sheon a écrit:Le problème du système de vote, c'est qu'il met en place une dictature de la majorité, laissant une bonne partie de la population sur le carreau.
C'est discutable pour des systèmes parlementaires où les représentants du peuple sont élus à la proportionnelle à 1 tour (pas forcément de majorité et donc obligation de négocier, "cohabiter").
Il est incontestable que la manière de procéder pour les présidentielles de la Ve république est problématique. La nature des pouvoirs confiés à l'individu-e vainqueur-e du second tour est démesurée au regard du (souvent) faible nombre de votant-e-s par adhésion qu'il ou elle représente.
Cette dissymétrie pouvait être compensée à l'époque du septennat et de la non harmonisation des calendriers électoraux présidentiels et législatifs.
Mais sous couvert de combattre "l'instabilité" (et les cohabitations) on a rigidifié le tout. Alors que l'instabilité est la quintessence de la démocratie, la cohabitation est la condition sine qua non d'un consensus qui dépasserait le cadre d'une seule famille politique.
Pour ma part je pense qu'il convient de réfléchir autrement à la question de la "représentation". En gros et de manière brouillonne :
1.Soit en élisant des représentants qui représentent un nombre minimal de citoyen-ne-s à qui il est possible de rendre directement des comptes (cf l'assemblée nationale issue des Etats-Généraux, dans les premiers mois les députés, peu importent leurs bords, refusent de voter sur un sujet sans consulter avant leurs "commettants")
2. Soit en supprimant les partis, ce qui donne des résultats législatifs différents selon les thèmes, sans votes par bloc quasi automatiques, on se positionne sur un sujet et non en fonction d'une appartenance, d'une éventuelle future investiture.
3. soit, encore mieux : en votant pour des idées/projets et non pour des personnes (avec pourquoi pas discussion sur un %age de votes nécessaires au delà de 50% pour les grandes réformes).
Dans ce cas se posent les questions de "qui propose les projets", il convient de réfléchir à des pouvoirs de propositions (pourquoi pas des conseils de spécialistes, scientifiques, selon les questions) mais se pose aussi la question de l'exécutif : qui est chargé de faire appliquer la décision? Et c'est là que l'on peut user du tirage au sort et de missions courtes.
"Il est aussi atroce qu'absurde, de voir les uns regorger de superflu, et les autres manquer du nécessaire." (D'Alembert)