2016: Président Donald J. Trump (Pro:4h12 - Officiel: 8h31 )

Le salon francophone est dédié aux sujets n'ayant pas de lien avec la F1 ni autres sports mécaniques. C'est un salon pour se détendre en refaisant le monde.

Modérateurs: Garion, Silverwitch

Re: Élection américaine

Messagede Sylex le 11 Nov 2016, 16:03

The amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it.
Avatar de l'utilisateur
Sylex
 
Messages: 2544
Inscription: 20 Avr 2012, 14:29

Re: Élection américaine

Messagede meg le 11 Nov 2016, 16:44

Même si Trump était de bonne foi, ce qu'il reste à prouver.

Je ne suis pas sûr (a priori pas du tout même) qu'il ait les mains libres :

- aujourd'hui, l'élite mondialisée est au-dessus d'un chef d'état fut-il celui de la première puissance mondiale.
- avec un deficit de +20 000 milliards de dollars, Obama nous a déjà fait la preuve qu'il n'était maître de rien.
- les majorités républicaines à la chambre et au Sénat et même les gouverneurs ne vont pas aller dans le sens d'une croisade de "Trum des Bois" contre le système.
Image
Si vous n'êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment - Malcolm X
Avatar de l'utilisateur
meg
 
Messages: 233
Inscription: 12 Fév 2015, 01:50

Re: Élection américaine

Messagede Sylex le 11 Nov 2016, 17:11

C'est clair, l'establishment ne va pas se laisser faire :D
The amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it.
Avatar de l'utilisateur
Sylex
 
Messages: 2544
Inscription: 20 Avr 2012, 14:29

Re: Élection américaine

Messagede denim le 12 Nov 2016, 14:42

ah tiens...Hillary est lesbienne ??
avec une certaine Huma Abedin,sa mère bien copine avec "les frères musulmans".
allo Hillary ?? les révolutions à la con et autres printemps arabes à la con...tu connais ??

son mari fait dans le "lolita" air et sa femme dans le gazon.
quel couple formidable,quand on connait le puritanisme américain...et ne parlons pas de nos salopards de politiciens français et autres médias qui soutenaient ça.
"quand de-Gaulle ne sera plus là,il sera encore là".
Avatar de l'utilisateur
denim
 
Messages: 24787
Inscription: 29 Nov 2003, 13:51

Re: Élection américaine

Messagede Garion le 12 Nov 2016, 15:05

Moi ce qui me fait rire c'est que depuis que Trump a gagné l'élection, il fait le toutou bien gentil à sa maman :
- Il témoigne du profond respect qu'il a pour le travail de son prédécesseur.
- il dit qu'il va se faire conseiller par Bill Clinton
- Finalement, il ne va plus abroger l'Obamacare, mais juste l'amender.
- il commence à faire appel aux membres de l'establishment qu'il a si vivement critiqué pour constituer son équipe.
- ses conseillers annoncent qu'il ne feras pas payer le mur de la honte Mexicain par le Mexique (ce qui compromet sa réalisation).
- L'abrogation de la COP21 a disparu de son programme sur son site.

Au rythme où ça va, il va finir par prolonger la politique de ses prédécesseurs :D
Image
Avatar de l'utilisateur
Garion
Prisonnier
 
Messages: 18760
Inscription: 19 Fév 2003, 10:15
Localisation: Le village

Re: Élection américaine

Messagede Aym le 12 Nov 2016, 16:18

Après, Trump a un parcours "politique" flou : il était démocrate, puis est passé républicain, puis est redevenu démocrate, a financé partiellement la campagne d'Hillary Clinton en 2008, puis est redevenu républicain.
Et après il est évident que les discours de campagne sont toujours exagérés, malheureusement. S'ils ne disaient que ce qu'ils allaient réellement faire, ça serait plus simple à suivre, on tomberait moins dans le caniveau.
L'informatique n'est pas une science exacte, on n'est jamais à l'abri d'un succès
Aym
papaquintintien
 
Messages: 26132
Inscription: 18 Fév 2003, 19:05
Localisation: Toulouse

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 12 Nov 2016, 17:20

La Harpie a été défaite. Réjouissons-nous. Si si. Ne boudons pas notre plaisir.
Ca c'est fait.
Reste le Donald.
Il faut peut-être faire appel à la psychologie (de bistrot, cela va sans dire), pour un peu piger qui est ce mec. Puisque tout le monde, à longueur de média, se demande "mais qui est ce mec ?" ....
Trump, c'est un type comme ... nous. Il n'est pas comme les autres, les pro de la politiques. C'est un gars comme nous, qui a mené sa vie au gré des événements. Il est devenu en bricolant par-ci par-là super riche. Pas comme l'est devenue Hilary, par exemple, en jouant à fond sur ce qui la fait entièrement, la politique, l'exercice de la politique. Trump, il a boursicoté un peu, volé un peu, piston par-ci, truc par là, trimé, veillé, souffert... et hop ça a marché. Mais il n'a jamais fait partie du monde des pro de la politique. Ceux qui n'ont quasi exclusivement fait QUE CA. Et comme il est comme nous, on peut peut-être mieux le cerner.
Hillary, depuis le début, par exemple, est programmée, s'est auto-programmée, elle, son mari, son environnement... pour, par exemple, être capable de donner brutalement l'ordre de mettre une génération de citoyens sur la paille, ou bien d'anéantir un pays. Pas pour sauver l'Amérique. Non. Juste par calcul, par jeux géostratégiques, par intérêt... C'est quelque chose, de décider de détruire un pays ! De loin c'est rien, mais de près, c'est du sang, des membres déchiquetés, des enfants écrabouillés, des sociétés réduites en poussière... Et Hilary, dès le début a été programmée, elle, son mari, Obama, déjà la femme d'Obama, la famille Bush, Kerry,, Sarkozy, Hollande, Lemaire, Pecresse... tous ces gens très tôt, sont programmés pour être capables, froidement, après quelques réflexions vaseuses (genre comment ou pourrait faire pour faire chier Poutine ?... ou bien... les Iraniens ? Ou bien... pour vendre un peu d'armement.... ou bien... pour rien... juste pour embêter le voisin, pour le shmilblic, pour voir...
Eux tous, ils sont capables de cela, par formation par immersion très tôt dans le monde clôt de la politique, hyper professionnalisés, hyper préparés... Ils réfléchissent selon des schémas pré établis, des plans de com, de stratégies froides, cruelles, sadiennes, avec toujours en toile de fond, l'impression d'appartenir à une caste de demi dieux, comme ceux de l'Olympe, avec plus ou moins de pouvoirs, de possibilités, mais toujours de la cruauté...
Mais Trump, lui, oui, il tâte de la chatte, il traite les nanas de tous les noms, il vole un peu si possible, il ment, il aime, il tape dans le dos, il est un peu raciste selon les moments, ou pas, il se laisse emporter, les émotions, ou parfois il calcule... etc etc etc.... mais il n'a jamais été formé/formaté pour donner l'ordre de détruire un pays. De tuer un mec avec un drone, avec la claire possibilité de tuer des innocents à côté. Il ne sait pas faire ça. Il a dans les 70 ans, et on n'apprend pas à faire ce saletés, à un âge aussi avancé. Il sent la m... dans laquelle il est, il sent le truc dans lequel il est tombé, alors, il louvoie un peu, pour donner le change, pour gagner du temps. Il sent qu'il va devoir faire des trucs (pas que bombarder inutilement un pays Arabe) durs, qui feront du mal, du vrai mal, pas seulement des histoires de bizness, mais de la douleur concrète, à des personnes dont il n'imagine même pas l'existence... Bon, en tant que politicien de bistro (ce qui ne signifie pas qu'il en sache moins que Hilary, d'ailleurs, la différence, c'est que pour lui, la politique c'est un truc marrant mais pas concret, pas sérieux, alors que pour Hilary l'austère, ça ne rigole pas !...) en tant que politicien de bistrot donc, comme nous tous (presque) ici, il se rend compte que soudain, il est de l'autre côté de la ligne rouge ! Il est du côté des décisions à prendre ! Ah merde ! c'était pas prévu, pas vraiment, ça ! Bon, il a bataillé comme un fou, mais c'est son côté macho, le défi, la rage de vaincre, comme si c'était un contrat à placer en Chine, ou une nana à séduire... Sauf que là....
Il a su sentir, parce qu'il est intelligent, à sa manière, ce qu'il fallait dire pour gagner. Il est souvent sincère d'ailleurs. Pas dogmatique ! Il prend les choses comme il les sent. Il a bien senti le concentré de démence dans la nana en face de lui. Lui qui n'est pas vraiment méchant, comme nous, quoi... Et en bon macho qu'il est, il a frappé, frappé, jusqu'à ce qu'il gagne, en trumpant tous les sondages, toutes les attentes de l'establishment qui n'en croit pas ses yeux ! Ah m... ! cet hurluberlu nous a doublé ! Mais c'est quoi ce binz !!!! faut écouter les média ! c'est.... hallucinant, leur "tombage du ciel" ! (à mon avis, le "Système", tellement sûr de lui, n'a même pas pensé à recourir à des méthodes souterraines, pour empêcher l'impétrant de rafler la mise !).
Bon, Trump, il ne sait pas, en vérité, vraiment ce qu'il va faire. Mais il est très entouré. Il y a tous les véreux prédateurs du parti Républicain qui sont là. Genre Giuliani, le hideux ex maire de New York. Ils vont le prendre en main. Et le recadrer. Ou pas...
Tout ce passera selon comment il réagira à son environnement. Il va céder ? Résister ? Se réveiller vraiment à sa nouvelle mouture ? Se rendre compte de l'énormité de ce qui lui arrive ? Etre à la hauteur ?
Que feriez-vous, à sa place ?
Personne ne sait.
On verra.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Hugues le 12 Nov 2016, 17:25

Je suis désolé mais ton histoire de programmatoin c'est du n'importe quoi Shoemaker.
Va lire la biographie des gens de la plupart des gens cités.

Quant à dire que Trump est comme nous.
Non il est comme Bolloré, ce n'est pas exactement pareil. Voire pas du tout.

D'ailleurs, peut-être que Vincent, maintenant, il a une petite idée dans la tête.

Quelques légères inflexions politiques biens senties de Trump vous rendent aveugle à tout le reste. Et moi je vais me faire engueuler pour sonner le réveil. On le sait d'avance.

Il n'y avait pas de bon choix à cette élection.

On parie que on va en voir des drônes tuer des innocents? Mais évidemment. Sinon comment qu'il rase l'Etat Islamique.

Hugues
Hugues
 

Re: Élection américaine

Messagede Rainier le 12 Nov 2016, 17:30

Donald un gars comme nous :D
Comme tu y vas mon bon Shoemaker ! Comme toi peut être, mais moi j'ai pas eu une aide de mon papa de plusieurs centaines de millions de $ pour débuter dans la vie :lol:
Donald est le fils d'un milliardaire et toi tu le présentes comme tu présenterais Gégé la debrouille, le roi du système D et notre pote de bistrot !

Bien content que la Harpie Hillary ne soit pas élue, sur ce point on est d'accord. Pour Donald on va un peu attendre avant de juger.

Giulani "le hideux ex maire de NY" ? Pourquoi hideux ? Je le connais mal, j"ai juste en tête qu'il avait nettoyé la racaille de NY et rien que pour cela il me paraissait excellent.
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
Avatar de l'utilisateur
Rainier
 
Messages: 16919
Inscription: 26 Mar 2003, 22:46
Localisation: Guyancourt for ever

Re: Élection américaine

Messagede Marlaga le 12 Nov 2016, 17:57

Shoemaker : tu dis que Trump a boursicoté mais il me semble justement qu'il n'a jamais voulu investir en bourse, son patrimoine a toujours été basé sur du solide, de l'immobilier, des entreprises et son image mais pas de spéculation boursière. Il est opposé à ce système.

Rainier : son père lui aurait prêté 1 million de dollars pour se lancer. C'est une aide considérable mais c'est pas des centaines de millions. Faire des milliards à partir d'un seul million n'est pas à la portée de M.Tout le monde.

Je dis ça sur la base des informations que j'ai lu ou entendu, mais peut-être que je me trompe pour les 2, on n'est pas vraiment des spécialistes de la vie de Donald Trump ici.
#JeSuisZemmour
Avatar de l'utilisateur
Marlaga
 
Messages: 21263
Inscription: 12 Mar 2007, 09:45

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 12 Nov 2016, 18:07

Il n'est pas comme nous "socialement", certainement (je ne connais personne ici, qui soit milliardaire).
Il est comme nous "psychologiquement".
Alors Boloré, et le reste du même acabit... Je ne sais pas... Il y a des milliardaires jean-foutre comme Trump, un saltimbanque de télé, et il y a des milliardaires qui sont de fait, dans le silence, dans le secret, parfaitement moulés dans le formatage "politicien", qui font partie de la caste des seigneurs. Trump a fricoté avec les politiciens, mais sans plus. La preuve ? Son propre parti sous la bannière duquel il s'est présenté, l'a, au début, considéré que comme une sorte d'artefact qui serait vite balayé, puis, au final, c'était le sauve qui peut, c'était à celui qui s'en éloignerait le plus loin possible, tant il n'était pas vraiment "des leurs", en vérité.

On peut me sortir un Berlusconi à la rigueur...

Trump, on l'a vu, entendu, scruté, étudié, et ce n'est pas trop le genre, à priori, à avancer vraiment masqué. Il est roublard, bien entendu, mais sa roublardise, des comme ça, j'en connais 13 à la douzaine, en 62 ans de vie par monts et par vaux (dans les entreprises, dans la famille, à droite à gauche...). Mais les grands seigneurs, les pro, je n'en connais aucun. Très vite, très tôt, ils s'isolent, ils vivent entre eux... En France, par exemple, parmi les tout frais, une Belkacem, un Macron, etc.
Bref. Mon hypothèse psychologique, n'est qu'une hypothèse. De Bistrot, je l'ai précisé. :D

Pourquoi les quelques inflexions de Trump nous rendent aveugles ? Je ne crois pas.
Moi, j'ai toujours dit une chose :
Hillary, je sais raisonnablement ce qu'elle aurait fait. Par les faits. Par son action concrète. Par sa régularité idéologique...
Trump, JE NE SAIS PAS.
Il a promis des trucs, etc. Mais je le redis, JE NE SAIS PAS ce qu'il va faire ! Peut-être même provoquera t il la 3eme GM ! :lol:
Le choix, à ce qu'il m'a semblé, était entre le pire à 100%, ou le pire à 50 %
Les probabilités nous disent raisonnablement qu'il faudrait mieux tenter le "50/50" plutôt que le "à 100%".
Un peu comme pour Hollande Sarko. Ceux qui ont voté Hollande, ont tenté le 50/50. On a perdu... :D Mais ce ne fut pas pire que Sarko. Ca, ce n'est pas vrai. C'est pareil.
Après, nous ne sommes pas des prophètes. Et tout est possible.
Ah juste pour les drones : entre lancer des drones qui, jusqu'ici, à priori, n'ont quasiment rien produit de bien sérieux contre les Islamistes (sinon, je ne suis pas au courant...) et des drones qui participeront vraiment à éradiquer Daech, les deux types de drones malheureusement provoquant des morts innocents, bah, foutu pour foutu, drones pour drones, peut-être que ceux de Trump au moins, seront fatals à Daech. Qui sait... On verra bien.

Giuliani ? Un sioniste inertébré. Rien a sauver chez lui.
Je pense sérieusement qu'il a été placé là pour, au cas où, le Système aurait eu un homme puissant à lui, dans la marmite Trumpienne. Complotisme ? Peut-être. Mais franchement, comment faire, avec des numéros pareils, les gens du Système, sans passer par la case dite "complotiste" ! (si moi je suis un comploteur, Giuliani est un ange immaculé).
Et quand je dis sioniste enragé, ce n'est pas par simple réflexe pavlovien. C'est parce que cela signifie qu'il fera tout, pour pousser Trump dans les bons rails, profitant du fait qu'il l'a soutenu sans faille durant les temps difficiles. Et les bons rails, du point de vue d'un sioniste néocon US, on sait EXACTEMENT ce que cela signifie.
Mais bon, j'en reviens à ce que je pense profondément, et que je répète sans arrêt : On ne sait pas ce que fera Trump. Ce qui signifie nécessairement qu'il y a une chance qu'il soit un "bon" Président". Voilà.
Bah sinon, on n'aura pas de regrets, puisque si ce n'était lui, c'eut été Clinton... :D
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede porcaro77 le 12 Nov 2016, 18:27

Comme souvent ( Giscard avec le droit à l avortement , Sarko qui prend des ministres socialistes , hollande qui prend des mesures pro patronat , le candidat élu veut d'abord faire plaisir à ceux qui n'ont pas voté pour lui avant de contenter son électorat ! en général celui lui revient dans la tronche !
le rock , la seule musique qui ne mourra jamais
Avatar de l'utilisateur
porcaro77
 
Messages: 5185
Inscription: 18 Mar 2008, 19:46
Localisation: France

Re: Élection américaine

Messagede Cortese le 12 Nov 2016, 19:47

Moi je serais plutôt tenté de lire cette élection selon des catégories idéologiques. Si Trump semble se rattacher à l'idéologie de Washington et Jefferson, de très grands bourgeois, éventuellement même un peu esclavagistes et pas trop regardants sur les moyens mais avant tout patriotes, le reste de la politicaillerie républicaine-démocrate (surtout démocrate à cause de leur insupportable côté donneurs de leçon de morale à coups de couteau dans le dos) s'apparenterait pour moi à l'Église catholique tendance Borgia.
Cortese
dieu
 
Messages: 33533
Inscription: 23 Fév 2003, 20:32

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 13 Nov 2016, 05:54

"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede porcaro77 le 13 Nov 2016, 11:13

Clinton n assume même pas sa déroute. Ce serait la faute du Fbi. Elle est vraiment nullisime
le rock , la seule musique qui ne mourra jamais
Avatar de l'utilisateur
porcaro77
 
Messages: 5185
Inscription: 18 Mar 2008, 19:46
Localisation: France

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 13 Nov 2016, 13:13

porcaro77 a écrit:Clinton n assume même pas sa déroute. Ce serait la faute du Fbi. Elle est vraiment nullisime

Elle peut s'estimer heureuse que la première affaire des mails ait été en fin de compte plus ou moins étouffée (son mari Bill ayant quasiment été pris la main dans le sac, à papoter entre deux avions avec la Ministre de la Justice US, d'une manière bien informelle, et très mal venue en pleine enquête du FBI).
Sans parler des accointances de sa tendre collaboratrice avec la sphère des Frères Musulmans, qui était plus ou moins proprio de l'ordi incriminée.
Franchement, très franchement, Clinton ferait mieux de se faire oublier avec cette histoire de mails ; et devrait s'estimer heureuse de ne pas passer quelques années en prison, vu que Trump semble avoir mis beaucoup d'eau dans son vin, la concernant.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Marlaga le 13 Nov 2016, 13:18

Déjà Trump refuse de prendre un dollar de salaire en tant que Président, alors qu'il a droit à 400000$ annuels.
#JeSuisZemmour
Avatar de l'utilisateur
Marlaga
 
Messages: 21263
Inscription: 12 Mar 2007, 09:45

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 13 Nov 2016, 13:20

Marlaga a écrit:Déjà Trump refuse de prendre un dollar de salaire en tant que Président, alors qu'il a droit à 400000$ annuels.

Information vérifiée ? Ca serait effectivement exemplaire, un symbole fort.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Marlaga le 13 Nov 2016, 13:24

Shoemaker a écrit:
Marlaga a écrit:Déjà Trump refuse de prendre un dollar de salaire en tant que Président, alors qu'il a droit à 400000$ annuels.

Information vérifiée ? Ca serait effectivement exemplaire, un symbole fort.


Il l'a dit et confirmé plusieurs fois mais ça sera pas officiel tant qu'il n'aura pas pris ses fonctions en janvier.
#JeSuisZemmour
Avatar de l'utilisateur
Marlaga
 
Messages: 21263
Inscription: 12 Mar 2007, 09:45

Re: Élection américaine

Messagede porcaro77 le 13 Nov 2016, 13:53

Hillary va disparaître de la vie politique, bon débarras
le rock , la seule musique qui ne mourra jamais
Avatar de l'utilisateur
porcaro77
 
Messages: 5185
Inscription: 18 Mar 2008, 19:46
Localisation: France

Re: Élection américaine

Messagede Sylphus le 13 Nov 2016, 14:57

Pas très difficile de s'asseoir sur 400K annuels quand on est milliardaire et qu'on vient d'amasser des millions de dollars grâce à une ultra médiatisation. Je n'appelle pas ça un geste fort. On attendra d'ailleurs janvier pour s'assurer qu'il ne les touche pas.

Le premier geste fort serait de rencontrer Poutine ou de quitter immédiatement le MO.
Sylphus
 
Messages: 8789
Inscription: 19 Oct 2010, 10:11

Re: Élection américaine

Messagede Ponpondu le 13 Nov 2016, 15:15

Shoemaker a écrit:La Harpie a été défaite. Réjouissons-nous. Si si. Ne boudons pas notre plaisir.
Ca c'est fait.
Reste le Donald.


Je suis pas toujours ok avec toi, mais j'étais plié de rire en lisant ça, c'est jouissif !! Merci !

Il est très possible qu'il fasse quelques pas en arrière pour calmer les excités tenus par Soros dans la rue qui n'attendent qu'un faux pas, il doit donner l'impression d'être capable de se renier pour obtenir le vote des grands électeurs. Il va pas commencer à parler d'envoyer des chars contre Soros...
Image
Ponpondu
 
Messages: 1548
Inscription: 13 Jan 2013, 12:44

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 14 Nov 2016, 10:13

Je surveille du coin de l'œil, le sinistre Sorros (paraît que ça signifie "cercueil" en grec ! ), et les petites manifs de bobos New Yorkais, en mode Orange........ Suivez mon regard.......
Il a été un des grands soutiens de Clinton (rien que ça, sans même aller jusqu'à BHL ou Fourest, devrait instinctivement et magnétiquement pousser toute personne éprise de morale et de justice (un minimum...) vers le milliardaire roublard Trump.
Je m'explique.
Si le match avait été entre Clinton et ... je sais pas... par exemple Cruz, ou Jed Bush, il se peut que Sorros aurait alors pris parti aussi pour Clinton. Mais il l'aurait fait très discrètement, et aurait même soutenu tout autant l'adversaire (bonnet blanc blanc bonnet).
Mais on sait que Sorros a lutté très fort, pour Clinton contre Trump. On se souvient qu'il a été soupçonné de tirer les ficelles des actions commando contre les meetings de Trump. La rumeur dit qu'il est derrière le mouvement Black Lives Matter. Ce dernier, très "anti Trump" et très activiste, lutte pour une bonne cause, en soi, c'est évident. Mais la manière, clivante, raciale, est tout à fait dans le style Sorros.
On en vient à la question raciale. Todd en a bien parlé.
On nous a dit en long et en large, que Trump a été élu par le blanc mâle terrorisé par l'éventualité que les autres minorités le dévorent et le fasse disparaître.
Il y a du vrai. Bien qu'on sait aussi que ce même homme blanc a aussi voté souvent pour Obama...
Mais en face, chez les Clinton, dans la perspective racialiste Démocrate, qu'observe t on ?
Que Clinton a creusé profond, le sillon du vote communautariste, manière politiquement correcte de dire "raciste". On a été saturé du fameux vote Noir, Latino et Asiatique en faveur de Clinton. On sait bien comment les Démocrates caressent dans le sens du poil ces minorités, pour obtenir des voix électorales garanties (comme le PS avec les "Arabo-Noirs"). Captation vicieuse ! Car dans les faits, les Démocrates, exactement comme les Sociaux démocrates Français, sont certainement les pires racistes, parce que leur racisme est idéologique, structurant, substantifique (Hollande devenu Président, allant honorer un tenant de la supériorité blanche sur les autres "races"...), contrairement au racisme "naturel" (la part raciste/xénophobe instinctive, inhérente à tout individu, la peur de l'autre, bien connue par les anthropologues... etc etc.). Quand je dis "Socio-démocrate", je ne dis pas "Gauche". Car dans la Gauche, il y a aussi Dieu merci, des humanistes authentiques, heureusement ! Bref...
Donc, tout en accusant Trump de racisme (ce qui est vrai, mais encore une fois, un "racisme de beauf", et ce n'est pas le pire...), Clinton a allumé la braise du véritable racisme institutionnalisé, celui du communautarisme structurel, manipulé, gonflé, etc.
Les Noirs ont massivement été trompés par les Démocrates depuis très longtemps. Les Républicains ne sont pas moins racistes ! Mais de fait, ils ne manipulent pas les Noirs (la place étant déjà prise par les Démocrates). On comprend d'ailleurs, l'immense hypocrisie de l'élection d'Obama. Je ne sache pas que le sort des Noirs, en 8 ans quand même, ait changé, au niveau social, carcéral, criminalité, etc.
Sanders, qui est (je l'espère, bien qu'ayant soutenu Clinton à la fin............) un authentique homme de Gauche bien plus qu'un Démocrate, a subi honteusement le handicap du vote "Noir" du fait que Clinton aidée massivement par les média et le parti, l'a détourné à son profit, jouant sur l'erreur de jugement des électeurs Noirs ! Voilà un des grands scandales de cette élection ! Lui, Sanders qui a toujours lutté contre le déclassement social des Noirs, s'est retrouvé privé de leurs vote par une Dame qui soutenait son mari Président, lorsqu'il projetait de remplir à fond les prisons de Noirs.
Et sans parler de ce foutu Rap de m... qui a fait massivement se détourner la jeunesse Noire d'une vision politique combative et progressiste, vers la glorification de la fange du Rap Système, faite bandes de voyous, de putes, de bagnoles de luxe, de piscines, de pacotille, de fric, de drogue, de violence machiste, gangstériste... Exactement comment la jeunesse des banlieues en France a été détournée de l'esprit républicain de la Marche des Beurs machin chose, pour se plonger (merci SOS Racisme) dans les miasmes du .... Rap et tout le fatras qui va avec, avec en grosse prime, les imams Wahabites !
Bref, le racisme, le vrai, le big one, il n'est pas du côté qu'on croit.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Cortese le 14 Nov 2016, 10:26

Au fait :

Image
Cortese
dieu
 
Messages: 33533
Inscription: 23 Fév 2003, 20:32

Re: Élection américaine

Messagede Stéphane le 14 Nov 2016, 10:37

Faut qu'il vérifie ses chiffres, lui.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
Le.
 
Messages: 50710
Inscription: 16 Déc 2004, 23:19

Re: Élection américaine

Messagede porcaro77 le 14 Nov 2016, 12:21

Cortese a écrit:Au fait :

Image

il ne sait pas lire ?
Dernière édition par sheon le 14 Nov 2016, 16:04, édité 1 fois.
Raison: Allons, gardons notre sang-froid.
le rock , la seule musique qui ne mourra jamais
Avatar de l'utilisateur
porcaro77
 
Messages: 5185
Inscription: 18 Mar 2008, 19:46
Localisation: France

Re: Élection américaine

Messagede Cortese le 14 Nov 2016, 12:39

Il parait que les résultats définitifs c'est demain.
Cortese
dieu
 
Messages: 33533
Inscription: 23 Fév 2003, 20:32

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 14 Nov 2016, 12:40

Il ne saurait pas lire quoi ? Eclaire-nous.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Stéphane le 14 Nov 2016, 20:30

On sait comment mr Sapir a trouvé ses chiffres : https://www.engadget.com/2016/11/14/goo ... fake-news/
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
Le.
 
Messages: 50710
Inscription: 16 Déc 2004, 23:19

Re: Élection américaine

Messagede sheon le 14 Nov 2016, 20:37

Il a fallu 250 ans aux Américains pour se rendre compte qu'il y a une couille dans leur système électoral. Ils sont pas bien brillants, outre-Atlantique :gratte:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 16:55

Re: Élection américaine

Messagede Shoemaker le 14 Nov 2016, 22:33

Allez, un peu de Merluche qui se pourlèche les babines à juste titre :lol:

Dans les heures qui ont suivi l’annonce du résultat des élections aux USA, je me suis bien demandé comment l’affaire serait perçue dans le profond du profond, cette couche de la sensibilité publique où je passe mes sondes et cherche des ancrages. La réponse est simple : un haut le cœur hébété chez les uns, un secret sourire narquois chez les autres. Je dois écrire ici que je savais que Madame Clinton allait « prendre une taule ». Immodestie, prophétie après coup ? Non ! Deux journalistes au moins peuvent attester du fait que je le leur ai écrit noir sur blanc en SMS.


Pourtant je ne suis ni devin, ni super sondeur, ni présent sur place (encore que…). Juste ceci : je fais de la politique, comme on disait autrefois, non pour désigner une carrière mais une façon de regarder et de raisonner.

L’élection de Trump est un évènement qui concrétise cet autre aspect de la réalité, cet autre moment plus global et plus universel. Il faut le nommer. Chantal Mouffe le désignait à notre conférence commune : « le moment populiste ». J’appelle ce moment « l’ère du peuple ».

« L’ère du peuple » se présente comme une déferlante universelle aux aspects certes très divers mais aux formes souvent comparables et au contenu le plus souvent très profondément similaire. Cette vague mondiale est passée sur toute l’Amérique. Non seulement au sud du continent, vous le savez depuis le temps qu’il en est question ici. Mais aussi au nord.

Après l’ère Bush, l’élection d’un afro-américain du Parti Démocrate, Barack Obama, ne le perdons pas de vue est un évènement dont il ne faut pas après coup diminuer le sens. Ce qu’il révélait ne s’est pas éteint avec la déception que cette présidence a générée. Et il ne faudrait pas perdre de vue l’impact démoralisant de ses batailles abandonnées ou perdues et, à l’inverse, l’importance de ce qu’il mettait en scène à propos de la sécurité sociale. La suite de ce phénomène a été plus forte que les formes politiques qu’il avait d’abord prise. Le phénomène populaire n’est pas rentré dans son lit comme on le dirait d’un fleuve après la crue. Non. Il s’est étendu. D’abord exclusivement ancré dans la « gauche », il s’est propagé dans la droite. Les deux familles politiques aux USA ont été travaillées en profondeur. Le résultat de l’élection montre le chemin qu’a pris la vague pour passer.

D’un côté, la droite. Elle a été submergée par le candidat aux thèmes ancrés dans la question sociale : Trump. C’est le point non-dit, non vu, non analysé par les commentateurs en chambre qui se sont recopiés les uns les autres pendant des mois. (Attention : je n’écris pas que Trump est un candidat au service du social. Ni qu’il soit social, ni que je l’approuve d’aucune manière.) Je précise entre parenthèse car la meute est aux abois depuis cette nouvelle déroute de ses prédictions et injonctions. Sans oublier la petite gauche hargneuse qui s’en prenait à Ignacio Ramonet il y a tout juste trois jours avant le vote sous le titre racoleur infamant « Ramonet trumpisé ». Il s’agissait de montrer que l’analyse lucide d’Ignacio Ramonet sur les ancrages populaires du discours de Trump revenait à l’approuver.

Terrorisme intellectuel ordinaire des derniers psalmodiants d’extrème gauche. Les faits restant têtus, Trump a gagné pour les raisons que montrait Ramonet. Il a bien mobilisé l’électorat populaire de la droite. Les dégoûtés du peuple hier sont les dégoutants d’aujourd’hui. Une fois leurs diagnostics et pronostics mis en déroute, ils reviennent se prévaloir de leurs erreurs pour mieux continuer à réciter leurs couplets anti-populaires. Trump aurait été élu par un rassemblement de débiles mentaux selon eux. Une posture qui a déjà bien montré ses limites aux États-Unis eux-mêmes. Car en jouant l’indignation comme seul ressort de contre-attaque, la caste médiatico-démocrate a renforcé l’emprise de Trump.

En effet, les gens de droite en milieu populaire haïssent le clan Clinton, (exactement comme une bonne part des milieux populaires). Car ses méthodes politiques, ses pratiques personnelles, ses liens contre nature (n’oublions pas que les « Démocrates » font commerce de leur compassion pour les travailleurs) avec le big business et son arrogance leur semblent bien plus immorales que les cuistreries sexistes de Trump qui « au moins assume sa grossièreté et sa fortune ». (Attention, je ne dis pas que ce soit mon avis. Je décris ici ce que je sais être la pensée de ces gens-là, là-bas).

Un autre ressort essentiel de la campagne de Trump a été également soigneusement mis sous le tapis dans les analyses depuis sa victoire. C’est que sa campagne a incarné le dégoût et le rejet des médias dans les milieux populaires. Pourtant, chaque incident a été relayé et amplifié jusqu’à la nausée (attention je ne dis pas que c’est une erreur, je dis juste ce qu’ont ressenti les gens devant le corporatisme médiatique). On aurait pu penser que cela suffirait à montrer clairement où se trouvaient le bien et le mal. Il semblerait bien que cela produise l’effet contraire. Il faut bien dire que le style de la presse nord-américaine qui sert de modèle et de rêve a la nôtre c’est le style « presse frontale ». Je les taquinerais volontiers en faisant remarquer que ce n’est pas seulement Trump qui ne leur parlait plus et les faisait huer dans ses meetings. Madame Clinton aussi a refusé la plupart des invitations et des contacts de presse. Je pense pour ma part qu’en changeant le peuple et les politiques on doit pouvoir trouver une place raisonnable pour les médias.

Un autre aspect de la campagne de Trump a été de narguer le système de la caste oligarchique de l’intérieur. Cela parait incroyable mais il y est parvenu. Il faut donc se demander comment il s’y est pris. La méthode est renversante. Il a argué de sa propre fortune ! Il pouvait alors montrer du doigt ceux à qui il a prêté de l’argent ! Il a dit et répété que lui n’en avait pas besoin et que du coup il ne serait pas sous l’influence des lobbies qui arrosaient d’argent ses concurrents dans la primaire. Et comme ensuite les mêmes lobbies ont arrosé madame Clinton. On comprend mieux la gêne de bien des « analystes ». Comment peuvent-ils dire que la haine de leurs patrons et de leurs médias est un moyen de gagner une élection ? Bien sûr, les amis des importants, que Trump a montrés du doigt, se sont dépêchés de parler d’autres choses. Évidemment, on ne peut pas lire non plus dans la presse que Trump a trouvé un sacré propulseur dans le dégout que les médias inspirent aux gens ! Ses sorties (inadmissible il est vrai !) lui ont gagné bien des sympathies (certes dans des milieux très grossiers). Mais il faut s’en souvenir pour comprendre, si bien sûr on cherche à comprendre. Dans cet esprit, je vais encore donner quelques repères dont vous aurez peu entendu parler. Car ce n’est pas tout.

Le signal du sens « populaire » de la candidature Trump a été très vite donné. Notamment quand Trump a gagné la primaire qu’il ne « pouvait pas gagner ». La caste médiatico-démocrate se frottait les mains ! Un bon gros droitier bien repoussant était en piste. Clinton n’en ferait qu’une bouchée. Il aurait fallu regarder de plus près. Qui Trump a-t-il battu ? Étaient-ils moins racistes que lui, moins sexistes, moins membre de la classe des fortunés ? Non bien sûr. Mais c’étaient tous des bigots ostentatoires. Des candidats obsédés de prêches et de sentences morales. Aucun ne parlait de traités de libre-échange parce que tous les approuvaient. Aucun ne parlait de salaires, aucun ne parlait du poids des guerres car tous les approuvaient toutes. Et le peuple de droite est comme celui de gauche dans ce domaine : le salaire, les guerres et les autres questions sociales sont le quotidien indépassable.

C’est donc à droite aussi que le social a vaincu le religieux. Et il aura suffi à Trump de quelques déclarations anti-avortement pour satisfaire cette masse confuse d’aigres misogynes. Cette mise a l’écart des religieux aurait dû être perçue par les « analystes ». Elle m’a été signalée dès son arrivée dans la campagne à la base par mon envoyée sur place, Sophia Chikirou, l’actuelle directrice de la communication de ma campagne. Ce fait confirmait ce qui s’observait de l’autre côté de l’échiquier, dans le camp démocrate. « L’ère du peuple », « le moment populiste » submergeait le pays. Comme une vague. Mais dans les sommets, personne n’en avait entendu parler, personne ne le voyait car tous vivaient entre eux. Où étaient les correspondants de presse ? Dans l’état-major de campagne des Clinton. Chez les parfumés, dans la noblesse d’ancien régime, courant d’un cocktail à l’autre et remâchant entre exquis les analyses des sondeurs qui donnaient « Clinton élue à 90% de chance ».

Pendant ce temps, je recevais mes rapports du terrain. Sophia Chikirou se trouvait, elle, dans la campagne de Sanders. Pas dans l’état-major ! Mais sur le terrain : au porte-à-porte et au téléphone, parmi les équipes de militants. Elle a recommencé dans l’État de New-York, puis dans celui de Pennsylvanie, dans les mêmes conditions. Je vous l’avais raconté. C’est un fait bien connu du petit monde médiatique parisien. Je vous garantis que leur cécité n’est pas prête de cesser. Car depuis cette date, nous n’avons pas reçu une seule invitation pour elle sur ces plateaux ou pullulent les experts verbeux qui ont en commun de s’être tous trompés et de ne pas avoir été une seule fois sur le terrain faire campagne mais qui dissertent pourtant avec autorité. Les plus comiques de ces experts étant ces nord-américains tellement caractéristiques avec leur accent à couper au couteau qui viennent pleurnicher en plateau la honte de la caste à laquelle ils appartiennent et le mépris du peuple qui a élu Trump.

Comment oublier comment a été traité ici le phénomène Bernie Sanders ! Comme s’il s’agissait de moi ! Et là-bas ? De même : triches, manipulation du corps électoral, invisibilisation et tout ce qu’on connaît dans de tels cas. La presse du bon goût, en France, a passé son temps à annoncer la victoire espérée de Clinton au lieu de se demander pourquoi Sanders gagnait dans tant d’États et pourquoi d’aussi grossiers abus étaient nécessaires pour l’empêcher de gagner. Le plus ignoble fut l’habituel procès en antisémitisme qui lui fut fait. Il fait partie du paquetage qu’il faut porter quand on milite de notre côté. Mais il est vrai que Sanders s’était prononcé pour la solution à deux États et contre la colonisation. Au fou ! Rien ne lui fut épargné quand bien même sa famille a été décimée par la déportation nazie, et que lui-même ait vécu en Israël un temps. Il parlait de socialisme aux États Unis ! Au fou !

Pourtant, la masse faisait bloc avec lui avec ferveur dans des rassemblements monstres. Et quand Sophia Chikirou tweetait dans la foule de cinquante mille personnes, fouillée une par une avant de pouvoir entrer dans le parc où se tenait le meeting de Sanders à New York, une première depuis des décennies, je scrutais la presse française : rien ! Rien de chez rien.

La même vague populaire s’est donc manifestée clairement et ouvertement chez les Démocrates. Mais elle n’a pas vaincu le vieil appareil partidaire comme chez les Républicains. Avec Trump, la droite s’est ré-ancrée dans son peuple populaire. Avec Clinton, les démocrates s’en sont coupés. À la sortie, Trump gagne avec moins de voix que les deux précédents perdants républicains et il reste derrière Clinton pour le total des voix. Mais Clinton perd six millions de voix par rapport au score d’Obama. Des millions de gens ne se sont pas déplacés. C’était plus que prévisible puisque je l’ai prévu, alors que je suis ici dans mon bureau. Il suffisait de voir que madame Clinton gagnait aux primaires dans les États acquis aux démocrates. Mais que Sanders gagnait la primaire dans les États acquis plutôt aux républicains. Ce qui veut dire : dans la confrontation, pour représenter l’électorat populaire dans les États à gagner on a coupé les ailes de ceux qui en apportaient. La victoire par tricheries et mensonges de madame Clinton a fini d’y démobiliser ceux qui étaient sous la pression « populaire » des républicains.

Et ceux qui ne cherchaient pas à voir n’ont rien vu. Et cela va continuer, je vous l’annonce. Ce qu’ils ont sur les yeux, c’est la peau de saucisse de classe et de caste. Ils ne peuvent pas voir. C’est une impossibilité psychologique totale. Voir ce serait devoir comprendre. Et ce qu’il leur fait comprendre est insupportable pour eux. Il en est ainsi dans toutes les époques prérévolutionnaires. Les gens du beau monde des dominants ne peuvent voir la réalité qui veut la fin de leur domination. La fameuse phrase attribuée à Marie-Antoinette sonne tellement juste : « ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche ». Jean Patou et Marie Jacynthe trépignent : « ils n’ont pas de travail ? Qu’ils fassent du bénévolat ! ». Macron s’impatiente : « qu’ils s’ubérisent », et ainsi de suite. Mais la vie est matérialiste. « L’ère du peuple » est imparable.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 12:11
Localisation: Out of Africa

Re: Élection américaine

Messagede Fatcap le 14 Nov 2016, 22:48

Trump et Poutine viennent d'avoir une conversation téléphonique. Si je vous jure, ça se lit comme un début de blague mais ce n'en est pas une. Et les communiqués sont vraiment positifs, les deux étant d'accord pour juger l'état des relations actuelles insatisfaisant. Ils parlent de "normaliser" "activement" les relations bilatérales.

Bref il n'y a plus qu'à attendre que le toutou européen entende le sifflet de Washington, et les sanctions pourraient bientôt être reléguées dans les poubelles de l'Histoire. Je me demande si les Russes n'en seraient pas les premiers déçus, après tout ces sanctions ont fait beaucoup de bien à leur économie.
"Au commencement était l'émotion."
Louis-Ferdinand Céline
Fatcap
 
Messages: 4017
Inscription: 04 Mai 2004, 15:23
Localisation: Berlin

Re: Élection américaine

Messagede Nuvo le 14 Nov 2016, 23:41

Fatcap a écrit:Trump et Poutine viennent d'avoir une conversation téléphonique. Si je vous jure, ça se lit comme un début de blague mais ce n'en est pas une. Et les communiqués sont vraiment positifs, les deux étant d'accord pour juger l'état des relations actuelles insatisfaisant. Ils parlent de "normaliser" "activement" les relations bilatérales.

Bref il n'y a plus qu'à attendre que le toutou européen entende le sifflet de Washington, et les sanctions pourraient bientôt être reléguées dans les poubelles de l'Histoire. Je me demande si les Russes n'en seraient pas les premiers déçus, après tout ces sanctions ont fait beaucoup de bien à leur économie.


Vraiment ?
Avatar de l'utilisateur
Nuvo
L'éternité et un jour
 
Messages: 16996
Inscription: 20 Fév 2003, 19:07

Re: Élection américaine

Messagede Fatcap le 15 Nov 2016, 12:51

Nuvo a écrit:
Fatcap a écrit:Trump et Poutine viennent d'avoir une conversation téléphonique. Si je vous jure, ça se lit comme un début de blague mais ce n'en est pas une. Et les communiqués sont vraiment positifs, les deux étant d'accord pour juger l'état des relations actuelles insatisfaisant. Ils parlent de "normaliser" "activement" les relations bilatérales.

Bref il n'y a plus qu'à attendre que le toutou européen entende le sifflet de Washington, et les sanctions pourraient bientôt être reléguées dans les poubelles de l'Histoire. Je me demande si les Russes n'en seraient pas les premiers déçus, après tout ces sanctions ont fait beaucoup de bien à leur économie.


Vraiment ?


Oui, notamment à l'agriculture. Grâce aux représailles décidées par la Russie, beaucoup de produits importés jusqu'ici des pays de l'UE ont dû être remplacés par de la production interne, et cela a beaucoup aidé les producteurs locaux. Un exemple de protectionnisme judicieusement appliqué...

Autre effet positif, les entreprises russes ont dans l'ensemble énormément réduit leur exposition sur les marchés internationaux. Les sanctions ont fait comprendre à beaucoup de dirigeants russes à quel point il est critique de réduire la dépendance au système du dollar et des banques anglo-saxonnes.

L'élément négatif le plus visible, c'est la baisse du rouble sur le marché des changes. En cinq ans la rouble s'est dépréciée de moitié par rapport au dollar, mais sur un an elle s'est réappréciée sensiblement, et l'impact porte surtout sur les biens de consommation importés, type électronique.

En fait les Russes peuvent acheter moins de produits étrangers, mais leur production interne remonte et leurs agriculteurs sont contents. Chez nous, c'est le contraire :D.
"Au commencement était l'émotion."
Louis-Ferdinand Céline
Fatcap
 
Messages: 4017
Inscription: 04 Mai 2004, 15:23
Localisation: Berlin

Re: Élection américaine

Messagede Stéphane le 15 Nov 2016, 12:58

Le New Hampshire est enfin définitif, pour Clinton. Plus que le Michigan.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
Le.
 
Messages: 50710
Inscription: 16 Déc 2004, 23:19

Re: 2016: Président Donald J. Trump (Pro:4h12 - Officiel: 8h31 )

Messagede sheon le 15 Nov 2016, 13:37

DCP a écrit:Topic fermé pour le moment en attente d'un peu de ménage. Les éventuelles commentaires à ce sujet sont à faire dans le topic 'commentaires et suggestions' et ceux qui désirent discuter des conséquences de l'élection de Trump sont libres d'ouvrir un nouveau sujet.

Topic fusionné avec le sujet ouvert par Porcaro77. Le ménage a été fait dans l'ancien topic. Nous souhaiterions que cela ne se reproduise plus. Merci.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 16:55

Re: Élection américaine

Messagede Waddle le 15 Nov 2016, 13:46

Shoemaker a écrit:Allez, un peu de Merluche qui se pourlèche les babines à juste titre :lol:

Dans les heures qui ont suivi l’annonce du résultat des élections aux USA, je me suis bien demandé comment l’affaire serait perçue dans le profond du profond, cette couche de la sensibilité publique où je passe mes sondes et cherche des ancrages. La réponse est simple : un haut le cœur hébété chez les uns, un secret sourire narquois chez les autres. Je dois écrire ici que je savais que Madame Clinton allait « prendre une taule ». Immodestie, prophétie après coup ? Non ! Deux journalistes au moins peuvent attester du fait que je le leur ai écrit noir sur blanc en SMS.


Pourtant je ne suis ni devin, ni super sondeur, ni présent sur place (encore que…). Juste ceci : je fais de la politique, comme on disait autrefois, non pour désigner une carrière mais une façon de regarder et de raisonner.

L’élection de Trump est un évènement qui concrétise cet autre aspect de la réalité, cet autre moment plus global et plus universel. Il faut le nommer. Chantal Mouffe le désignait à notre conférence commune : « le moment populiste ». J’appelle ce moment « l’ère du peuple ».

« L’ère du peuple » se présente comme une déferlante universelle aux aspects certes très divers mais aux formes souvent comparables et au contenu le plus souvent très profondément similaire. Cette vague mondiale est passée sur toute l’Amérique. Non seulement au sud du continent, vous le savez depuis le temps qu’il en est question ici. Mais aussi au nord.

Après l’ère Bush, l’élection d’un afro-américain du Parti Démocrate, Barack Obama, ne le perdons pas de vue est un évènement dont il ne faut pas après coup diminuer le sens. Ce qu’il révélait ne s’est pas éteint avec la déception que cette présidence a générée. Et il ne faudrait pas perdre de vue l’impact démoralisant de ses batailles abandonnées ou perdues et, à l’inverse, l’importance de ce qu’il mettait en scène à propos de la sécurité sociale. La suite de ce phénomène a été plus forte que les formes politiques qu’il avait d’abord prise. Le phénomène populaire n’est pas rentré dans son lit comme on le dirait d’un fleuve après la crue. Non. Il s’est étendu. D’abord exclusivement ancré dans la « gauche », il s’est propagé dans la droite. Les deux familles politiques aux USA ont été travaillées en profondeur. Le résultat de l’élection montre le chemin qu’a pris la vague pour passer.

D’un côté, la droite. Elle a été submergée par le candidat aux thèmes ancrés dans la question sociale : Trump. C’est le point non-dit, non vu, non analysé par les commentateurs en chambre qui se sont recopiés les uns les autres pendant des mois. (Attention : je n’écris pas que Trump est un candidat au service du social. Ni qu’il soit social, ni que je l’approuve d’aucune manière.) Je précise entre parenthèse car la meute est aux abois depuis cette nouvelle déroute de ses prédictions et injonctions. Sans oublier la petite gauche hargneuse qui s’en prenait à Ignacio Ramonet il y a tout juste trois jours avant le vote sous le titre racoleur infamant « Ramonet trumpisé ». Il s’agissait de montrer que l’analyse lucide d’Ignacio Ramonet sur les ancrages populaires du discours de Trump revenait à l’approuver.

Terrorisme intellectuel ordinaire des derniers psalmodiants d’extrème gauche. Les faits restant têtus, Trump a gagné pour les raisons que montrait Ramonet. Il a bien mobilisé l’électorat populaire de la droite. Les dégoûtés du peuple hier sont les dégoutants d’aujourd’hui. Une fois leurs diagnostics et pronostics mis en déroute, ils reviennent se prévaloir de leurs erreurs pour mieux continuer à réciter leurs couplets anti-populaires. Trump aurait été élu par un rassemblement de débiles mentaux selon eux. Une posture qui a déjà bien montré ses limites aux États-Unis eux-mêmes. Car en jouant l’indignation comme seul ressort de contre-attaque, la caste médiatico-démocrate a renforcé l’emprise de Trump.

En effet, les gens de droite en milieu populaire haïssent le clan Clinton, (exactement comme une bonne part des milieux populaires). Car ses méthodes politiques, ses pratiques personnelles, ses liens contre nature (n’oublions pas que les « Démocrates » font commerce de leur compassion pour les travailleurs) avec le big business et son arrogance leur semblent bien plus immorales que les cuistreries sexistes de Trump qui « au moins assume sa grossièreté et sa fortune ». (Attention, je ne dis pas que ce soit mon avis. Je décris ici ce que je sais être la pensée de ces gens-là, là-bas).

Un autre ressort essentiel de la campagne de Trump a été également soigneusement mis sous le tapis dans les analyses depuis sa victoire. C’est que sa campagne a incarné le dégoût et le rejet des médias dans les milieux populaires. Pourtant, chaque incident a été relayé et amplifié jusqu’à la nausée (attention je ne dis pas que c’est une erreur, je dis juste ce qu’ont ressenti les gens devant le corporatisme médiatique). On aurait pu penser que cela suffirait à montrer clairement où se trouvaient le bien et le mal. Il semblerait bien que cela produise l’effet contraire. Il faut bien dire que le style de la presse nord-américaine qui sert de modèle et de rêve a la nôtre c’est le style « presse frontale ». Je les taquinerais volontiers en faisant remarquer que ce n’est pas seulement Trump qui ne leur parlait plus et les faisait huer dans ses meetings. Madame Clinton aussi a refusé la plupart des invitations et des contacts de presse. Je pense pour ma part qu’en changeant le peuple et les politiques on doit pouvoir trouver une place raisonnable pour les médias.

Un autre aspect de la campagne de Trump a été de narguer le système de la caste oligarchique de l’intérieur. Cela parait incroyable mais il y est parvenu. Il faut donc se demander comment il s’y est pris. La méthode est renversante. Il a argué de sa propre fortune ! Il pouvait alors montrer du doigt ceux à qui il a prêté de l’argent ! Il a dit et répété que lui n’en avait pas besoin et que du coup il ne serait pas sous l’influence des lobbies qui arrosaient d’argent ses concurrents dans la primaire. Et comme ensuite les mêmes lobbies ont arrosé madame Clinton. On comprend mieux la gêne de bien des « analystes ». Comment peuvent-ils dire que la haine de leurs patrons et de leurs médias est un moyen de gagner une élection ? Bien sûr, les amis des importants, que Trump a montrés du doigt, se sont dépêchés de parler d’autres choses. Évidemment, on ne peut pas lire non plus dans la presse que Trump a trouvé un sacré propulseur dans le dégout que les médias inspirent aux gens ! Ses sorties (inadmissible il est vrai !) lui ont gagné bien des sympathies (certes dans des milieux très grossiers). Mais il faut s’en souvenir pour comprendre, si bien sûr on cherche à comprendre. Dans cet esprit, je vais encore donner quelques repères dont vous aurez peu entendu parler. Car ce n’est pas tout.

Le signal du sens « populaire » de la candidature Trump a été très vite donné. Notamment quand Trump a gagné la primaire qu’il ne « pouvait pas gagner ». La caste médiatico-démocrate se frottait les mains ! Un bon gros droitier bien repoussant était en piste. Clinton n’en ferait qu’une bouchée. Il aurait fallu regarder de plus près. Qui Trump a-t-il battu ? Étaient-ils moins racistes que lui, moins sexistes, moins membre de la classe des fortunés ? Non bien sûr. Mais c’étaient tous des bigots ostentatoires. Des candidats obsédés de prêches et de sentences morales. Aucun ne parlait de traités de libre-échange parce que tous les approuvaient. Aucun ne parlait de salaires, aucun ne parlait du poids des guerres car tous les approuvaient toutes. Et le peuple de droite est comme celui de gauche dans ce domaine : le salaire, les guerres et les autres questions sociales sont le quotidien indépassable.

C’est donc à droite aussi que le social a vaincu le religieux. Et il aura suffi à Trump de quelques déclarations anti-avortement pour satisfaire cette masse confuse d’aigres misogynes. Cette mise a l’écart des religieux aurait dû être perçue par les « analystes ». Elle m’a été signalée dès son arrivée dans la campagne à la base par mon envoyée sur place, Sophia Chikirou, l’actuelle directrice de la communication de ma campagne. Ce fait confirmait ce qui s’observait de l’autre côté de l’échiquier, dans le camp démocrate. « L’ère du peuple », « le moment populiste » submergeait le pays. Comme une vague. Mais dans les sommets, personne n’en avait entendu parler, personne ne le voyait car tous vivaient entre eux. Où étaient les correspondants de presse ? Dans l’état-major de campagne des Clinton. Chez les parfumés, dans la noblesse d’ancien régime, courant d’un cocktail à l’autre et remâchant entre exquis les analyses des sondeurs qui donnaient « Clinton élue à 90% de chance ».

Pendant ce temps, je recevais mes rapports du terrain. Sophia Chikirou se trouvait, elle, dans la campagne de Sanders. Pas dans l’état-major ! Mais sur le terrain : au porte-à-porte et au téléphone, parmi les équipes de militants. Elle a recommencé dans l’État de New-York, puis dans celui de Pennsylvanie, dans les mêmes conditions. Je vous l’avais raconté. C’est un fait bien connu du petit monde médiatique parisien. Je vous garantis que leur cécité n’est pas prête de cesser. Car depuis cette date, nous n’avons pas reçu une seule invitation pour elle sur ces plateaux ou pullulent les experts verbeux qui ont en commun de s’être tous trompés et de ne pas avoir été une seule fois sur le terrain faire campagne mais qui dissertent pourtant avec autorité. Les plus comiques de ces experts étant ces nord-américains tellement caractéristiques avec leur accent à couper au couteau qui viennent pleurnicher en plateau la honte de la caste à laquelle ils appartiennent et le mépris du peuple qui a élu Trump.

Comment oublier comment a été traité ici le phénomène Bernie Sanders ! Comme s’il s’agissait de moi ! Et là-bas ? De même : triches, manipulation du corps électoral, invisibilisation et tout ce qu’on connaît dans de tels cas. La presse du bon goût, en France, a passé son temps à annoncer la victoire espérée de Clinton au lieu de se demander pourquoi Sanders gagnait dans tant d’États et pourquoi d’aussi grossiers abus étaient nécessaires pour l’empêcher de gagner. Le plus ignoble fut l’habituel procès en antisémitisme qui lui fut fait. Il fait partie du paquetage qu’il faut porter quand on milite de notre côté. Mais il est vrai que Sanders s’était prononcé pour la solution à deux États et contre la colonisation. Au fou ! Rien ne lui fut épargné quand bien même sa famille a été décimée par la déportation nazie, et que lui-même ait vécu en Israël un temps. Il parlait de socialisme aux États Unis ! Au fou !

Pourtant, la masse faisait bloc avec lui avec ferveur dans des rassemblements monstres. Et quand Sophia Chikirou tweetait dans la foule de cinquante mille personnes, fouillée une par une avant de pouvoir entrer dans le parc où se tenait le meeting de Sanders à New York, une première depuis des décennies, je scrutais la presse française : rien ! Rien de chez rien.

La même vague populaire s’est donc manifestée clairement et ouvertement chez les Démocrates. Mais elle n’a pas vaincu le vieil appareil partidaire comme chez les Républicains. Avec Trump, la droite s’est ré-ancrée dans son peuple populaire. Avec Clinton, les démocrates s’en sont coupés. À la sortie, Trump gagne avec moins de voix que les deux précédents perdants républicains et il reste derrière Clinton pour le total des voix. Mais Clinton perd six millions de voix par rapport au score d’Obama. Des millions de gens ne se sont pas déplacés. C’était plus que prévisible puisque je l’ai prévu, alors que je suis ici dans mon bureau. Il suffisait de voir que madame Clinton gagnait aux primaires dans les États acquis aux démocrates. Mais que Sanders gagnait la primaire dans les États acquis plutôt aux républicains. Ce qui veut dire : dans la confrontation, pour représenter l’électorat populaire dans les États à gagner on a coupé les ailes de ceux qui en apportaient. La victoire par tricheries et mensonges de madame Clinton a fini d’y démobiliser ceux qui étaient sous la pression « populaire » des républicains.

Et ceux qui ne cherchaient pas à voir n’ont rien vu. Et cela va continuer, je vous l’annonce. Ce qu’ils ont sur les yeux, c’est la peau de saucisse de classe et de caste. Ils ne peuvent pas voir. C’est une impossibilité psychologique totale. Voir ce serait devoir comprendre. Et ce qu’il leur fait comprendre est insupportable pour eux. Il en est ainsi dans toutes les époques prérévolutionnaires. Les gens du beau monde des dominants ne peuvent voir la réalité qui veut la fin de leur domination. La fameuse phrase attribuée à Marie-Antoinette sonne tellement juste : « ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche ». Jean Patou et Marie Jacynthe trépignent : « ils n’ont pas de travail ? Qu’ils fassent du bénévolat ! ». Macron s’impatiente : « qu’ils s’ubérisent », et ainsi de suite. Mais la vie est matérialiste. « L’ère du peuple » est imparable.

Excellent!
Vraiment excellent!

Source?
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.

Mon blog
Avatar de l'utilisateur
Waddle
Enculeur de moucheS
 
Messages: 24109
Inscription: 10 Mai 2003, 18:05

Re: 2016: Président Donald J. Trump (Pro:4h12 - Officiel: 8h31 )

Messagede Cortese le 15 Nov 2016, 14:06

Il ne reste plus qu'à enfin réinventer la gauche, si possible avec un autre nom, "gauche" a tellement été sali par les socialo-impérialo-bellicistes et autres brigands à la Clinton...
Cortese
dieu
 
Messages: 33533
Inscription: 23 Fév 2003, 20:32

Re: Élection américaine

Messagede sheon le 15 Nov 2016, 14:43

Waddle a écrit:Source?

http://melenchon.fr/2016/11/14/trump-comme-symptome-de-la-cecite-de-la-caste/
Cortese a écrit:Il ne reste plus qu'à enfin réinventer la gauche, si possible avec un autre nom, "gauche" a tellement été sali par les socialo-impérialo-bellicistes et autres brigands à la Clinton...

La Courbe ?
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 16:55

Re: Élection américaine

Messagede Cortese le 15 Nov 2016, 14:47

sheon a écrit:
Waddle a écrit:Source?

http://melenchon.fr/2016/11/14/trump-comme-symptome-de-la-cecite-de-la-caste/
Cortese a écrit:Il ne reste plus qu'à enfin réinventer la gauche, si possible avec un autre nom, "gauche" a tellement été sali par les socialo-impérialo-bellicistes et autres brigands à la Clinton...

La Courbe ?

"Dieu et mon gauche" ?
Cortese
dieu
 
Messages: 33533
Inscription: 23 Fév 2003, 20:32

Re: 2016: Président Donald J. Trump (Pro:4h12 - Officiel: 8h31 )

Messagede Hugues le 15 Nov 2016, 16:12



Hugues
Hugues
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers Salon, saloon, bistrot du coin

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités

cron