von Rauffenstein a écrit:En quoi le droit international, en ce qui concerne la France, a t-il été violé par celle-ci ? A part la Libye où l'on a joué sur les mots et dépassé nos prérogatives, et encore, quand la France s'est-elle mise hors la loi ?
Au moins tu ne t'étouffes pas. Je pourrais citer l'Afghanistan, la Côte d'Ivoire, la Libye, la Syrie...
Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. Clairement. Tu justifies encore les attaques ciblées, délibérées et aveugles de civils Français ou belges en prétendant que les actions militaires françaises, ou belges, auraient tué des civils massivement. Ce qu'il reste à démontrer.
Tu ne lis pas correctement et tu réponds à côté et tu passes des insinuations aux affirmations dégueulasses. Ça commence à faire beaucoup.
Je ne justifie aucune attaque, je démontre le piège de la haine et comment il est provoqué de chaque côté. Quand les drones américains tuent des civils par centaines, sinon par milliers, quand les bombes notamment françaises bombardent le centre de Tripoli, ce sont des attaques qui lèvent une indignation pas moins morale qu'une autre. Quand une frappe américaine au Yemen tue 41 civils, dont une vingtaine d'enfants, que doivent ressentir selon toi les familles des victimes ou ceux qui en sont témoins ? Ils pleurent des dommages collatéraux ?
Je repose donc ma question: pourquoi séparer radicalement les intentions des faits ? Les intentions sont déclaratives, elles reposent sur une croyance, rarement étayée. En revanche, les faits restent. Quand les bombes de l'OTAN, américaines et françaises notamment tuent infiniment plus de civils (dans un rapport de 1 à 100 et je suis gentille) que les attentats terroristes en Europe, les intentions doivent être relativisées. Ce n'est pas le tout d'annoncer que tes bombes sont gentilles. La conclusion est évidente, ce genre de bavures répétées (je ne parle pas de Guantanamo, des exactions innombrables commises par l'occupant américain en Irak ou en Afghanistan) provoque au sein des peuples concernés une immense indignation contre un envahisseur étranger. Ce sentiment d'injustice est le terreau de la guerre civile en Irak et nourrit le terrorisme que les Américains et leurs affidés prétendent combattre.
Je pense à un documentaire de la BBC qui explique tout ça très bien à propos du Yemen. On y voit les conséquences directes des exactions américaines. Quand ta famille meurt brûlée vive à la suite d'un
dommage collatéral qui n'existe pas, que les Américains ne reconnaissent pas pour lequel il n'y aura jamais de justice, concrètement quelle est la différence pour les victimes, pour ceux qui en sont témoins ? L'intention fait revivre les morts ? Les bonnes intentions empêchent la haine, le ressentiment, l'indignation et l'esprit de vengeance ?
Yemen — America's New FrontlineC'est un débat de politique.
Comme tout le reste du débat. Le terrorisme est un fait politique, pas seulement un fait moral.
je lis que tu opposes le sens que tu juges élevé de ta moralité à ce que tu sous entends de ce qu'il m'en manque.
Tu me fais tenir des propos qui ne sont pas les miens. Au contraire, je suis persuadée que tu as des indignations très morales et que tu es convaincu du bon droit et de la justesse de cette position. Le problème c'est ton glissement sémantique: expliquer selon toi c'est justifier.
Et j'en conclus donc que tu es en guerre, au nom de principes de "justice" qui te sont propres, contre les principes que je pourrai défendre et que tu voudras bien désormais qualifier pour qu'on y voit plus clair.
Toute honte bue, tu qualifies l'invasion américaine de l'Irak ou de l'Afghanistan de "coup de pied dans la fourmilière". Le reste me paraît littérature.
De fait, il n'y a pas de haine (pour l'instant) dans la conduite des opérations militaires du côté français. et je dis qu'à la guerre, il faut faire la guerre. Et faire la guerre pour la gagner. C'est à dire jusqu'à soumission de l'ennemi.
C'est exactement le slogan qui pourrait être celui des terroristes. Enfin ta conclusion est fausse. Une guerre se termine soit par un armistice, soit par une capitulation, soit par un traité de paix ou tout simplement par un cessez le feu dans le cadre d'une guerre non conventionnelle. Cela ne signifie pas la soumission de l'ennemi, seulement éventuellement qu'un certain nombre d'objectifs ont été atteints.