De l'autisme occidental, des medias en particulier :
Syrie : reprendre Palmyre, et après...
La presse se réjouit, certes, de la victoire remportée sur Daech dans la "perle du désert", mais s'inquiète de ses suites sur la situation en Syrie.
Le Point.fr (avec AFP)
C'était peut-être avant, du temps de la progression de Daesh, financée et armée par nos amis du Golfe avec notre aval, qu'il fallait s'inquiéter de la situation en Syrie.
L'armée syrienne, appuyée par son allié russe, a infligé une cuisante défaite au groupe djihadiste État islamique (EI) en lui reprenant la ville de Palmyre. Ban Ki-moon s'en félicite et, de fait, comment ne pas s'en réjouir après les destructions infligées par les djihadistes à "la perle du désert", dont le patrimoine est inscrit à l'Unesco ?
ça cela reste toujours dégueulasse, ou comment quelques blocs de pierre mais ayant trait à NOTRE histoire peuvent toujours plus compter que les "quelques" 200 000 habitants de Palmyre avant sa prise par l'EI et l'éventail des horreurs que l'on connaît de leur part.
D'autant que cette victoire pourrait être décisive face à l'EI en Syrie. Pourtant, certains éditorialistes restent circonspects. Car cette victoire remet spectaculairement Bachar el-Assad en selle, ce qui pourrait compliquer encore le retour de la paix en Syrie. Et pourrait surtout profiter à Vladimir Poutine.
Ah ouai, c'est surtout ça qui nous tord le cul, que cela puisse profiter à Poutine, notre ennemi désigné.
Dans Le Courrier picard, Daniel Muraz, y voit "une revanche" quelques jours après les attentats de Bruxelles, mais s'inquiète de la réaction d'un "califat" en déroute. "Ce week-end, la prise de Palmyre par les soldats du régime syrien, assistés par l'aviation russe et des combattants du Hezbollah libanais, a pris, en retour, un air de revanche presque jubilatoire. Comme le signe d'un coup d'arrêt à l'expansionnisme du califat autoproclamé au Moyen-Orient. Avec l'implication massive russe en Syrie, Daech paraît avoir atteint les limites de ses capacités militaires. (...)
C'est sûr que pour les gogos qui nous serinaient du matin au soir dans les écouteurs que la Russie ne luttait pas contre Daech, la réplique est sévère.
Mais ces revers ne se traduiront pas forcément par une diminution immédiate du pouvoir de nuisance terroriste de Daech. Au contraire, l'État islamique peut d'autant plus être incité à multiplier les attentats suicides en occident. Par ailleurs, cette victoire de Palmyre est aussi un résultat stratégique pour le régime de Damas. Elle permet singulièrement à Bachar el-Assad de revenir dans le jeu, alors que les négociations de paix traînent à Genève.(...)"
Et oui le seul garant en Syrie contre les groupes terroristes Daech, AL Qaeda et sa créature Jabat al Nosra, Jaish al Islam, Ahrar el Sham auxquels nous avons délivré des licences de bons petits rebelles à un moment ou un autre...
Dominique Garraud dans La Charente libre souligne que cette défaite de l'EI est surtout une victoire pour Poutine. "Il s'est encore trouvé hier au palais présidentiel de Damas des parlementaires français (LR) pour servir de faire-valoir à un Bachar el-Assad triomphant et fustigeant le manque de sérieux de la coalition menée par les États-Unis après l'exploit important de la reprise de la ville antique de Palmyre. Aucun d'eux n'aura sans doute eu l'outrecuidance de faire remarquer au dictateur syrien que cette reconquête aurait été impossible sans le concours militaire décisif des forces russes et iraniennes.
Bien sûr que si... au rebours du discours ambiant de nos medias qui prétendent le contraire depuis octobre 2015. C'est d'autant plus idiot de la part de l'auteur qu'il néglige qu'en général les "visiteurs" de Bachar sont souvent aussi plutôt poutinocompatibles.
Abandonnée à Daech sans combattre en mai dernier par une armée syrienne alors en pleine débandade, Palmyre et ses trésors archéologiques ne doivent aujourd'hui leur salut qu'à un Vladimir Poutine, dictant plus que jamais le cours de cette guerre. Alors que le cas Assad bloque toujours les négociations de Vienne, ses alliés russes et iraniens veulent démontrer que le cessez-le-feu avec les rebelles syriens et son maintien au pouvoir permettent de porter des coups sévères à Daech. (...)
Ben oui parce que c'est ce qui se passe. Il n'y a qu'à regarder les faits au lieu d'en livrer une analyse biaisée.
ET toujours Palmyre et ses trésors archéologiques... pas Palmyre et ses habitants.
Quant au mythe de l'armée syrienne délaissant Palmyre devant l'avancée de l'EI en mai 2015. C'est oublier qu'à cette date, l'armée syrienne en était arrivée à l'épuisement de sa capacité de défense qui faisait prévoir aux américains que l'Ei serait à Damas avant la fin de l'année. C'est oublier que c'est la coalition internationale qui avait la maîtrise du ciel lorsque l'EI a traversé le désert pour venir s'emparer tranquillement sous son nez de la perle archéologique tant chérie de l'occident. C'est aussi oublier les horribles exactions de l'EI contre les derniers défenseurs héroïques de la cité et ces soldats du régime exécutés par les ados lobotomisés de notre créature immonde.

C'est enfin oublier la résistance encore héroïque de l'armée syrienne toujours dans Deir Ezzor depuis 2013 où les parachutages russes permettent encore aujourd'hui à la ville de subsister en attendant peut-être une libération proche.
Des félicitations "hypocrites"
Plus circonspecte encore, Carole Bouillé dans L'Union s'inquiète des suites d'une victoire du régime appuyé par les Russes et le Hezbollah. "L'enthousiasme quasi unanime manifesté face à cette déroute des combattants de Daesh peut tout de même surprendre. Certes, il s'agit d'une victoire d'une puissance symbolique forte. Certes, Daech essuie un nouveau revers après l'élimination par les Américains d'Al-Qadouli présenté comme le numéro deux de l'organisation. Certes, six jours après les attentats de Bruxelles, l'Europe ne boude pas son plaisir face au repli de l'État islamiste. Mais, faut-il pour autant applaudir des deux mains cette victoire des hommes de Bachar el-Assad soutenus, le mot est faible, par les troupes russes et le Hezbollah libanais ? Une opération qui permet au tyran syrien de revenir sur le devant de la scène grâce à son allié russe. Et vice-versa. Le duo Assad-Poutine en ressort plus fort sur la scène internationale. Il se pose en rempart face aux islamistes, promettant même de reprendre Raqqa, le fief de Daech.(...)"
Rhaaaaah tout est dit, le tyran syrien, les troupes russes et le Hezbollah.
Ben oui, ben il faudra peut-être concevoir que dans cette région à ce moment précis de l'Histoire, ils ont été les derniers combattants contre un fanatisme que nous avons avec nos alliés américains encouragé et dont ont souffert les populations syriennes de toutes confessions.
Dans Sud-Ouest, Yves Harté décrypte le calcul russe dont l'appui, très important, y compris au sol, a été décisif dans cette bataille. "Vladimir Poutine a fini par admettre qu'il ne pourrait y avoir de solutions en Syrie sans une partition territoriale et que jamais aucune solution militaire ne saurait aujourd'hui rétablir l'assise ancienne de Bachar el-Assad sur l'ensemble d'un pays. Le mieux, pour en sortir, était de regagner du terrain sur le principal ennemi, Daech. La victoire de Palmyre participe de cette stratégie. Dans le même temps, sur l'autre front, celui d'Irak – et il est difficile de ne pas y voir également l'influence de Poutine –, Mossoul, ville essentielle pour Daech, est encerclée par les troupes irakiennes et les peshmergas kurdes, et peut à tout moment céder. Pour la première fois, Daech est en train de reculer territorialement, au moment même où de petites frappes européennes, se prévalant de cette même guerre contre l'Occident, viennent de semer la mort au coeur de Bruxelles.(...)"
Oui Poutine est un calculateur... Mais c'est amusant de voir comme ce terme prend un aspect très négatif dans la bouche du journaliste. Nous c'est sûr n'avons pas calculé grand chose de nos errances en Syrie ou en Libye qui nous rebondissent dans la gueule jusque dans les faubourgs de Paris ou Bruxelles.
Poutine n'a pas oublié sa guerre contre les "gentils" tchétchènes instrumentalisés par les Saoudiens et les encouragements de la CIA alors. Il sait comment se battre contre ce terrorisme qui peut venir poser ses banderilles au sein même de ses villes comme nous en faisons douloureusement l'expérience. ET il est prêt pour cela à y aller en force là où l'exigence en est posée tout en s'alliant au sol avec les combattants objectifs (dans ce cas les Kurdes) du mal qu'il affronte.
Se réjouir ou pas ? Dans L'Alsace, Raymond Couraud n'hésite pas à doucher l'enthousiasme occidental : "(...) L'armée syrienne est rentrée dans Palmyre. Il est délicat de dire merci à Bachar el-Assad comme à son garant Poutine. Mieux vaut ne rien dire et se féliciter hypocritement du succès de cette coalition hétéroclite. Le plus dur reste à faire. La paix en Syrie s'annonce un peu plus compliquée à réaliser avec un régime remis en selle. Les négociations, déjà ardues, risquent de s'enliser, surtout si on y ajoute la question kurde. En France comme en Belgique, le salafisme est toujours aussi vivace. La reconquête de nos quartiers abandonnés aux islamistes radicaux nécessite le retour de la démocratie et, surtout, celui du courage politique appuyé sur des convictions solides. Tout ce qui nous a manqué, sur une autre échelle, à Palmyre."
Se féliciter hypocritement sans rien dire... tout est dit. C'est avec des alliances tout aussi hypocrites avec les financiers instigateurs de nos quartiers enfin reconnus aujourd'hui comme salafisés massivement que nous avons aussi exposé nos populations aux horreurs subies récemment.
Mais tant qu'il reste des légions d'honneur à accrocher tout aussi hypocritement aux jellabas saoudiennes....