Shoemaker a écrit:Calme toi Fatcap ! La Grèce n'est encore sortie de quoi que ce soit !![]()
Soit patient.
De facto, j'ai dit. Officiellement, la Grèce est toujours membre de l'UE et de l'Eurozone et elle pourrait le rester longtemps. En théorie.
Modérateurs: Garion, Silverwitch
Shoemaker a écrit:Calme toi Fatcap ! La Grèce n'est encore sortie de quoi que ce soit !![]()
Soit patient.
FrosT a écrit:Alfa a écrit:Gagner 3000 par mois je pense pas que c'est la plupart ici, même s'il y en a quelque uns forcement.
35K brut par an = 2200 net par an (2900 si tu comptes en brut, mais qui compte en brut par mois ?)
Stéphane a écrit:
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane a écrit:Plus sérieusement, après les russes, ce sont les turcs qui se proposent d'aider les grecs.
denim a écrit:alors là,franchement,il fait fort...![]()
mon cher Nicolas...mets toi dans ta petite tête,que l'anus des français n'est pas extensible à l'infini.
quoique...depuis le temps.
La gauche française et le référendum de république bananière de Tsipras
Par Bruno Roger-Petit
Une partie de la gauche française soutient l'opération montée par Alexis Tsipras. Derrière ce soutien au nom du souverainisme, le populisme et le complotisme ?
Il parait que le référendum promis par Alexis Tsipras est un modèle de démocratie moderne. Le chœur des souverainistes de tous bords est unanime : Seul en Europe, tu n’es pas antique O Alexis ! Toi qui en appelles au peuple au sein d’une Europe où les Etats souverains ont abdiqué leur nation en échange de la BCE et du FMI, institutions au service de la destruction du peuple. Mais, toi Alexis, tu sauves l’idéal démocratique, toi qui rends la parole au peuple, d’un dimanche à l’autre, malgré les sarcasmes méprisants des européistes aux ordres !
On exagère à peine l’ode à Alexis Tsipras qu’entonnent à l’unisson, les Fronts français, le "national" des Le Pen et le "de gauche" de Mélenchon, tous deux rejoints par cette partie de la famille socialiste qui ne désespère jamais de la Nation, quitte à flirter, pour certains de ses membres à la dérive, avec des idées un peu moisies.
Il faut lire, par exemple, ce qu’écrit l’économiste Frédéric Lordon dans sa dernière livraison sur le site du Monde diplomatique (et célébré ce vendredi par Natacha Polony, une amie de la famille souverainiste post-chevènementiste, dans sa revue de presse d’Europe 1) : "Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la "modernité" à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle".
Une certaine idée de la haine
Le billet de Lordon a le mérite de concentrer l’essentiel de l’argumentaire des souverainistes de gauche hostiles à l’Union européenne confrontée au referendum promis par Tsipras. Il s’en dégage une certaine idée de la haine. Lordon fait dans le populisme et le complotisme, marques de l’époque, qui voit un ensemble de forces occultes manipuler l’Europe au service des intérêts de qui vous savez. Car Lordon connaît les coupables: "l’oligarchie" et ses complices, les journalistes et les hauts-fonctionnaires proches du PS français, et il les dénonce façon années 30.
Quand Lordon s’en prend à l’oligarchie, c’est le grand Thorez revenant de Moscou : "Tsipras peut s’enorgueillir des tombereaux d’injures que lui réserve une oligarchie d’un autre type, le ramassis des supplétifs d’une époque finissante, et qui connaitront le même destin qu’elle, la honte de l’histoire".
Les journalistes ne sont pas mieux traités, surtout le spécialiste des questions européennes de Libération, éternel Saint Sébastien bruxellois des souverainistes français : "La première chose que Jean Quatremer a cru bon de tweeter consiste en photos de queues devant les distributeurs à billets. Et d’annoncer avec une joie mauvaise : "La Grèce sera donc en faillite mardi à minuit. Accrochez-vous !"
Les hauts-fonctionnaires socialistes français enfin, sont également vilipendés, notamment ceux du groupe social-libéral Les Gracques, notamment Denis Olivennes, patron d’Europe 1 et du JDD : "la racaille Gracque, en effet la vraie racaille dans la société française – pas celle de Sarkozy –, ces 'anciens hauts fonctionnaires socialistes' comme ils aiment à se présenter eux-mêmes, et qui en disent assez long sur l’état réel du 'socialisme' français – pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçus" (on notera que Denis Olivennes, bien que qualifié de "pure racaille", a les idées larges, puisqu’il laisse la responsable de la revue de presse de la radio qu’il dirige citer abondamment les propos de Frédéric Lordon, licence libérale qui contredit sa représentation d’une caste de "journalistes de propagande").
Une manipulation du peuple grec
Il n’est pas question ici de nier le déficit démocratique européen, ni les conséquences qu’il emporte avec lui. Face à la Grèce, l’Union européenne mérite sans aucun doute bien des critiques. La BCE tout autant. Le FMI, et sa directrice générale, qui confond son rôle avec celui d’une dame de charité peu charitable, idem. Il est vrai, aussi, qu’après le précédent du rejet français de 2005 (par référendum) du projet de constitution européenne, la mise en application, via le traité de Lisbonne, de ce qui avait été rejeté a constitué, et constitue encore, un déni démocratique. En 2015, la France est loin de participer à l’élaboration du projet européen porté par François Mitterrand durant ses deux septennats.
Pour autant, le référendum de Tsipras est-il la réponse appropriée à cette crise démocratique européenne ?
A l’heure où ces lignes sont écrites, soit à quatre jours de la tenue du scrutin prévu dimanche prochain, on ne sait quelle sera la question posée, éventuellement, au peuple grec souverain. On ne sait même pas si ce référendum aura lieu, puisque Alexis Tsipras dit tout et son contraire d’une heure à l’autre. Si les Grecs votent effectivement dimanche, dans de telles conditions, sans que se soit déroulée une campagne électorale digne de ce nom, sans vraiment connaitre l’objet du vote, sans en mesurer réellement les enjeux, y aurait-il de quoi célébrer une telle opération politique, qui s’apparente plus à de la manipulation d’un peuple qu’à l’exercice libre et éclairé de sa souveraineté ?
Est-ce bien cela la démocratie rêvée par Lordon et la gauche souverainiste à la française, tous alignés, pour le coup, sur la ligne du Front national de Marine Le Pen et Florian Philippot ?
Que diraient Lordon et ses camarades, tous entichés de Tsipras, si François Hollande, David Cameron ou Angela Merkel organisaient un référendum en moins d’une semaine sur la question européenne, sans campagne et sans question connue dès l’origine ? Ils protesteraient de ce que l’on méprise le peuple français. Ils dénonceraient le populisme de l’affaire. Et ils auraient bien raison.
En vérité, à célébrer Tsipras et son référendum de dictature bananière, Lordon et les autres manifestent bien peu de considération pour le peuple grec, traité comme un enfant. que les Grecs votent, oui, mais pas de cette façon là ! Hélas, visiblement, tout cela pèse peu au regard du besoin irrépressible de délivrer une vision populiste et complotiste de l’Europe et de ses élites. Populisme et complotisme ne sont pas les mamelles de la démocratie. On n’est pas à l’aise quand on lit Lordon et les autres. Cette gauche-là m’inquiète.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Fatcap a écrit:Pourquoi, tu t'attendais à ce qu'il y ait la guerre ?
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane a écrit:Fatcap a écrit:Pourquoi, tu t'attendais à ce qu'il y ait la guerre ?
Figure de style, tout ça.
Cortese a écrit:Le scénario de l'histoire c'est "tout va pour le mieux, tout est sous contrôle", ils vont pas se trahir en s'énervant, donc ils vont traiter le problème à petits coups de pute, ils ont l'habitude avec les pays du Tiers-Monde.
Shoemaker a écrit:Bon font chier les Grecs ! Ils sortent de l'Euro. Ils vont souffrir 2 ans. Grand effort national. Recherche de soutiens ailleurs, Russie, et tout et tout. Et ils envoient chier Merkel et Cie. De toute façon, ils vont souffrir. Autant souffrir et sortir du piège.
Cortese a écrit:Shoemaker a écrit:Bon font chier les Grecs ! Ils sortent de l'Euro. Ils vont souffrir 2 ans. Grand effort national. Recherche de soutiens ailleurs, Russie, et tout et tout. Et ils envoient chier Merkel et Cie. De toute façon, ils vont souffrir. Autant souffrir et sortir du piège.
Non non ils font bien. C'est un peu comme lorsque ton patron veut se debarrasser de toi pour des raisons inavouables. Il te pousse à demissionner. Tu tiens bon et tu le laisses assumer son ignominie.
sccc a écrit:Cortese a écrit:Shoemaker a écrit:Bon font chier les Grecs ! Ils sortent de l'Euro. Ils vont souffrir 2 ans. Grand effort national. Recherche de soutiens ailleurs, Russie, et tout et tout. Et ils envoient chier Merkel et Cie. De toute façon, ils vont souffrir. Autant souffrir et sortir du piège.
Non non ils font bien. C'est un peu comme lorsque ton patron veut se debarrasser de toi pour des raisons inavouables. Il te pousse à demissionner. Tu tiens bon et tu le laisses assumer son ignominie.
Et si ton patron est inconscient de son ignominie ou, pire, s'en vante, la considère comme une qualité, ça sert a quoi?
Fatcap a écrit:Un officiel grec annonce que la Grèce n'honorera pas son échéance du 30 juin au FMI. Prends ça dans ta face Lagarde.
Et ce sac à merde de Jean-Claude Juncker qui a le front de déclarer que la dernière proposition de l'Eurogroupe ne parlait pas de tailler dans les retraites. Ces gens-là ont tous les culots.
Ghinzani a écrit:Fatcap a écrit:Un officiel grec annonce que la Grèce n'honorera pas son échéance du 30 juin au FMI. Prends ça dans ta face Lagarde.
Et ce sac à merde de Jean-Claude Juncker qui a le front de déclarer que la dernière proposition de l'Eurogroupe ne parlait pas de tailler dans les retraites. Ces gens-là ont tous les culots.
Et que l'endetté pose ses conditions à ses créanciers, c'est pas du culot...
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
DCP a écrit:On sait bien que cela n'aboutira pas, trouver un 1.6 mia, c'est utopique.....mais je trouve cela sympa comme initiative, un beau geste....
et c'est encore plus beau quand c'est inutile....
Pourquoi le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a-t-il décidé un référendum ?
- Alors qu’il avait signé de sa propre main les dernières propositions présentées aux institutions européennes, celles-ci ont voulu le soumettre à un exercice d’humiliation en lui demandant d’aller encore plus loin, au-delà de ce qui était politiquement gérable par lui : il était devenu clair que son propre parti, sa majorité parlementaire et une partie croissante de la société n’étaient pas prêts à faire davantage de concessions.
Comment en est-on arrivé là ?
– Il n’y a pas eu de négociations. Le terme est inadéquat pour décrire ce qui s’est passé. Les institutions européennes ont gardé la même ligne depuis le début : imposer à Tsipras un plan d’austérité, le forcer à rester dans un cadre identique à celui de ses prédécesseurs et montrer ainsi que les élections en Europe, a fortiori quand c’est un parti de gauche radicale anti-austérité qui gagne, ne changent rien aux politiques qui sont suivies.
Ce qu’on appelle des négociations n’a été qu’un piège mortel qui s’est refermé sur Tsipras. Son erreur, c’est de ne pas l’avoir compris à temps. Il pensait qu’en poussant les discussions le plus loin possible les Européens finiraient par se résoudre au compromis plutôt que de prendre le risque d’une rupture. Mais ils n’ont rien cédé, alors même que lui a perdu beaucoup : il a fait d’énormes concessions, l’opinion publique s’est habituée à l’idée qu’un accord était possible, les caisses publiques sont vides.
N’a-t-il pas aussi fait l’erreur de croire qu’il pouvait obtenir moins d’austérité tout en restant dans l’euro ?
– Je fais partie de la tendance, au sein de Syriza, qui pense depuis le début que vouloir concilier le rejet de l’austérité et le maintien dans la zone euro est contradictoire. Or on a vu, dès que la Banque centrale européenne a décidé en février de couper le principal moyen de financement des banques grecques, que ce n’était pas possible. L’arme monétaire a servi de moyen de pression sur la Grèce afin de la forcer à renoncer à sa politique anti-austérité.
Le dernier épisode de ce chantage, c’est lorsque l’Eurogroupe, en refusant de prolonger le programme actuel, a contraint Tsipras à fermer les banques cette semaine. Le but est politique : en prenant les Grecs en otage et en créant une situation de panique, notamment dans les classes moyennes et aisées, il s’agit soit de forcer le gouvernement à ne pas aller jusqu’au référendum, soit de dicter les conditions de son déroulement et de favoriser le camp du oui. L’Europe a déclaré la guerre à la Grèce.
La société grecque semble très divisée…
– Oui, deux tendances s’affrontent. Le camp du non s’appuie sur une partie de la population très affectée par l’austérité, qui perçoit les exigences de la troïka comme une volonté d’humilier la Grèce. Mais le camp du oui, renforcé par la peur que suscite la fermeture des banques, est aussi en train de se structurer. Nul doute que ce référendum est un acte politique courageux. Les décisions importantes sont toujours risquées. On avait fini par oublier au fil du temps que la politique s’est rapetissée en Europe.
"La fin d'une illusion sur l'Europe"
Quels sont les scénarios possibles à l’issue du référendum ?
– Une victoire du oui serait une défaite majeure pour Tsipras et le contraindrait sans doute à organiser de nouvelles élections. Mais une victoire du non renforcerait sa détermination face aux institutions européennes en lui donnant un mandat différent de celui du 25 janvier : il s’agirait désormais de rompre avec l’austérité, quelles qu’en soient les conséquences – y compris si cela signifie sortir du cadre européen. Lorsqu’il a annoncé la tenue du référendum, c’était la première fois que le mot "euro" ne figurait pas dans son discours. Ce n’est pas un hasard.
Est-ce l’acte de décès de l’Europe ?
– Tout le déroulement de la crise grecque signe la fin d’une certaine idée, ou plutôt d’une illusion entretenue au sujet de l’Europe. Son caractère antidémocratique qui ne respecte que la loi du plus fort, son néolibéralisme qui méprise tout contrôle démocratique sont perceptibles par tous désormais. Tous ont pu se rendre compte que, même si Syriza n’a cherché qu’une rupture partielle avec les politiques d’austérité, une rupture modérée, pragmatique, et sans remettre en question les fondamentaux du cadre européen, l’affrontement a été ultraviolent. Simplement parce que ce gouvernement n’était pas prêt à capituler face au diktat néolibéral.
Même si l’Europe parvient à vaincre la résistance des Grecs, elle paiera, je crois, un prix très lourd pour son attitude. Car la Grèce n’est que la pointe avancée de la crise européenne : le projet communautaire est de moins en moins soutenu par les opinions publiques.
Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXe siècle l’un des grands siècles de la laideur politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.
Premièrement, la raison européenne est délirante sur le plan politique : chaque nouveau geste posé par les autorités de l’Europe (ainsi, en dernier lieu, celui du directeur de la Banque centrale, Mario Draghi) affiche davantage le mépris des principes sur lesquels elle se prétend fondée par ailleurs. En proclamant que les traités européens sont soustraits à tout vote démocratique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne l’avait pas caché : la démocratie, en Europe, n’est qu’un mot vide. Qu’il ait pointé une réalité juridique (il est vrai que les traités sont négociés entre Etats et non entre populations) n’empêchait pas moins qu’il s’agissait là d’une déclaration de renégat. Non, l’Europe ne vous appartient pas, peuples d’Europe - pas plus qu’elle n’appartient aux gouvernements que vous avez élus, si ceux-ci ne marchent pas au rythme que nous souhaitons lui voir adopter. Tel était le message que Juncker souhaitait faire passer - et qui a été entendu.
Deuxièmement, la raison européenne est délirante du point de vue économique : ce que les autorités européennes sont en train de réaliser, c’est tout simplement la ruine d’un continent entier. Ou, plutôt : la ruine de la population d’un continent entier - à l’heure où la richesse globale de l’Europe, en tant qu’entité économique, ne cesse de croître. Les autorités économiques européennes, en tentant de tuer dans l’œuf le programme grec, pourtant d’une impeccable rationalité économique, de Yánis Varoufákis, le disent là aussi sans ambages. Ce qui les intéresse, c’est la perpétuation d’un statu quo financier permettant au capitalisme, dans son caractère le plus désincarné et le plus maniaque, de continuer à produire une richesse abstraite. Il n’est pas important que la richesse en Europe profite aux personnes ; en revanche, il est d’une importance croissante qu’elle puisse continuer à circuler - et toujours davantage. Pourtant, qu’en déséquilibrant de manière aussi radicale le système économique européen, les autorités en question risquent d’aboutir à la destruction du système capitaliste lui-même, comme ne cessent de le souligner les analystes financiers, ne leur traverse même pas l’esprit. Car, au bout du compte, il ne s’agit pas vraiment de capitalisme, ni même d’économie ; il s’agit de pouvoir, et de sa pure imposition.
Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au «raisonnable», que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. Ces axiomes sont, tout d’abord, le refus du principe de réalité - le fait que la raison des autorités européennes tourne dans le vide, sans contact aucun avec ce qui peut se produire dans le monde concret. C’est, ensuite, le refus du principe de consistance - le fait que les arguments utilisés pour fonder leurs décisions sont toujours des arguments qui ne tiennent pas debout, et sont précisément avancées pour cela (voir, à nouveau, l’exemple de l’austérité, présentée comme rationnelle du point de vue économique alors que tout le monde sait que ce n’est pas le cas). C’est, enfin, le refus du principe de contradiction - le fait que l’on puisse remonter aux fondements mêmes des décisions qui sont prises, et les discuter, possibilité suscitant aussitôt des réactions hystériques de la part des autorités.
Ce délire généralisé, que manifestent les autorités européennes, doit être interrogé. Pourquoi se déploie-t-il de manière si impudique sous nos yeux ? Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens - ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ? La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme. Il s’agit de se donner une couverture idéologique de pure convention, un discours auquel on fait semblant d’adhérer, pour, en vérité, réaliser une autre opération. Comme je l’ai suggéré plus haut, cette autre opération est une opération d’ordre : il s’agit de s’assurer de la domestication toujours plus dure des populations européennes - de ce qu’elles ne réagiront pas aux mesures de plus en plus violentes prises à leur encontre. Des gouvernements qui se prétendent démocratiques ont été élus par les différentes populations européennes - mais ce sont des gouvernements dont le programme caché est tout le contraire : ce sont des gouvernements qui souhaitent la fin de la démocratie, car la démocratie ne les arrange pas. Tout le reste n’est que prétexte. Or, ce que le nouveau gouvernement grec tente de réaliser, c’est réintroduire un peu de réalisme au milieu de l’invraisemblable délire politique, économique et rationnel dans lequel baigne l’Europe - donc un peu de démocratie. Mais, ce faisant, il rend apparent l’ampleur de la crapulerie régnant dans les autres pays du continent - et, cela, on ne le lui pardonnera pas.
Ghinzani a écrit:Fatcap a écrit:Un officiel grec annonce que la Grèce n'honorera pas son échéance du 30 juin au FMI. Prends ça dans ta face Lagarde.
Et ce sac à merde de Jean-Claude Juncker qui a le front de déclarer que la dernière proposition de l'Eurogroupe ne parlait pas de tailler dans les retraites. Ces gens-là ont tous les culots.
Et que l'endetté pose ses conditions à ses créanciers, c'est pas du culot...
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