Hugues
Moi, je ne suis pas très fort en rhétorique dans ce genre de débat. Je dis juste ce qui me semble le plus sensé, en essayant d'éviter les postures extrêmes. La voie du Juste milieu...
D'abord, j'ai parfaitement conscience de la récupération malsaine de cette affaire de dénonciation globale, avec, et c'est logique, certainement des abus… La Ministre machin chose franchement, c'est le niveau zéro de la propagande du Système, et je n'ai vraiment ni la force ni la patience d'écouter ce qu'elle radote. Mettons la un instant de côté, toute sous-ministre qu'elle est.
Il y a un phénomène qui est là. D'une manière peut-être non "correcte" (le slogan "Balance ton porc", perso, je n'aime pas… C'est évident), mais il est là, ce phénomène. Alors on fait quoi ? On ferme les yeux et on monte sur une table en dansant comme un cabri et en chantant "Etat de droit… Etat de droit" ?
L'Etat de droit, ce n'est pas un truc binaire comme tu le dis. Ce n'est pas OUI ou NON. Il y a aussi des nuances. C'est une réalité, au-delà des postures de principe. Il est plus ou moins appliqué, selon que le fond de l'air est frais ou pas. Bien entendu, un gars comme moi, je suis fondamentalement POUR l'Etat de droit par principe, sans se tortiller du coquillart. Mais au-delà de MOI, il y a la réalité : que ça plaise ou non, telle une immense rumeur, des femmes, profitant de ce nouveau média démultiplicateur que sont les résosossiaux, ont parlé, dénoncé, gueulé, certainement souvent à raison, parfois à tort, et en oubliant, ne nous en déplaise, l'Etat de droit. Et on fait quoi ? On ne les entend pas ? On les emprisonne ? On leur intime l'ordre de se taire ? On leur fait une leçon sur l'Etat de droit ? Tout ce qu'on peut faire, c'est ce que j'ai dit avant (à mon humble avis) : On fait vite. Avant que les Schiappa et toute la meute du Système ne s'emparent totalement du phénomène en en faisant un énième mantra sociétal (malheureusement c'est trop tard,), l'Etat (le vrai, pas les ministres d'opérette) devrait (aurait du ?…) prendre en charge le phénomène. Puis conforter toutes les femmes (et pas les repousser), élever le débat, faire de la pédagogie, et dire que OUI, il y a un Etat de droit (le rappeler), et que cela consiste, après le grand défoulement, à organiser la colère, à la discipliner, mais sans la passer par pertes et profits. L'Etat donc devrait débattre de cela (l'Assemblée, le Sénat, les Associations, les médias… euh non, pas les médias… etc.), et expliquer COMMENT L'ETAT DE DROIT VA ETRE ARTICULE POUR QUE LES AGRESSIONS DE TYPES COERCITIVES, VICIEUSES, MASQUEES, RAMPANTES, etc etc etc… pour que donc ces sales petites habitudes qui ne sont plus supportables, non pas cessent (c'est impossible) mais deviennent l'exception. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Dans les entreprises (et j'en ai fait, en tant que travailleur intérimaire, en sillonnant toute l'Ile de France), l'Etat de droit est ABSENT, de ce point de vue-là. Les nanas sont la plupart du temps considérées comme de la merde (oh, sous une mince couche de complaisance hypocrite). C'est un fait courant ! Dans le meilleur des cas, dès qu'elles tournent le dos, c'est les "salopes", pétasse", grognasses", etc, qui fusent ! Dans le pire, c'est l'injonction à coucher, à ne pas refuser de faire le café pour le patron, à promener le chien, etc. Entre les deux, quand elles renâclent, c'est l'insulte cinglante, et la pauvre nana va pleurer dans un coin, sous les silences complices ou gênés des autres. J'ai vécu ces situations si souvent ! Et il était où, l'Etat de droit ? Oui, y a pas eu mort d'homme … euh… de femme, mais bon…………..
Alors, il y a eu ce phénomène. Il est là. C'est comme ça. Eh bien moi je dis que c'est une bonne occasion pour, et je te rejoins, BIEN ENTENDU, pour que l'Etat de droit, par une action réfléchie, sereine et puissante de l'Etat, revienne pleinement. On explique alors à toutes ces femmes qu'il y a un réel danger à accuser, dénoncer, etc, en public, sans précaution, etc. On leur explique que pour 9 cas qui frapperont dans la tronche des vrais salauds, le 10eme causera peut-être un suicide, une mise au banc , une flagrante injustice, etc. Elles comprendront cela. Le peuple n'est pas (encore) totalement abruti. Mais pour qu'elles retrouvent leur sérénité et de l'espoir, pour qu'elles arrêtent de "balancer leur porc" en mode lynchage public, il faut que l'Etat dise clairement ce qu'il compte faire. Et j'en ai parlé : (faut être pratique !)
prioritairement un plan Marshall éducatif, en y mêlant les parents, les instituteurs, les profs, etc, et surtout, en évitant les conneries de type "théorie du genre). Quand l'Etat parlera haut, fort, et clair, alors les Schiappa et consort seront inaudibles, les médias-hyènes deviendront aphones…
Je parle, je parle, mais ce ne sont que des vœux pieux. La société est totalement gangrenée par les clones de la Sciappa. Il suffit de regarder les émissions de débat à la télé, qui sont de véritables fabriqueuses d'opinion. C'est un désastre ! Un échec ! Une ruine !
Juste pour terminer, la fameuse pétition "Deneuve". Elle est gentille, Deneuve… Même pas bonne actrice, à mon avis (mais bon, c'est juste un avis !). Elle est belle (de jour et de nuit), mais ce n'est pas la question. Deneuve, sortie de ses films, elle n'est rien. Son avis ne vaut pas plus à mes yeux que celui de mon plombier… et encore ! Elle est une parfaite complice, dans son milieu professionnel, le cinéma, de cette culture du droit de cuissage. Ne serait-ce que pour ça, elle devrait se taire. Je ne l'ai jamais entendue, et là je l'aurais respectée, gueuler contre les castings-coucherie. C'est une grande bourgeoise, et politiquement, elle est moi, on n'est pas du même bord. Sa position, de plus, est floue. Elle veut quoi exactement ? Comme ça a été dit, elle la situe où, la frontière (en fait impossible à établir), entre la petite drague qu'elle revendique pour un surplus de romantisme dans la société, et l'agression (même verbale, qui ne "tue pas"….) traumatisante ? Deneuve (et toutes celles qui ont signé cette pétition, dont l'inénarrable Millet…) comme Schiappa, perso, je les renvoie dos à dos (comme toi pour Trump et Clinton !
). L'une flotte dans un flou bourgeois loin des drames quotidiens de pleins de femmes qui sont écrasées quotidiennement, doucement, durement, qui subissent une double peine, sociale et sexuelle… L'autre, c'est la caricature de l'air du temps, qui a fait du sociétal l'indépassable religion/grille de lecture du monde post moderne.
Moi, je suis au milieu. Un phénomène est là, je fais avec, et je me demande QUOI FAIRE, pour que les choses aillent mieux, dans la société.
C'est tout……