von Rauffenstein a écrit:Moi, ce sont de tes conneries dont je me fous.
Tu es chroniquement incapable de maîtriser tes humeurs, ce qui rend la conversation particulièrement pénible, d'autant plus pénible que la discipline intellectuelle te fait également parfois défaut. Hier, ton intervention était très claire: tu te défiais de
toutes les idéologies. Aujourd'hui, tu te défies d'une seule idéologie et tu prends parti. Je te cite:
von Rauffenstein a écrit:Je ne perds plus mon temps avec ces conneries. Et j'ironise sur l'idéologie. Que ce soit la tienne où celle des autres en face. j'ai passé l'âge. hein. Ou je n'ai jamais eu l'âge. De toutes ces conneries où au final, on ne rendra pas l'homme plus heureux sinon ceux qui en seront les militants vainqueurs.
Tu vois, finalement, ce ne sont plus des conneries en général, ce sont celles de qui ne pense pas comme toi.
von Rauffenstein a écrit:Durant la guerre froide, la question qui se posait, c'était comment stopper les hordes blindées soviétiques. Pas de savoir si on aurait été envahi. D'ailleurs, c'est faire preuve d'une réelle méconnaissance des stratégiqes de la guerre froide dans les années 70/80 quand s'est substitué progressivement à l'équilibre de la terreur, celui de l'équilibre des armes nucléaires tactiques, de terrain, comme "super artillerie", et comme étape intermédiaire à un éventuel feu nucléaire de terreur. Chose à laquelle les Américains 'nétaient pas prêts de sacrifier leurs cités, que le général De Gaulle avait parfaitement compris et analysé, pour se substituer avec la force de frappe en paliatif au parapluie nucléaire américain troué.
Si j'ai bien lu mon histoire, ça n'est toujours pas le sujet dont je parlais avec Rainier. Qui conteste le fait que la France n'était pas dans le camp soviétique, qui prétend qu'elle devait le rejoindre ? Tout cela n'aurait aucun sens. Les alliances répondent d'abord et avant tout à des considérations stratégiques, géographiques, politiques et économiques. Je critique l'indignation moralisante de Rainier, cette réduction de la complexité du monde à une opposition entre la démocratie et la liberté et le totalitarisme de l'autre. Il ne s'agit donc pas de savoir dans quel camp on aurait pu se trouver, mais d'examiner la réalité passée, de découvrir la vérité derrière la propagande des uns et des autres, pour ne plus en être victime, pour atteindre l'idéal d'un individu responsable, la capacité de penser par soi-même. Reproduire le discours de propagande des démocraties libérales de la guerre froide, c'est souffrir d'une sévère illusion d'optique rétrospective, c'est recouvrir la réalité sous un vernis idéologique. Et tu veux m'empêcher de montrer la complexité du réel au nom d'un impératif partisan, comme si nous étions tenus par les partis pris dans le passé (ce qui devrait justifier la repentance permanente, la France étant dans cette optique comptable de tous les actes commis dans le passé).
von Rauffenstein a écrit:Et je ne te pose pas la question de savoir si tu aurais été "résistante" ou "collabo". Ça, c'est se flatter le kiki, que se poser ce genre de questions. Et d'ailleurs, c'est déjà y répondre... Nous n'aurions certainement pas compté sur ton soutien en cas de déferlement blindé communiste sur l'Europe Occidentale. Tu aurais attendu de voir. Plutôt rouge que morte hein ?
C'est pourtant exactement ce que tu fais dans ce même paragraphe et de manière chronique dans différents messages, quand je te faisais remarquer que la question ne se posait pas de savoir ce que nous aurions fait, puisque par définition nous ne pouvons le savoir. Cela pose d'ailleurs un problème d'intellection: tu peux répéter à loisir que tu étais dans le camp de la France, ça ne définit en rien l'attitude qui aurait été la tienne dans des circonstances singulières; de même tu peux me prêter des sympathies communistes, cela ne définit en rien l'attitude qui aurait été la mienne dans des conditions particulières. En revanche, ta manière d'appréhender le passé ne te permet pas de comprendre l'avenir qui est bien une potentialité, et c'est à cet égard qu'une vision rétrospective s'impose à nous. Le dilemme n'est pas de savoir ce que tu aurais fait en tant que toi, Français, face à une invasion soviétique, mais ce que tu aurais fait toi, avec ton point de vue actuel en tant que Soviétique dans le cas d'une invasion de la France.
Pour le reste, je vais éviter prudemment de répondre à tes remarques annexes. Je t'invite donc à relire ma conversation avec Rainier, afin de comprendre la controverse, qui consiste chez Rainier à opérer une réduction de la gauche à une idéologie de type totalitaire d'inspiration soviétique, ainsi de lire les décisions du gouvernement français comme reliées logiquement aux purges staliniennes par l'idéologie gauchiste. Cette réduction a son jumeau, la réduction au nazisme ou au
pétainisme, par exemple. Selon ta place sur l'échiquier idéologique, tu abuseras de l'une ou l'autre. J'invalide cette théorie en répondant que le maccarthysme, la ségrégation raciale ou le colonialisme n'étaient pas l'apanage de la Russie soviétique. Cela pourrait s'arrêter là, si tu ne voulais pas rejouer les conflits du passé sous forme parodique.