sheon a écrit:Vu qu'il a été battu par un autre Suisse, tu sais...

Rhallalalaaa ... quelle délicieuse horreur ce match (et tous ceux de ces deux-là). C'est comme de devoir choisir quel fils sacrifier. Le beau gosse surdoué et le vilain petit canard qui n'en fait à sa tronche mais que tu ne peux pas t'empêcher d'aimer parce qu'il te rappelle ton côté sombre inavouable. Tu te réjouis d'un coup gagnant tout en culpabilisant d'avoir hurlé "dans ta face sale connard". Alors le jeu suivant tu te forces à encourager l'autre tout en serrant le poing en l'air lorsque le premier fait un revers gagnant. Tu zappes deux minutes quand ça devient insupportable, mais inexorablement tu y reviens. Et là, tu te dis que quand tu ne regardes pas, le score évolue comme tu l'espères secrètement et que tu portes la poisse. Alors tu sors fumer et tu te dis que t'es quand même un sacré con de croire à ces conneries. Alors tu reviens.
Et tu te dis que quand-même, t'as intérêt de profiter de ces belles années, parce que faut pas déconner, deux joueurs comme ça EN MÊME TEMPS, y'a que sur Playstation qu'on reverra ça. Parce que bon, hein, Hingis la capricieuse ... sans même éventuellement penser à Rosset, aussi élégant qu'une vache en minijupe sur un podium à la fashion-week et presque aussi mauvais commentateur. Bon tout au fond de toi tu te rappelles la classe de Hlasek qui compensait un peu à l'époque.
Et "Rodgeuuuur" arrive enfin à planter la balle de match, vainquant enfin sa nervosité de jeune pucelle. Et là, le rêve tombe ... tu réalises que le match n'était pas si terrible que ça, que RF risque bien de se faire atomiser par Nadal au prochain tour et qu'il positivera une n-ième fois en conférence de presse ("Euh, je suis très content d'en être arrivé là, bravo à Rafa pour qui j'ai énormément de respect etc. etc." .... mais diiiiiiiis-le que t'as envie de lui éclater ta raquette sur sa sale gueule de TOCé, que t'en peux plus de le voir te laminer systématiquement sur terre battue et encore très souvent sur les autres surfaces).
Bref, tu éteins ta télé, épuisé nerveusement, un large sourire aux lèvres.
C'est pas facile tous les jours d'être un petit Suisse devant sa télé.