Des causes et des conséquences de la crise économique

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Sylex le 15 Juil 2015, 22:51

Je pense que Tsipras est en train de finaliser son dynamitage.
"Ah vous voulez pas comprendre? Et bien allez-y on va mettre le feu".
Cet état de dialogue de sourds est surréaliste, sauf que là le voile des petit conciliabules feutrés entre initiés a été mis au jour, comme ouvrir les rideaux d'une pièce de débauchés en pleine orgie.
Les grecs vont renverser la table.
The amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 15 Juil 2015, 23:56

Que ZEUS t'entende !
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 16 Juil 2015, 09:06

Sylex a écrit:Je pense que Tsipras est en train de finaliser son dynamitage.
"Ah vous voulez pas comprendre? Et bien allez-y on va mettre le feu".
Cet état de dialogue de sourds est surréaliste, sauf que là le voile des petit conciliabules feutrés entre initiés a été mis au jour, comme ouvrir les rideaux d'une pièce de débauchés en pleine orgie.
Les grecs vont renverser la table.


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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 16 Juil 2015, 09:07

Shoemaker a écrit:Que ZEUS t'entende !


T'as raison, nous sommes en plein paradoxe spatio-temporel :D :lol:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Fatcap le 16 Juil 2015, 10:49

Bon ben voilà, ils ont signé.

J'aurais une question à tous nos hardliners. Aux mangeurs de Grecs, aux tenants de l'orthodoxie européenne, aux disciples de la théorie néoclassique.

Est-ce que vous êtes satisfaits ? Les Grecs ont-ils suffisamment mordu la poussière ? Souhaiteriez-vous que Tsipras vienne en chemise et la corde au cou demander grâce, tel les bourgeois de Calais ? Ou qu'il vienne embrasser la babouche de Merkel ? Faut-il vendre l'Acropole à l'encan, et débiter les temples au mètre cube ? Doivent-ils déchirer leurs vêtements, se vêtir d'un sac et se couvrir la tête de cendres, comme Job sur son tas de fumier ? Quelle abjection supplémentaire, quelle humiliation vous contenterait ? Allez-y, lâchez-vous. Il semblerait que nos amis grecs soient devenus tout à fait dociles.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 16 Juil 2015, 12:46

Je viens de lire l'édito du Canard "l'homme qui a ouzo" par JM Thénard.
On vit dans deux mondes parallèle ou quoi ? Il parait que Duflot a félicité Hollande pour ce moment historique ? Mais de quoi elle parle ? Ils sont fous ?
Hollande dirait de lui "vous en conaissez beaucoup des présidents plus audacieux ?" :eek:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 16 Juil 2015, 12:50

Logiquement, la Grèce étant une démocratie, le peuple est souverain. Les institutions étant insolvables, ils faut donc saisir les biens du propriétaire : le peuple. Je propose que la BCE saisisse les terres des paysans grecs, les bateaux des pêcheurs (pas des armateurs hein, on est entre gens sérieux), les voitures, les bijoux, les Nintendo des gamins...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Feyd le 16 Juil 2015, 13:08

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 16 Juil 2015, 16:02

Varoufakis se lache !

ECONOMIE - L'ex ministre des finances grec Yanis Varoufakis, démis de ses fonctions au lendemain du référendum du 5 juillet, ne s'est pas résigné à prendre une retraite discrète. Au contraire. Après plusieurs interventions musclées et à quelques heures du vote du Parlement sur l'accord du 13 juillet, il a publié une version intégrale du texte, avec ses remarques et annotations corrosives.
Voici ses dix remarques les plus cinglantes à propos de cet accord qu'il a comparé au Traité de Versailles, symbole de l'humiliation de l'Allemagne à l'issue de la Première guerre mondiale, en 1919:
1. Berlin ne fait confiance qu'au FMI
"Il est attendu d'un État membre de la zone euro demandant l'assistance financière du MES qu'il adresse, lorsque cela est possible, une demande similaire au FMI. Il s'agit d'une condition préalable pour que l'Eurogroupe approuve un nouveau programme du MES. La Grèce demandera donc que le FMI maintienne son soutien (surveillance et financement) à partir de mars 2016. [Berlin croit toujours que la Commission n'est pas fiable pour 'policer' les propres plans de sauvetage de l'Europe.]
2. Une totale soumission de la Grèce est exigée
"Compte tenu de la nécessité de rétablir la confiance avec la Grèce, le sommet de la zone euro se félicite que la Grèce ait pris l'engagement de légiférer sans délai sur une première série de mesures." [la Grèce doit se soumettre elle-même à un waterboarding (technique d'interrogatoire qui simule la noyade, NDLR) fiscal, avant même qu'aucun financement ne soit proposé]
3. La hausse de la TVA, catastrophique et inefficace
"une rationalisation du régime de TVA [pour la rendre plus rétrograde, grâce à une hausse des taux qui encourage la fraude à la TVA] et un élargissement de l'assiette fiscale afin d'accroître les recettes" [infligeant un coup majeur à la seule industrie de croissance grecque - le tourisme]
4. Encore et toujours plus d'austérité
"la pleine mise en œuvre des dispositions pertinentes du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, notamment en rendant opérationnel le conseil budgétaire avant la finalisation du protocole d'accord et en introduisant des réductions quasi automatiques des dépenses en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d'excédents primaires, après avoir sollicité l'avis du conseil budgétaire et sous réserve de l'accord préalable des institutions [le gouvernement grec, qui sait que les objectifs fiscaux imposés ne seront jamais atteint avec l'austérité imposée, doit s'engager à plus d'austérité automatique comme résultat des nouveaux échecs de la troïka]
5. Faillites en cascade
"l'adoption du code de procédure civile, qui représente une refonte en profondeur des procédures et modalités propres au système de justice civile et peut accélérer considérablement les procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine [faillites, expulsions, et liquidation de milliers de foyers et de commerces qui ne sont plus en position de payer leur emprunt/loyer]
6. Syriza doit être humilié
"Le sommet de la zone euro souligne la nécessité cruciale de rétablir la confiance avec les autorités grecques, condition préalable pour un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES. À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques, et les engagements pris dans ce contexte devraient être suivis d'une mise en œuvre effective. [le gouvernement Syriza doit être humilié au point qu'il lui est demandé de s'imposer à lui-même une rude austérité comme premier pas vers la demande d'un autre prêt de sauvetage toxic, du genre de ceux que Syriza combat, ce pour quoi il est connu internationnalement]
7. L'asphyxie tactique des créanciers
"Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d'accord, les mesures de réforme présentées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la profonde dégradation de la situation économique et budgétaire du pays au cours de l'année dernière. [le gouvernement Syriza doit accepter le mensonge selon lequel il a, et non l'asphyxie tactique de ses créanciers, causé la profonde détérioration des six derniers mois - la victime doit prendre le blâme à la place du méchant]
8. Les sommes dérisoires des privatisations
"élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d'autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d'euros, dont 25 milliards d'euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d'autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c'est-à-dire 50 % de 25 milliards d'euros) serviront à diminuer le ratio d'endettement,
les autres 50% étant utilisés pour des investissements. [le bien public sera vendu et les sommes dérisoires iront au service d'une dette insoutenable - avec précisément aucun reste pour l'investissement public ou privé]
9. Faire de la Grèce une technocratie inepte
"conformément aux ambitions du gouvernement grec, moderniser et considérablement renforcer l'administration publique grecque, et mettre en place, sous l'égide de la Commission européenne, un programme de renforcement des capacités et de dépolitisation de l'administration publique grecque. [Transformer la Grèce en une zone zéro-démocratie calquée sur Bruxelles, une forme de prétendu gouvernement technocratique, qui est politiquement toxique et macro-économiquement inepte]
10. Une dette insoutenable? Ca alors!
"De sérieux doutes planent sur le caractère soutenable de la dette grecque. [Vraiment? Ca alors!] Cela est dû au relâchement des politiques au cours des douze derniers mois, qui a entraîné la dégradation récente de l'environnement macroéconomique et financier du pays. Le sommet de la zone euro rappelle que les États membres de la zone euro ont, tout au long de ces dernières années, adopté une série impressionnante de mesures pour soutenir la viabilité de la dette de la Grèce, qui ont allégé le service de la dette de la Grèce et sensiblement réduit les coûts." [ce ne sont pas les plans de 'sauvetage' de 2010 et 2012 qui, en conjonction avec une austérité destructrice de PIB, ont fait grimper la dette jusqu'à des hauteurs immenses - c'est la perspective, et la réalité, d'un gouvernement qui a critiqué ces prêts... qui a rendu la dette insoutenable!]
Et si vous avez envie de lire tout l'accord avec un peu plus de piquant, voici la version intégrale annotée par Varoufakis et traduite en français (les annotations figurent en gras):
"Le sommet de la zone euro souligne la nécessité cruciale de rétablir la confiance avec les autorités grecques [le gouvernement grec doit instaurer une austérité encore plus rigoureuse frappant les citoyens grecs les plus vulnérables, qui ont déjà largement souffert], condition préalable pour un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES [pour un report de ce prêt non viable]. À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques [le gouvernement Syriza doit signer une déclaration stipulant qu’il s’est soumis à la ‘logique’ de la troïka], et les engagements pris dans ce contexte devraient être suivis d'une mise en œuvre effective.
Il est attendu d'un État membre de la zone euro demandant l'assistance financière du MES qu'il adresse, lorsque cela est possible, une demande similaire au FMI. Il s'agit d'une condition préalable pour que l'Eurogroupe approuve un nouveau programme du MES. La Grèce demandera donc que le FMI maintienne son soutien (surveillance et financement) à partir de mars 2016 [Berlin continue à croire que la Commission n’est pas digne de confiance pour faire la ‘police’ sur ses propres programmes européens de ‘sauvetage’].
Compte tenu de la nécessité de rétablir la confiance avec la Grèce, le sommet de la zone euro se félicite que la Grèce ait pris l'engagement de légiférer sans délai sur une première série de mesures [la Grèce doit s’infliger à elle-même un supplice de waterboarding fiscal, avant même qu’un quelconque financement soit proposé]. Ces mesures, prises en accord total et préalable avec les institutions, porteront sur:
- Pour le 15 juillet:
• Une rationalisation du régime de TVA [le rendre plus régressif, par des hausses de taux qui encouragent la fraude à la TVA] et un élargissement de l'assiette fiscale afin d'accroître les recettes [porter un grand coup au seul secteur grec de croissance – le tourisme].
• Des mesures directes pour améliorer la viabilité à long terme du système des retraites dans le cadre d'un programme global de réforme des retraites [diminuer les plus basses des petites retraites tout en faisant semblant de ne pas voir que l’épuisement des fonds des caisses de retraite est dû au PSI (ndt : accord de renégociation de la dette avec les créanciers privés) élaboré par la troïka en 2012 et aux effets de la baisse du nombre d’emplois et de la hausse du travail au noir].
• La garantie de la pleine indépendance juridique d'ELSTAT [la troïka exige un contrôle total sur la manière dont la Grèce élabore son équilibre budgétaire, en vue de contrôler complètement l’ampleur de l’austérité qu’elle impose au gouvernement].
• La pleine mise en œuvre des dispositions pertinentes du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, notamment en rendant opérationnel le conseil budgétaire avant la finalisation du protocole d'accord et en introduisant des réductions quasi automatiques des dépenses en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d'excédents primaires, après avoir sollicité l'avis du conseil budgétaire et sous réserve de l'accord préalable des institutions [le gouvernement grec, qui sait que les objectifs fiscaux imposés ne seront jamais atteints avec l’austérité imposée, doit s’engager dans une austérité plus forte et systématique du fait des dernières erreurs de la troïka].
- Pour le 22 juillet:
• L'adoption du code de procédure civile, qui représente une refonte en profondeur des procédures et modalités propres au système de justice civile et peut accélérer considérablement les procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine [les saisies, les expulsions et la liquidation de milliers d’habitations et d’entreprises qui ne sont pas en mesure de rembourser leurs emprunts].
• La transposition de la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances, avec le soutien de la Commission européenne. Ce n'est qu'après –et immédiatement après– que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l'objet d'une mise en œuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l'Eurogroupe, qu'une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d'accord [le gouvernement Syriza doit être humilié, au point qu’il lui est demandé de s’imposer à lui-même une austérité rigoureuse, en prélude à une nouvelle demande de prêt toxique de sauvetage, ce type même de prêt dont le rejet a fait la célébrité internationale de Syriza].
Cette décision serait prise sous réserve de l'achèvement des procédures nationales et à condition que les conditions préalables prévues à l'article 13 du traité instituant le MES soient réunies, sur la base de l'évaluation visée à l'article 13, paragraphe 1. Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d'accord, les mesures de réforme présentées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la profonde dégradation de la situation économique et budgétaire du pays au cours de l'année dernière [le gouvernement Syriza doit acquiescer au mensonge que c’est lui, et non les tactiques d’asphyxie des créanciers, qui a provoqué la forte détérioration de la situation économique au cours des six derniers mois – on demande à la victime de prendre sur elle la faute qui incombe au méchant].
Le gouvernement grec doit s'engager formellement à renforcer ses propositions [de les rendre plus régressives et plus inhumaines] dans un certain nombre de domaines recensés par les institutions, en les accompagnant d'un calendrier suffisamment précis pour ce qui est de la législation et de la mise en œuvre, y compris des critères de référence structurels, des échéances et des critères de référence quantitatifs, afin de donner une idée claire de l'orientation des politiques à moyen terme. Il doit notamment, en accord avec les institutions:
• Mener d'ambitieuses réformes [coupes] des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l'incidence budgétaire de l'arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 [annuler la décision de la Cour favorable aux retraités] et mettre en œuvre la clause de déficit zéro [réduire de 85% les compléments de retraite que le gouvernement Syriza avait défendus bec et ongle au cours des cinq derniers mois] ou des mesures alternatives mutuellement acceptables [trouver des victimes ‘équivalentes’] d'ici octobre 2015;
• Adopter des réformes plus ambitieuses du marché des produits assorties d'un calendrier précis de mise en œuvre de toutes les recommandations du volume I du manuel de l'OCDE pour l'évaluation de la concurrence [les recommandations auxquelles l’OCDE a désormais renoncé après avoir redéfini ces réformes en coopération avec le gouvernement Syriza], y compris dans les domaines suivants: ouverture des magasins le dimanche, périodes de soldes, propriété des pharmacies, lait et boulangeries, à l'exception des produits pharmaceutiques vendus sans ordonnance qui feront l'objet d'une mise en œuvre à un stade ultérieur, ainsi qu'en ce qui concerne l'ouverture de professions fermées essentielles au niveau macro-économique (par exemple, les transports par ferry). En ce qui concerne le suivi du volume II du manuel de l'OCDE, l'industrie manufacturière doit être comprise dans les actions préalables;
• En ce qui concerne les marchés de l'énergie, procéder à la privatisation de l'opérateur du réseau de distribution d'électricité (ADMIE), à moins que l'on puisse trouver des mesures de remplacement ayant un effet équivalent sur la concurrence, comme convenu par les institutions [ADMIE sera liquidé au profit d’intérêts particuliers étrangers sous commandement des institutions];
• En ce qui concerne le marché du travail, entreprendre un réexamen rigoureux et une modernisation des négociations collectives [s’assurer qu’aucune négociation collective n’est possible], de l'action syndicale [qui doit être interdite] et, conformément à la directive pertinente de l'UE et aux bonnes pratiques, des procédures de licenciement collectif [qui doivent être soumises aux caprices des employeurs], selon le calendrier et l'approche convenus avec les institutions [c’est la troïka qui décide]. Sur la base de ces réexamens, les politiques du marché du travail devraient être alignées sur les meilleures pratiques internationales et européennes, sans que cela se traduise par un retour aux politiques antérieures qui ne sont pas compatibles avec les objectifs de croissance durable et inclusive [il ne doit exister aucun mécanisme permettant aux salariés d’obtenir de meilleures conditions des employeurs];
• Adopter les mesures nécessaires pour renforcer le secteur financier, y compris des mesures radicales concernant les prêts non performants [un tsunami de saisies s’annonce] et des mesures visant à renforcer la gouvernance du Fonds hellénique de stabilité financière (HFSF) et des banques [les Grecs qui gèrent le HFSF et les banques n’auront exactement aucun pouvoir de contrôle sur le HFSF et les banques], en particulier en éliminant toute possibilité d'interférence politique, notamment dans les processus de nomination [sauf l’interférence politique de la troïka]. Par ailleurs, les autorités grecques prendront les mesures suivantes:
• Élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d'autres moyens [une structure similaire au Treuhand pour l’Allemagne de l’est est envisagée pour liquider tous les biens publics, mais sans l’équivalent des lourds investissements que l’Allemagne de l’Ouest avait déversés à l’est pour compenser le désastre du Treuhand]. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d'euros, dont 25 milliards d'euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d'autres actifs, et 50% de chaque euro restant (c'est-à-dire 50% de 25 milliards d'euros) serviront à diminuer le ratio d'endettement, les autres 50% étant utilisés pour des investissements [les biens publics seront liquidés et les maigres sommes ainsi obtenues seront destinées au service d’une dette insoutenable – sans qu’il reste rien pour des investissements publics ou privés]. Ce fonds serait mis en place en Grèce et géré par les autorités grecques sous la supervision des institutions européennes concernées [il sera officiellement en Grèce mais, comme le HFSF ou la Banque de Grèce, il sera intégralement contrôlé par les créanciers]. En accord avec les institutions, et sur la base des bonnes pratiques internationales, un cadre législatif devrait être adopté pour garantir des procédures transparentes et une valorisation adéquate des ventes d'actifs, conformément aux principes et aux normes de l'OCDE sur la gestion des entreprises publiques [la troïka fera ce qu’elle voudra].
• Conformément aux ambitions du gouvernement grec, moderniser et considérablement renforcer l'administration publique grecque, et mettre en place, sous l'égide de la Commission européenne, un programme de renforcement des capacités et de dépolitisation de l'administration publique grecque [faire de la Grèce une zone sans démocratie sur le modèle de Bruxelles, une forme de gouvernement soi-disant technocratique, politiquement toxique et macro-économiquement inepte]. Une première proposition devrait être présentée d'ici le 20 juillet après discussion avec les institutions. Le gouvernement grec s'engage à réduire encore les coûts de l'administration publique grecque [diminuer les bas salaires tout en augmentant légèrement les salaires des quelques apparatchiks proches de la troïka], conformément à un calendrier convenu avec les institutions;
• Normaliser complètement les méthodes de travail avec les institutions, y compris le travail nécessaire sur le terrain à Athènes, pour améliorer la mise en œuvre et le suivi du programme [la troïka contre-attaque et exige que le gouvernement grec l’invite à revenir à Athènes en vainqueur – la paix carthaginoise dans toute sa splendeur]. Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement [le parlement grec doit à nouveau, après cinq mois d’une indépendance éphémère, se faire l’annexe de la troïka – faire passer mécaniquement des lois traduites]. Le sommet de la zone euro souligne une nouvelle fois que la mise en œuvre est capitale et, dans ce contexte, se félicite que les autorités grecques aient l'intention de demander d'ici le 20 juillet le soutien des institutions et des États membres en vue d'une assistance technique, et demande à la Commission européenne de coordonner ce soutien de l'Europe;
• À l'exception de la loi sur la crise humanitaire, le gouvernement grec procédera à un réexamen en vue de modifier les dispositions législatives adoptées qui sont contraires à l'accord du 20 février puisqu'elles constituent un retour en arrière par rapport aux engagements pris au titre du programme précédent ou il définira des mesures compensatoires clairement équivalentes pour les droits acquis qui ont été créés par la suite [en plus de promettre qu’il ne légiférera plus de manière autonome, le gouvernement grec annulera rétrospectivement toutes les lois qu’il a fait voter durant ces cinq derniers mois].
Les engagements énumérés plus haut correspondent au minimum exigé pour entamer les négociations avec les autorités grecques. Toutefois, le sommet de la zone euro a clairement indiqué que le fait de commencer des négociations n'exclut pas la possibilité d'un accord final sur un nouveau programme du MES, qui devra reposer sur une décision relative à l'ensemble du paquet (y compris les besoins de financement, le caractère soutenable de la dette et un financement-relais éventuel) [flagellez-vous, imposez plus d’austérité à une économie déjà écrasée par l’austérité, et nous verrons ensuite si l’Eurogroupe vous marquera encore au fer avec de nouveaux prêts toxiques et non viables].
Le sommet de la zone euro prend acte de ce que les besoins de financement du programme pourraient se situer entre 82 et 86 milliards d'euros, selon les estimations des institutions [l’Eurogroupe a sorti du chapeau un montant exhorbitant, bien supérieur à ce qui est réellement nécessaire, pour souligner qu’une restructuration de la dette est hors de question et que le but du jeu est en fait la servitude infinie de la dette]. Il invite ces dernières à étudier les possibilités de réduire l'enveloppe de financement, en suivant une autre trajectoire budgétaire ou grâce à des recettes plus élevées tirées des privatisations [et d’ailleurs, il est bien possible que les cochons puissent voler]. Rétablir l'accès au marché, ce qui est un des objectifs de tout programme d'assistance financière, diminue la nécessité de puiser dans l'enveloppe de financement totale [ce que les créanciers feront tout pour éviter, par exemple en s’assurant que la Grèce n’accédera au programme d’assouplissement quantitative de la BCE qu’en 2018, une fois que l’assouplissement quantitatif sera… terminé].
Le sommet de la zone euro prend note des besoins de financement urgents de la Grèce qui rendent d'autant plus nécessaire de progresser rapidement pour prendre une décision sur un nouveau protocole d'accord: d'après les estimations, ces besoins s'élèveraient à 7 milliards d'euros d'ici le 20 juillet, et à 5 milliards d'euros supplémentaires d'ici la mi-août [encore une nouvelle version de report de prêts non viables].
Le sommet de la zone euro est conscient qu'il importe de veiller à ce que l'État grec souverain puisse régler ses arriérés vis-à-vis du FMI et de la Banque de Grèce et honorer ses titres de créances dans les semaines qui viennent afin de créer les conditions qui permettront de mener à bonne fin les négociations. Le risque de ne pas pouvoir conclure rapidement les négociations demeure entier pour la Grèce [on exige encore une fois de la victime qu’elle prenne sur elle la faute qui incombe au méchant]. Le sommet de la zone euro invite l'Eurogroupe à discuter d'urgence de ces questions.
Compte tenu de l'acuité des problèmes rencontrés par le secteur financier grec, l'enveloppe totale d'un nouveau programme éventuel du MES devrait inclure la constitution d'un fonds de réserve de 10 à 25 milliards d'euros pour le secteur bancaire afin de pouvoir faire face aux éventuels besoins de recapitalisation des banques et aux éventuels coûts de résolution, dont 10 milliards d'euros seraient immédiatement mis à disposition dans un compte ségrégué au MES [la troïka reconnaît que la recapitalisation des banques en 2013-2014, qui ne nécessitait tout au plus que 10 milliards, était insuffisante – mais, bien entendu, rejette la faute sur… le gouvernement Syriza].
Le sommet de la zone euro est conscient qu'une décision doit être prise rapidement sur un nouveau programme pour que les banques puissent rouvrir, ce qui permettrait d'éviter une augmentation de l'enveloppe de financement totale [la troïka a fermé les banques grecques pour forcer le gouvernement Syriza à capituler et réclame maintenant leur réouverture]. La BCE/le MSU procédera à une évaluation complète après l'été. La réserve globale permettra de combler les éventuelles insuffisances de fonds propres suivant l'évaluation complète après que le cadre juridique aura été appliqué.
De sérieux doutes planent sur le caractère soutenable de la dette grecque [NB: sérieusement? Ça alors!]. Cela est dû au relâchement des politiques au cours des douze derniers mois, qui a entraîné la dégradation récente de l'environnement macroéconomique et financier du pays [Ce n’est donc pas le report des prêts de ‘sauvetage’ non viables en 2010 et 2012 qui, conjugué avec une austérité destructrice de PIB, a entraîné la dette sur des hauteurs aussi élevées – c’est la perspective, devenue réalité, d’un gouvernement qui critiquait ces reports de prêts de ‘sauvetage’ non viables qui a… provoqué la non viabilité de la dette].
Le sommet de la zone euro rappelle que les États membres de la zone euro ont, tout au long de ces dernières années, adopté une série impressionnante de mesures pour soutenir la viabilité de la dette de la Grèce, qui ont allégé le service de la dette de la Grèce et sensiblement réduit les coûts. [les premiers et seconds plans de ‘sauvetage’ ont échoué, la dette explose comme ça devait être le cas puisque le but réel de ces plans de ‘sauvetage’ était de transférer les pertes des banques vers les contribuables européens]. En conséquence, dans le cadre d'un éventuel programme futur du MES, et conformément à l'esprit de la déclaration de l'Eurogroupe de novembre 2012 [une promesse de restructuration de la dette au précédent gouvernement grec n’a jamais été tenue par les créanciers], l'Eurogroupe est prêt à envisager, si nécessaire, d'éventuelles mesures supplémentaires (un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement) afin de faire en sorte que les besoins bruts de financement demeurent à un niveau soutenable. Ces mesures seront subordonnées à la mise en œuvre intégrale des mesures à convenir dans le cadre d'un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier réexamen qui aura abouti à un résultat concluant [encore une fois, la troïka laissera le gouvernement grec s’échiner sous le poids d’une dette impossible à rembourser et lorsque, au final, le programme se révélera être un échec, la pauvreté s’amplifiera et les revenus s’effondreront encore plus, alors nous envisagerons peut-être une réduction de la dette – exactement ce qu’a promis la troïka en 2012].
Le sommet de la zone euro souligne que l'on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette [NB: le gouvernement Syriza a suggéré, depuis janvier, une restructuration de la dette, sans réduction, qui maximisait la valeur nette actuelle des remboursements de la Grèce à ses créanciers – proposition rejetée par la troïka car son objectif était tout simplement d’humilier Syriza]. Les autorités grecques réaffirment leur attachement sans équivoque au respect de leurs obligations financières vis-à-vis de l'ensemble de leurs créanciers, intégralement et en temps voulu [NB: ce qui ne peut arriver qu’après une substantielle restructuration de la dette].
Pour autant que toutes les conditions nécessaires figurant dans le présent document soient remplies, l'Eurogroupe et le conseil des gouverneurs du MES peuvent, conformément à l'article 13, paragraphe 2, du traité instituant le MES, charger les institutions de négocier un nouveau programme du MES, si les conditions préalables énoncées à l'article 13 du traité instituant le MES sont réunies sur la base de l'évaluation visée à l'article 13, paragraphe 1. Pour contribuer à soutenir la croissance et la création d'emplois en Grèce (au cours des trois à cinq prochaines années) [NB :après avoir déjà détruit la croissance et les emplois au cours des cinq dernières années…], la Commission travaillera étroitement avec les autorités grecques pour mobiliser jusqu'à 35 milliards d'euros (dans le cadre de différents programmes de l'UE) en vue de financer des investissements et l'activité économique, y compris au niveau des PME [utilisera le même volume de fonds structurels, plus quelques fonds imaginaires, comme ce qui était déjà disponible entre 2010 et 2014]. À titre de mesure exceptionnelle et compte tenu de la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve la Grèce, la Commission fera une proposition visant à augmenter le niveau de préfinancement d'un milliard d'euros afin de donner une impulsion immédiate aux investissements, dont se chargeront les colégislateurs de l'UE [sur les 35 milliards annoncés, vous pouvez considérer qu’1 milliard existe réellement]. Le plan d'investissement pour l'Europe offrira également des possibilités de financement pour la Grèce [la plupart des ministres des finances de l’eurozone parlent de ce plan comme d’un programme fantôme]".
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 16 Juil 2015, 18:09

Fatcap a écrit:Bon ben voilà, ils ont signé.

J'aurais une question à tous nos hardliners. Aux mangeurs de Grecs, aux tenants de l'orthodoxie européenne, aux disciples de la théorie néoclassique.

Est-ce que vous êtes satisfaits ? Les Grecs ont-ils suffisamment mordu la poussière ? Souhaiteriez-vous que Tsipras vienne en chemise et la corde au cou demander grâce, tel les bourgeois de Calais ? Ou qu'il vienne embrasser la babouche de Merkel ? Faut-il vendre l'Acropole à l'encan, et débiter les temples au mètre cube ? Doivent-ils déchirer leurs vêtements, se vêtir d'un sac et se couvrir la tête de cendres, comme Job sur son tas de fumier ? Quelle abjection supplémentaire, quelle humiliation vous contenterait ? Allez-y, lâchez-vous. Il semblerait que nos amis grecs soient devenus tout à fait dociles.


Tsipras a ouvert la porte à "aube dorée".
d'ailleurs ces derniers... en 2013, ils avaient invités leurs amis de Kiev du Secteur Droit en Grèce.

misère misère...
Dernière édition par denim le 19 Juil 2015, 08:56, édité 1 fois.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Sylex le 16 Juil 2015, 21:11

Nuvo a écrit:
Sylex a écrit:Je pense que Tsipras est en train de finaliser son dynamitage.
"Ah vous voulez pas comprendre? Et bien allez-y on va mettre le feu".
Cet état de dialogue de sourds est surréaliste, sauf que là le voile des petit conciliabules feutrés entre initiés a été mis au jour, comme ouvrir les rideaux d'une pièce de débauchés en pleine orgie.
Les grecs vont renverser la table.

:-D

C'est incomplet je le reconnais. Pour compléter le tableau, les menaces directes font partie des facteurs qui influencent.
Il serait bien naif en effet de croire que la démonstration de force de la troika se limite à de la propagande grossière et criarde.

Le simple fait de soumettre à l'assemblée grecque un texte dont il a dit ouvertement et publiquement ne pas y croire, ça me semble assez clair. Quoi de mieux pour savonner la planche?

Tsipras les a niqués, tel un sumotori gringalet face à un monstre qu'il laisse se vautrer dans son élan avec un croche-pied de fourbe.

Même le FMI l'a compris:
The amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 18 Juil 2015, 17:59

intéressante interview.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Hugues le 18 Juil 2015, 18:51

Si même Strauss-Kahn s'y met...

LeMonde.fr a écrit:« A mes amis allemands » : le texte de DSK qui fustige les conditions de l’accord avec la Grèce

Le Monde.fr | 18.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le 18.07.2015 à 18h20

Pour Dominique Strauss-Kahn, les conditions de l'accord avec la Grèce sont « effrayantes pour qui croit encore en l'avenir de l'Europe ».

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui a plaidé à titre personnel pour un allègement de la dette grecque, critique fermement les conditions de l’accord entre la Grèce et ses créanciers dans un texte adressé, samedi 18 juillet, en anglais, en allemand et en français à ses « amis allemands ».



« Hollande a tenu bon. Merkel a bravé ceux qui ne voulaient à aucun prix d’un accord. C’est à leur honneur. Un plan a de bonnes chances d'être mis en œuvre, repoussant, sinon effaçant, les risques de Grexit. C'est insuffisant mais c'est heureux. Mais les conditions de cet accord, quant à elles, sont proprement effrayantes pour qui croit encore en l'avenir de l'Europe. »


Dans ce texte publié sur Internet, Dominique Strauss-Khan fustige ce « diktat » et s’en prend violemment à l’attitude des créanciers de la Grèce, qu’il accuse de vouloir « saisir l’occasion d’une victoire idéologique sur un gouvernement d’extrême gauche au prix d’une fragmentation de l’Union » :

« A compter nos milliards plutôt qu’à les utiliser pour construire, à refuser d’accepter une perte – pourtant évidente – en repoussant toujours un engagement sur la réduction de la dette, à préférer humilier un peuple parce qu’il est incapable de se réformer, à faire passer des ressentiments – pour justifiés qu’ils soient – avant des projets d’avenir, nous tournons le dos à ce que doit être l’Europe, nous tournons le dos à la solidarité citoyenne d’Habermas. »


L’ancien président du FMI met en garde les créanciers contre les conséquences de leurs méthodes, qui, selon lui, risquent de mener à une division de l’Europe. Il agite même le spectre d’une « vassalisation » par les Etats-Unis.

« Jamais le repli sur le Nord ne suffira à vous sauver. Vous, comme tous les Européens, avez besoin de l’ensemble de l’Europe pour survivre, divisés nous sommes trop petits. (...) L’enjeu est de taille. Une alliance de quelques pays européens, même emmenée par le plus puissant d’entre eux, sera peu capable d’affronter seule la pression russe et sera vassalisée par notre allié et ami américain à une échéance qui n’est peut être pas si lointaine. »


Garion, Ghinzani, et autres hardliners, comme vous dénomme Fatcap, ou européistes, ça devrait vous inquiéter non : même les plus ineptes comme le FMI ou Strauss-Kahn ont compris ce que vous refusez de voir ...

Hugues
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 18 Juil 2015, 20:28

tu veux que je te dise ???
il prépare 2017...

même si ce qu'il dit est vrai,n'empêche qu'il prépare les présidentielles.
en attendant,la France subit le "diktat" des USA...pendant que la Grèce subit celui de Bruxelles et des financiers US.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 19 Juil 2015, 05:55

Lordon impérial !
Sortir ou pas de l'Euro, telle est la mère de toutes les questions en Europe.
(les commentaires sont aussi d'un très haut niveau)
http://blog.mondediplo.net/2015-07-18-L ... truire#nb9

1.
L’euro interdit radicalement toute politique progressiste possible.

2. S’il en était encore besoin, le traitement criminel infligé à la Grèce en six mois de brutalisation (rebaptisée « négociation ») prouve que l’entreprise de « transformer l’euro », ou l’hypothèse d’un « autre euro possible », sont des chimères qui, par désillusions successives, ne mènent qu’à l’impasse et à la désespérance politiques.

3. Abandonner aux extrêmes droites (qui au demeurant n’en feront rien [1]…) toute perspective politique d’en finir avec l’euro et ses institutions est une faute politique qui condamne les gauches européennes à l’impuissance indéfinie.

4. Sauf à continuer de soupirer après ce qui n’arrivera pas — un « autre euro » et l’« Europe sociale » qui va avec — le réarmement des gauches européennes passe donc impérativement par l’imagination de l’après-euro.

L’avenir de la gauche se joue entre ces quatre propositions.

Les refus « internationalistes » de penser Retour à la table des matières

A ceux qui, sincèrement de gauche, se sont refusés si longtemps à voir l’impasse de l’euro, pour entretenir l’illusion d’un improbable « rapport de force » qui permettrait d’en changer la configuration, à ceux à qui il aura fallu le calvaire grec pour (commencer à) mesurer la radicalité idéologique des institutions européennes, il faut dire qu’après que cette erreur ait assommé les Grecs de Syriza, elle assommera les Espagnols de Podemos, et puis que nous y passerons tous.

Depuis tant d’années, certains secteurs de la gauche, par un mélange d’internationalisme postural et de reddition sans combattre face aux menées récupératrices du Front national, ont refusé de voir ce qui était pourtant sous leurs yeux : un despotisme économique irréductible. Despotisme, puisqu’on ne peut nommer autrement une entreprise aussi résolue de négation de la souveraineté démocratique, et ceci, d’ailleurs, indépendamment de toute considération d’échelle territoriale : soustraire la politique économique à la délibération parlementaire ordinaire pour en inscrire les orientations fondamentales dans un texte constitutionnel, en l’occurrence celui des traités, est un acte d’une telle portée qu’on s’est toujours demandé comment il pouvait se trouver des personnes pour qualifier l’Europe de « démocratique » sans aussitôt sombrer dans le ridicule. Irréductible, car c’est un despotisme sous influence, l’influence d’un pays qui joue ce qu’il se représente comme ses intérêts vitaux dans un agencement institutionnel entièrement fait à sa mesure : l’Allemagne.

On ne compte plus les intellectuels qui, sous l’emprise de leurs terreurs nocturnes, ont fini par renoncer à penser quoi que ce soit qui aille au cœur de la situation européenne, et se retrouvent au comble du dénuement face à l’extrême, mais trop prévisible, violence faite à la Grèce. Il fallait vraiment avoir perdu toute colonne vertébrale pour s’interdire de penser à ce point, de peur d’avoir l’air de penser comme le Front national, et (surtout) sans être capable de penser ce qu’il y avait à penser autrement que le Front national : penser la souveraineté en général, penser les conditions de possibilité de son redéploiement international, penser l’idiosyncrasie allemande et ses inévitables effets dans toute construction monétaire européenne.

On se demande encore en quelles interdictions ces gens-là ont pu s’enfermer pour en arriver à oublier que la souveraineté, dans son concept, c’est-à-dire comme « décider en commun », n’est pas autre chose que la démocratie même, qu’il y faut un peu plus que quelques bons sentiments universalistes pour constituer un peuple de peuples [2], ou que questionner le rapport de la société allemande à la chose monétaire n’est pas plus germanophobe que questionner le rapport de la société américaine aux armes à feu n’est américanophobe. Et plus généralement pour en arriver à un degré de cécité volontaire tel qu’il aura rendu impossible toute analyse des données réelles des compatibilités — ou des incompatibilités — qui déterminent la viabilité d’une construction monétaire et politique commune.

Il aura fallu en particulier atteindre ce niveau de brutalisation d’un pays par un autre, sans précédent en temps de paix, pour qu’enfin la question de l’Allemagne commence à échapper aux censures qui ont jusqu’ici prononcé leurs interdictions enveloppées de vertu. On reconnaît l’indigence d’une pensée à son incapacité à traiter aucun problème autrement que dans des coordonnées morales. Mais la manie de passer toute question au filtre d’une interrogation préalable de vertu est le plus sûr moyen de passer à côté de ce qu’il y a à comprendre, de toute saisie positive du réel, indépendamment de tout jugement, qui viendra à son heure. On peut, par exemple, s’interroger sur les mécanismes sociaux et les héritages historiques qui soutiennent la passion américaine pour les armes sans avoir fait connaître son opinion sur la question, ni lui soumettre entièrement l’analyse. Faute d’avoir envisagé de penser le rapport tout à fait singulier de l’Allemagne à la monnaie autrement que sous le crible débile de la germanophobie ou de la germanophilie, le refus de penser se retrouve logiquement percuté par la violence d’un fait, et reconduit à son incapacité de comprendre.

Encore un pilote enfermé dans le cockpit Retour à la table des matières

Au moins les dénégations du pharisaïsme sont-elles maintenant devenues intenables, quitte d’ailleurs à se donner des formulations néo-éclairées d’une naïveté touchante : L’Allemagne est « le nouveau problème de l’Europe », écrit ainsi François Bonnet [3]. Le nouveau problème… C’est juste le problème constitutionnel de la monnaie unique, et il est consigné depuis 1991 dans le texte des traités. Un pays, l’Allemagne, a imposé ses obsessions monétaires à tous les autres. Tous les pays vivent avec les obsessions de leur roman national, c’est bien leur droit, en tout cas à court et même moyen terme il n’y a rien à y faire. C’est qu’un pays exige d’autres qu’ils vivent sous ses propres manies, quand ces manies-là ne sont pas les leurs, qui est le commencement des problèmes. Contrairement à ceux qui ne peuvent pas penser l’hégémonie allemande sans des images de Panzer ou de casque à pointe, il faut redire que l’Allemagne dans cette affaire n’a jamais poursuivi de projet positif de domination, et que ses comportements n’ont jamais été gouvernés que par la peur panique de souffrir, dans le partage communautaire, l’altération de principes qui lui sont plus chers que tout [Lire « De la domination allemande (ce qu’elle est, et ce qu’elle n’est pas) », 18 juin 2013.]]. Or il ne faut pas s’y tromper : une angoisse collective, surtout quand elle est de cette intensité, ne détermine pas moins à la violence que les menées conquérantes de l’hégémonie positive. Peut-être même au contraire. C’est qu’il y a dans les projets hégémoniques un reliquat de rationalité auquel les paniques monétaires allemandes sont devenues totalement étrangères.

Lire Wolfgang Streeck, « Allemagne, une hégémonie fortuite », Le Monde diplomatique, mai 2015. En témoigne la brutalité aveugle avec laquelle l’Allemagne a décidé de châtier la Grèce, mais plus encore son inaccessibilité à toute argumentation rationnelle. Quand la presse française, collée au cul de Sapin et de Moscovici, se contente pour tout récit des négociations de leur version, avec le consciencieux d’un bureau de propagande d’Etat et le label de la « presse libre » [4]), faisant à peu de choses près passer les négociateurs grecs pour des clodos égarés, des paysans du Danube ignorants des usages et des codes — pensez-donc, ils n’ont même pas de cravate —, bref incapables de se tenir dans la bonne société européenne, et avec lesquels il est tout simplement impossible de discuter, Varoufakis [5] et Tsakalotos [6] ont, eux, découvert, stupéfaits, un club de l’eurozone semblable à un hôpital de jour, une réunion de grands autistes à qui il est impossible de faire entendre la moindre argumentation économique, et dont la psychorigidité terminale ne connaît plus que la conformité aux règles, fussent-elles de la dernière absurdité, et le continent entier dut-il en périr.

Que désormais la majorité des économistes, ceux du FMI en tête, et prix Nobel compris, n’hésitent plus à hurler au fou en découvrant les dernières trouvailles de l’Eurogroupe — rajouter une dose massive de ce qui a déjà méthodiquement détruit l’économie grecque —, n’est plus d’aucun effet. On peut déjà dire, à la louche, mais sans grand risque de se tromper de beaucoup, qu’en étant certain de précipiter la Grèce dans une récession carabinée pour 2015, le « plan » supposément fait pour réduire le ratio de dette, lui fera passer les 200 % de PIB, ainsi que le taux de chômage les 30 %, à horizon d’un an ou deux. Mais peu importe, l’essentiel est de les passer dans les règles. À ce moment, vient immanquablement à l’esprit l’image du cinglé enfermé dans le cockpit de l’Airbus, toutes manettes bloquées en mode descente (l’avion était un modèle européen, et le pilote allemand, on ne le fait pas exprès, c’est comme ça) ; le monde entier tambourine au dehors (« ouvre cette putain de porte ! ») — mais comme on sait la conséquence annoncée n’était pas de nature à entamer la détermination de l’intéressé.

Comme toute métaphore, celle-ci a sa limite : l’Allemagne n’a pas le projet de pulvériser l’union monétaire. Elle est juste obsédée par l’idée de continuer à y maintenir les principes qui lui ont réussi quand elle était seule, dont elle a fait une identité nationale de substitution, et dont rien au monde ne pourra la détacher — et certainement pas le renvoi d’un peuple entier, ou de plusieurs, au dernier degré de la misère. Qu’une frange de gauche radicale en Allemagne se déclare scandalisée et se lève contre son propre gouvernement, d’ailleurs en une démonstration de ce qu’est vraiment l’internationalisme — ne pas endosser aveuglément les faits et gestes de son pays parce que c’est son pays —, demeure un fait minoritaire et n’ôte rien à la massivité du consensus social — et non politique —, transpartisan, dont la croyance monétaire allemande se soutient : pour autant qu’on puisse lui accorder quelque confiance, un sondage publié par Stern indique que la position d’Angela Merkel à l’Eurogroupe du 12 juillet est approuvé par 77 % des Verts, et 53 % des sympathisants de Die Linke — 53 % de Die Linke…

François Hollande, le « grand frère de Tsipras » ? Retour à la table des matières

Mais le vrai mystère européen n’est pas en Allemagne — à laquelle, finalement, on ne saurait reprocher de vouloir vivre la monnaie selon l’idée qu’elle s’en fait, et d’après les traumas de son histoire. Il est dans d’autres pays, la France tout particulièrement, qui se sont appropriés la manie allemande hors de tout contexte propre, alors que rien dans leur histoire ne les vouait à épouser une telle particularité — alors que tout les vouait plutôt à ne pas l’épouser —, et sur un mode proprement idéologique, jusqu’à finir par y voir une forme désirable de rationalité économique — évidemment une « rationalité » assez spéciale, puisqu’elle est étrangère à toute discussion rationnelle —, un peu à la manière d’athées qui, non contents de s’être convertis au dogme de l’Immaculée conception, entreprendraient de s’y tenir par ce qu’ils croiraient être une décision de la raison. A ce stade, et l’on y verra un indice du degré de dinguerie de la chose, on ne peut même plus dire qu’il s’agit simplement de la « rationalité » du capital : le capital n’est pas fou au point de désirer la strangulation définitive, à laquelle lui-même ne peut pas survivre — et les forces capitalistes américaines, par exemple, assistent, interloquées, à l’auto-destruction européenne. Mais ces considérations n’entrent pas dans la haute pensée des élites françaises, qui cultivent l’aveuglement des convertis de fraîche date à titre transpartisan, comme l’Allemagne la croyance de première main.

On reconnaît en effet le fin fond de la bêtise à ce que, non contente de se donner libre cours, elle se vante de ses propres accomplissements. François Hollande, précocement parti dans la chasse aux gogos, est désormais occupé à faire croire qu’il est de gauche, ou plutôt à faire oublier à quel point il est de droite. Aussi, avec un art du pointillisme qui fait plutôt penser à la peinture au rouleau, le voilà qui pense se refaire la cerise « à gauche » en « venant au secours de Tsipras ». Il n’en faut pas plus pour que l’éditorialisme de service, spécialement celui qui s’est donné pour vocation de ne jamais rien faire qui puisse contrarier la droite complexée en situation électorale, fait bruyamment chorus : « Hollande, est devenu une sorte de grand frère européen de Tsipras » s’extasie Libération [7]…

S’il y avait la moindre lueur de vitalité dans le regard de Hollande, on pourrait à la rigueur le songer en Caïn comme grand frère tabasseur. Mais même pas : il n’y a rien d’autre à y voir que la combinaison de l’abrutissement idéologique le plus compact et de l’opportunisme électoral le plus crasse — non sans se souvenir qu’il n’y a de manœuvres opportunistes réussies que s’il y a des relais d’opinion suffisamment veules pour les proclamer réussies. Dans le cas présent cependant, les chefferies rédactionnelles n’ont pas fini de mouiller la chemise : c’est qu’il va falloir de l’imagination à la hauteur du lyrisme pour faire avaler comme épopée de gauche d’avoir si bien « aidé » Tsipras à se raccrocher à la corde du pendu. Quand se feront connaître les splendides résultats de l’équarrissage économique auquel Hollande, en grand frère, aura conduit Tsipras par la main, il nous sera donné une nouvelle occasion, plus fiable peut-être, d’évaluer la teneur réelle de « gauche » de cette forme toute particulière de la sollicitude social-démocrate.

Syriza (Tsipras), Podemos (Iglesias) :
prendre ses pertes dès maintenant Retour à la table des matières

Et ailleurs en Europe, du côté de la vraie gauche ? Les traders emportés dans une glissade de marché connaissent bien l’obstacle principal à la décision rationnelle, il est psychologique : la répugnance à « prendre ses pertes » (dans le langage de la finance, « prendre ses pertes » signifie accepter que ses actifs ne retrouveront pas leur valeur perdue, et consentir à les vendre à perte, sachant que toute attente supplémentaire les verra se déprécier davantage encore), et l’entêtement à vouloir se refaire. Après Syriza, ou disons plus justement après le Syriza de Tsipras, et avant Podemos, les gauches européennes en sont là.

Le souvenir est encore frais de l’« accueil » qu’avait reçu en janvier, en pleine montée électorale de Syriza, c’est-à-dire à un moment où l’emballement des espoirs ne veut plus connaître aucune contrariété, l’anticipation d’une rude alternative — la « table » [8] — dont on suggérait d’ailleurs que le terme le moins avantageux — « passer dessous » — était aussi le plus probable. De ce point de vue, on aimerait assez connaître l’avis que portent rétrospectivement certains sur leurs propres puissantes analyses, on pense en particulier à Michel Husson qui à l’époque n’avait pas manqué de critiquer « le syllogisme de la défaite », « l’absence totale de sens stratégique », « l’ânerie stratégique majeure de la sortie de l’euro », avec des arguments qui, en effet, nous font voir aujourd’hui que la stratégie est bien son affaire. En réalité, il faut voir tout son texte [9] comme un symptôme car, là où sur les autres sujets de ses interventions, le travail de Michel Husson est indispensable et d’une grande qualité, les questions de l’euro et de la souveraineté ont l’effet de lui mettre, mais comme à tant d’autres, l’entendement en erreur système, avec tout le compteur intellectuel qui disjoncte : l’analyse de l’idiosyncrasie allemande n’est qu’« essentialisation », la sortie de l’euro du « nationalisme », et tous les pont-aux-ânes de l’internationalisme-réflexe y passent les uns après les autres [10].

Podemos, le prochain prisonnier de la « croyance de l’euro » Retour à la table des matières

On laissera à d’autres le soin de se prononcer sur les convolutions de l’esprit d’Alexis Tsipras, dont les divers mouvements, spécialement celui du référendum, ont parfois pu donner à espérer [11]) que, réticent à la sortie de l’euro, il pouvait cependant être capable de briser ses propres limites, après avoir achevé de parcourir, comme par acquit de conscience, toutes les (im)possibilités de la « négociation ». Mais non.

On reconnaît la servitude volontaire, ou comme dirait Bourdieu la violence symbolique, à ceci que les dominés épousent fondamentalement la croyance des dominants, même si c’est la croyance constitutive d’un ordre qui les voue à la domination, parfois à l’écrasement.

Tsipras aura donc été incapable de s’extraire de la « croyance de l’euro », à laquelle, l’expérience maintenant le prouve irréfutablement, il aura été disposé à tout sacrifier : la souveraineté de son pays, l’état de son économie, et peut-être bien, à titre plus personnel, sa grandeur politique. Car la chose est désormais écrite, quelle que soit la suite des événements : il y a des places dans l’histoire politique auxquelles on ne peut plus prétendre après avoir à ce point renié les engagements qui ont porté tout un peuple — c’est qu’on voit mal derrière quelles indulgences on pourrait accommoder d’avoir consenti à un memorandum plus catastrophique que le précédent quand on a fait serment de rompre avec les memoranda, et pire encore de ne plus hésiter à aller chercher loin à droite des majorités de rechange pour le faire voter. Il est donc avéré que Tsipras était mentalement prisonnier de l’euro, et l’on sait désormais où conduit ce type d’enfermement volontaire. Disons les choses tout de suite, quitte à ce que ce soit avec rudesse : le Podemos d’Iglesias le rejoindra dans la même cellule.

Lire Pablo Iglesias, « Podemos, “notre stratégie” », Le Monde diplomatique, juillet 2015.Il y aurait beaucoup à dire sur Podemos, sur ses prémisses — justes — d’une perte d’efficacité du langage « classique », on pourrait même dire d’une certaine phraséologie de gauche, mais aussi sur les conclusions qu’il en tire, et qui le conduisent malheureusement, non pas à chercher les voies d’une nouvelle adresse, mais, le bébé filant avec l’eau du bain, à l’évacuation même de la catégorie de gauche, pour ne rien dire de celle de classe, si bien que ce qui devait n’être que (souhaitable) rectification de forme aboutit à une inquiétante déperdition de substance : ne plus vouloir parler, fut-ce dans des termes renouvelés, du capital parce que ça fait old school, pour livrer une vision du monde à base de « la caste contre le peuple », aller jusqu’à revendiquer la péremption de la catégorie de gauche, sont des partis pris fondamentaux, en l’occurrence tout à fait explicites, qu’il y a lieu de regarder avec quelques appréhensions, pour ne pas dire une légitime suspicion — dont se fait déjà l’écho, par exemple, la New Left Review quand elle interroge Iglesias [12].

On ne s’étendra pas non plus (il le faudrait pourtant) sur la mutation radicale de Podemos en parti pour le coup lui des plus classiques, et de son personnage principal en un leader charismatique qui, classique, ne l’est pas moins, au prix d’une trahison manifeste avec l’esprit du mouvement des places, dont Podemos est pourtant issu — et qu’on n’aille pas faire porter à la présente analyse l’excès polémique typiquement gauchiste de la « trahison », c’est Jorge Lago, membre de la direction de Podemos qui assume lui-même le terme avec une déconcertante tranquillité d’âme [13].

Très logiquement, le réarmement de Podemos en machine électorale entièrement tendue vers la conquête du pouvoir est voué à l’abandon en court de route de quelques principes et de quelques espérances… On en est presque à se demander s’il faudra mettre au compte de ses prévisibles « délestages » une déception (de plus) sur l’euro et l’Europe, déception qui en réalité n’a presque pas lieu d’être. Car au moins les choses sont claires dès le départ, elles feront même la différence, si c’est possible, entre Syriza et Podemos : là où Tsipras doit indiscutablement être crédité de s’être battu, Iglesias n’essaiera même pas. Il ne s’agit pas là d’anticipation mais de simple lecture : « Nous n’aimons pas la façon dont l’euro s’est construit, ni comment ont été mis en place les accords de Maastricht, mais nous pensons que l’euro est actuellement incontournable. Il faut certes améliorer la façon dont est gérée la monnaie unique, et nous pensons qu’il devrait y avoir à ce sujet un contrôle démocratique, mais nous ne sommes pas partisans de la sortie de l’euro pour notre pays (…) Même si nous n’aimons pas la façon dont fonctionne la BCE, nous assumons d’être dans la zone euro » [14]. Comme toujours dans un propos politique, il y a le creux et il y a le plein. Le creux : nous n’aimons pas les choses comme elles sont, et d’ailleurs nous disons qu’il faut les changer ! Le plein : nous assumons d’être dans l’euro et nous pensons qu’il est incontournable. C’est-à-dire que ce qui précède n’est pas sérieux, car la réalité est que nous ne changerons rien. On ne devrait donc pas être davantage étonné qu’Iglesias « n’aime pas l’accord (de l’Eurogroupe), mais que c’était soit l’accord, soit la sortie de l’euro » [15].

On peut sans doute compter encore sur quelques bonnes volontés alter-européistes pour reprendre à leur compte l’argument répété en boucle par Podemos — qui en réalité n’en a pas d’autre : à 2 % de PIB européen, la Grèce n’avait pas sa chance, à 14 % l’Espagne a la masse pour tout faire basculer. Mais, supposé qu’on puisse lui prêter vraiment le projet de faire basculer quoi que ce soit, Iglesias ne fera rien basculer du tout. Ou plutôt il ferait basculer tout autre chose que ce qu’il croit. C’est bien en ce point d’ailleurs que se tient l’erreur presque « logique » des croyants de « l’autre euro possible ». Car s’il s’avérait que se crée effectivement un mouvement consistant de plusieurs pays rendant plausible une révision significative des principes de l’euro… c’est l’Allemagne, sans doute accompagnée de quelques satellites, qui prendrait le large. Si bien qu’au moment même où il serait sur le point d’être changé… l’euro serait détruit ! Il n’y aura pas d’« autre euro » dans son périmètre actuel — avec l’Allemagne —, car tout autre euro possible sera inadmissible pour elle, et se fera sans elle.

Ce n’est pas nous qui devons compter sur Podemos,
c’est Podemos qui doit compter sur nous ! Retour à la table des matières

Aucun risque : Podemos ne veut rien de tout ça. On verra bien comment il s’arrange de ses propres contradictions : en finir avec l’austérité sans changer l’euro de l’austérité est une performance logique dont on peine toujours autant à discerner les voies, une de celles à laquelle les gauches européennes s’abonnent avec une désarmante compulsion de répétition. En tout cas, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Comment tout ça se terminera, la chose n’est que trop claire, elle est comme déjà écrite. Il ne faudra pas venir pleurer une fois de plus sur les normalisations douloureuses et les espérances (encore) déçues.

Voilà donc le drame actuel des gauches européennes. Du fin fond de la déveine où elles se trouvent, Syriza et Podemos leur ont été de puissantes raisons d’espérer, l’aliment d’un désir de croire à un possible renouveau au travers du continent — et comment ne pas le comprendre, avouons-le : comment ne pas avoir soi-même éprouvé la tentation de se laisser gagner par ce sentiment. Les stratégies politiques « de l’espoir », cependant, font fausse route quand elles prennent le parti de tout accorder à leurs affects et plus rien à la raison analytique si elle risque de venir les contredire. Malheureusement, et si douloureuse la chose soit-elle parfois, on gagne rarement à ne pas regarder les situations en face. Une vraie stratégie politique, reconnaissable à ce qu’elle fait aussi bien la part de la lucidité que celle de l’espoir, devrait tenir et l’indiscutable énergie politique que, pour toutes leurs failles, ces mouvements ont fait naître, et la claire conscience des impasses où ils s’engagent, et ce faisant nous engagent, lorsqu’ils refusent à ce point de poser la question de l’euro — dont il ne faut pas se lasser de répéter qu’elle est le verrou radical de notre temps.

S’il doit être autre chose qu’un nouveau motif de dépression, le naufrage de Tsipras doit être intellectuellement rentabilisé, et nous aider, pour enfin faire mouvement, à passer une bonne fois la paille de fer. C’est-à-dire, en l’occurrence, à d’ores et déjà « passer dans les comptes » les pertes Podemos telles qu’on peut raisonnablement les anticiper. Sauf si… Sauf si, au lieu de compter sur la défectuosité Podemos pour réanimer (défectueusement) les gauches européennes, on compte plutôt sur les gauches européennes pour réorienter Podemos — et pourquoi pas Syriza s’il en reste quelque chose (ce qu’on espère le plus au monde, faut-il le dire). Cette réorientation, où la gauche en Europe engage son sort en la possibilité d’échapper enfin à l’inanité, se joue entièrement sur la ligne de la rupture avec l’euro et ses institutions, une fois intégré — il est vraiment temps… – qu’un autre euro n’est pas possible.

Lucidité pour tout le monde Retour à la table des matières

Il est bien certain que la désynchronisation des conjonctures politiques voue le plus probablement cette rupture à prendre les formes du retour à des monnaies nationales — dont trois décennies de fordisme (comme d’ailleurs la situation présente des quelques 180 nations qui n’ont pas l’immense bonheur d’appartenir à l’eurozone) devraient normalement convaincre tout esprit ayant résisté à la croyance européiste qu’elles ne sont pas la guerre.

La lucidité valant pour tout le monde, il serait irresponsable de présenter la sortie de l’euro comme l’entrée immédiate dans la lumière. Quand il s’agit de la Grèce, on peut, on doit même, dire les choses plus carrément encore : la (les ?) première année de cette sortie serait très éprouvante. C’est qu’après cinq années d’austérité ayant méthodiquement détruit la base économique du pays, sans même parler des effets de dislocation produits par la criminelle asphyxie monétaire pilotée par la BCE ces dernières semaines, n’importe laquelle des options de politique économique disponibles, est vouée à commencer par d’immenses difficultés — et certaines de ces options, celles de la Troïka, à y demeurer. Tragique ironie du diktat du 12 juillet : là où la sortie de l’euro se serait immanquablement vu opposer son « échec » au bout de cinq mois (ou même cinq semaines…) — les politiques néolibérales, elles, ont le droit de durer cinq ans, ou même trois décennies sans qu’on n’en tire jamais le bilan —, là où, donc, la sortie de l’euro aurait été aussitôt agonie, c’est la politique d’austérité continuée qui portera la responsabilité du surplus de désastre que l’économie grecque va connaître immanquablement — et ça n’est que justice : c’est bien cette politique-là qui a fait un corps mort de l’économie d’un pays tout entier.

On répète ad nauseam que le peuple grec ne veut pas quitter l’euro et que, dans ces conditions, Tsipras a joué la seule carte qui était à sa disposition. Mais ceci est irrecevable. L’opinion grecque a déjà commencé à se déplacer sur cette question, et comme l’a fait justement remarquer Stathis Kouvelakis [16], le vrai sens du « non » au référendum du 5 juillet incluait évidemment l’acceptation d’une rupture avec l’eurozone : les partisans du « non » se sont entendu matraquer pendant une semaine que leur vote était synonyme de Grexit, et il est peu douteux que bon nombre d’entre eux aient persisté dans leur intention de vote en y incorporant pleinement cette possibilité, donc en l’assumant comme telle.

Il y a aussi, et surtout, que la politique est un corps-à-corps avec l’opinion. C’est entendre l’opinion et aussi lui parler. Parler à l’opinion, contre ses réticences premières, pour y faire « prendre » l’idée de la sortie de l’euro, de ses difficultés et bien sûr de ses perspectives, c’est ce que Tsipras, en cela cohérent avec lui-même — il n’y croyait pas et ne le voulait pas —, n’a (donc) jamais essayé de faire. Y compris lorsque la force propulsive du « non » lui en apportait la possibilité. Or il était bien des choses à dire pour entraîner l’opinion grecque là où elle commençait d’elle-même à se rendre. Les métaphores valent ce qu’elles valent et il faut se méfier de certaines qui sont parfois scabreuses, mais sans pousser trop loin l’analogie de la domination par les « tanks » et de la domination par les « banks » [17]), il est une idée à laquelle l’opinion grecque, au point où elle en est arrivée, pourrait être sensible : de même qu’en cas d’occupation étrangère, les luttes de libération acceptent bien le supplément de destruction qui vient de se battre sur son sol, et qu’elles l’acceptent car il y va de la reconquête de la liberté, de même le surplus de difficulté qui accompagnerait immanquablement la sortie de l’euro est, dans l’impasse présente, le tribut de la reconstruction politique.

Lexit ! Retour à la table des matières

Or c’est peu dire qu’il y a à reconquérir et à reconstruire — par la gauche. La souveraineté, non comme talisman, mais comme condition de possibilité de toute politique progressiste — car répétons-le : la sortie de l’euro n’est jamais qu’une condition nécessaire, et certainement pas suffisante. On peut sortir de l’euro de bien des manières, et par bien des côtés — qui ne se valent pas du tout. Dans une sorte de syndrome d’autoréalisation inconsciente, la gauche européiste semble mettre tous ses efforts à ne laisser ouvert que le côté de la droite extrême, comme pour mieux se donner raison à elle-même et mieux pouvoir dire ensuite que la sortie de l’euro, « c’est le nationalisme ». Si c’est ça, ça n’est pas exactement un service qu’elle se rend, ni à tous ceux qui remettent leurs espoirs en elle. La vérité, c’est que depuis qu’elle a décidé de camper obstinément sur la ligne de l’« autre euro », elle ne rend plus service à grand monde. Comme les pouvoirs de l’analyse sont faibles — il n’y a pas de force intrinsèque des idées vraies, disait Bourdieu —, et que la lucidité du réalisme n’est pas le fort de cette gauche, il aura fallu en arriver aux extrémités du spectacle en vraie grandeur, celui d’une illusion fracassée, d’une impossibilité radicale désormais établie, du rôle spécifique qu’y joue un Etat-membre, enfin de tout un peuple sacrifié, il aura fallu en arriver à ces extrémités, donc, pour que quelques vacillements commencent à se faire connaître. Mais que de temps perdu…

Comme il n’est jamais très utile de pleurer sur le lait renversé, il vaut mieux oublier le temps perdu et songer plutôt à faire quelque chose du temps à venir. Même si elle ne le sait pas encore, la construction européenne est morte. On ne peut pas survivre à une telle infamie. Le destin de l’Union européenne est maintenant celui des entreprises devenues haïssables : elle n’est plus qu’en attente de son renversement. Faudra-t-il patienter de nouveau jusqu’à la ruine complète pour que la gauche européiste s’interroge sérieusement sur l’obstination qui l’aura conduite à se lier à une erreur historique de ce format, même sous la clause « alter » dont il est maintenant établi qu’elle n’altèrera plus rien ? Ça n’est pas une autre version du même qu’il s’agit de penser, c’est de « l’autre » tout court, et pour de bon. Voilà à quoi devrait servir le temps à venir des gauches européennes : à lever enfin l’hypothèque de l’euro, à penser de concert ce qu’elles s’aideront mutuellement à faire : les unes soutiendront telle autre à qui sa conjoncture permettra de se mettre en marche indépendamment, et celle-ci les aidera en retour à accélérer leurs propres évolutions — solidarités concrètes dans un mouvement d’ensemble nécessairement mal synchronisé, mais où les effets d’entraînement par émulation jouent réellement, à l’inverse des grandes coordinations fantasmatiques de l’internationalisme abstrait.

Voilà ce qu’est un internationalisme bien compris, c’est-à-dire qui ne soit pas totalement confit en postures ni oublieux du réel, un internationalisme qui pourrait même, si l’on veut, trouver son compte dans le retour aux monnaies nationales, comme base d’un nouveau départ vers la reconstruction d’une monnaie, non plus unique, mais commune [18], un internationalisme auquel il faudrait quand même expliquer que, sauf à avoir complètement succombé à l’économicisme, il pourrait lui venir à l’idée de trouver ses réalisations ailleurs que dans l’ordre de la monnaie, fut-elle européenne…

Plaidant depuis sa situation à lui, celle d’un citoyen du Royaume-Uni, où l’on est confronté plus carrément à la question de l’appartenance non à l’eurozone mais à l’Union européenne elle-même, Owen Jones, dans un article du Guardian [19], lance une idée qui pourrait bien avoir un certain avenir : l’idée du Lexit (Left-Exit). Ça n’est plus tel ou tel pays qu’il faut faire sortir de l’euro : c’est la gauche elle-même.
Dernière édition par Shoemaker le 19 Juil 2015, 10:10, édité 1 fois.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 19 Juil 2015, 09:19

ben moi j'ai çà et c'est encore du plus haut niveau que Lordon...c'est du "Hollandon".

(Belga) La France est prête à participer "à une organisation renforcée" de la zone euro et à constituer "avec les pays qui en décideront, une avant-garde", affirme le président français François Hollande dans une tribune publiée par l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche."La zone euro a su cette semaine réaffirmer sa cohésion avec la Grèce. La qualité de la relation franco-allemande y a été pour beaucoup :roll: . L'esprit européen a prévalu", écrit M. Hollande dans un dossier du Journal du Dimanche consacré à l'ancien ministre et président de la Commission européenne Jacques Delors, qui fête lundi ses 90 ans. "Mais nous ne pouvons en rester là. J'ai proposé de reprendre l'idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d'y ajouter un budget spécifique ainsi qu'un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique", ajoute le chef de l'Etat. "Partager une monnaie, c'est bien plus que vouloir une convergence. C'est un choix que 19 pays ont fait parce que c'était leur intérêt. Nul gouvernement d'ailleurs depuis quinze ans n'a pris la responsabilité d'en sortir", poursuit François Hollande. "Ce choix appelle une organisation renforcée et avec les pays qui en décideront, une avant-garde. La France y est prête parce que, comme Jacques Delors nous l'a montré, elle se grandit toujours quand elle est à l'initiative de l'Europe", estime-t-il. Interrogé dans le même numéro de l'hebdomadaire, Jacques Delors lui-même juge que le système actuel de l'Union européenne et de la zone euro "n'est plus gouvernable". "Cela ne peut plus durer. Il faut refonder cette Union économique et monétaire. Vont-ils le faire ? Il y a eu un vice de construction au départ. Il y a eu aussi des bêtises et une incapacité de l'eurozone à y mettre fin ", analyse M. Delors. Selon lui, "dans la situation actuelle, on a évité le pire. Mais l'Europe n'est pas une puissance morale, je dis morale au bon sens du terme. Il faut reconstituer cette puissance morale qui a fait la force de l'Europe en d'autres périodes, comme au moment de la chute du mur de Berlin". (Belga)
Belga

et le TAFTA va passer comme une lettre à la poste.
tu vois françois ??? j'espère le pire pour toi.
non seulement tu es un gros con mais en plus tu es un menteur et manipulateur...tout comme l'autre idiot de service qui t'as devancé au pouvoir.
pourriture...
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Messagede Nuvo le 20 Juil 2015, 09:59

Magnifique Lordon ! :good
Ah ça, il n'y a qu'à lire certains passages du Canard pour se demander s'ils ne sont pas tous devenus fous...
J'ai croisé Stephane Le Foll l'autre jour, puisqu'il est élu au Mans. Et futur Maire à mon avis (Il passe son temps en sarthe pour préparer son avenir...)
Je me demande ce qu'il dirait si j'osais lui parler de Lordon :D
Car Le Foll est abordable, c'était le dir-cab de Hollande. Ils ont toujours eu une réputation de mecs sympathiques et Le Foll a toujours été agréable.
Mais ils sont arrivés au pouvoir parce que DSK s'est fait prendre. C'est un coup de bol comme il n'en arrive qu'une fois tous les 40 ans...
Un peu comme quand tu gagnes une partie de bomberman parce que les potes se sont auto-dezingués avec leurs bombes... "Ah ? Bon bah celle là c'est pour moi alors..."
Ce sont des aparatchiks. Et quand on voit ce que dit Hollande en off des "négociations", c'est à pleurer.
Pourquoi la France, pourtant toujours capable de former de lumineuses intelligences, a-t-elle des dirigeants aussi pitoyables ?
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Juil 2015, 16:20

que veux tu...la génération qui est comme çà.
certainement un problème alimentaire...mou du squelette...mou du muscle...mou du cerveau.
par contre,hyper musclé du "chibre"...et ce,depuis deux quinquennats.

maintenant,pour Le Foll à propos de Lordon...même pas sûr qu'il sache qui c'est.

"c'est qui ??? un Lord anglais ???"
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Juil 2015, 16:57

et oui marie france... :o

https://youtu.be/ic995u0A9hg
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Alfa le 21 Juil 2015, 17:59

denim a écrit:que veux tu...la génération qui est comme çà.
certainement un problème alimentaire...mou du squelette...mou du muscle...mou du cerveau.
par contre,hyper musclé du "chibre"...et ce,depuis deux quinquennats.

maintenant,pour Le Foll à propos de Lordon...même pas sûr qu'il sache qui c'est.

"c'est qui ??? un Lord anglais ???"

Musclé du chibre ca reste a voir, grosse libido ca oui, mais faudrait demander a ces dames ce que donne leur chybre (chibre?)
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 22 Juil 2015, 17:25

Petit résumé léger de la situation, par l'ignoble antisémite Bricmont :


Jean Bricmont

EXPLICATIONS:
Certains pensent que l'hostilité (de ma part ou de la part d'autres souverainistes) à la construction européenne est due au "nationalisme" ou à l'indifférence à la "montée du nationalisme". C'est exactement l'inverse. La construction européenne était basée sur une prémisse totalement fausse: qu'une Europe unie allait être construite en transférant de fait si pas de droit une bonne part de la souveraineté des états à une bureaucratie non élue, la commission européenne, et en "encadrant" les décisions politiques dans des traités supra-nationaux.
Cela a été fait très explicitement pour priver les peuples européens de leur souveraineté et donc de la démocratie: pour la droite parce que ces peuples, laissés à eux-mêmes, votaient trop de mesures re-distributives et, pour la gauche, parce que ces mêmes peuples étaient chauvins, nationalistes, racistes, et que, laissés à eux-mêmes, il se feraient inévitablement la guerre.
Le problème est que cet "homme nouveau" européen, sans patrie ni frontières, n'est jamais advenu. Les peuples européens n'ont en rien perdu leurs identités et leurs sentiments d'appartenance à des collectivités historiquement constituées.
Mais ils se rendent compte progressivement qu'ils ont été dépouillés de leur souveraineté et donc de leurs droits démocratiques. Et cela provoque inévitablement une réaction nationaliste; la faute n'en incombe pas aux gens, comme votre serviteur, qui constatent ce phénomène mais à ceux qui ont "construit l'Europe" en se fondant sur une illusion.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 22 Juil 2015, 17:34

L'homme nouveau... ce n'était pas déjà une idée des communistes ?
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 22 Juil 2015, 18:21

Pas faux ! C'est curieux, cette propension qu'on des gens, un beau jour, comme ça, de vouloir créer l'Homme Nouveau !
Ils sont là, tranquilles, peinards, et hop, un truc les pique, et ils décident de consacrer leur vie à emmerder les autres ! :lol:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Rainier le 22 Juil 2015, 21:09

Est ce que c'est le même Jean Bricmont que celui qui a coécrit "Les impostures intellectuelles" vers la fin des années 90 ?
Livre co-écrit avec un certain Alan Sokal ...au début j'ai cru que c'était un pseudo pour Alain Soral mais a priori non.

J'ai vu ce livre chez mon beau-frére, va falloir que je l'emprunte !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Imposture ... lectuelles

Il se base notamment sur le canular monté par Sokal :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sokal
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Fatcap le 22 Juil 2015, 21:55

Un éclairage supplémentaire sur la situation en Europe, grâce à Zero Hedge : depuis 2008, la dette agrégée de l'eurozone, et même des pays EU-28, ne cesse d'augmenter. Elle vient dernièrement d'atteindre son tout dernier record.

Image

zerohedge parle beaucoup du ratio dette / PIB, qui a l'avantage d'être très connu mais qui, comme remarqué par silverwitch, n'est pas très significatif. La situation est maîtrisée pour l'instant grâce à la BCE, qui en maintenant des taux planchers rend le service de la dette supportable pour des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

Mais bien qu'il n'y ait pas de crise ouverte, la situation est bloquée sur le long terme ; un pays comme le Portugal par exemple devrait dégager un excédent primaire bien supérieur au chiffre actuel pour gagner plus d'argent qu'il n'en consacre au service de sa dette, et donc pour effectivement réduire la part que prend ce service dans son budget. Là on assiste plutôt à une érosion lente, la crise ouverte étant évitée via les artifices de la banque centrale européenne. Difficile de voir comment on peut sortir d'une telle situation par le haut sans procéder à des "haircut".
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 22 Juil 2015, 23:13

Rainier a écrit:Est ce que c'est le même Jean Bricmont que celui qui a coécrit "Les impostures intellectuelles" vers la fin des années 90 ?
Livre co-écrit avec un certain Alan Sokal ...au début j'ai cru que c'était un pseudo pour Alain Soral mais a priori non.

J'ai vu ce livre chez mon beau-frére, va falloir que je l'emprunte !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Imposture ... lectuelles

Il se base notamment sur le canular monté par Sokal :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sokal

oui, c'est ce même Bricmont, qui est d'ailleurs physicien aussi. Parfois invité chez Taddeï.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Owp le 22 Juil 2015, 23:28

Pendant ce temps, Coca-Cola rachète plus de deux (2 !) milliards de dollars ses actions. Cette plus-value tombe idéalement pour ses actionnaires européen en général, grecs en particulier... :D :arrow:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 22 Juil 2015, 23:40

C'est tout de même effarant, cette histoire de dette. En fait, cette histoire d'usure ! Une vieille pratique archaïque, moralement proscrite par le monothéisme dès la Thora. Puis, devenue maintenant le fer de lance du néolibéralisme financier moderne le plus agressif, le plus immoral, le plus barbare. Ce ne sont plus des individus paumés que l'usure étrangle, mais carrément des entreprises, des régions, des nations et des peuples entiers... Avec des techniques vicieuses, sophistiquées, fortement pathogènes. A l'insu des citoyens, qui se réveillent un jour avec une corde au cou sans avoir vu le coup arriver.
La bonne vieille usure, pratiquée dans le temps par des prêteurs malfrats (pas que des Juifs, n'en déplaisent aux antisémites,d'autant que la Torah considère très négativement l'usure, contrairement à l'opinion courante) et autres mafieux violents, et actuellement par des grandes banques institutionnelles, sous protection de la Sixième flotte, si le récalcitrant refuse de payer les intérêts !
Quel revers de l'Histoire, qu'une pratique si rance, si vieillasse, si ignoble, si délictuelle, si miteuse, si immorale, soit devenue l'alpha et l'omega de la haute technologie financière actuelle !
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Fatcap le 23 Juil 2015, 12:36

Le plus étonnant est qu'en parallèle, on assiste à une sorte de réhabilitation morale du créancier, du prêteur, alors que celui-ci a traditionnellement endossé le sale rôle. L'endetté devient un suspect en puissance, le créancier un honnête homme d'affaires qui, par définition, doit recouvrer son argent - l'ayant prêté de bonne foi et à des taux raisonnables, bien entendu. Shylock fait désormais partie du camp des gentils on dirait...

Les juifs n'étaient pas bêtes (d'ailleurs ils ne le sont toujours pas) ; c'est bien pour lutter contre la dynamique auto-accumulatrice de la dette qu'ils avaient des annulations périodiques. Historiquement il semblerait que la seule alternative pour redistribuer les cartes soit la guerre.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 23 Juil 2015, 14:21

Shoemaker a écrit:C'est tout de même effarant, cette histoire de dette. En fait, cette histoire d'usure ! Une vieille pratique archaïque, moralement proscrite par le monothéisme dès la Thora. Puis, devenue maintenant le fer de lance du néolibéralisme financier moderne le plus agressif, le plus immoral, le plus barbare. Ce ne sont plus des individus paumés que l'usure étrangle, mais carrément des entreprises, des régions, des nations et des peuples entiers... Avec des techniques vicieuses, sophistiquées, fortement pathogènes. A l'insu des citoyens, qui se réveillent un jour avec une corde au cou sans avoir vu le coup arriver.
La bonne vieille usure, pratiquée dans le temps par des prêteurs malfrats (pas que des Juifs, n'en déplaisent aux antisémites,d'autant que la Torah considère très négativement l'usure, contrairement à l'opinion courante) et autres mafieux violents, et actuellement par des grandes banques institutionnelles, sous protection de la Sixième flotte, si le récalcitrant refuse de payer les intérêts !
Quel revers de l'Histoire, qu'une pratique si rance, si vieillasse, si ignoble, si délictuelle, si miteuse, si immorale, soit devenue l'alpha et l'omega de la haute technologie financière actuelle !


On devrait se convertir en masse au judaïsme, je crois que c'est la seule solution pour vivre dans un monde fraternel où l'usure serait interdite.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 23 Juil 2015, 15:04

oui bon... le Judaïsme, c'était juste la première étape :lol:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 23 Juil 2015, 15:05

Fatcap a écrit:Le plus étonnant est qu'en parallèle, on assiste à une sorte de réhabilitation morale du créancier, du prêteur, alors que celui-ci a traditionnellement endossé le sale rôle. L'endetté devient un suspect en puissance, le créancier un honnête homme d'affaires qui, par définition, doit recouvrer son argent - l'ayant prêté de bonne foi et à des taux raisonnables, bien entendu. Shylock fait désormais partie du camp des gentils on dirait...

Les juifs n'étaient pas bêtes (d'ailleurs ils ne le sont toujours pas) ; c'est bien pour lutter contre la dynamique auto-accumulatrice de la dette qu'ils avaient des annulations périodiques. Historiquement il semblerait que la seule alternative pour redistribuer les cartes soit la guerre.

Voilà, inversion démente des valeurs.
Et la propagande est tellement sophistiquée et pointue, que d'honnêtes gens (ici même...) te sortent comme un mantra, que le méchant, c'est celui qui emprunte, pas l'usurier. La perversion des valeurs est profonde. Irrémédiable, peut-être.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 23 Juil 2015, 16:12

pour moi ce sont des mafieux et rien d'autre en bande organisée.
on les appelle des "créanciers...des usuriers...des financiers"...baaaaaah...allons allons,arrêtons de leur accorder de l'importance à ces batards.
il faut leur planter la gueule et qu'ils coulent...le faire à l'Islandaise,avec une seule banque mais d'état.
les autres qu'ils dégagent comme tous ces "traders" qui se prennent pour le nombril du monde.
faut y passer au peloton d'exécution et puis c'est tout avec leur "patron".

une bonne purge quoi...tout le reste n'est que palabre.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 24 Juil 2015, 09:11

Mafieux, palabre... calabre ? :D
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 25 Juil 2015, 17:36

Il est très bien, le Ché. Clair, pédagogue, etc.
Bon, vers la fin, il fait un gros bug... va comprendre, Charles ! :lol:

Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé à Marianne, vendredi 10 juillet 2015. Propos recueillis par Anne Rosencher et Alexis Lacroix.

"Nous sommes passés dans l'allégeance au suzerain américain"

MARIANNE : Les événements récents ont donné matière à s’interroger sur la place de la France, sur sa capacité à tenir son rang et à se faire entendre. On a notamment appris il y a deux semaines que la NSA avait mis sur écoutes trois présidents français. Ces révélations ont donné lieu à quelques froncements de sourcils mollement mis en scène. Notre réaction a-t-elle été suffisante ?

Jean-Pierre Chevènement : Le général de Gaulle eût été beaucoup plus sourcilleux. Depuis cette époque, et surtout depuis les événements du 11 septembre 2001, il s’est développé un système d’écoutes généralisées, facilité par les progrès fulgurants des technologies de l’espace et des télécommunications, contre lequel il est difficile de lutter. Mais dans cette affaire, ce qui m’a le plus frappé, ce fut la révélation que le Bundesnachrichtendienst – le service de renseignements allemand – avait effectué des écoutes pour le compte de la NSA. J’y ai vu là un partage du travail assez révélateur de la situation de l’Europe actuelle : l’Allemagne est la puissance décisionnaire en matière économique, financière, monétaire, mais pour tout ce qui relève de la grande politique, comme les relations avec la Russie, il faut qu’il soit clair que les Etats-Unis tiennent le manche. Dans l’affaire qui nous intéresse, on aurait été en droit d’attendre au moins que le gouvernement des Etats-Unis présente ses excuses à la France.

Barack Obama s’est excusé, non ?

Pas exactement. Le président des Etats-Unis s’est borné à promettre que son pays ne recommencerait plus. Pour comprendre dans quel monde nous vivons, il importe de replacer la pratique américaine des écoutes dans un cadre plus vaste. Au prétexte de lutte contre la corruption ou d’application des embargos qu’ils décrètent, les Etats-Unis, depuis une bonne dizaine d’années, se sont arrogé le droit de sanctionner financièrement les entreprises qui manquent à des obligations du droit américain. BNP Paribas ou Alstom, mais aussi la Société générale et le Crédit agricole, en ont fait les frais. Le droit extraterritorial qu’appliquent les Etats-Unis de punir les entreprises jugées « contrevenantes » exerce un effet de tétanisation sur une large part de nos banques. Beaucoup craignent de perdre leur accès au marché financier américain. Il en résulte un système d’allégeance et d’inféodation à l’échelle planétaire. Les Américains ont mis en place ce système très sophistiqué de punition extraterritoriale pour obliger les entreprises étrangères à relayer l’ordre international qu’ils décident souverainement. Les Européens y ont résisté, un peu : au milieu des années 2000, Dominique de Villepin, Jack Straw et Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères de leurs pays respectifs, ont tenté d’infléchir la politique de sanctions vis-à-vis de l’Iran. Leurs efforts n’ont toutefois pas résisté à la politique d’alignement mise en œuvre en France par Nicolas Sarkozy.

Qu’est-ce qui explique, selon vous, que nous ayons plié le genou face aux Etats-Unis ? L’arme économique est-elle devenue un moyen pour Washington d’asseoir son hégémonie politique ?

La tétanisation exercée sur nos entreprises commence à l’échelle des banques. Dès lors qu’un financement paraît un tant soit peu risqué vis-à-vis de potentielles sanctions américaines, les banques le refusent. L’effet dissuasif, par exemple, est manifeste en ce qui concerne les sanctions visant la Russie. Qui sait que les exportations de la France vers ce pays sont passées de 9 milliards en 2012 à 6,7 milliards en 2014 ? Et qu’au premier trimestre 2015, elles ont encore fléchi de 33% par rapport au premier trimestre 2014 ? Au travers de leur économie – qui représente environ 1/5è de l’économie mondiale –, mais surtout grâce au fait que le dollar reste la monnaie mondiale, les Etats-Unis se sont arrogé la possibilité de contrôler, à travers leur Département de la Justice, les activités de toutes les entreprises de la planète.

Vous dressez un constat d’intériorisation de la contrainte par nos entreprises et par nos dirigeants. Comment remédier à cet état de fait ?

Il importe d’abord de savoir si l’Europe n’est plus qu’une machine à relayer les sanctions décrétées par les Etats-Unis en fonction de leurs propres critères qui ne sont pas forcément les nôtres. Dans la crise ukrainienne qu’on aurait pu éviter si on n’avait pas placé l’Ukraine devant le dilemme absurde d’avoir à choisir entre l’Europe et la Russie, la France a essayé de réagir en mettant sur pied le format dit « de Normandie ». Cela a abouti aux deux accords de cessez-le-feu de Minsk. Or, les accords de Minsk II ne sont pas appliqués du fait de l’Ukraine, refusant le volet politique qui prévoit des élections dans les régions russophones de l’Est et une réforme constitutionnelle permettant une large décentralisation. Et voilà qu’on sanctionne la Russie ! C’est du Guignol ! Les sanctions ont été reconduites sans vrai débat le 29 juin par le Conseil européen. Ce système d’inféodation doit être contesté. L’ordre international n’est plus l’ordre formellement égalitaire de 1945. Au sein de l’ONU, toutes les nations sont en principe à égalité sauf, naturellement, au conseil de Sécurité où il y a cinq membres permanents sur quinze. Ce schéma légal s’est décomposé. L’« occidentalisme » qui prévaut désormais est un système d’allégeance au Suzerain américain.

D’ailleurs, l’OTAN n’a-t-il pas aussi pris la place de l’ONU ?

En effet, l’OTAN aimerait bien remplacer l’ONU, car, au sein des Nations unies, il y a le P2 (Etats-Unis/Grande-Bretagne), le P3 (avec la France) et le P5 (avec la Russie et la Chine). Le bon sens voudrait qu’on continue à travailler dans ce cadre, car nous ne sommes plus à l’époque de la guerre froide et nous pouvons discuter raisonnablement avec les Chinois et avec les Russes, comme cela a été fait avec succès pour le désarmement chimique de la Syrie. Mais les Américains, avec l’affaire ukrainienne, ont allumé un brandon de discorde entre l’Europe et la Russie ; ils cherchent à empêcher l’Europe d’exister politiquement et accessoirement de trouver une alternative à sa dépendance énergétique envers les pays du Golfe, qu’ils protègent. Pourtant, face à Daesh, une menace dirigée conjointement contre l’Europe, l’Amérique et la Russie, sans parler des populations musulmanes prises au piège, nous aurions bien besoin d’une coopération !

Justement, quelle analyse géopolitique faites-vous de l’émergence de Daesh ? Rejoignez-vous celle du premier ministre, Manuel Valls, qui a récemment parlé d’une «guerre de civilisation » ?

Manuel Valls utilise la terminologie du politologue américain Samuel Huntington – dont on oublie trop souvent qu’il ne préconisait pas le clash des civilisations, et qu’il voulait plutôt le prévenir… Manuel Valls n’a sûrement pas voulu alimenter cette Confrontation que cherche à provoquer le terrorisme djihadiste : l’Islam contre l’Occident. Nous ne sommes pas affrontés à une civilisation, mais au terrorisme. Les premières victimes du terrorisme, ce sont les musulmans. Les fractures et les divisions au sein des sociétés du monde arabo-musulman viennent de loin. Historiquement, deux réponses à l’Occident se sont faites jour au lendemain de l’effondrement de l’Empire ottoman : d’une part, la réponse moderniste, libérale ou socialiste, avec Nasser et le parti Baas ; d’autre part, la réponse identitaire, dont la création des Frères musulmans en 1928, par Hassan el-Banna, a été la première formulation, avant l’émergence du salafisme révolutionnaire avec El Quaïda puis Daesh. Si les Etats-Unis ont largement soutenu le wahhabisme, qui est le terreau du salafisme, la France, elle, jusqu’à la guerre du Golfe, en 1990, a toujours cherché à privilégier la voie moderniste au sein du monde arabe. Les deux Guerres du Golfe ont abouti à la destruction de l’Etat irakien et installé au pouvoir à Bagdad une majorité chiite. Le gouvernement El Maliki a mené une politique sectaire vis-à-vis des sunnites de l’ouest du pays. Abandonnés, ceux-ci, qui avaient joué un rôle dirigeant depuis l’installation de la dynastie hachémite en Irak en 1921, ont été jetés, par aveuglement, dans les bras d’Al-Qaida et de Daesh.

Que faire face à ce que l’islamologue Mohammed Arkoun appellait «l’extension de la pandémie djihadiste», et qui arrive aux portes de l’Europe, dans le Maghreb francophone et en Libye ?

L’action de la France avait, jusqu’ici, largement contribué à soustraire le Maghreb à ce que le général de Gaulle avait appelé «les malheurs grandissants» qui se sont faits jour au Proche et Moyen Orient après 1967. Il faut reconnaître, ensuite, que la guerre de Nicolas Sarkozy contre la Libye de Kadhafi, a été une imbécillité – mais j’ai été bien seul à le dire alors. J’ai été le seul sénateur de gauche, avec les communistes, à ne pas voter la prolongation de l’opération française en 2011… Aujourd’hui, les troubles s’étendent au Maghreb. La malheureuse Tunisie a été frappée par deux fois en trois mois par le terrorisme djihadiste. Et je songe avec inquiétude à l’Algérie, où, en dépit des efforts des autorités, l’on observe dans le M’zab des tensions intercommunautaires entre les Mozabites et les Arabes chaambi. Pour toutes ces raisons, il y a urgence à réinventer vis-à-vis du monde arabo-musulman une politique qui soit la nôtre au Moyen-Orient, faite de prudence et de raison. Nous en sommes loin. La France a un rôle de médiation à jouer.

La deuxième actualité qui donne à réfléchir aux questions de souveraineté est la crise européenne liée à la dette grecque. Que traduisent, selon vous, les rebondissements de ces derniers jours ?

Pour que les choses soient claires, j’ai toujours considéré que la monnaie unique comportait un vice originel dont elle ne peut pas plus se défaire que l’homme du pêché originel, selon les écritures…

C’est-à-dire ?

Le vice tient à ce que l’euro juxtapose des pays très hétérogènes, du point de vue économique, mais aussi au regard de leur culture et de leurs repères historiques. L’Europe est faite de nations. Nous ne sommes aux Etats-Unis d’Amérique, où il y avait treize colonies britanniques, mais dans un continent où il existe une bonne trentaine de peuples. L’erreur initiale, il faut donc chercher très en amont… Bien avant la création de l’euro…

C’est ce que vous avez nommé, dans un de vos livres, « la faute de Monsieur Monnet» ?

En effet, la méthode choisie par Jean Monnet a consisté à créer une suite de petits faits accomplis censés conduire à ce que Robert Schuman nommait une « solidarité croissante des peuples européens ». Qui peut être contre une « solidarité croissante des peuples européens » ? Moi même je suis pour ! Mais, dans l’optique de Jean Monnet, il fallait créer progressivement l’irréversible en agissant par-dessus la tête des Etats nationaux en confiant à la Commission le monopole de la proposition législative ou réglementaire : on a ainsi fait une Europe technocratique se substituant aux nations. Avec la monnaie unique, les économies étaient censées converger, de facto. Or c’est le contraire qui est arrivé : les économies ont divergé. Pas seulement entre l’Allemagne et la Grèce, mais aussi avec la France.

Qu’aurait-on dû faire, selon vous ?

Plutôt qu’une monnaie unique, c’est une monnaie commune que nous aurions dû mettre en place. Les peuples auraient ainsi pu garder leurs monnaies sur les territoires nationaux et faire devise commune à l’extérieur. Vous savez comment une option a été choisie, et l’autre, écartée ? Tout s’est passé lors d’une conversation entre François Mitterrand et Pierre Bérégovoy au début de 1989. Le second a expliqué au premier qu’il y avait le choix entre deux solutions (monnaie commune ou monnaie unique). « – Qui est pour la monnaie commune ?, demande le président.
- Les Anglais, répond son ministre de l’Economie.
- Et qui est pour la monnaie unique ?
- Les Allemands et tous les autres
- Eh bien, prenez la formule qui a le soutien d’une majorité. »
Le résultat ? Depuis 2007, le PNB de la France est stagnant. Celui de l’Italie a baissé de 9%, celui du Portugal et de l’Espagne de 15%, celui de la Grèce de 25%… Le propre de la monnaie unique, en l’absence de mécanismes correctifs que les Allemands rejettent, est d’aggraver les divergences entre les régions productives et riches qui prospèrent, et les régions sous-productives et pauvres qui s’appauvrissent encore. Donc de promouvoir la mezzogiornisation de l’Europe.

Est-ce à dire que la perspective de rester dans l’euro nuirait à la Grèce et à son économie ?

Je pense qu’il y a deux solutions. Si l’on veut absolument garder la Grèce dans la monnaie unique, il serait raisonnable d’abattre sa dette d’environ un tiers. Car il est impossible pour ce pays de rembourser une dette qui représente aujourd’hui 177% de son PIB. Mais les créanciers l’accepteront-ils ? Je précise que ces créanciers sont aujourd’hui des créanciers publics, car ils se sont substitués aux créanciers privés, les banques, principalement françaises et allemandes, qui ont pu retirer leurs billes en mai 2010 ! Mais les institutions européennes ont refusé toute discussion sur la dette.

Pourquoi, d’après vous ? Par idéologie ?

Il est sans doute très difficile de se mettre d’accord à dix-huit ou à dix-neuf. Mais il y avait surtout des attitudes fermées, caractéristiques de certains pays du Nord qui veulent par avance donner une leçon aux pays dits du « club Med ». Par conséquent, aucun assouplissement n’a été introduit, bien que la France ait plaidé pour que l’on discute du sujet « plus tard ».

La deuxième solution serait la « sortie amicale » de la Grèce hors de la monnaie unique, assortie du maintien d’un lien avec l’euro, soit une dévaluation de 30% qui restaurerait la compétitivité perdue du pays, sans impliquer une politique d’austérité insupportable et sans perspective. Parallèlement, la part de leur dette que les Grecs ne sont pas en mesure de rembourser, serait écrêtée à due proportion, et le pays se verrait doté d’une euro-drachme qui pourrait lui rendre sa compétitivité, surtout si l’Europe l’aidait via des fonds structurels à passer le premier choc du renchérissement des importations et notamment de la facture énergétique.

Vous avez appelé récemment à une recomposition politique. Existe-t-il une fraternité des non alignés ?

La tâche que je me donne est très ambitieuse. Elle consiste à faire émerger un nouveau logiciel à la place du logiciel néo-libéral maquillé aux couleurs européistes qui a failli, ainsi que chaque citoyen peut le constater. Dans de nombreux domaines, il est possible de faire évoluer certains leaders politiques. Alors, dans quel espace ? J’ai cité deux points de repères, mais ce sont des marqueurs : j’ai dit, de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Dupont-Aignan. Contrairement à ce qu’ont voulu faire croire certaines âmes peu délicates, le barycentre n’est pas forcément du côté de Dupont-Aignan, bien que ce soit un homme politique à mes yeux très respectable et courageux.

Vous êtes aussi d’accord quand il va soutenir Robert Ménard à Béziers, ou quand il semble faire des petits appels des pieds au FN, notamment en disant que Marine Le Pen aurait sa place dans un gouvernement qu’il dirigerait ?

Evidemment non. Ce sont, selon mes recherches, des erreurs commises en 2012, au plus fort de la campagne des législatives, mais qui sont montées en épingle pour déformer et discréditer son projet. Moi je juge Dupont-Aignan sur le fond de ses orientations qui tendent à créer une véritable alternative républicaine, la seule qui puisse faire reculer le FN. Il faudrait que ceux qui, par leur politique, ont fait le lit du FN depuis 1983, cessent leurs manipulations pour éteindre toute contestation de la même politique désastreuse qu’ils poursuivent depuis si longtemps.

Florian Philippot, le numéro 2 de ce parti, se réclame souvent de vous…

Il se réclame de moi… Pour ma part, je ne me réclame pas de lui. L’accès du FN au pouvoir serait désastreux pour la France et pour son image dans le monde. J’ajoute que leur passé est si chargé que je vois pas comment un honnête homme peut s’y fourvoyer. Pour ma part je suis pour un dialogue sans exclusive. Les limites que j’ai tracées laissent beaucoup d’espace. Un homme comme Manuel Valls, par exemple, me semble avoir une bonne compréhension de ce que peut apporter, à la gauche et surtout au pays, l’idée républicaine …

Vous dites cela car, comme en témoigne le portrait de Clemenceau qui orne votre bureau, vous partagez avec le premier ministre une commune admiration pour le Tigre ?

Certes, mais pas seulement ! Valls, dont je n’épouse évidemment pas toutes les orientations, notamment en matière économique, est quelqu’un qui s’exprime souvent avec autorité et bon sens. En tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, j’observe qu’il est dans le juste sur les questions qui ont trait au régalien. Et sur le reste, j’ai le sentiment qu’il possède une certaine aptitude à progresser. Je pense qu’il peut évoluer sur des sujets comme l’euro par exemple. Dans les deux années qui viennent, il va falloir rassembler les talents et les énergies pour bâtir un nouveau logiciel. Le mot de Mendes France m’a toujours paru pertinent : « il n’y a pas de politique sans risque, mais il y a des politiques sans chance. » Et je ne crois pas que la conjonction des astres – bas taux d’intérêt, faiblesse de l’euro et bas prix du pétrole – soit faite pour durer.

Source : Jean-Pierre Chevénement, pour son blog http://www.chevenement.fr, le 10 juillet 2015.


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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 25 Juil 2015, 18:27

sur ce coup là il est un peu "con jean pierre"...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 25 Juil 2015, 20:36

Bon, je crois que le dernier espoir qui nous reste c'est que la science arrive à ranimer la momie de Lenine. Au fait elle est où la momie de Staline ? Ils ont du l'enterrer, trop dangereuse.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 25 Juil 2015, 20:51

attend attend...essayons georges,avant le haut du panier.

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georges !!! georges !!!
nous entends tu ??? un coup pour oui...deux coups pour non....
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 25 Juil 2015, 22:15

:lol: :lol: :lol:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 27 Juil 2015, 11:43

Bien fait pour notre gueule !

Les sanctions contre la Russie frappent l’Europe plus durement que prévu

"Une étude de l’Institut autrichien pour la recherche économique (WIFO) conclut que « les sanctions imposées par l’Europe à la Russie et les mesures de rétorsion adoptées par Moscou coûteront aux Européens 100 milliards d’euros de développement économique et mettront en danger 2 millions ½ d’emplois. » L’étude a été commandée par la LENA, une alliance de médias parmi les plus importants d’Europe, qui comprend notamment Die Welt (Allemagne), El País (Espagne), Le Figaro (France) et La Tribune de Genève (Suisse). Oliver Fritz, un des auteurs de l’étude, a déclaré : « Notre hypothèse de l’automne dernier sur une détérioration des exportations est en train de devenir une réalité. » Le WIFO prévoit que si les sanctions se poursuivent sur plusieurs années, l’Allemagne pourrait perdre 465.000 emplois, l’Italie 215.000, l’Espagne 160.000, la France 145.000, le Royaune-Uni 110.000, tous dus à la baisse des exportations vers la Russie.[…] Les pays baltes aussi sont durement touchés par les sanctions. Le maire de Riga a déclaré : « Depuis que le rouble a commencé sa chute, il est très difficile de ventre quoi que ce soit à la Russie. La Lettonie a en outre perdu un nombre considérable de touristes. »"
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 27 Juil 2015, 11:45

Faut pas dire ça.
En plus, y a le choix.
L'UMP est pour l'arrêt des sanctions. Morano se rend bientôt à Moscou, et Mariani revient d'Ukraine
Marine elle, carrément elle veut une alliance avec la Russie.
Donc, tu sais quoi voter en 2017.
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