DCP a écrit:Tu veux parler d'environnement et de biodiversité ? Interdire la chasse ou la restriendre, cela est permis par la législation européenne, non ?
Oui mais quand on parle des grands enjeux écologiques, ce n'est pas là le coeur du problème.
Créer des parcs naturels, c'est interdit par la législation européenne ? Au lieu de supprimer l'ISF sur les valeurs mobilières, prévoir des mesures incitatives pour que les propriétaires rénovent les bâtiments pour diminuer la consommation d'énergie, c'est interdit par la législation européenne ? Au lieu qu'EDF (possédé à plus de 80% par l'Etat) dépense des centaines de millions pour développer l'énergie nucléaire, qu'elle utilise cet argent pour développer les énergies renouvelables, c'est interdit par la législation européenne ?
Tu rentres là dans le 2ème point que j'ai évoqué tout à l'heure: le premier étant le cadre restreint, le 2ème étant que le pays n'a pas le contrôle de son budget et doit toujours montrer à la commission qu'on fait tout pour réduire le déficit public.
Du coup, ça ne ne laisse pas beaucoup de places à de grands investissements surtout pour un président qui dans son programme n'avait pas particulièrement l'écologie au centre...
Enfin, bref, Hulot se trouvait dans un gouvernement dont l'écologie / le respect de l'environnement est une des dernières préoccupations, et ça, c'est une volonté politique française, pas liée à la législation européenne.
C'est vrai mais les deux sont liés. Et Hulot le savait aussi en entrant au gouvernement. Macron n'a pas dit un mot sur l'écologie pendant la campagne.
Sur la legislation européenne, je le redis, tu as 2 choses importantes: l'impossibilité d'interdire des produits qui sont autorisés niveau européen, et des marges de manoeuvres réduites sur les budgets d'investissements puisque l'UE est toujours à rappeler que le déficit blablabla, les dépenses publiques blablabla...
Je ne vois pas où tu veux en venir.
Je n'ai pas dit qu'on ne pouvait rien faire du tout en étant dans l'UE mais que le cadre est tellement restreint que le fait d'avoir un super ministre ou un ministre lambda ne changera pas grandement la donne.
Je dis ça pour ceux qui se réjouissaient d'avoir Hulot à l'écologie alors que personne ne savait rien des ambitions écologiques de Macron.
Pour l'anecdote sur l'impossibilité d'avoir une politique nationale ambitieuse dans le cadre de l'UE, je me rappelle d'une interview de Delphine Batho, alors ministre de l'écologie, chez Ruquier.
Aymeric Caron lui faisait comprendre que l'UE avait revoté l'autorisation de nourrir des poissons d'élevage avec de la farine animale. La France était "personnellement" contre (c'est ce genre de procédés qui avaient entraîné la vache folle même si dans ce cas là, c'était aussi parce que c'était du "cannibalisme") mais cela avait été autorisé au niveau européen donc la France ne pouvait pas empêcher les éleveurs souhaitant le faire de le faire.
L'autre point était sur le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes. Elle expliquait que dans le cadre de l'UE, on ne pouvait pas contraindre les fabricants de l'UE à indiquer la provenance de leurs produits.
La libre circulation tout ça tout ça...
Ce sont 2 exemples anecdotiques mais ça vous fait réaliser que le cadre est quand même restreint. Après oui, on peut toujours encourager des gens à faire de belles maisons écologiques, etc... mais aussi s'empoisonner avec les pesticides ou autres puisque sur ces sujets la France n'a pas la main pour décider ce qu'elle peut interdire ou pas sur son sol. Et quand en plus, tu es soumis à l'engagement envers Bruxelles d'avoir un déficit public en dessous des 3%, ça limite les marges de manoeuvre.