La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Feyd le 04 Juil 2016, 12:15

Hugues a écrit:
Feyd a écrit:Inspecteur Simon dans Le Marginal. Bon film. :)


C'est à peu près le pire/médiocre film de Belmondo après Peur sur la Ville, mais si tu le dis..


Ha non, on parle souvent du Solitaire comme le plus mauvais bébel flic, d'ailleurs ce fut son dernier du genre il me semble.

Sinon j'aime bien ta remarque tout en humilité. Comme quoi, je ne me trompe pas.
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 12:16

von Rauffenstein a écrit:Peur sur la ville, un mauvais film ? Mais en quoi donc ?


Bah mieux vaudrait inverser la question pour faire plus court? En quoi est-ce un bon film ...

Il fonctionne en mise en scène par de grossières ficelles à l'estomac.
Est d'une morale douteuse et simpliste: tout est manichéen, le méchant est méchant (enfin il y a un tout petit gentil en lui quand même qui se manifeste brièvement quand on lui joue du violon [expression], psychologie à deux balles), et en plus évidemment il n'est pas beau... et le méchant doit être tué par le gentil, qui doit faire justice lui-même (mais ouf, les collègues entrent pour empêcher Belmondo de tuer le méchant, l'honneur est sauf)

J'ajoute que je ne crois pas que ce film ait inspiré quoi que ce soit .. Sinon en moquerie: la Cité de la Peur..

Et sur un plan belmondesque, c'est pratiquement le premier de ses rôles où Belmondo se perd complètement, égare ses qualités naturelles, les fige aux botox, dans cette caricature en cire de flic bas du front en prenant au sérieux en quelque sorte, le personnage parodique du Magnifique (où ses qualités s'exprimaient). Le Marginal ou Le Professionnel et quelques autres mettront une autre couche par derrière.

Maintenant à toi, en quoi est-ce un bon film ?

Hugues
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 12:48

Hugues a écrit:
von Rauffenstein a écrit:Peur sur la ville, un mauvais film ? Mais en quoi donc ?


Bah mieux vaut inverser la question? En quoi est-ce un bon film ...

Il fonctionne en mise en scène par de grossières ficelles à l'estomac.
Est d'une morale douteuse et simpliste: tout est manichéen, le méchant est méchant (enfin il y a un tout petit gentil en lui quand même, psychologie à deux balles), et en plus évidemment il n'est pas beau... et le méchant doit être tué par le gentil, qui doit faire justice lui-même (mais ouf, les collègues entrent pour empêcher Belmondo de tuer le méchant, l'honneur est sauf)

J'ajoute que je ne crois pas que ce film ait inspiré quoi que ce soit .. Sinon en moquerie: la Cité de la Peur..

Et sur un plan belmondesque, c'est le premier de ses rôles où Belmondo se perd complètement, égare ses qualités naturelles, les fige aux botox, dans cette caricature en cire de flic bas du front en prenant au sérieux en quelque sorte, le personnage parodique du Magnifique. Le Marginal ou Le Professionnel et quelques autres mettront une autre couche par derrière.

Maintenant à toi, en quoi est-ce un bon film ?

Hugues
Je ne suis pas d'accord. C'est un drame policier populaire typique des années 70 avec un Belmondo au sommet de sa popularité. Le méchant n'est pas un méchant manichéen. C'est un tueur en série dominé par ses pulsions qu'il faut arréter. Un prédateur intelligent qui exécute son plan. Point. Le personnage interprété par Belmond est assez complexe. Un flic déchu de la brigade antigang pour ses méthodes expéditives, poursuivi par ses fantômes et lui aussi sujet à des pulsions de violence qu'il a peine à dominer.

Pour ce qui est de l'inspiration, au contraire, il y a toute une vague de comédie et de drames policiers qui s'en inspireront. L'action se situe en 1975, dans cette actualité d'un Paris qui se transforme et se bétonise radicalement, avec ses transformations sociales et morales profondes. Ce sera un sujet souvent repris, le tueur implacable dans une modernité qui avance implacablement, dans les 8/10 ans qui succèderont à ce titre.

Minos est l'avatar de cette France qui se transforme radicalement, à ce point d erupture entre passé et présent, et d'abord moralement. Un film qui reprend le flic là ou le Pacha l'avait laissé. Le successeur du vieux de la vieille, brutal mais "cadré" par la procédure, et pétri par les méthodes séculaires de la police française héritées de Vidocq ; dans l'ultra moderne qui, désormais, a accouché de ses propres enfants, flics et tueurs. Un monde sans repères, violent, cru. Dans lequel s'affronte ni le bien ni le mal, mais la violence sans limites des individus mus par leurs propres instincts et sans aucun cadre autre que la mort, violente, pour les limiter.

Quant à la Cité de la peur, je ne pense pas qu'il s'agit d'une "parodie" pour parodier le film de Verneuil. Mais plutôt le parti de rire d'autres films, américains en l'occurrence. Mais s'il y a un lien de parenté, c'est peut-être celui-ci : le choc que les gens de la génération de Chabat ont reçu, en 1975 et qu'ils avaient 18 ans alors, quand ils sont allés voir ce film, deuxième meilleure entrée de l'année en France. Elevés dans un cadre français ancien, soudain disparu et projeté dans la modernité monstrueuse venue des USA. Sans fards, violente, sans lois. Libérale...

Enfin, je ne pense pas que ce fil soit le bon pour poursuivre cette conversation, passionnante en soi, mais sans rapport.

(...)
Dernière édition par von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 15:03, édité 1 fois.
Raison: Pétard, je m'auto modère les enfants ! :D
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 13:02

von Rauffenstein a écrit:[Je ne suis pas d'accord. C'est un drame policier populaire typique des années 70 avec un Belmondo au sommet de sa popularité. Le méchant n'est pas un méchant manichéen. C'est un tueur en série dominé par ses pulsions qu'il faut arréter. Un prédateur intelligent qui exécute son plan. Point. Le personnage interprété par Belmond est assez complexe. Un flic déchu de la brigade antigang pour ses méthodes expéditives, poursuivi par ses fantômes et lui aussi sujet à des pulsions de violence qu'il a peine à dominer.

Pour ce qui est de l'inspiration, au contraire, il y a toute une vague de comédie et de drames policiers qui s'en inspireront. L'action se situe en 1975, dans cette actualité d'un Paris qui se transforme et se bétonise radicalement, avec ses transformations sociales et morales profondes. Ce sera un sujet souvent repris, le tueur implacable dans une modernité qui avance implacablement, dans les 8/10 ans qui succèderont à ce titre.

Minos est l'avatar de cette France qui se transforme radicalement, à ce point d erupture entre passé et présent, et d'abord moralement. Un film qui reprend le flic là ou le Pacha l'avait laissé. Le successeur du vieux de la vieille, brutal mais "cadré" par la procédure, et pétri par les méthodes séculaires de la police française héritées de Vidocq ; dans l'ultra moderne qui, désormais, a accouché de ses propres enfants, flics et tueurs. Un monde sans repères, violent, cru. Dans lequel s'affronte ni le bien ni le mal, mais la violence sans limites des individus mus par leurs propres instincts et sans aucun cadre autre que la mort, violente, pour les limiter.

Quant à la Cité de la peur, je ne pense pas qu'il s'agit d'une "parodie" pour parodier le film de Verneuil. Mais plutôt le parti de rire d'autres films, américains en l'occurrence. Mais s'il y a un lien de parenté, c'est peut-être celui-ci : le choc que les gens de la génération de Chabat ont reçu, en 1975 et qu'ils avaient 18 ans alors, quand ils sont allés voir ce film, deuxième meilleure entrée de l'année en France. Elevés dans un cadre français ancien, soudain disparu et projeté dans la modernité monstrueuse venue des USA. Sans fards, violente, sans lois. Libérale...

Enfin, je ne pense pas que ce fil soit le bon pour poursuivre cette conversation, passionnante en soi, mais sans rapport.

(...)


Pour faire bref... on en rediscutera ailleurs, mais pour faire court, tu projettes à mon avis, par affection, trop de choses qui ne sont pas vraiment dans le film. Et même en admettant qu'elle le soient, des choses qui ont été déjà faites, en infiniment mieux ailleurs ( "la violence sans limites...." ). Surtout qu'ici c'est la violence qui sert à punir la violence..
(...)

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Raison: On efface l'allusion à la bagarre...
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 13:08

Hugues a écrit:
von Rauffenstein a écrit:Le propos, c'est le propos (à recontextualiser dans son époque). Pour les "qualités", en soi, d'un film, je pense qu'il faut plus penser à la qualité de la mise en scène, du montage, de la photographie et du jeu des acteurs.


La forme c'est le propos. Le propos c'est la forme.
C'est un film américain de 1939 tiré d'un livre écrit en 1936. Qui parle du Vieux Sud américain jadis triomphant et insouciant, désormais disparu. C'est ce que je voulais dire.

Ensuite, puisque nous parlons de forme. Je suis désolé, mais c'est le state of the art du grand cinéma populaire de l'époque. Et justement, à commencer par le traitement de la couleur pour composer ce "quadriptyque", qui rest assez unique en son genre. Créatif et inventif. Avec une histoire comme il en court depuis le roman courtois. Une histoire d'amour. Qui nait, se confronte à l'univers, brûle et puis meurt. C'est éternel.

Mais je n'ai pas d'idée précise. Ce film m'a toujours fait doucement caguer.


Tu réponds là à ton insu..

Hugues :wink:

Non. je t'ai juste écris que les histoires d'amour me pètent les boulons. Je rpéfère un bon vieux western plein de violence et de sang. Après, je sais reconnaître du beau travail d'un mauvais. Et Gone With The Wind est un film formellement assez remarquable.
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 13:18

Hugues a écrit:
von Rauffenstein a écrit:[Je ne suis pas d'accord. C'est un drame policier populaire typique des années 70 avec un Belmondo au sommet de sa popularité. Le méchant n'est pas un méchant manichéen. C'est un tueur en série dominé par ses pulsions qu'il faut arréter. Un prédateur intelligent qui exécute son plan. Point. Le personnage interprété par Belmond est assez complexe. Un flic déchu de la brigade antigang pour ses méthodes expéditives, poursuivi par ses fantômes et lui aussi sujet à des pulsions de violence qu'il a peine à dominer.

Pour ce qui est de l'inspiration, au contraire, il y a toute une vague de comédie et de drames policiers qui s'en inspireront. L'action se situe en 1975, dans cette actualité d'un Paris qui se transforme et se bétonise radicalement, avec ses transformations sociales et morales profondes. Ce sera un sujet souvent repris, le tueur implacable dans une modernité qui avance implacablement, dans les 8/10 ans qui succèderont à ce titre.

Minos est l'avatar de cette France qui se transforme radicalement, à ce point d erupture entre passé et présent, et d'abord moralement. Un film qui reprend le flic là ou le Pacha l'avait laissé. Le successeur du vieux de la vieille, brutal mais "cadré" par la procédure, et pétri par les méthodes séculaires de la police française héritées de Vidocq ; dans l'ultra moderne qui, désormais, a accouché de ses propres enfants, flics et tueurs. Un monde sans repères, violent, cru. Dans lequel s'affronte ni le bien ni le mal, mais la violence sans limites des individus mus par leurs propres instincts et sans aucun cadre autre que la mort, violente, pour les limiter.

Quant à la Cité de la peur, je ne pense pas qu'il s'agit d'une "parodie" pour parodier le film de Verneuil. Mais plutôt le parti de rire d'autres films, américains en l'occurrence. Mais s'il y a un lien de parenté, c'est peut-être celui-ci : le choc que les gens de la génération de Chabat ont reçu, en 1975 et qu'ils avaient 18 ans alors, quand ils sont allés voir ce film, deuxième meilleure entrée de l'année en France. Elevés dans un cadre français ancien, soudain disparu et projeté dans la modernité monstrueuse venue des USA. Sans fards, violente, sans lois. Libérale...

Enfin, je ne pense pas que ce fil soit le bon pour poursuivre cette conversation, passionnante en soi, mais sans rapport.

(...)


Pour faire bref... on en rediscutera ailleurs, mais pour faire court, tu projettes à mon avis, par affection, trop de choses qui ne sont pas vraiment dans le film. Et même en admettant qu'elle le soient, des choses qui ont été déjà faites, en infiniment mieux ailleurs ( "la violence sans limites...." ). Surtout qu'ici c'est la violence qui sert à punir la violence..
(...)

Hugues

Je ne vois pas trop ou j'aurai fait parler plus l'affectif que toi sur ce sujet précis, ce film. Je te livre mon analyse.

(...)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 04 Juil 2016, 13:22

Faudra que je le vois aussi, celui-là, un jour.

Puis le diner de cons, aussi.

:oops:
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Feyd le 04 Juil 2016, 13:30

(...) j'aime beaucoup les films de Belmondo des années 70 et 80. Ce sont justement des films qui collent complètement à ces époques. L'héritier, Peur sur la ville, Le Corps de mon ennemi, Flic ou voyou, le Professionnel, le marginal, le solitaire... On sait tout de suite l'époque et on reconnait ses standards. C'est ça qui me plait dans ces films même si dans le lot, certains sont peut-être moins bien que d'autres. Et puis il y a pas mal de seconds rôles qu'on retrouve dans tous ces films. Des acteurs que j'apprécie (la flemme de chercher les noms).

C'est un acteur que j'aime bien dans sa globalité, représentatif du film grand public "bien de chez nous". :o

(...)
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Raison: Propos amputés des allusions au bain de sang du WE qui a enflamé le forum ! :D
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Sylphus le 04 Juil 2016, 13:34

J'aime beaucoup le Belmondo de "Un singe en hiver" et "Itinéraire d'un enfant gâté". Moins fan du côté "surjoué" dans ses films populaires.
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Feyd le 04 Juil 2016, 13:38

Sylphus a écrit:J'aime beaucoup le Belmondo de "Un singe en hiver" et "Itinéraire d'un enfant gâté". Moins fan du côté "surjoué" dans ses films populaires.


100000$ dollars au soleil et comme il a été dit L'homme de Rio. :good

par contre Itinéraire d'un enfant gâté m'a ennuyé.

L'As des As est amusant aussi.

Borsalino, l'Alpagueur, Stavisky... beaucoup de films de qualité inégales mais souvent divertissant du fait de son jeu.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 13:45

von Rauffenstein a écrit:Après, je sais reconnaître du beau travail d'un mauvais. Et Gone With The Wind est un film formellement assez remarquable.


La forme ça n'est pas (ou pas uniquement) le state of the art, du beau travail technique ou du mauvais... Peu importe qu'il ait employé de bons artisans qui aient fait de la belle ouvrage... (ou plutôt ça ne suffit pas)
La forme c'est l'ensemble du film, intermêlé et indisociable avec le fond du film... D'où la forme c'est le fond, le fond c'est la forme. Parce que un film est un film, ça n'est pas un livre. Un film s'exprime par les moyens du cinéma, le son (les paroles des personnages,), ce qu'il montre, ce qu'il ne montre pas, comment il le montre, ce qu'il fait entendre ou ce qu'il tait.

C'est ce qu'il est, et donc ce qu'il dit à travers ce qu'il est, ce qu'il dit stylistiquement ou plus explicitement dans son propos. Bref pour résumer un film c'est un ensemble qui doit rester un ensemble quand on le juge. (et tant pis pour les bons artisans qui ont fait de la belle ouvrage dans un mauvais film)

Pour le film en lui-même on en débattra...

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 14:17

Stéphane a écrit:Faudra que je le vois aussi, celui-là, un jour.

Puis le diner de cons, aussi.

:oops:

Tu cherches le kick à coups de boomerang, toi... :D

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA. Cimino p. 322

Messagede von Rauffenstein le 04 Juil 2016, 15:36

Sujet réactualisé page 322, pour honorer la mémoire de Cimino.
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: Encore plein de morts à annoncer !

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 15:40

Feyd a écrit:
Sylphus a écrit:J'aime beaucoup le Belmondo de "Un singe en hiver" et "Itinéraire d'un enfant gâté". Moins fan du côté "surjoué" dans ses films populaires.


100000$ dollars au soleil et comme il a été dit L'homme de Rio. :good

par contre Itinéraire d'un enfant gâté m'a ennuyé.

L'As des As est amusant aussi.

Borsalino, l'Alpagueur, Stavisky... beaucoup de films de qualité inégales mais souvent divertissant du fait de son jeu.


Comme quoi on peut être d'accord sur quelques trucs... Pas sur tout ce que tu viens d'écrire, mais pas rien non plus..

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA. Cimino p. 322

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 18:02

Jusque là, il n'y avait qu'un article assez médiocre chez Telerama (et quelques remontées d'anciens portraits pas forcément sans intérêt pour qui connaît le cinéaste, mais disons sans intérêt pour le faire connaître ), et puis ces dernières heures, quelque chose de bien mieux (sans être extraordinaire, ni très original) et pourtant assez bref a été mis en ligne, qui vaut en tout cas pour ses dernières phrases (que je souligne)..

Telerama.fr a écrit:Michael Cimino, de l'enfer au paradis
Bruno Icher

Le réalisateur américain Michael Cimino est décédé samedi chez lui, à Los Angeles. Il avait 77 ans. Il laisse derrière lui sept films (dont deux chefs d'oeuvre absolus) en quarante ans d'une carrière immense mais chaotique, où le succès critique et commercial n'aura pas toujours été, loin s'en faut, au rendez-vous.

Voila vingt ans que Michael Cimino ne tournait plus. Depuis The Sunchaser, sorti en 1996, western initiatique et mélo grandiloquent dans lequel un jeune Indien déliquant atteint d'un mal incurable prenait un médecin en otage pour rechercher un lac sacré de ses ancêtres Navajos. Le film affichait les mêmes immenses ambitions, le même lyrisme échevelé que les premiers films du réalisateur, ainsi sans doute qu'une mélancolie un peu plus aigüe, mais ne parvenait pas à retrouver la grâce qui les animait. Il faudra pourtant considérer cette folle cavale dans les immensités désertiques comme l'oeuvre testamentaire du cinéaste américain, mort hier, samedi 2 juillet, à l'âge de 77 ans.

C'est Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, qui a révélé sa disparition dans un tweet accompagné d'une photo prise sur la scène de la Halle Tony Garnier, à Lyon, où le Festival Lumière lui avait rendu en 2012, un somptueux hommage, projetant son plus beau film, La Porte du paradis. Un chef d'oeuvre aux accents de John Ford et de Luchino Visconti, tourné en 1979, et dans lequel Cimino utilisait les événements survenus lors de la guerre du Comté de Johnson, au Wyoming dans les années 1890, lorsque des mercenaires à la solde de riches éleveurs, avaient chassé des centaines d'immigrants slaves dans un déferlement de violence. Kris Kristofferson et Isabelle Huppert y vivaient un amour impossible dans le chaos d'une lutte des classes féroce, montrant le visage traumatisé de la naissance d'une Amérique moderne, aux antipodes de ses mythes démocratiques fondateurs.

La Porte du paradis fut aussi la fin d'une époque. Celle, hâtivement résumée sous le label du Nouvel Hollywood, terme générique inventé par l'historien du cinéma et critique Peter Biskind, évoquant la génération des Coppola, Rafelson, Scorsese, Friedkin, Altman ou, donc, Cimino, qui prirent les rênes d'Hollywood pour redéfinir les termes d'auteur et mettre les grands studios exsangues à leurs pieds. Au bout de cette fabuleuse décennie des années 70, le film de Cimino fut un désastre. Qualifié de délire auteuriste par une presse sensationnaliste, le tournage accumule les retards et les dépassements. Des histoires folles circulent sur les prairies repeintes en vert, sur des milliers de litres de boue déversées sur le décor de Harvard, sur des journées de tournage à plus de mille figurants qui ne débouchent que sur un seul plan... Au budget qui explose, succèdent une désastreuse campagne de promotion et un horrible fiasco en salles, accompagné d'une litanie de critiques goguenardes. Au passage, la United Artists qui produisait le film, symbole de l'indépendance des artistes face aux financiers d'Hollywood, tombe dans les mains de la MGM. Cimino n'est pas le seul à connaître le fiasco: Martin Scorsese (New York, New York) et William Friedkin (Sorcerer) ont bien failli, eux aussi, y laisser leur peau à la même époque, tandis que George Lucas et Steven Spielberg redéfinissaient les codes de la décennie 80 qui s'ouvre. Pendant ce temps, la reprise en mains de l'industrie du rêve bat son plein et le cinéma américain revient dans le giron des comptables millionnaires.

Pourtant, tout avait magnifiquement commencé pour Michael Cimino. L'ancien élève prodige de Long Island et diplômé en arts de Yale vend ses premiers scénarios aux studios, notamment Silent Running, une petite merveille de science fiction, qui sera tourné par Douglas Turnbull en 1972, ou Magnum Force, deuxième volet des aventures de l'inspecteur Harry signé Ted Post en 1973. C'est à cette occasion que le jeune homme croise la route de Clint Eastwood à qui il propose un nouveau scénario, Thunderbolt and Lightfoot, étrangement traduit par Le Canardeur en France, un polar au parfum de western crépusculaire dans lequel Eastwood, gangster saisi aux premiers instants du vieillissement, croisait la route de son double étincelant de jeunesse déjantée campé par Jeff Bridges.

Trois ans plus tard, Cimino entreprend The Deer Hunter, devenu Voyage au bout de l'enfer sur les écrans français. Une fresque somptueuse qui conduit des ouvriers d'origine ukrainienne depuis les hauts fourneaux de Pennsylvannie jusqu'à l'atroce bourbier vietnamien. Précédant de quelques mois Apocalypse Now, de Coppola, Voyage au bout de l'enfer cristallise les motifs de Cimino: la brutalité vertigineuse des ellipses, l'inconsolable chagrin des illusions perdues, l'attachement viscéral aux personnages ballottés dans la lessiveuse de l'Histoire... Le triomphe du film est total, ou presque: cinq Oscar, des critiques dythirambiques et un carton au box office. Mais il récolte aussi une pluie de reproches d'une partie de la gauche américaine, notamment de la part de Jane Fonda, qui voit dans le film des relents patriotiques nauséabonds. Ce sera, pour Cimino, le début d'un profond malentendu. « Quand j'ai fait le Canardeur, on m'a traité d'homophobe (je ne sais toujours pas ce que ça veut dire); quand j'ai fait Voyage au bout de l'enfer, on m'a traité de fasciste, après les Portes du paradis j'étais marxiste, après l'Année du dragon, raciste...» disait-il à Libération, en 2001, l'année de la sortie de son roman Big Jane (Gallimard, La Noire).


En dépit du succès de l'Année du Dragon, en 1985, offrant son plus beau rôle à Mickey Rourke en flic vétéran du Vietnam affrontant les triades de New York, tout sera désormais beaucoup plus difficile pour Michael Cimino. Bouc émissaire de l'agonie du Nouvel Hollywood, pestiféré auprès des studios, il éprouvera les plus grandes difficultés pour obtenir le financement de ses films suivants. Le Sicilien, en 1987, reprenant le mythe du héros bandit et révolutionnaire Salvatore Giuliano cher à Francesco Rosi, est un échec. Le film, opéra moderne, est moqué, un peu trop violemment, précipitant la carrière de Cimino dans l'oubli. Pourtant, il ne cesse de travailler, cherchant à répondre aux critiques et aux sarcasmes par des films qu'il rêve de tourner : une nouvelle adaptation de The Fountainhead d'Ayn Rand (succédant au Rebelle de King Vidor, avec Gary Cooper) pour lequel Clint Eastwood aurait été au générique, un scénario prêt à tourner à partir de la Condition humaine de Malraux, un film sur le Tour de France ou encore une fresque consacrée à Michael Collins, le leader révolutionnaire irlandais. Mais rien, ou presque, ne put voir le jour. Ses deux derniers films, Desperate Hours en 1990, remake sans grande intensité de la Maison des otages, de William Wyler, toujours avec Mickey Rourke, puis The Sunchaser donc, passèrent pratiquement inaperçus en salles malgré, pour son ultime film, une sélection à Cannes.

Ces dernières années, Michael Cimino n'apparaissait plus que dans le cadre d'hommages qui lui étaient consacrés. A Venise et à Lyon, notamment pour d'inoubliables projections de La Porte du paradis enfin restauré, ou pour la sortie de son livre, Conversations en miroir, en 2005, manière de répondre crânement à une industrie qui ne l'a pas épargné. Michael Cimino laisse donc derrière lui sept films, réalisés en une quarantaine d'années. Trop peu? Pour les as de la calculette d'Hollywood, très certainement. Il appartient désormais à ceux qui découvriront ou redécouvriront ses films d'en apprécier le caractère immense et essentiel.


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA. Cimino p. 322

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 18:10

Et puis, il y a ce bel hommage de Didier Péron (excepté peut-être les considérations sur son physique d'aucune utilité) découvert ce lundi:

Liberation.fr a écrit:Disparition
Michael Cimino, roi et ruine
Par Didier Péron — 3 juillet 2016 à 21:01

Le réalisateur américain de «Voyage au bout de l’enfer» et de «la Porte du paradis» est mort samedi après une carrière de fulgurances et de faillites.

Image
Michael Cimino en septembre 2001. Photo Richard Dumas pour Libération

Qui était Michael Cimino ? Une aura de mystère et de légende entoure le cinéaste dont la mort a été annoncée samedi soir via le compte Twitter de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. Même l’année de sa naissance reste l’objet de conjecture : entre 1939 et 1943. On sait en définitive très peu de chose sur celui qui s’employait à bloquer toute question sur son enfance et son adolescence, affirmant ainsi qu’il ne voulait pas que l’on pratique sur son œuvre une lecture biographique hors sujet.

Il est aussi toujours resté très évasif sur sa transformation physique, le cinéaste rondouillard que l’on voit poser sur les photos à l’époque des tournages de Voyage au bout de l’enfer (1978) et de la Porte du paradis (1980) réapparaissant, après de persistante rumeur de changement de sexe, sous la forme d’un frêle adolescent au cheveu teint et lunettes de soleil. Comme si sur le tard, il s’était mis à ressembler à Christopher Walken, qu’il avait révélé dans les années 70.

L’homme est entièrement façonné par ses complexités, ses zones d’ombre, son art du secret et sa capacité à susciter la légende, qu’il soit adulé pour son génie ou vilipendé pour ses excès. L’histoire du cinéma l’a panthéonisé et crucifié tout vif comme le fou furieux qui, avec la Porte du Paradis, conduisit le studio United Artists, créé notamment par Chaplin, à la ruine, en explosant tous les devis pour un tournage inflationniste et délirant, passé d’un budget prévisionnel de 7,5 millions de dollars à plus de 40 millions dépensés. Tel Orson Welles, Cimino est pris dans la tourmente d’une ambition que ses détracteurs s’ingénient à retourner contre lui pour le flinguer et l’empêcher de recommencer.

Directeur de pub brillant

En 1982, il évoquait, dans un entretien aux Cahiers du cinéma, une des premières fêtes où il est allé à Hollywood, invité par Clint Eastwood. Ce dernier, énorme star déjà à l’époque (1973), avait été séduit par ce petit bonhomme d’un aplomb imperturbable qui, non content d’être parvenu à le harponner avec le scénario du Canardeur, avait aussi bien l’intention de le réaliser. La fête en question était en réalité une soirée en hommage à David Lean. Dans la salle, il n’y avait que des metteurs en scène, et non des moindres : Frank Capra, Billy Wilder, Alfred Hitchcock, Vincente Minnelli ou John Huston. Tous applaudissent Lean, à qui une récompense a été remise. «Lean pleurait. Il ne trouvait plus ses mots. Qui étaient-ils en train d’applaudir ? Un type qui s’en est sorti, comme ils l’avaient fait eux-mêmes. Ils savent tous ce que c’est que d’être hué.»

Cette endurance jusqu’au grand âge, qui lui permet d’admirer par exemple un George Cukor tournant encore à 81 ans son Riches et Célèbres (1981), Cimino n’aura pas la chance de la connaître. Sa carrière est au contraire marquée par sa fulgurance, sa faste brièveté, suivie d’une chute libre et de périodiques remontées de la pente, au bon soin de Dino De Laurentiis, qui finance l’Année du dragon en 1985, puis la Maison des otages cinq ans plus tard. Il n’a plus rien tourné depuis The Sunchaser (1996), à l’exception d’un mauvais court en 2007, No Translation Needed, pour le film collectif Chacun son cinéma, commandé pour le 60e anniversaire du Festival de Cannes. «Je n’ai jamais fait d’école de cinéma, je n’ai jamais appris à faire des films. Au départ, je me destinais à l’architecture. J’ai étudié la peinture, l’architecture et le dessin à Yale, où il y avait pas mal de profs issus du Bauhaus. Mon héros était alors Frank Lloyd Wright, l’architecte du musée Guggenheim à New York.»

Cimino serait né à Long Island le 3 février 1939. Son père travaille dans le milieu musical, sa mère est costumière. Le jeune Michael est un enfant surdoué et hyperactif, de nature rebelle et qui aime à traîner avec les bad boys du quartier. Fasciné aussi bien par l’art, l’histoire, la littérature que par la violence masculine, il s’enrôle dans l’armée et s’entraîne pendant cinq mois à Fort Dix, dans le New Jersey.

Mais finalement, une fois diplômé, il s’installe à New York et devient un directeur de pub particulièrement brillant. Il tourne des spots pour Pepsi, United Airlines, les cigarettes Kool… C’est à cette époque qu’il rencontre Joann Carelli. Elle bosse aussi dans la pub, mais elle va l’accompagner à Los Angeles pour l’assister dans sa percée hollywoodienne. «Mon arme secrète, c’est Joann Carelli. Il n’y a personne au monde en qui j’ai plus confiance. Sans elle, aucun de mes films ne se serait fait», confiera Cimino à Jean-Baptiste Thoret, venu le rencontrer pour écrire un livre monographique sur lui. C’est Carelli qui lui explique que s’il veut faire du cinéma il doit non seulement écrire un scénario solide, mais convaincre une grande star de jouer le premier rôle. La rencontre avec Eastwood, qui le laisse réaliser le Canardeur,avec un jeune Jeff Bridges volant quasiment la vedette à Clint. Polar burlesque et finalement mélancolique, rempli de coups fumants et de marginaux excentriques, le Canardeur est le sésame qui permet à Cimino de mener à bien son grand projet sur la guerre du Vietnam.

Voyage au bout de l’enfer est le premier film à s’affronter à ce gigantesque bain de sang qui a divisé profondément l’Amérique. Il est intéressant de noter que si Universal était d’accord pour le distribuer, le film a été financé par la major musicale britannique EMI. On y voit des ouvriers sidérurgistes d’origine ukrainienne dans une petite ville de Pennsylvanie s’apprêter à partir au front. Puis les trois hommes sont faits prisonniers par les Vietcongs et subissent la torture de la roulette russe. Rescapés de l’enfer, ils opèrent un retour au bercail dans un climat de débâcle personnelle, amicale et familiale.

Comme dans un roman de Tolstoï, Cimino parvient à s’emparer de la grande histoire à travers le destin brisé d’une poignée d’individus. La magistrale séquence de mariage qui ouvre le film est caractéristique de son style, cette manière de ne pas foncer dans du pur récit, mais de contempler la communauté humaine dans ses moments de rituels, de danses et de libations comme il le refera dans la toute aussi extraordinaire entrée en matière de la Porte du paradis, avec la remise des prix à Harvard et le bal sur la valse de Strauss. «Ce ne sont pas tellement les événements qui importent, mais les personnages», assure Cimino, qui s’efforce de nous faire entrer en empathie avec eux pour soudainement les exposer aux affres d’un destin destructeur. «J’ai besoin qu’en regardant mes films, on se sente dans le réel et non dans un monde inventé de toutes pièces ou même copié par un cinéaste.»

La réputation de perfectionniste maniaque de Cimino va prendre naissance à cette époque, car il ne supporte pas que l’on s’accommode sur le tournage de faux-semblants et d’accessoires non véridiques. Il source tout, cherche dans les archives photographiques à ne rien manquer de la texture propre des situations, de même que l’intensité perpétuellement insatisfaite de ses repérages sur la longue durée est encore une manière de toucher le vrai et l’inédit. «Je déteste travailler dans des endroits où un autre cinéaste est déjà passé. C’est comme si je marchais sur une tombe», déclare-t-il. Et quand le tournage commence, lui que l’on décrit en Napoléon bipolaire, alternant les moments d’exaltation et les phases de morosité angoissée, il ne dort que d’un œil, car «on se sent entouré de choses qui peuvent nous tuer». Voyage au bout de l’enfer sera un triomphe public et critique et Cimino moissonnera les oscars, dont celui du meilleur réalisateur.

Jupitérien et saturnien

«On n’est jamais diminué par l’effort. On est seulement diminué quand on n’essaie pas, qu’on s’économise», aimait à répéter Cimino, qui pour le moins n’a jamais ménagé sa peine, ni modéré ses ambitions. Les récits épouvantés sur le tyran dispendieux se faisant livrer de la coke par hélicoptère dans le Montana pendant le tournage de la Porte du paradis, tout en badigeonnant les acteurs de sang d’animaux pour faire vrai, relèvent désormais d’une geste grandiloquente qui a affecté toute la génération du Nouvel Hollywood et dont cette fresque historique sublime marque l’alpha et l’oméga d’un style de cinéma qui après lui n’a plus lieu d’être.

Cimino est le dernier qui a pensé le cinéma en termes jupitérien et saturnien, du côté de la foudre et du temps jadis, entre vision démoniaque et lucidité politique. Il a vu la lutte des classes et l’esprit mauvais dévorant le cœur des hommes, les haines communautaires. On l’a traité de marxiste, de fasciste, de raciste (les Chinois furieux défilaient devant les cinémas qui passaient l’Année du dragon). Sa noblesse intellectuelle et son panache d’esthète ne pouvaient survivre au tsunami de l’entertainement que Lucas et Spielberg allaient bientôt imposer à une planète de millions de teenagers éternels.

Didier Péron


Hugues
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA. Cimino p. 322

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 19:22

Voici aussi, les meilleurs articles anglo-saxons que j'ai pu trouver à cette heure:


Financial Times a écrit:July 4, 2016 2:35 pm
Michael Cimino: An appreciation
Nigel Andrews
The American filmmaker died on July 2. Here the FT’s film critic remembers a ‘supremely gifted artist

He was the meteor that fell to earth. That’s what people forget about a meteor. It rises “meteorically”, at least according to the metaphor, but in reality it is just as adept at plummeting and crashing.

Michael Cimino owned Hollywood almost overnight when he made The Deer Hunter (1978). It won five Oscars including Best Picture and Best Director. A thinking person’s epic, superbly shot and acted with a Best Supporting Actor Oscar for Christopher Walken, it was the great film about the Vietnam war that the world had been waiting for. (A second came, of sorts, with Apocalypse Now in 1979. But Coppola was mapping his own myth-jungle, composed as much of Conrad’s Heart of Darkness as of conflict realities in the war with the Vietcong.)

Cimino could have written his next deal after The Deer Hunter and in effect did. He scripted a gigantic western — when westerns were unfashionable, not to say commercially toxic — and called it Heaven’s Gate . Never mind budgets and schedules. This gate was left open, by Cimino, for the free and heedless flow of money and man-hours.

United Artists, the funding studio, dispatched producers to the set, increasingly desperate ones, to control spending. They failed. The story of the production and its aftermath became better known than the story of the movie (immigrants versus cattle barons in 1890s Wyoming). In his search for expensive authenticity, from historically researched costumes to recreated city streets to big battle scenes, Cimino went over budget, over schedule and, in all senses known to Hollywood, over the top.

In 1980 the film opened and flopped. The public and critics didn’t get it, and some were querulous about not getting it. Cimino was rewriting movie narrative rules right there in front of them — as he had done in The Deer Hunter, only more accessibly. Heaven’s Gate burst with subplots, multiple main characters (including two “heroes”), a prologue in Oxford, England, an epilogue in Newport, Rhode Island, a big roller-skating dance hall set piece in Wyoming, a battle climax so florid with gun and cannon smoke that some viewers complained they couldn’t see . . .  

The film beggared United Artists and brought it down. It sent Hollywood into panic. The age of freedom for gifted artistic egos was over. A year or two after Heaven’s Gate’s release, a four-hour director’s cut of the film was shown at Britain’s National Film Theatre and greeted with rapture. It made no difference. You don’t come back from industry infamy. Or not from the quantity Cimino was subjected to.

This writer met and interviewed the director for the FT back then. He was a vivid, informed, intelligent man, with a thorough grasp of what he had attempted in Heaven’s Gate. He could also be, I saw, indomitable. When I chaired a talk by Cimino at the National Film Theatre, towards the evening’s end a number of animal rights protesters stood up in the auditorium — one threw a lighted squib across neighbours’ heads — and hectored the director for alleged cruelty to animals in The Deer Hunter. Cimino addressed them at length without raising his voice and with calm logic and self-belief. Right or wrong, he knew how to still a storm. You saw what United Artists had been up against.

An artist born to controversy can never shake it off. He can only live in the hope, or fear, that controversy will eventually shake him off. It did with Cimino. When his next film opened, the Chinatown thriller Year of the Dragon (1985), starring Mickey Rourke, he was loudly accused of racism by some critics. But by the time of his third and last collaboration with Rourke, Desperate Hours (a 1990 remake of a 1955 thriller about a family held hostage), he had slid to the status of a director for hire. Grabbing at projects beneath his talent and ambition, he was anxious for whatever press attention he could get.

It’s the only time a filmmaker has ever rung me to ask for an interview. It was our last meeting and took place at the Lancaster Hotel in Paris. During lunch, at which a Cimino friend made a third at the table, the director told the longest shaggy dog story I have ever heard: a droll if interminable yarn about Cimino and actor Roy (Jaws) Scheider paying a house call on the Paramount chief Robert (Godfather) Evans. Evans was famous for wearing a dressing robe and dark glasses all day around the house. Cimino and Scheider both turned up in matching dressing robes and shades. It was a funny story if you had had a glass of wine.

On that day I got an idea of the prolixity that had maddened United Artists. Prolixity: the costliest form of imaginative richness, costly in expenditure of time and therefore for the film industry in expenditure of money. When after lunch I asked Cimino, as my first interview question, why he had chosen to remake an old Humphrey Bogart thriller (I didn’t say “hoary” but I could have done), he gave me a 25-minute answer. It was as honourable, he expatiated, to be a gifted journeyman for the studios like his hero John Ford (who didn’t make The Desperate Hours) as to be an “auteur” creating your works from scratch, as he had in The Deer Hunter or Heaven’s Gate.

I sensed the start of a career meltdown. Did Cimino really believe it was honourable and fulfilling to do well-crafted studio chores? Perhaps. He had begun like that. His first feature, Thunderbolt and Lightfoot (1974), was a captivating genre meld, part crime thriller, part modern western, made with Clint Eastwood for Eastwood’s movie company. That opportunity came his way after a decade and a half of directing commercials and writing screenplays, including Thunderbolt and Lightfoot.

But the foothills of honest craft, flickering with sporadic gleams of art, are fine when you’re on the way up. They are less fun when you’ve tasted the air of the peak and are meeting the foothills on the way down again. Cimino’s later films, including The Sicilian (1987) and Sunchaser (1996), are desultory quests for a lost greatness: pseudo-epics where the very story continuum is undone, you sense, by the fracturing stresses of a frustrated artist’s search for the revelatory, the epiphanic.

We’ll never know what might have been if Cimino had better controlled his career path. Or if Hollywood had better known how to manage it. We only know the poignant tale of what did happen. Most poignant of all perhaps: the strange, elfin, androgynous figure Cimino became in later public appearances, with help from cosmeticians. It was the irony to end ironies. This filmmaker was once was the macho lord of the movie dance. He was the man who in the 1970s, for a few bold, amazing and still echoing years, made the American film industry caper to his own insights and inspirations as a wilful yet supremely gifted artist of the screen epic.

Michael Cimino, filmmaker, born 1939, New York, died 2016, Los Angeles



Paste Magazine a écrit:Michael Cimino, 1939-2016
By Derek Hill | July 4, 2016 | 1:30am


Director and screenwriter Michael Cimino died Saturday at the age of 77. His career was controversial, to say the least, and has become a cautionary tale for how not to conduct yourself in the wild and weird world of Hollywood studio moviemaking. In 1978, Cimino’s second feature, the Vietnam War drama The Deer Hunter, won five Academy Awards (including Best Picture and Best Director honors) and solidified him among the major American filmmakers then working in the industry. But by the time his third movie, the grim epic Western Heaven’s Gate, was released in 1980, the bottom had dropped out. Grossly over budget, the movie was vilified by critics upon its opening night screening and the studio, United Artists, circled its wagons and yanked it from release after a dismal one-week run. A year later Heaven’s Gate got another chance to connect with an audience, though its hefty 219-minute running time was chopped to 149 minutes, in hopes of making it more palatable for a general audience. Audiences stayed away regardless of the re-edit.

Heaven’s Gate brought down a major studio, halted Cimino’s career, and effectively ended the decade-long New Hollywood era of director-controlled projects, an artistic high point for American cinema. In the disaster’s wake, the major film studios reasserted their weight and reined in their filmmakers like the employees they always were. Cimino wasn’t the only filmmaker who had been horribly over-the-top with his budgets and ambition—it could have easily been Francis Ford Coppola with Apocalypse Now, a movie that had been in the same dire straits production-wise—but he was the one to get caught, and given a thorough public shaming for his excess, hubris and stubbornness.

Cimino began his career as a screenwriter in 1972, co-writing Silent Running, a science fiction movie starring Bruce Dern and directed by special-effects wizard Douglas Trumbull. The following year Cimino and John Milius co-scripted the Dirty Harry sequel Magnum Force. Clint Eastwood was so impressed with Cimino’s talent that he hired Cimino to make his directorial debut with the buddy crime movie Thunderbolt and Lightfoot, starring Jeff Bridges opposite Eastwood. It’s a solid, modest picture and features gorgeous widescreen cinematography of the Montana countryside. But it was Cimino’s next picture that changed his career forever and announced the arrival of a serious artistic presence.

Before the release of The Deer Hunter in late 1978 (and Hal Ashby’s Coming Home earlier in the year), filmmakers and the major Hollywood studios had stayed away from dealing with the Vietnam War on screen in any substantial way. Certainly not head on. That all changed with Cimino’s complex, emotionally draining three-hour epic, starring an exceptional ensemble cast—Robert De Niro, Christopher Walken (who won an Oscar for his performance), John Savage, John Cazale and Meryl Streep. Harrowing, brutal, graphically violent and visually stunning, The Deer Hunter is a total immersive experience and not an easy one to shake off after viewing. It demands emotional investment from its audience. It demands commitment.

The movie was highly divisive upon its original release. Some critics accused Cimino of racism over the depiction of North Vietnamese soldiers as sadistic, almost-inhuman brutes in scenes when De Niro’s, Walken’s and Savage’s characters are held prisoner in a cramped, rat-infested hut on the banks of a river, where they’re forced to play Russian roulette for the amusement of their captors. The grueling sequence is still unparalleled for its kinetic ferocity. The use of Russian roulette in the movie was also criticized by some critics and many veterans for being ahistorical. Regardless of the controversy, The Deer Hunter stands as one of the best American movies of the 1970s—a contrast of cinematic riches in which the subtle and melodramatic intermingle, character-driven nuance nestles alongside mythic narrative tropes, and unbearable pain and majestic beauty find union. It’s a masterpiece that resonates almost 40 years later.

With Heaven’s Gate, Cimino tried to top himself with an even more ambitious production, one designed to not only depict life in the West of the 1890s like no other picture before it, but also examine America’s class and power structures like no studio movie had ever dared. But to reimagine the Old West with the proper verisimilitude, Cimino needed lots of money. And United Artists obliged. Heaven’s Gate ran into numerous problems—cost overruns, production delays, reshoots and much more. Steven Bach, a UA executive, wrote about the whole sad affair in his 1999 book, Final Cut.

Heaven’s Gate is at once foolhardy, audacious, visually ravishing and hauntingly poetic. It’s still one of the greatest Westerns ever made, though not the masterpiece Cimino intended. Unlike The Deer Hunter, in which he was able to mix the character-driven storylines seamlessly with the larger narrative, the emotional core here is overshadowed by the director’s political and historical concerns. In the decades after its failed release, and for years vilified by American critics (many European ones always championed it), Heaven’s Gate has slowly garnered a favorable reexamination by critics and filmgoers. In 2012, it was finally restored to its full ragged glory under the supervision of Cimino, and released on Blu-ray and DVD by the Criterion Collection.

In the years following Heaven’s Gate’s initial box office and critical pummeling, the director’s career basically flatlined, although he did try to put together numerous projects—The Fountainhead, Footloose, The Pope of Greenwich Village, among others. Of the movies he was able to direct, his most notable post-Heaven’s Gate feature is the gritty, hyper-violent 1985 crime movie Year of the Dragon, scripted by Oliver Stone and starring Mickey Rourke as a tough New York City cop (and Vietnam vet) out to shut down the Chinese drug gangs by any means necessary. As with The Deer Hunter, Cimino was criticized by many in the press for its racism and xenophobia. The movie has plenty of problems, and the lead performance by model Ariane Koizumi is atrocious, but it’s also an exciting, stylish and fascinating two-fisted affair. Cimino also directed the mafia drama The Sicilian, based on the novel by Mario Puzo, Desperate Hours (a remake of the 1955 Humphrey Bogart crime movie), and The Sunchaser, starring Woody Harrelson.

Cimino’s legacy is one of paradoxes, much like his two finest movies. On a visual level (Cimino studied painting at Yale), The Deer Hunter and Heaven’s Gate reveal much of their depth and power through their cinematography (both created by Vilmos Zsigmond) and the layers of meaning that emanate through images, composition and symmetry. He was our American David Lean and Luchino Visconti. But also like those two titans of extravagant filmmaking, Cimino craved the intimate, the naturalistic, the hum of calm at the base of the greater drama. There was a real curiosity about everyday people, the ones on the margins of history and the movies—blue collar steel workers in The Deer Hunter and European immigrants roughing it in the West in Heaven’s Gate. Unlike his New Hollywood contemporaries such as Steven Spielberg and George Lucas, Cimino gravitated to something more complex than reconstituting Saturday matinee serial fare for a jaded, burned-out post-Vietnam audience. He was grappling with American history and how it informed the national experience of the moment. That he accomplished it and yet failed was another remarkable feat in a career of them.



Michael Cimino: un grand d'une grand période du cinéma américain:

Pour l'anecdote, j'étais au festival évoqué ci-dessous. A la différence de Bradshaw, je n'étais ni à la même séance, encore moins au verre qu'il évoque. En revanche j'eus l'occasion de rencontrer Cimino une autre fois, quelques 5 mois plus tard, dans un tout petit endroit exigu, à Paris... Et d'une certaine manière, il était comme chaque adjectif qui pouvaient qualifier ses films.

Peter Bradshaw - The Guardian a écrit:Michael Cimino: a great of a great period in American film
Sunday 3 July 2016 01.06 BST
Last modified on Sunday 3 July 2016 15.08 BST
Peter Bradshaw

The director of Thunderbolt and Lightfoot, The Deer Hunter and Heaven’s Gate – said to have ended 70s American New Wave – leaves an indelible mark

The last time I saw Michael Cimino was actually the first time I ever saw him – at the Venice film festival in 2012. He was presenting a new, digitally remastered version of his 1980 epic Heaven’s Gate which famously flopped horribly prior to an agonisingly slow and still disputed process of critical rehabilitation. The Venice event allowed Cimino to luxuriate in the way this film was now admired in Europe.

I was invited to a party on a palazzo terrace overlooking the Lido where Cimino was going to be present. The excitement was palpable. This was the modern Howard Hughes of American cinema, rarely seen in public, rumoured to be addicted to cosmetic surgery, understood to be only interested in his new career as a novelist. When I saw him I could hardly credit it: a tiny, elfin figure who remained seated in the corner, holding court to a group of admirers. He had big, dark glasses that he never removed, an inscrutable smile and an immobile helmet of dark hair. He resembled a miniature, androgynous version of a semi-retired rocker: nothing like the tough, rangy guy photographed in the 70s. I didn’t dare approach him.

Like Kubrick, Cimino had by this stage amassed a huge list of unrealised projects – of which the most important was his doomed plan to film Crime and Punishment. But unlike in Kubrick’s case, creative internal exile had been forced on him by failure: the overreaching calamity of Heaven’s Gate became known as the act of legendary hubris which brought down not merely a studio but – it is alleged – the whole spirit of the 70s American New Wave. After that disaster, everyone was more cautious, less inclined to indulge folies de grandeur. But Cimino can certainly claim to have been one of the greats of this great period. He had already given us an authentic American tragedy and essential anti-war document: The Deer Hunter.

Cimino had started as a director of commercials and from there made the bold move into writing screenplays, cowriting the cult sci-fi masterpiece Silent Running. But his great breakthrough was Thunderbolt and Lightfoot, his excellent western thriller with Clint Eastwood and Jeff Bridges. Eastwood had bought the script from him and sportingly allowed him to direct – thus giving him the career springboard for The Deer Hunter.

The “Vietnam movie” was becoming an accepted genre, much criticised for focusing on American angst and being uninterested in the experiences of the Vietnamese. Arguably, The Deer Hunter fell into that template – and the famous “Russian roulette” scene is an invention, with no relation to historical fact. The Viet Cong never did anything like this to American POWs. But as creative licence goes, it is inspired – a blazing, horrifying image of the random death-dealing of war and the grim fact that soldiers try not to think about as they go off to battle: not all of them will die but some definitely will. Only five chambers in the revolver are empty.

The Deer Hunter is superb in that it balances home front drama with wartime action and gives each equal weight. Robert De Niro, Christopher Walken and John Savage play Pennsylvania steelworkers who like to hunt deer – an activity which seems clearer, nobler and more rational than the chaos of warfare. Meryl Streep is the woman with whom more than one is in love. The men respond to the call-up to Vietnam and there is a daringly, brilliantly protracted “wedding” scene which precedes their departure for war – and of course it is a kind of funeral for their way of life. They are far from the world of protest, hippyism and flower power.

The emphasis on patriotism and sacrifice is what is so striking about The Deer Hunter. And it was only on watching it again recently that a very simple thought struck me: Vietnam was different from the Iraq wars because for Vietnam, America had the draft. Men of fighting age had to go – just like they had to go in the second world war.

Two years later, Heaven’s Gate took up these ideas again: how America was shaped by violence and war. This movie was about the Johnson county war in late 19th-century Wyoming, in which small farmsteaders were driven off their land by the big ranchers – an agribusiness pogrom. Heaven’s Gate did not quite succeed in balancing visual giganticism with human poignancy and loss the way The Deer Hunter did. It was more operatic, more of an old-fashioned western in the John Ford mould. It didn’t capture the public’s attention the way Cimino hoped – and he was entitled to suspect the American critics were exacting a price for their extravagant praise for the previous film – but it was thrilling and bold cinema nonetheless: a flawed masterpiece.

After this, Cimino’s career fizzled out with a handful of under-par movies. It was a painful anti-climax for this tremendous talent.

But in Thunderbolt and Lightfoot, The Deer Hunter and Heaven’s Gate we can see the work of a real American artist: ambitious, passionate, historically engaged – and magnificent.


Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA. Cimino p. 322

Messagede Hugues le 04 Juil 2016, 19:24

Enfin il y a aussi de beaux titres et de belles introductions (et des coeurs d'articles moins intéressants aussi).. comme celui ci:

Michael Cimino, mort d’un Icare
Adrien Gombeaud Le 03/07 à 09:33Mis à jour à 12:28

Il a marqué le cinéma avec son épopée “Voyage au bout de l’enfer”, le réalisateur américain s'est éteint à 77 ans.

Combien de films exigent la postérité ? Mort hier soir, Michael Cimino n'en a tourné que huit. Deux d'entre eux ont imprimé l'histoire : "Voyage au bout de l'enfer" et "La porte du paradis". Réalisateur stupéfiant, il restera dans les mémoires comme l'Icare du cinéma américain.

[...]

Ces dernières années, [...] il accompagnait volontiers "La Porte du Paradis" dans diverses manifestations comme pour exposer ses stigmates de cinéaste. Cimino et sa carrière foudroyée fascinaient encore. Fétiche cinéphilique, il incarnait l'inépuisable nostalgie d'une époque révolue. Un temps qui lui avait offert deux films majeurs et que sa démesure avait contribué à enterrer.


dans Les Echos

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 04 Juil 2016, 20:54

Si vous avez l'occasion de voir Speed Sisters, vous privez pas.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2016, 15:17

Isabelle Huppert sur Michael Cimino:

Isabelle Huppert: «En cadeau, un gigantesque chapeau de cow-boy»

«Pour le tournage de la Porte du paradis, je suis partie dans la ville de Kalispell dans le Montana. Trois changements, vingt-cinq heures de vol, et dans ma chambre, sur le lit, un cadeau de bienvenue que je n’oublierai jamais : une immense paire de bottes, un gigantesque chapeau de cow-boy. Le tournage devait durer deux mois, il a été une odyssée de sept mois. On était en avril, dès le lendemain de mon arrivée, j’ai tourné une scène, où je pleurais beaucoup. Puis rien jusqu’en juin. On ne faisait pas rien, on avait tous les jours des entraînements où l’on dansait la valse, maniait le fusil, faisait du patin à roulettes, conduisait une carriole. C’était comme un camp de vacances pour enfants et, dans ce camp, il y avait Mickey Rourke et Anna Thomson, ma grande amie qui a joué ensuite dans Sue perdue dans Manhattan, et qui à l’époque s’appelait Anna Levine. Des armées d’avocats s’agitaient, il était à un moment donné question que Michael soit remplacé, on évoquait le nom de Sam Peckinpah… Le tournage était très lent, en juin, je n’avais presque rien tourné. Tous les jours, Michael tournait. Je n’ai pas le permis, mais j’avais loué une voiture. Je me demande bien d’ailleurs qui aurait pu m’arrêter sur ces routes désertes du Montana, et je suis allée chercher Jean-Luc Godard à l’aéroport. On est allés dîner dans un restaurant au bord d’une rivière, il avait fait tout ce voyage pour me parler de Sauve qui peut (la vie), son deuxième premier film.

«La présentation du film à New York s’est très mal passée. On entendait les fauteuils claquer et, après l’entracte, la salle s’est vidée. On est partis à Toronto avec Kris Kristofferson, Christopher Walken, Michael, et à 7 heures du matin, à l’aéroport de New-York, je n’oublierai jamais, on lit ce titre à la une du New York Times : «Un désastre inqualifiable». La nuit, Cimino nous a convoqués : il arrêtait tout pour remonter le film. Le film est quand même allé à Cannes, où il a également été mal reçu. J’ai toujours eu la conviction qu’on avait fait un grand film : un grand film d’auteur à l’américaine.

Au fil de la redécouverte du film, on s’est beaucoup revu, Michael et moi, car il y a eu de nombreuses projections. Je me souviens notamment d’une séance à Beaubourg avec la copie remasterisée où il a été accueilli comme une rock star ou à Lyon au festival Lumière. La dernière fois que j’ai vu Michael, c’était en novembre dernier, avec sa productrice et alliée pour la vie, Joann Carelli, et sa fille Kalentha. Comment vous dire ? Jusqu’à samedi, Michael était le plus grand cinéaste américain vivant. Il était une légende, il vient d’entrer pour toujours dans l’histoire de l’art. On ne cessera d’aimer et d’étudier ses chefs-d’œuvre. Il a tenu à me filmer, il l’a tellement voulu, et moi aussi : quelle joie amère d’en être fière au moment de sa mort.»


Les Inrocks publient aussi quelques mots d'Isabelle Huppert sur le cinéaste américain, auquel je n'ai pas encore eu accès.., intitulé:
Isabelle Huppert : “La douleur de Michael Cimino se logeait dans des zones très secrètes”


Robert de Niro:
"Our work together is something I will always remember. He will be missed."


À ma connaissance, Christopher Walken, Kris Kristofferson, Mickey Rourke, Christophe Lambert et Woody Harrelson ne se sont exprimés.

Et si vous pensez que j'ai oublié Abbas Kiarostami, patience, vous vous fichez le doigt dans l'oeil..

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2016, 16:05

Abbas Kiarostami aimait beaucoup les poèmes de Omar Khayyām, persan pour lequel il existe si peu de mot pour le qualifier, sinon savant, sinon génie, tant il était fulgurant en tout ce qu'il touchait... Et qui il y a 9 ou 10 siècles écrivait déjà mieux sur nos existences que nous tous, et tant, n'en écrirons jamais ou n'en saurons jamais...

L'un d'eux dit:
Image Oh! que de temps où nous ne serons plus et où le monde sera encore!
Il ne restera de nous ni renommée, ni trace.
Le monde n'était pas incomplet avant que nous y vinssions;
Il n'y sera rien changé non plus quand nous en serons partis.
Image

En ces mots dont on peut se demander si des siècles plus tard, Sayat Nova Harutyun Sayatyan, en sa Georgie, en son Arménie, n'a pas trouvé inspiration* .. Khayyām et celui qui les admirait, Kiarostami, se sont trompés.

Leur vie a tout changé. Le monde, à hauteur d'homme, est plus complet après eux.

Hugues (En attendant mieux d'autres mots)

*: Et pas seulement ce poème, bien d'autres poèmes de Khayyām semblent annoncer la poésie à venir de Sayat Nova.
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2016, 16:54

Comme j'en avais fait part hier..

Image

Téhéran, l’après-midi d’un jour férié. M. Badii sillonne un quartier en construction au volant de son 4x4. Il aborde des hommes et leur propose de faire pour lui un travail inhabituel mais bien rémunéré. Certains, après avoir hésité, acceptent de le suivre...

J'ai amputé le document comme ces derniers mots, tous deux donnant l'argument, le synopsis du film, car il y a un dilemme : le film consiste en trois rencontres, et de la manière dont est construit le film, le cinéaste a fait comme si nous ignorions tout des intentions de son personnage pour la première rencontre, nous mettant finalement dans la peau de la première rencontre.. Alors faut-il évoquer ses intentions... Faut-il que vous sachiez quoi que ce soit avant que de le voir ?

D'un autre coté, connaître un peu mieux ses intentions, c'est justement cet argument qui pourrait vous convaincre de regarder le film, et de saisir quelque peu avant même de le voir sa portée philosophique...

Pour le moment je n'ai pas encore opté définitivement de vous l'imposer ou vous en priver ou non...:

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Le goût de la cerise - Bande-annonce Arte   Compatible plein écran


Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2016, 18:02

Ouais_supère a écrit:
Hugues a écrit:Alors que le dernier film, plutôt à oublier malheureusement, n'est pas encore sorti aux États-Unis (où il devrait faire un bon nombre d'entrées), le prochain film de Woody Allen, devrait mettre en scène Kate Winslet.

Hugues



Cafe Society ?

Il est pas bien, alors ?

Et sinon, j'ai un faible un peu honteux pour Kate winslet.


Au côté de Kate Winslet, on devrait trouver Jim Belushi et le film devrait se dérouler à la fin des années 50 à New York.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juil 2016, 18:10

Et puis deux JT :eek:
(non pas Jarno Trulli !)

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juil 2016, 18:19

Hugues a écrit:Image


Téhéran, l’après-midi d’un jour férié. M. Badii sillonne un quartier en construction au volant de son 4x4. Il aborde des hommes et leur propose de faire pour lui un travail inhabituel mais bien rémunéré. Certains, après avoir hésité, acceptent de le suivre...


Kiarostami entretient le doute sur les intentions du conducteur. L’hypothèse de la drague homosexuelle surgit dans l’esprit du spectateur, même si elle n’est jamais encouragée par le cinéaste. Une tension – davantage qu’un suspens – s’installe, liée à la quête du personnage et au travail du spectateur qui cherche à comprendre ce qui se passe. Lorsque l’homme dévoile enfin ses intentions
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
le film se transforme en réflexion sur l’existence. Les interventions de trois passagers – un jeune soldat, un séminariste, un vieux taxidermiste –expriment des points de vue différents sur le projet du conducteur. Celui du vieil homme, qui se lance dans un plaidoyer poétique
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
correspond sans doute à celui du cinéaste, mais il n’écrase pas les autres, plus conservateurs et marqués par la religion
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Les paysages changent, nous passons des banlieues pauvres à une campagne désertique. Le voyage n’est pas seulement géographique il est aussi mental, onirique : sensation encouragée par le déroulement hypnotique du film, doux et limpide. Le Goût de la cerise, malgré une trame minimaliste, parvient à accueillir non seulement les multiples facettes de l’Iran – ethniques, sociales, culturelles, religieuses – mais aussi toute l’humanité et même tout le cinéma, serait-on tenter de dire.

A l’espace confiné de la voiture succèdent des plans larges sur la campagne iranienne. Les routes en zigzags qu’affectionne le cinéaste symbolisent les mouvements de la vie. L’épilogue énigmatique - où l’image 35mm cède la place à la vidéo -, geste génial de cinéma, interrompt la fiction avant toute forme de résolution pour dévoiler un au-delà du film...




Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Le film est d'ores et déjà, avant même sa diffusion ce soir à 23h45, disponible sur Arte+7, et cela pour toute une semaine.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juil 2016, 19:11

Image Image

Je crois bien que la bande-annonce d'époque française est perdue. Ce qui est bien dommage d'une certaine manière puisque c'est tout de même une coproduction française.

Ceci est la bande-annonce américaine, bien mystérieuse..



A propos d'ailleurs, tant que j'y suis, et ce d'autant plus qu'on ne s'imaginerait jamais le faire..
S'il y a quelques uns en France à remercier pour la liberté qu'ils ont offertes à Kiarostami, il y a bien sûr Marin Karmitz (le même que la société à ses initiales), mais plus surprenamment ) il y a Francis Bouygues qui s'est caché pendant plusieurs années avec son complice Jean-François Fonlupt sous le nom un peu ringard de CIBY 2000
(Et quelques autres grands cinéastes peuvent le remercier tout autant, puisque en très peu d'années ce sera 4 Palmes d'Or, 3 Oscars, sans même compter bon nombre de Lions, Ours et Césars, qui seront emportés)
Même si Le goût de la cerise fait un peu exception, puisque ce sera le seul film à la fermeture de CIBY2000 que Bouygues vendra à Karmitz, tandis que tous les autres sont restés les propriétés du groupe Bouygues/TF1.
C'est un peu pour cela que la bande-annonce est perdue.. puisque celui qui l'a dans ses archives ne la remettra jamais à disposition du public puisque ça n'est plus son film.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 08 Juil 2016, 13:59

Abbas Kiarostami, après que le gouvernement iranien ait initialement envisagé de l'inhumer au grand cimetière Behesht-e Zahra de Téhéran, dans le carré des artistes, sera finalement inhumé, ainsi qu'il en avait exprimé le souhait, dans sa ferme de Lavassan (je ne sais pas si il s'agit de la cité de Lavassan, au pied des montagnes, mais à quelques kms de Téhéran ou du village à quelques km de Lavassan dénommé Lavassan-e Bozorg, c'est à dire le petit Lavassan)
On parlait il y a quelques heures de ce vendredi ou ce samedi, dépendant du moment où parviendra sa dépouille à Téhéran..

Ca n'est pas vraiment le cancer qui a emporté le cinéaste iranien, dont la mort fut inattendue, y compris à sa famille: selon ses fils, Kiarostami n'était pas mourant, bien au contraire, à son départ d'Iran et sa venue en France. Il avait été décidé de tenter un traitement en France, après que durant plusieurs mois son mal ait été identifié à tort comme un polype de l'estomac ou de l'intestin, pour rattraper en quelque sorte le retard.
Mais malheureusement affaibli par la fatigue, Kiarostami a fait une attaque cardiaque lundi à Paris, qui l'a emporté.

Mardi soir, une veillée s'est spontanément réunie au musée du cinéma de Téhéran..
Il y avait quelques visages qui ne nous sont pas étrangers, à nous non iraniens:

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Homayoun Ershadi, simple architecte comme son personnage, devenu acteur international, grâce à Kiarostami et au Goût de la Cerise, ici aux côtés de Bita Farrahi

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Jafar Panahi

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Loris Tjeknavorian

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Asghar Farhadi

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Au fond, Mahtab Keramati

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Fatemeh Motamed-Aria

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Hier soir, à Paris, sur les bords de la Seine, il y avait aussi une autre veillée dont voici les traces:
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Hugues

NB: La plupart des photos proviennent de ces deux pages où vous trouverez bien d'autres photos:
http://seemorgh.com/culture/cinema/cinema-celebrities/308466-%25D9%2585%25D8%25B1%25D8%25A7%25D8%25B3%25D9%2585-%25DB%258C%25D8%25A7%25D8%25AF%25D8%25A8%25D9%2588%25D8%25AF-%25D8%25B9%25D8%25A8%25D8%25A7%25D8%25B3-%25DA%25A9%25DB%258C%25D8%25A7%25D8%25B1%25D8%25B3%25D8%25AA%25D9%2585%25DB%258C-%25D9%2585%25D9%2588%25D8%25B2%25D9%2587-%25D8%25B3%25DB%258C%25D9%2586%25D9%2585%25D8%25A7/
http://seemorgh.com/culture/culture-news/308467-%25D8%25B9%25DA%25A9%25D8%25B3-%25D9%2585%25D8%25B1%25D8%25A7%25D8%25B3%25D9%2585-%25DB%258C%25D8%25A7%25D8%25AF%25D8%25A8%25D9%2588%25D8%25AF-%25D8%25B9%25D8%25A8%25D8%25A7%25D8%25B3-%25DA%25A9%25DB%258C%25D8%25A7%25D8%25B1%25D8%25B3%25D8%25AA%25D9%2585%25DB%258C/
J'en ajouterai probablement trois ou quatre autres que je n'ai eu le temps de mettre en ligne
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 08 Juil 2016, 22:58

Ce soir à Téhéran:

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Des collègues, des amis et des proches pour son dernier retour sur le sol natal.
Parmi eux, en particulier sur la première photo aux côtés de Farhadi parmi les hommes s'apprêtant à porter le cercueil à travers l'aéroport pour son entrée formelle en territoire iranien, Shahab Hosseini.


Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 09 Juil 2016, 00:38

Auparavant jeudi soir, presque en même temps que la veillée de Paris avait lieu, à nouveau au Musée du Cinéma de Téhéran une cérémonie religieuse mais aussi de souvenir (et d'hommage au cinéma de Kiarostami):

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De moins jolie photos:
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Marjan Shirmohammadi et son époux le réalisateur Behrouz Afkhami

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Setareh Eskandari

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Akram Mohammadi au fond, et plus près, Niki Mozaffari, auprès du fameux Homayoun Ershadi

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La réalisatrice Rakhshan Bani-Etemad auprès de Farhadi et Panahi

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Image

NB: D'autres photos, d'autres visages:
http://seemorgh.com/culture/cinema/cinema-celebrities/308670-%D9%87%D9%86%D8%B1%D9%85%D9%86%D8%AF%D8%A7%D9%86-%D9%85%D8%B1%D8%A7%D8%B3%D9%85-%D8%B9%D8%A8%D8%A7%D8%B3-%DA%A9%DB%8C%D8%A7%D8%B1%D8%B3%D8%AA%D9%85%DB%8C-%D8%AE%D8%A7%D9%86%D9%87-%D8%B3%DB%8C%D9%86%D9%85%D8%A7/


Ce soir là, chacun d'entre eux a enregistré ce message appelant chacun qui voudra montrer son respect à escorter, dans le calme, la dépouille de Kiarostami dimanche vers sa dernière demeure, à condition de respecter le souhait exprès de se garder de tout film, photographie et selfie.

La vidéo s'intitule:
فراخوان هنرمندان برای بدرقه پیکر عباس کیارستمی به خانه دوست
Appel des artistes à escorter la dépouille d'Abbas Kiarostami à la maison de son ami
  Compatible plein écran


L'intitulé fait référence au titre de ce génial film d'Abbas Kiarostami, Où est la maison de mon ami ? ( خانه دوست کجاست‎‎, Khane-ye doust kodjast ), autour du sens de la loyauté, la fidélité et la responsabilité d'un jeune garçon pour un camarade de classe, prêt à tout pour lui éviter un ennui, l'expression en farsi étant exactement la même bien que la traduction diffère par l'adjectif possessif.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 09 Juil 2016, 02:22

Pour ajouter à ces premières photos, d'autres dont je ne soupçonnais pas l'existence jusqu'à il y a quelques instants:

Image
Rien de moins que Masoud Kimiai (à lunette à gauche) et Dariush Mehrjui (à lunette à droite), deux grands cinéastes de la même génération que Kiarostami, mais qui, plus précoces dans le long-métrage, lui avaient ouvert la voie à travers la première vague de la Nouvelle Vague iranienne, quand les premiers longs-métrages de Kiarostami ne fleurirent qu'avec la seconde (et après tant de courts-métrages)

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Hugues
Edit: Et d'autres photos encore
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 09 Juil 2016, 14:17

Bon. Je passe du coq à l'âne. Mais qui va aller voir la grosse bourinade jouissive de l'été 2016 ?

Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Marlaga le 09 Juil 2016, 15:20

Message modéré
Dernière édition par Silverwitch le 10 Juil 2016, 10:15, édité 1 fois.
Raison: Attaque personnelle
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Feyd le 09 Juil 2016, 17:00

Ha bah là tu vois ça me dérange pas car je ne vais jamais sur ce topic. :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Feyd le 09 Juil 2016, 17:01

von Rauffenstein a écrit:Bon. Je passe du coq à l'âne. Mais qui va aller voir la grosse bourinade jouissive de l'été 2016 ?



Cool !

Même si on peut légitimement qualifier le premier de gros blockbuster bien bourrin sans finesse, c'est distrayant de regarder ce genre de film. :P

C'est bien de mettre son cerveau en mode OFF pour certains films. :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 09 Juil 2016, 17:09

y manque Will Smith
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Feyd le 09 Juil 2016, 17:26

Il y a Jeff Goldblum, c'est le principal. :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 09 Juil 2016, 17:41

Et Tom Jones, hein ?? Hein ??
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 09 Juil 2016, 23:38

C'est dans Men in Black ça !
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 09 Juil 2016, 23:39

Feyd a écrit:Il y a Jeff Goldblum, c'est le principal. :D

Approved!
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Né quelque part le 09 Juil 2016, 23:59

Pour les amateurs de cinéma de papa bien burné, les Grandes gueules est disponible en intégralité sur Youtube :



Bourvil, Lino Ventura, Michel Constantin, Paul Crauchet, Jess Hahn, la magnifique Marie Dubois, et Jean-Claude Rolland, grand acteur oublié trop top disparu, tout le cinéma qu'on aime. :o

Image

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À voir ou à revoir expressément ! :good
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Palmarès XP Quiz : 6 titres, 66 victoires, 111 podiums, 2898 points marqués.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 10 Juil 2016, 07:37

von Rauffenstein a écrit:C'est dans Men in Black ça !


Sûr ? Ca doit faire trop longtemps que je l'ai plus vu.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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