le rythme de la course.
Voila mon analyse, je ne critique absolument pas Fabio, j’essaye de comprendre avec sincérité et objectivité ce qu’il s’est passé et je lui souhaite de trouver les solutions a ses problèmes pour pouvoir se battre pour le titre mondial.
Les Photos:
-Dany Pedrosa et ses bras après les opérations, exemples d'opération.
-Entrainement escalade pour moi, car l'escalade apprend a faire travailler son muscle par manque d’oxygène.
-Les muscles des avants bras.