Modérateurs: Garion, Silverwitch
Cortese a écrit:Shoemaker a écrit:Dès que Silver intervient, ça chauffe à donf !
Je me demande avec qui elle discute ces temps ci, je ne la reconnais plus !

Silverwitch a écrit:Mais je n'ai rien à redire à l'intervention russe ! Je mets en garde contre ses conséquences, et je ne vois pas l'intérêt pour la France de prendre le parti de la Russie contre celui de la Turquie, quand la France devrait méditer les intérêts de chacun et les équilibres régionaux. C'est un banal incident de frontières, qu'il conviendrait de relativiser, plutôt que de nous armer d'une indignation à la vertu trop fardée. Si la France était conforme à son propre modèle, elle choisirait une autre voie qu'en participant aux aventures impériales ou en justifiant moralement les intérêts russes. Le parti de la Russie est légitime, le parti de la Turquie est légitime, le parti de Assad est non seulement légitime mais légal. Mais quel est le parti de la France ?
Shoemaker a écrit:C'est un merdier incommensurable.
Entre l'appétit insatiable des USA pour le pétrole de la région, les hystéries millénaristes d'Israel, la folie de la Turquie Islamiste/OTAN (Erdogan est affilié aux Frères Musulmans) qui se voit à la tête d'un futur califat géant, le gang Saoudien qui est terrifié de se voir un jour piétiné dans les sables du désert par un Iran qui exige un statut à la mesure de ses ambitions, les foldingos locaux manipulables à l'infini, la France poussée vers une politique étrangère aberrante par un proconsul israélien, les Russes effrayés de voir les chiens de Baghdadi déborder chez eux, avec déjà l'OTAN qui les encercle de fait, à l'affut de leur moindre faiblesse, etc... Et des multitudes anonymes qui souffrent, qui saignent...
ECHEC ET MAT.

Fatcap a écrit:Pour moi il n'est pas question pour la France de prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Si l'on s'intéresse à la position de la France, pour moi le raisonnement serait plutôt le suivant. Il y a une menace provenant de l'EI. Qui s'est traduite par les attentats de Paris. Notre intérêt à nous serait donc de soutenir tout effort visant à éradiquer ce genre de mouvements dijhadistes. Il se trouve donc, en l'occurrence, qu'il y a une communauté d'objectifs avec le gouvernement syrien, et avec les Russes. Et que la Turquie, en permettant à l'EI de se maintenir, entretient le danger d'un djihad en France.

Silverwitch a écrit:
Oui, bien évidemment, on ne parlera pas de la Tchétchénie, de la Géorgie, sans même remonter à l'Afghanistan... À aucun moment, la Russie n'aurait comme tu l'écris pour la Turquie contribué à "déstabiliser un pays voisin en visant activement à la destruction de son appareil étatique" ou à "violer allègrement la souveraineté de pays adjacents".

Silverwitch a écrit:N'était-ce pas le droit le plus strict de la Géorgie ? J'essaye de comprendre, ou plus exactement de démêler ce qui tient chez toi de l'affinité naturelle et des principes universels. Le conflit des légitimités est un problème qu'on ne peut pas résoudre d'un claquement de doigts. On a toujours raison d'avoir raison.
Sur quoi repose ta critique de la manière ? Si ce n'est ni sur une question de principe (une position morale), ni sur une question d'affinités ?
Trop loin ? On retombe donc sur une visée morale: il y a des choses qu'on ne fait pas. En ce qui concerne la menace à notre sécurité nationale, je pense que la France n'a pas eu besoin de l'aide de la Turquie. Enfin, le terrorisme aussi odieux et monstrueux soit-il est la guerre des pauvres ou l'arme des faibles, si tu préfères. Si c'est une guerre, elle s'analyse en termes politiques et pas seulement en termes moraux. Sinon comment comprendre le conflit tchétchène par exemple, comment comprendre les guerres de Yougoslavie, pour élargir un peu le spectre ?
J'essaye de montrer qu'il y a une porte de sortie, au-delà des affinités, au-delà de la morale élémentaire (ça ne se fait pas), il faut d'abord comprendre les raisons de la politique menée par la Turquie, plutôt que d'adopter une logique de guerre, où le parti des uns pourrait être le notre, par ricochet. Or le parti de la France ne sera jamais le parti de la Russie, le parti de la France ne sera jamais le parti de l'impérialisme américain. Si le parti de la France ressemble plutôt au pari de l'indépendance des nations et au principe de diversité, la France doit identifier son chemin singulier.
- Refuser de participer à l'impérialisme américain et le combattre en défendant un ordre politique de la diversité (complexité régionale plutôt que discours moralisateur sur la liberté ou la démocratie).
- Reconnaître la légalité du pouvoir syrien, sans se prononcer sur sa légitimité et sans le soutenir, tout en s'opposant aux ingérences étrangères.
- Reconnaître la légalité de l'intervention russe, sans adopter le parti de la Russie.
Silverwitch a écrit:Soit le terrorisme est un mouvement spontané, soit il a des causes à la fois profondes et superficielles. L'impérialisme américain et ses aventures néo-coloniales en Afghanistan, en Irak, en Libye et ailleurs y prend toute sa place. La France participe à un mouvement impérialiste et fait la guerre à un certain nombre de peuples arabo-musulmans. Je ne crois pas que plus d'ingérence soit une réponse, puisque les États de la région ne se relèvent jamais d'un tel soutien. Je crains qu'il ne soit trop tard pour sauver le régime syrien, et qu'en prétendant le sauver, on ne fasse que retarder peut-être pour très longtemps, l'émergence d'un parti syrien.
De même, je suis loin d'être convaincue que l'on puisse gagner militairement une guerre contre le terrorisme.
Silverwitch a écrit:Nuvo a écrit:Mais pour la Turquie, abattre un avion qui a survolé son sol pendant 5 secondes et faire du trafic de pétrole pour alimenter en argent frais des tarés comme Daesh, c'est défendre ses intérêts ?
Certainement. Les Américains ont bien soutenu contre vents et marées le régime des Khmers rouges et Pol Pot au Cambodge, ça n'a pas ému grand monde. Quand la France bombarde la Libye, participe à un changement de régime et fait probablement assassiner Kadhafi, ça n'a pas ému grand monde en France, de même quand la France renverse Gbagbo en Côte d'Ivoire...
La Turquie est un pays parfaitement inoffensif à cet égard. En revanche, la Turquie se préoccupe de ce qui se passe à ses frontières, elle défend ses intérêts régionaux et préserve son intégrité nationale. Un incident de frontière avec la Russie est un épisode qui n'a rien de surprenant à cet égard. Une manière de rappeler aux Russes où ils mettent la pied, avec une Turquie à l'abri de représailles sérieuses en raison de son appartenance à l'OTAN. Quand les Américains ont abattu un avion civil iranien, de manière délibérée j'en suis convaincue, ils ne se sont jamais excusés. Ils ne sont pas devenus infréquentables pour autant. Il faudrait peut-être se garder des indignations à géométrie variable.

Fatcap a écrit:J'essaie de t'expliquer que j'essaie d'avoir une approche pragmatique et pas uniquement légaliste/moraliste, et tu me parles de droit et d'application stricte.
Fatcap a écrit:Elle le pouvait en théorie, mais dans la pratique cela n'aurait résulté que dans une dégradation de l'état antérieur. Elle a donc tenté de résoudre d'un claquement de doigts, justement, un conflit complexe de légitimité.
Ma critique de la manière est, qu'en choisissant cette façon d'agir, la Turquie bouscule cet ensemble de règles et d'arrangements qui tentent de fournir un cadre minimum à l'ordre international. Ils ouvrent donc la porte à une déstabilisation mondiale ; parce que cette façon d'agir, d'annoncer ouvertement qu'on souhaite renverser les gouvernements d'autres Etats, de soutenir des mouvements terroristes, de favoriser le trafic illégal de pétrole, devra nécessairement être adoptée par d'autres Etats, pour lutter à armes égales. La politique internationale, c'est le règne du moins-disant. Par exemple la Russie pourrait, dans ces conditions, décider de soutenir massivement le PKK. On risque donc une dégradation supplémentaire de ces règles, un glissement accéléré vers la jungle déjà bien amorcé par les multiples interventions américaines de ces dernières décennies.
Ce n'est pas une visée morale. Lire plus haut. Je me répète : faire ce que fait la Turquie, c'est légimiter une forme beaucoup plus aggressive d'interventionnisme. Je ne suis pas naïf : je sais que l'interventionnisme est présent, partout dans le monde. Mais il y a une question de degré.

Fatcap a écrit:Ce que j'ai oublié d'ajouter, c'est que la France est coupable des mêmes fautes que la Turquie, de par sa participation au mouvement impérialiste dont tu parles. Ili faut donc en effet se désengager, réduire notre ingérence, parce que je ne peux même pas distinguer en quoi cela peut servir nos intérêts de nous aligner sur la position américaine en Syrie. Et il est clair que le "régime" syrien devra évoluer. Graduellement. Les Russes sont très loin de vouloir maintenir le statu quo. Ils ne défendent pas Assad pour le plaisir de défendre Assad ou le parti Baas. Ils ne veulent donc pas le sauver ; juste éviter un effondrement complet de l'appareil étatique et permettre une évolution maîtrisée.

Nuvo a écrit:Tout ce que tu dis là je le condamne aussi. Donc je fais pareil lorsqu'il s'agit de la Turquie qui abat cet avion.

Silverwitch a écrit:Nuvo a écrit:Tout ce que tu dis là je le condamne aussi. Donc je fais pareil lorsqu'il s'agit de la Turquie qui abat cet avion.
Je dis plutôt qu'il n'y a pas matière à s'indigner d'un banal incident de frontière. Ne chargeons pas la barque turque.

Silverwitch a écrit:Shoemaker a écrit:C'est un merdier incommensurable.
Entre l'appétit insatiable des USA pour le pétrole de la région, les hystéries millénaristes d'Israel, la folie de la Turquie Islamiste/OTAN (Erdogan est affilié aux Frères Musulmans) qui se voit à la tête d'un futur califat géant, le gang Saoudien qui est terrifié de se voir un jour piétiné dans les sables du désert par un Iran qui exige un statut à la mesure de ses ambitions, les foldingos locaux manipulables à l'infini, la France poussée vers une politique étrangère aberrante par un proconsul israélien, les Russes effrayés de voir les chiens de Baghdadi déborder chez eux, avec déjà l'OTAN qui les encercle de fait, à l'affut de leur moindre faiblesse, etc... Et des multitudes anonymes qui souffrent, qui saignent...
ECHEC ET MAT.
Au contraire. La Russie réagit, la Turquie défend ses intérêts, l'Iran sort renforcé dans la région. Seule la France n'est pas à sa place, à la remorque de l'impérialisme américain, s'abandonnant aux troubles jeux saoudiens et qataris. Il y a quelques raisons d'être optimiste, sauf pour la France.

Nuvo a écrit:C'est ce que tu dis. Tu emplois le mot banal qui est chargé de sens. Si j'en crois les infos que nous avons là, c'est un incident fabriqué par un pays qui joue double voir triple jeu, tout en étant dans l'OTAN.

Silverwitch a écrit:Dans ce cas précis, je ne vois qu'un incident de frontière. Si les avions russes passent trop souvent la frontière turque, au bout d'un moment, il y a une réaction. Tous les pays qui en ont les moyens en font autant. La Russie soviétique n'a pas hésité à abattre un avion civil de la Korean Air parce qu'il avait pénétré son espace aérien.
Ghinzani a écrit:L'Iran renforce dans la région, ce que l'Occident ne veut pas encore voir..... Comme un danger.

Fatcap a écrit: parce que je ne peux même pas distinguer en quoi cela peut servir nos intérêts de nous aligner sur la position américaine en Syrie.
Fatcap a écrit:Il est assez inhabituel d'abattre un avion de manière aussi rapide. Là encore, internationalement, "ça ne se fait pas".
Fatcap a écrit:Alors certes, la Turquie avait le droit de le faire. De même que la Syrie avait le droit d'abattre l'avion turc en 2012, et de même que les défenses anti-aériennes russes abattront peut-être des F-16 turcs s'aventurant ne fût-ce que d'un mètre en territoire syrien... Ce n'est pas très sain, mais bon, toujours pareil : le moins-disant. Si la Turquie commence à se comporter ainsi, les autres pays vont en faire de même, et au final tout le monde est perdant.

Silverwitch a écrit:Ghinzani a écrit:L'Iran renforce dans la région, ce que l'Occident ne veut pas encore voir..... Comme un danger.
L'Iran commence par l'Irak, et demain qui sait, la Belgique ?

Ghinzani a écrit:Non la Syrie c'est beaucoup plus stratégique.

Silverwitch a écrit:Ça fait des années et des années que les Israéliens en font autant avec plusieurs pays, et notamment la Syrie, en intervenant militairement, en bombardant en représailles à une agression imaginaire. Personne ne s'en émeut.
Shoemaker a écrit:Tout cela pour dire que la Turquie défend certes ses intérêts, et c'est normal en soi. Mais elle lorgne sur un autre projet, pas du tout catholique, celui-là.

Silverwitch a écrit:Shoemaker a écrit:Tout cela pour dire que la Turquie défend certes ses intérêts, et c'est normal en soi. Mais elle lorgne sur un autre projet, pas du tout catholique, celui-là.
Je ne sais pas... Depuis qu'il est au pouvoir, Erdoğan a plutôt montré des capacités indéniables comme homme d'État, pragmatique, capable de mener une politique extérieure complexe et une politique intérieure relativement souple. La politique turque comme la politique iranienne est avant tout une politique nationaliste, aux visées régionales. Je ne crois pas du tout à une domination turque sur les autres pays de la région, elle ne peut représenter un modèle, c'est un pays trop singulier. Le problème de la Turquie est de garantir sa place unique dans la région, entre l'Europe, le Proche-Orient, et le Caucase. Quant à la relation de la Turquie à l'OTAN, elle est complexe, comme toutes les choses en Turquie, d'ailleurs. Je ne suis pas spécialiste du sujet, donc je peux me tromper. Mais je trouve qu'on exagère un peu...
DCP a écrit:
On en parle beaucoup car un rapprochement s'amorçait entre USA/France (donc OTAN) et la Russie pour lutter contre Daesh (priorité numéro 1 d'Hollande ces jours avec sa tournée internationale) et voilà qu'un pays membre de l'OTAN abat un avion russe... et, abattre un avion de combat, c'est quand même un acte symbolique fort , c'est une sorte "d'acte de guerre"......car, franchement, quel danger représentait-il pour la Turquie ?
Des explications demandées publiquement à la Russie par voie diplomatique qui auraient habilement fuités, avec avertissement ....etc...aurait aussi été possible...

Fatcap a écrit:Le co-pilote est sain et sauf, il a rejoint la base de Hmeimim.
http://sputniknews.com/russia/20151125/1030742094/pilot-su24-rescued-no-turkish-space-violation.html

Silverwitch a écrit:DCP a écrit:
On en parle beaucoup car un rapprochement s'amorçait entre USA/France (donc OTAN) et la Russie pour lutter contre Daesh (priorité numéro 1 d'Hollande ces jours avec sa tournée internationale) et voilà qu'un pays membre de l'OTAN abat un avion russe... et, abattre un avion de combat, c'est quand même un acte symbolique fort , c'est une sorte "d'acte de guerre"......car, franchement, quel danger représentait-il pour la Turquie ?
Des explications demandées publiquement à la Russie par voie diplomatique qui auraient habilement fuités, avec avertissement ....etc...aurait aussi été possible...
Quand la Syrie (et donc possiblement avec le concours de conseillers russes) a abattu un avion turc en 2012, ça n'a pas entraîné de réactions. On peut quand même se demander si ça n'est pas aussi une réponse à cet acte initial. On ne peut donc pas s'indigner à géométrie variable, soit les frontières sont une chose sérieuse avec laquelle on ne plaisante pas, en particulier quand il s'agit d'avions de guerre, soit on fait un peu ce qu'on veut, parce qu'après tout la fin justifie les moyens. À mon avis, un pays doit absolument défendre l'intégrité de son territoire, notamment l'intégrité aérienne. Aucun pays qui en a les moyens ne tolère ces intrusions.

Silverwitch a écrit:DCP a écrit:
On en parle beaucoup car un rapprochement s'amorçait entre USA/France (donc OTAN) et la Russie pour lutter contre Daesh (priorité numéro 1 d'Hollande ces jours avec sa tournée internationale) et voilà qu'un pays membre de l'OTAN abat un avion russe... et, abattre un avion de combat, c'est quand même un acte symbolique fort , c'est une sorte "d'acte de guerre"......car, franchement, quel danger représentait-il pour la Turquie ?
Des explications demandées publiquement à la Russie par voie diplomatique qui auraient habilement fuités, avec avertissement ....etc...aurait aussi été possible...
Quand la Syrie (et donc possiblement avec le concours de conseillers russes) a abattu un avion turc en 2012, ça n'a pas entraîné de réactions. On peut quand même se demander si ça n'est pas aussi une réponse à cet acte initial. On ne peut donc pas s'indigner à géométrie variable, soit les frontières sont une chose sérieuse avec laquelle on ne plaisante pas, en particulier quand il s'agit d'avions de guerre, soit on fait un peu ce qu'on veut, parce qu'après tout la fin justifie les moyens. À mon avis, un pays doit absolument défendre l'intégrité de son territoire, notamment l'intégrité aérienne. Aucun pays qui en a les moyens ne tolère ces intrusions.

sccc a écrit:Silverwitch a écrit:À mon avis, un pays doit absolument défendre l'intégrité de son territoire, notamment l'intégrité aérienne. Aucun pays qui en a les moyens ne tolère ces intrusions.
La Syrie est menacée par la Turquie, est ce la cas de la Turquie par la Russie?

Silverwitch a écrit:DCP a écrit:
On en parle beaucoup car un rapprochement s'amorçait entre USA/France (donc OTAN) et la Russie pour lutter contre Daesh (priorité numéro 1 d'Hollande ces jours avec sa tournée internationale) et voilà qu'un pays membre de l'OTAN abat un avion russe... et, abattre un avion de combat, c'est quand même un acte symbolique fort , c'est une sorte "d'acte de guerre"......car, franchement, quel danger représentait-il pour la Turquie ?
Des explications demandées publiquement à la Russie par voie diplomatique qui auraient habilement fuités, avec avertissement ....etc...aurait aussi été possible...
Quand la Syrie (et donc possiblement avec le concours de conseillers russes) a abattu un avion turc en 2012, ça n'a pas entraîné de réactions. On peut quand même se demander si ça n'est pas aussi une réponse à cet acte initial. On ne peut donc pas s'indigner à géométrie variable, soit les frontières sont une chose sérieuse avec laquelle on ne plaisante pas, en particulier quand il s'agit d'avions de guerre, soit on fait un peu ce qu'on veut, parce qu'après tout la fin justifie les moyens. À mon avis, un pays doit absolument défendre l'intégrité de son territoire, notamment l'intégrité aérienne. Aucun pays qui en a les moyens ne tolère ces intrusions.
Ghinzani a écrit:Les coïncidences relevées par DCP ne sont pas anodines...sans compter le rôle des frappes russes contre le juteux trafic de petrole.

DCP a écrit:Le contexte, les attentats de Paris, la lutte contre Daesh fait qu'en France, une bonne partie des projecteurs sont braqués sur la Syrie.....sans tous ces éléments, cela aurait sûrement fait au plus un entrefilet dans les médias....après, défendre l'intégrité de son territoire, tout à fait d'accord.....mais est-ce qu'il y avait vraiment besoin d'abattre un avion pour cela ?

BWT a écrit:
Silverwitch a écrit:Ghinzani a écrit:Les coïncidences relevées par DCP ne sont pas anodines...sans compter le rôle des frappes russes contre le juteux trafic de petrole.
Ça serait bien la première fois qu'on s'en préoccupe. Quand les Américains soutenaient la lutte contre le pouvoir installé par les Soviétiques en Afghanistan, je n'ai jamais vu personne s'inquiéter du trafic d'opium comme source de revenus pour les milices. Comme d'habitude, on a l'indignation sélective.

Ghinzani a écrit:C'est valable pour chacun, toi compris.

Silverwitch a écrit:DCP a écrit:Le contexte, les attentats de Paris, la lutte contre Daesh fait qu'en France, une bonne partie des projecteurs sont braqués sur la Syrie.....sans tous ces éléments, cela aurait sûrement fait au plus un entrefilet dans les médias....après, défendre l'intégrité de son territoire, tout à fait d'accord.....mais est-ce qu'il y avait vraiment besoin d'abattre un avion pour cela ?
C'est bien ce que je relève. Un peu de distance critique, avant de hurler avec les chiens de guerre. Quant à abattre un avion, c'est une question de principe, ou une réponse à l'avion turc abattu. Je n'ai pas assez d'informations sur le sujet pour savoir ce qu'il en est. Sur la réponse, elle me semble tout à fait normale. Un avion de guerre au-dessus de ton territoire, sans autorisation, c'est inacceptable. Mais bon, tu peux répondre à la question: la Syrie avait-elle raison d'abattre un avion turc qui avait fait une incursion dans son espace aérien ? Si oui, ton argument tombe. Si non, la seule différence tiendrait au contexte. Or le contexte ne justifie pas une réponse militaire à géométrie variable.


Silverwitch a écrit:Shoemaker a écrit:Tout cela pour dire que la Turquie défend certes ses intérêts, et c'est normal en soi. Mais elle lorgne sur un autre projet, pas du tout catholique, celui-là.
Je ne sais pas... Depuis qu'il est au pouvoir, Erdoğan a plutôt montré des capacités indéniables comme homme d'État, pragmatique, capable de mener une politique extérieure complexe et une politique intérieure relativement souple. La politique turque comme la politique iranienne est avant tout une politique nationaliste, aux visées régionales. Je ne crois pas du tout à une domination turque sur les autres pays de la région, elle ne peut représenter un modèle, c'est un pays trop singulier. Le problème de la Turquie est de garantir sa place unique dans la région, entre l'Europe, le Proche-Orient, et le Caucase. Quant à la relation de la Turquie à l'OTAN, elle est complexe, comme toutes les choses en Turquie, d'ailleurs. Je ne suis pas spécialiste du sujet, donc je peux me tromper. Mais je trouve qu'on exagère un peu...
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