Quelques vidéos du RIAT de Fairford 2016.
F-22 Raptor. USAF. Une machine exceptionnelle, ultra puissante et ultra maniable. Dite de 5ème génération (design furtif, sujet à caution, mais surtout intégration numérique sur le "champ de bataille"). Dessinée à la fin des années 80 pour contrer la nouvelle génération d'avions soviétiques à venir et destinée à la pure supériorité aérienne. Prévue à être construite à plus de 700 exemplaires, un peu moins de deux centaines équipent aujourd'hui l'US Air Force. On parle de relancer la production en adaptant l'appareil au strike et palier le très possible manque de performance du giga projet F-35 qui semble de plus en plus se révéler un fiasco industriel, technique et financier inédit.
Toujours extrêmement spectaculaire en démo au RIAT (il a gagné lors de la précédente édition le premier prix de démo), le Rafale de l'AA. Machine dite de génération "4+" ou "4,5". Intégrée numériquement dans le champ de bataille, dotée de la "Link 16", une capacité à intéropérer et collaborer avec d'autres appareils, et de traiter un objectif hors visu et hors appareils de détection avancée via une coopération avec un autre appareil en visu de la cible, comme les appareils américains de génération "5", la machine n'a pas de design furtif comme eux. Les concepteurs qui ont développé la machine ont estimé que face aux progrès des radars, qui suivent la loi de Moore, un tel design deviendrait vite inefficace sur sa durée de vie (40 ans en moyenne). Par contre, sa signature thermique est très soignée, au point de se ranger juste derrière celle du "stealth bomber" B2 Spirit de l'USAF. Et la machine compte sur son électronique de défense intégrée, "SPECTRA", pour assurer sa discrétion radar. Au point que les Américains l'ont surnommé "The Klingon Vessel" sur leurs écrans radar lors des récentes opérations en Libye et en Irak. L'avion entrant même en premier dans l'espace aérien libyen pour y traiter des cibles avant même que ses défenses air sol soient traitées.
Extrêmement maniable, il a fait match nul en dogfight contre les derniers appareils de l'USAF lors d'exercices récents. Omnirôle, il peut et effectuer des missions d'assaut et des missions de défense de zone et de supériorité aérienne. Equipé d'un radar à antenne passive, il peut faire de l'interdiction jusqu'à la limite de portée du nouveau missile Air Air Meteor, à 200 km environ. Enfin, pour contrer la furtivité passive (par design) ou active (par "jam", brouillage électronique), il équipé d'un "OSF", Optronique Secteur Frontal, un dispositif optique piloté par ordinateur qui permet au pilote d'identifier et traiter une cible aérienne à plus de 40 km de distance. Vive la France, bordel !
Enfin, machine très puissante, l'Eurofighter, ou Typhoon. Fruit d'une collaboration européenne dans le cadre de la guerre froide dont est sorti Dassault dans les années 80 (une décision de Miterrand pour protéger la SNECMA, devenue SAFRAN, dont les moteurs n'avaient pas été retenus par le consortium, mais dans lequel Dassault était Maître d'Oeuvre). C'est un appareil qui a du faire la quadrature du cercle entre notamment les Allemands, qui voulaient un appareil de dogfight, relativement fin et les Britanniques qui eux, voulaient un appareil d'interdiction puissant et très rapide capable d'assurer des missions très loin de ses bases insulaires à la verticale de son secteur de défense face aux hordes blindées communistes (

), à Hambourg. Le résultat est un avion spectaculaire que le consortium Eurofighter tente d'adapter aux missions modernes d'assaut aérien, lourdement chargé de bombes SMART et de Missiles Air Sol alors qu'il est à l'origine un pur Fighter/Interceptor, doté de réacteurs capables de lui assurer une "super croisière" à mach 1,4 (c'est à dire, passer le mur du son sans post combustion, extrêmement gourmande en carburant) mais dont l'utilité devient nulle dans des configurations Strike, la trainée des armements rendant inutile cette capacité.